jeudi 3 mai 2018

Témoignage Ladakh 2017 / Marie-Jo

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Prendre de la hauteur, 3 semaines au Ladakh


Tant de jours , quelques 7/8 mois se sont écoulés depuis cette aventure ; tant de jours pour tenter de mettre en mots ce que j'ai vécu dans ce voyage, avec pour seule explication pour ce délai,, qu'il m'était impossible, voire inconcevable de seulement en faire une description en surface….

Pour retranscrire mes ressentis, les émotions traversées durant ces 3 semaines à plus de 3500m d'altitude, il fallait que je « redescende »….

Chaque pas posé sur cette terre, territoire indien certes, mais pourtant complètement à part...n'a rien eu d'anodin !
Avec chaque regard posé , s'est inscrit en moi, une émotion, une interrogation ou une prise de conscience parfois, en tout cas complètement touchée par tout , pour tout…..complètement vulnérable !
Est ce l'effet du « moins d'oxygène » ? je ne sais pas. Ce que je peux en dire, c'est que j'ai souvent eu l'impression de voyager sans ressentir mon corps.
J'ai le sentiment d'avoir été bien présente à toutes nos découvertes quotidiennes et pourtant avec des nuits agitées… sommeil gêné , effets secondaires multiples et variés dus à l'altitude,beaucoup moins entravant durant la journée (sauf les tous premiers jours). Mais des ressentis nouveaux au-delà de la frontière physique de mon corps : un espace immense , très fréquemment où que nous soyons…. Serait ce le « Un avec » ? Je peux l' affirmer en certains circonstances du voyage.J'ai vécu un véritable lâcher prise à bien des égards !




Comment ne pas être touchée par la confection d'un mandala éphémère, comme une école de patience, de méditation, de lâcher prise, de sens du beau et surtout du sacré ? Dans 2 monastères différents, Phyang et Rizong, 4 moines en silence créaient un mandala unique magnifique avec des sables colorés,avec une minutie incroyable pour une œuvre éphémère...dont nous ne verrons pas l'envol , hélas ! Nous assisterons à Phyang à un rituel qui marque la clôture de création, une véritable bénédiction….



Comment ne pas être émerveillée par le lac Pangong- immense lac de plus de 130km de long, frontalier avec la Chine ?

Site très attendu ,à plus de 4200m d'altitude, amené avec tellement de passion par Corinne ; et pourtant la réalité est encore plus incroyable !

Parcourir de très longs lacets qui se déroulent au fur et à mesure de la montée d'approche pendant 4 à 5 heures dans un monde lunaire, dépouillé…
Et….. le retour dans la même journée...9 heures de route(?) en Innova, au total pour découvrir ce joyau bleu, avec parfois l'impression d'être dans une « essoreuse » ?
Pourtant un peu abasourdie, mes yeux et mon coeur captent l'immensité et le silence ...des lieux.Peu de mots même entre nous,juste être...
Au détour d'un virage- un troupeau de yacks ou de chèvres avec leur bergère- des marmottes même à plus de 4200m.. et…….. une belle table de pique-nique que nos « accompagnateurs » ont dressé, nappe à carreaux bleu et blanc prête à accueillir le repas goûteux confectionnée par une équipe attentive.




Comment ne pas être interpellée à la vue d' un monastère perché- puis 2 -puis un autre encore…. tous aussi beaux les uns que les autres ?

N'avez vous jamais construit de château avec des cartes à jouer ? château fragile à la différence de ces bâtisses colorées , bien ancrées et soumises au vent des montagnes himalayennes.

Thiksay, Shey, Phyang, Alchi, Likir, Matho, Lamayuru, Rizong, Chemray……tous plus époustouflants les uns que les autres, de part leur situation géographique ou leur construction…, leur histoire ou l'atmosphère dont je peux encore en avoir le goût...
Le partage d'une méditation dans l'un ou même de petits déjeuners avec les vieux moines de Phyang, sont des instants gravés.Imaginez un thé au beurre salé.. un tsampa…..
Et comment encore, ne pas être touchée par ces 2 enfants moines au milieu de nulle part, sur une route qui n'a de nom que par la direction indiquée en son commencement ? Pour aller au monastère de Rizong, nous avons pris , en stop, ces deux jeunes garçons moines , casquette à l'américaine sur la tête ,je ne sais pas après combien de km à pieds … ce monastère étant réellement perché et très éloigné des villes !





Comment ne pas être sensible à l'accueil de la famille ladakhi de Dordje, l'un des guides d'agence de trek , accueil simple et immense de générosité ?

Très très émue par Motup, notre guide- un être exquis, joyeux , si bienveillant, originaire du Zanskar , dont l'histoire amène forcément un sentiment d’humilité et de respect …

« la vie est belle , n'est ce pas  ? » est sa devise.
Il est possible de voir son histoire dans le film « le fleuve gelé «  tourné par Olivier Fölmi, son père adoptif.
A chacun des cols passés dans le trek, , main dans la main, le groupe guidé par lui lançait un « KIKI SOSO LARGYELO »= une façon de remercier les Dieux….
Et quelques drapeaux de prières de plus à accrocher aux vents ….
Cet aperçu est mince à côté de la réalité de ce pays .Il reflète seulement une infime partie de l'aventure.Avec ses paysages à couper le souffle(du vécu!), et les rencontres ,il reste gravé au fond de mon coeur.
Je voudrais rendre hommage aussi à l'équipe franco ladakhi adaptable, gentille, serviable et attentive dans tous les aspects du trek.
Et tous mes remerciements à Corinne sans qui , cette aventure n'aurait pas vu le jour...et à qui je peux attribuer les mêmes qualités pour nous faciliter le voyage.


Photos de Marie-Jo Bernaille 
Vous pouvez les voir en taille originale en cliquant dessus.

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5 commentaires:

Nathalie a dit…

Merci pour ce merveilleux témoignage.
Touchée en plein coeur.

Unknown a dit…

Marie-Jo, quelle belle aventure et quelles belles photos!

dimitri banzet a dit…

Merci Marie-Jo.

Anonyme a dit…

Merci Marie Jo pour ce merveilleux témoignage .
Les mots sont peu face à l'immensité de ce que tu as vécu .
Merci pour ce partage
Monique

Jenny a dit…

Merci Marie-Jo, en te lisant j'y étais à nouveau!