vendredi 31 octobre 2008

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Corinne vient de m'appeler de Tamanrasset. Sa randonnée dans les dunes de la Tassili du Hoggar c'est merveilleusement déroulée. Juste un peu chaud, de quoi nous faire rêver, en tout cas ici en Ardèche où il pleut presque sans arrêt depuis plusieurs jours. Elle va se reposer un peu à Tam, shopping, visite chez les forgerons traditionnels , etc. Elle repartira dimanche pour le campement Touareg de notre guide. Puis vendredi prochain retrouvailles vers 2h du matin à l'aéroport de Tam avec le groupe. Elle vous embrasse. C'était un bonheur de l'entendre et de sentir son enthousiasme et son bonheur après cette semaine de Désert. Reposes toi Princesse.
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Le miroir initiatique (suite et fin)


C’est bien d’une question de direction dont il s’agit, pour découvrir ce qui est de votre côté. Pour découvrir Ce qui voit, il faut retourner l’attention sur elle-même, c’est la conversion, c’est la métanoïa du christianisme.

Dans le christianisme, il est dit que « le salaire du péché c’est la mort ». Or, la signification du mot pécher, c’est manquer la cible, être mal orienté. Donc si nous sommes en état de péché, c’est à dire mal orientés, il nous faut nous repentir. Et, évidemment, nous pouvions nous en douter, se repentir signifie se retourner à 180°, faire volte-face, se retourner vers ce qui ne meurt pas. Si je suis orienté vers l’image du miroir et donc identifié à cette image, comme pour Narcisse, la sentence sera une sentence de mort.

Et voilà bien la grande, belle et bonne nouvelle. Voilà bien le message que le seigneur de la Mort transmet au jeune Nachiketa. La mort n’est pas là où je suis, la mort est là-bas dans la distance, dans le miroir.

Ce que je vois dans le miroir change d’instant en instant ; depuis le début de cette expérience nous savons que le visage a changé. Où est notre visage d’enfant ? où est notre visage d’adolescent ? tellement de nos visages sont morts, disparus à tout jamais. Mais ce qui perçoit le changement des visages ne change pas.

Ce qui voit est hors du temps parce que hors du changement. Or ce qui voit est exactement là où vous êtes. C’est ce que vous êtes ! C’est votre vrai visage, celui que vous aviez avant que vos parents se rencontrent, comme dit le Zen.

Ce qui est perçu change et meurt, ce qui perçoit ne change ni ne meurt. L’erreur fatale de Narcisse est d’avoir choisi de s’investir dans la mauvaise direction, dans la direction des choses, des objets, du changement et de la mort. Ce merveilleux miroir nous permet en toute simplicité de réaliser la vérité : la mort ne peut pas venir là où je suis.

Voyez si c’est votre expérience ? Voyez que votre prison est uniquement faite d’une utilisation dévoyée de la mémoire par le mental. Vous n’êtes pas, vous n’avez jamais été et vous ne serez jamais enfermé derrière un vieux visage, un vieux masque. Vous êtes fait d’espace, de clarté, de lumière et d’accueil (pour l’amour, on verra plus tard). Osez voir que vous êtes vide et absent en tant qu’objet, et que cette conscience de votre absence objective c’est justement la découverte de la Présence subjective totalement impersonnelle.

Voilà ce qu’il y a à découvrir et rien d’autre : ce que nous sommes n’est pas une chose, le miroir nous le montre très simplement, mais ce qui contient et accueille les choses. Yama avait raison, quel merveilleux outil de désidentification que ce miroir, mais un outil qui fonctionne dans les deux sens, c’est ce que nous avons essayé de montrer ici.

Le miroir des eaux du lac qui a causé la perte de Narcisse est le même miroir qui a permis à Nachiketa de découvrir ce qui est immortel. Puissions-nous comme le jeune indien utiliser le miroir pour réaliser notre nature d’éternité et surtout pour ne plus jamais l’oublier.

Vous avez à votre disposition un puissant support de vigilance. A vous de l’utiliser, personne ne pourra le faire à votre place. Bonne pratique les amis.

(texte écrit en 2002)
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jeudi 30 octobre 2008

C'est du lourd !

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Merci Michel
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Le miroir initiatique (4)


Peut-être connaissez vous la légende de Nachiketa, une célèbre légende indienne qui, comme toutes ces vieilles légendes traditionnelles, possède de nombreuses versions différentes.
Vous pouvez la retrouver dans un livre récent : « Après l’extase la lessive » du bouddhiste Théravada Jack Kornfield (à partir de la page 75).

Je vous renvois à la lecture de ce livre pour le début de la légende de Nachiketa. Ce qui nous intéresse ici c’est la fin de la légende, lorsque le héros auquel le seigneur de la Mort avait accordé trois vœux, formule son troisième et dernier vœu. Nachiketa s’adresse à la Mort : « Je demande ce qui est immortel ».

La mort est un peu agacée, prise de court, et elle essaye de convaincre Nachiketa de demander plutôt des choses « vraiment intéressantes » , comme par exemple un harem de belles jeunes vierges . Mais Nachiketa est solide et il ne se laisse pas endormir, Yama le seigneur de la Mort est obligé de s’exécuter et de lui accorder son troisième vœu. La mort, nous dit Kornfield « tendit alors à Nachiketa un présent simple et pourtant extraordinaire : un miroir. « Nachiketa, si tu souhaites trouver le secret de l’immortalité, je ne peux t’aider davantage. ».

C’est tout de même extraordinaire, parce qu’un miroir, nous devrions pouvoir nous procurer cela assez facilement. Mais encore faut-il que nous soyons véritablement intéressés pour découvrir ce qui est immortel, et que nous disposions du véritable mode d’emploi ! Le « problème » dans le livre de Kornfield, c’est qu’il ne va pas jusqu’au bout, il ne donne pas précisément le mode d’emploi du miroir, et c’est bien dommage, parce qu’évidemment ce mode d’emploi existe. Jack ne nous dit pas en quoi ce cadeau du miroir est si extraordinaire. Et c’est là que la légende indienne et le mythe de Narcisse se rejoignent tout en confirmant au passage les découvertes les plus récentes de la psychologie génétique.

Si le miroir constitue un des outils les plus puissants du processus d’identification, on peut penser et surtout essayer de vérifier expérimentalement si ce même outil ne peut pas nous permettre de faire le chemin en sens inverse. Alors essayons de faire confiance à Yama, tout en tenant compte de l’expérience malheureuse de Narcisse. Mais pour cela nous devons passer de la tentative de compréhension à la tentative d’expérimentation.

Procurez-vous un miroir et demandez à un ami de vous lire ce qui suit pendant que vous faites l’expérience de Nachiketa ou celle de Narcisse si vous préférez. Tenez le miroir à bout de bras et regardez attentivement ce petit visage que vous connaissez bien. Regardez le comme si c’était la première fois et soyez prêt à remettre en cause toutes vos idées et croyances à propos de vous-même. D’abord, essayons de voir, je dis bien voir, pas comprendre ou sentir : VOIR, où est ce visage que je vois ici et maintenant. Est-il ici, ou là-bas dans le miroir ? Quelle est votre expérience ? Je vais vous dire la mienne, mais n’en croyez pas un mot, vérifiez par vous-même, et pour vous-même ! Mon expérience, ici et maintenant, sans faire appel à la mémoire, à l’imagination, à la sensation ou à la compréhension, c’est que ce visage est loin de moi. Il n’est pas là où je suis, il est là-bas dans la distance derrière le miroir.

Maintenant, dans le même état d’esprit, essayons de voir, j’insiste : VOIR, si de mon côté, là où je suis, il y a le même visage . Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne , je ne vois qu’un seul visage, je ne vois qu’une seule forme que je peux nommer comme mon visage et cette forme elle est là-bas, pas ici. Nous sommes donc dans la position de Narcisse avant qu’il ne se noie. C’est bien là-bas en effet, dans le lac miroir, qu’il voyait l’image adorée. Mais nous sommes aussi dans la situation de Nachiketa regardant dans le miroir que lui a donné Yama et découvrant que son visage n’est pas là où il croyait qu’il était.

Voyez si votre expérience est la même que la mienne ; de mon côté, dans la direction de ce qui regarde, je ne découvre rien de semblable à ce visage là-bas. Ici, là où je suis, c’est clair, ouvert, transparent, espace d’accueil pour le visage du miroir.

(à suivre)
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La terre vue de la Terre

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Un grand merci à Jean-Pierre
qui nous transmet cette bande-annonce

du documentaire de Coline Serreau.
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mercredi 29 octobre 2008

Jan Garbarek et Manu Katche

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Merci Karl, j'adore Garbarek, Corinne aussi....
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Monsieur Gall

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La vie continue et les cours de moto aussi. Je crois savoir enfin le nom de mon GMM* c'est monsieur Gall. Sans doute va t'il devenir aussi célèbre que monsieur Legendre ? En tout cas, le jour où je vais scanner le papier rose pour illustrer le post qui va annoncer la délivrance, la liberté, la victoire, il méritera bien une mention spéciale**.

Ce matin, après 15 jours d'interruption pour cause de pluie soutenues le jour du dernier cours, nouvelle séance (avec la pluie aussi mais pluie légére) . Un bon cours, j'étais cool et mieux partout (au lent, en rapide et en circulation) que dire de plus. J'étais mouillé et glacé mais plutôt content. Je remercie tous ceux qui m'ont encouragé et conseillé.

Le prochain cours sera fin novembre après le Hoggar.........brrrrrrr

* GMM: Gentil Moniteur Moto
** Michel mon sponsor aura droit lui aussi à une mention très spéciale.
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Des ténébres à la Lumière

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Pour toi

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Le miroir initiatique (3)

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L’enfant est devenu son visage du miroir, son apparence, il est chosifié, enfermé dans la croyance qu’il est comme les autres personnes, qu’il est ce qu’il voit dans la glace, une chose limitée et bien fragile. C’est le début de l’inquiétude, de la peur et de l’angoisse.

C’est la deuxième étape du mythe lorsque Narcisse cherche à s’identifier avec son image, se rapproche, essaye de se confondre avec son reflet, tombe dans le lac et meurt noyé. Bien sûr, le jeune « pré-ado » de 10 ans ne meurt pas, mais il a pris ses quartiers dans le pays de la mort, il a été exilé du pays de la vie éternelle. Il est maintenant comme tous les soi-disant adultes, décentré, aliéné, egocentré, séparé et isolé, dans un monde facilement hostile.

Peut être ne faut il pas aller chercher beaucoup plus loin le malaise manifesté plus ou moins violemment à cet âge de la vie. Bien sûr le jeune enfant n’en a pas conscience, mais quel drame ne vit-il pas ? Il a perdu le contact avec ses racines, il est devenu son image.

L’essence est devenue l’apparence ; le centre est passé à la périphérie. L’expérience est devenue la croyance.
A ce stade, il est important de s’attarder sur le processus de limitation, d’enfermement, d’identification, qui est essentiellement l’identification à une partie bien précise du corps humain : le visage, la face, ou si vous préférez la tête.

A bien des égards nous sommes ou plutôt nous croyons être notre visage. Lorsque nous reconnaissons notre visage sur une photo, nous disons « Ah, c’est moi ! » Sur notre carte d’identité, ce qu’Arnaud Desjardins appelle la carte d’identification, ce n’est pas le bas de notre dos ou notre mollet gauche qui est photographié, c’est évidemment le visage. Pour retrouver un criminel, la police essaye de dresser un portrait robot.

Oui, on peut dire qu’inconsciemment l’homme est son visage. La personne est un visage. Si nous nous intéressons au mot personne, comme l’a fait par exemple si brillamment Michel Fromaget dans sa thèse d’anthropologie « Corps, Ame, Esprit » , nous découvrons que l’origine du mot remonte aussi bien pour les Grecs que pour les Latins aux masques que portaient les acteurs dans le théâtre antique. Les masques antiques en Grèce s’appelaient « prosopon » ce qui veut dire ce qui est devant la face, le visage. Puis ce mot a désigné le rôle joué par l’acteur, et progressivement la personne. Du côté de Rome, les masques des acteurs étaient désignés par le mot persona, per-sonare, c’est à dire, à travers quoi passe le son. Ces masques servaient aussi de mégaphones. Puis comme chez les Grecs, le même glissement de sens s’est opéré pour aboutir à ce que « personne » désigne l’individu.

Il est donc évident que le processus d’acquisition de la personnalité est pour une part essentielle l’acquisition du masque, du visage. C’est le visage qui fait l’homme, et c’est la mémoire qui fait le visage. Et de la même façon que l’acteur n’est pas le masque, notre véritable nature n’est pas la personne.

Toute, je dis bien toute notre problématique spirituelle c’est de dégager, désidentifier la conscience de ce « masque antique ». L’expression convient parfaitement car nous le verrons plus tard, pour tout être humain, l’expérience ici et maintenant de son visage, est formellement impossible en tant que forme et donc ne peut être que l’importation d’un antique souvenir. Nous pouvons donc affirmer que le processus de désidentification au corps physique est avant tout une désidentification par rapport au visage.

Mais est-ce la fin de l’histoire ? Lorsque qu’au début de l’adolescence le jeune humain est devenu littéralement son visage, enfermé derrière la façade virtuelle de sa face, y a t’il une possibilité de rouvrir la porte, de se retourner et de découvrir ou plutôt de retrouver ce qu’il y a derrière ? Y a t ’ il une possibilité d’inverser le processus, de faire à l’envers le chemin de l’emprisonnement ?

(à suivre)
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mardi 28 octobre 2008

A Dieu Marie

Elle s'appelle Marie, Marie Beringer, peut être vous l'avez rencontré.

Marie nous téléphonait toutes les semaines depuis plusieurs mois, le jeudi soir, Corinne et moi nous avons essayé de l'accompagner de notre mieux vers l'issue inévitable. Un cancer du foie avec de nombreuses métastases ne laisse aucun d'espoir de guérison. Il ne restait que le miracle, j'y ai cru, elle aussi, il n'a pas eu lieu.

Marie vient de mourir. Elle est maintenant dans cette lumière qu'elle avait découverte émerveillée l'an dernier au fond d'un tube en papier. Elle est maintenant cette Lumière.

Je suis triste et heureux pour toi en même temps. Quelquefois, je cherche du sens et je n'en trouve pas. Je sais pourtant qu'il y a toujours du sens.

Je garde dans mon coeur bien au chaud le souvenir de ton rire et de ton sourire. Nous avons Corinne et moi admiré ton courage et ton amour pour la vie et pour les gens.

Souvent au téléphone tu te préoccupais plus de notre santé que de la tienne.

A Dieu Marie, tu es ici, maintenant, pour toujours dans cette "admirable Désert" évoqué par Maître Eckhart dans le poème du précédent post.

Granum Sinapis (Grain de Sénevé)


« Ce point est la montagne
qu'il faut gravir sans agir.
Comprenne qui le peut !
Ainsi la voie te conduit-elle
à l'admirable Désert
qui se déploie sans limite

au large comme au loin,
hors de l'espace et du temps.
Il se génère en Lui-même
dans la perfection de Son seul Être. »

poème de Maître Eckhart

Un cadeau de Michel Barallon

Aux arbres citoyens

Le miroir initiatique (2)

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Mais le bébé grandit et les parents font leur travail de parents. Or comprenons bien que le travail d’éducation s’opère principalement sur deux plans : celui de l’apprentissage, et celui de l’identification, forme particulière d’apprentissage qui mériterait sans doute mieux le nom de dressage ou d’endoctrinement.

Celui de l’apprentissage est suffisamment évident et ne nous concerne pas ici ; intéressons-nous à l’identification qui est un processus terrible mais nécessaire. A partir de l’âge d’environ neuf mois, rarement plus tôt, le petit enfant peut commencer, je dis bien commencer, à faire la relation entre son image dans le miroir et lui-même (voir la psychanalyse, Lacan et le stade du miroir). L

es parents vont utiliser ce média pour lui faire admettre qu’il est ce qu’il paraît être, c’est à dire la petite chose dans le miroir. Et oui, éduquer un enfant c’est nécessairement le rétrécir dramatiquement. Mais il n’y a pas d’autre alternative. La psychologie génétique nous explique très bien comment le processus d’acquisition de la personnalité, du moi, se fait essentiellement par l’identification progressive à l’image spéculaire (l’image du miroir). Il faut croire que l’acquisition complète de cette image lointai
ne, de ce reflet, n’est pas une petite affaire puisqu’elle va demander à l’enfant entre 8 et 10 ans. Huit à dix ans pour qu’un jour une lourde porte de prison (mentale) se referme, la plupart du temps de manière définitive, sur le paradis de l'enfance.

Quelquefois chez certains enfants la porte ne se ferme jamais, ils manifestent une impossibilité structurelle à l’acquisition de cette image, cela fait d’eux des inadaptés sociaux qui souvent doivent finir leur vie en institution spécialisée. Ce rétrécissement de l’infini de la conscience aux limites d’un petit sac de peau, ce bannissement obligatoire du paradis de l’enfance, cette hallucination qui consiste à croire que je suis ce que je parais être, est donc absolument inévitable hors cas pathologiques. Cette aliénation inévitable constitue un rite de passage, une initiation à la vie, dont malheureusement ni les parents ni les éducateurs et encore moins bien sûr les innocentes victimes ne sont conscients. C‘
est là que nous retrouvons notre ami Narcisse avec la force et la clarté de son mythe.

Au tout début, lorsque Narcisse arrive près du lac et découvre son image, il n’est pas encore en péril. Pour Narcisse, cette image n’est pas lui. Ce n’est qu’une jolie chose intéressante, ce n’est pas sa véritable nature, cette image est loin dans le lac et pas ici là où il est. C’est le deuxième stade de la vie d’un être humain, disons de l’âge de un an à neuf, dix ans. L’enfant peu à peu fait de mieux en mieux la relation entre lui et son reflet. Le processus d’identification ne se fait pas bien sûr uniquement par identification avec l’image du miroir. L’enfant est aussi amené à croire qu’il est comme il voit que les autres sont, c’est à dire totalement clos, limité par la forme du corps, avec une tête en haut. Comme nous le verrons plus loin, c’est évidemment totalement faux de son point de vision personnel qui est le seul qui compte puisque étant son unique possibilité d’expérience. L’enfant s’identifie donc avec la forme générale des membres de son clan. Cette source d’identification n’apparaît pas dans le mythe de Narcisse.

Il est aussi tout à fait intéressant de lire et de réfléchir sur les cas connus d’enfants sauvés et élevés très jeunes par des animaux, comme Amala et Kamala ces deux jeunes indiennes élevées par des loups. Elles étaient devenues des louves dans les limites de leurs possibilités physiques. Elles étaient en tout cas infiniment plus louves qu’humaines. Et comme c’est souvent le cas en pareille situation, elles n’ont pas survécu au stress inimaginable que représentait la tentative de leur intégration forcée dans le monde des hommes.

L’homme est bien un animal social dont l’humanité n’est pas innée mais laborieusement acquise. Cette deuxième période de la vie de l’enfant, de la vie humaine, de notre vie à tous, et une période souvent merveilleuse. Car l’enfant, même s’il a déjà bien intégré son apparence, son visage, sa forme et son nom, est toujours en relation inconsciente avec la source, avec ses racines, avec sa nature divine, sa nature d’espace.

Et, lorsqu’il n’est pas dans l’attente d’une punition, lorsqu’il n’est pas sous pression pour assimiler telle ou telle règle du monde des adultes, il est encore ouvert, neuf, spontané, confiant, heureux d ’ Etre. Mais la porte de la prison se ferme, lentement certes mais inexorablement et un jour, c’est fini, l’identification est terminée, l’enfant est devenu une personne.


(à suivre)
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Seth Lakeman - Solomon Browne

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Super Olivier, quelle énergie....
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Ashtanga Yoga au JT

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Merci ami Yann, pour cet extrait.
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lundi 27 octobre 2008

Le miroir initiatique (1)

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J'ai retrouvé bien au chaud dans les entrailles de mon Mac quelques textes écrits en 2002, je pense que certains peuvent vous intéresser. Voici le début du premier:


Le mythe de Narcisse, un des plus grands mythes qui soient, est extrêmement signifiant pour tout chercheur spirituel. C’est à mon avis le seul grand mythe qui nous donne de la manière la plus concrète, la plus évidente, la clé des retrouvailles avec notre véritable nature.

C’est un mythe qui nous dit très fortement et même très brutalement où est notre erreur fatale, c’est à dire comment nous nous enfermons dans une croyance mortelle. Mais c’est aussi un mythe qui annonce la bonne nouvelle. Car si nous réalisons en pleine lumière comment nous avons été emprisonnés, par quel processus, par quels moyens, alors peut-être serons-nous dans les meilleures dispositions pour nous délivrer, en faisant le chemin en sens inverse, en retournant là où nous sommes déjà . Tout chemin spirituel est un voyage paradoxal, puisqu’il s’agit de revenir en un lieu que nous n’avons jamais quitté !


Rappelons ce mythe qui est décrit par Ovide dans ses Métamorphoses. En voici les aspects essentiels : Narcisse était un jeune homme d’une grande beauté, mais plutôt vaniteux et tout à fait indifférent à l’amour qu’il suscitait chez de nombreuses jeunes beautés en particulier la merveilleuse nymphe Echo. Un jour, alors qu’il cherchait à fuir ses soupirantes, il s’approcha d’un lac dont les eaux très pures et très profondes formaient un miroir parfait. Narcisse se pencha alors pour se désaltérer et il aperçut son image pour la première fois. Il fut absolument émerveillé par la beauté de cette image, elle exerça sur lui une telle fascination qu’il voulu « être cette image ». Il se pencha pour essayer de faire un avec l’image ensorcelante. Il perdit l’équilibre, tomba dans le lac et se noya.

Nous sommes bien sûr habitués à une lecture psychologique de ce mythe : le narcissisme est un amour névrotique, exagéré de soi-même. Mais en fait, il existe une lecture spirituelle de ce mythe qui est tout aussi simple et extrêmement riche de sens. A partir du moment où je me prends pour mon image, pour mon apparence, pour mon moi, pour mon visage, pour ma per-sona, la sanction est terrible et sans appel : c’est la mort. Tant que Narcisse se contente de regarder son image à partir de la berge en la considérant comme étant là-bas et non pas ici, tant qu’il la considère comme distincte de lui, il reste en vie. Mais devenir cette image réfléchie signifie tout simplement mourir.


Or le mythe de Narcisse, c’est la description du processus d’éducation du petit de l’homme. C’est la description de ce que l’on appelle en psychologie « l’acquisition de la personnalité ». Mais pour nous chercheurs spirituels , cette acquisition de la personnalité aussi indispensable qu'elle puisse être, représente également le processus même de l’identification de la conscience à une forme qui porte un nom.

N’oublions pas qu’éduquer veut dire « mener en dehors de », en dehors de l’infantilisme certes, mais en même temps et inévitablement, l’éducation c’est exiler le petit enfant de sa véritable nature, véritable nature dont il n’a pas encore conscience. Voyons cela d’un peu plus près. Un bébé est par définition tout petit, mais il est tout petit pour nous adultes, observateurs extérieurs. Un bébé n’a pas conscience d’être, comme un bébé n’est évidemment pas enfermé dans l’idée qu’il est un bébé. Le bébé pour lui-même est totalement sans limites, il est ouvert, totalement ouvert. Il ne faut pas chercher ailleurs la fascination qu’exercent les bébés sur toute personne suffisamment présente et sensible, quelquefois même, cette fascination débouche sur un malaise.

Un bébé qui nous regarde, c’est Dieu qui nous regarde, l’Etre, la Conscience en direct, sans le prisme déformant du mental, des concepts et des croyances. Quelquefois, on peut retrouver la même perception en face d’un vieillard , d’un homme ou d’une femme arrivé sereinement pour ne pas dire joyeusement au crépuscule de sa vie, et qui est là, simplement sans attente, mais rayonnant d’Etre, de présence, de conscience et de silence. C’est malheureusement de plus en plus rare. C’est beaucoup plus facile d’avoir l’occasion de vivre cette expérience avec des bébés.

En relisant les évangiles, il est toujours frappant de noter l’importance que Jésus accorde au nécessaire retour à l’innocence mentale de l’enfant, à la fraîche, naïve et pure présence du tout petit. Dans le logion 4 de l’Evangile de Thomas, Jésus a dit : « Alors le vieil homme demandera au petit enfant de sept jours comment accéder au lieu de vie, et il vivra ».


(à suivre)
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J'aime James

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Certes une ambiance légèrement différente de celle des posts précédents, mais il faut de tout pour faire le monde n'est-ce pas?
Et je vais vous faire une confidence James, j'adore!

Oh! Mon Dieu

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Prosternation

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Photo de notre ami Karim Djebbar, qui bientôt nous en proposera régulièrement
sur le thème de la vie monastique. Merci Karim
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dimanche 26 octobre 2008

Consécration

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Nous avons appris récemment par un ami fidèle lecteur du Blog Philippe Lengele une nouvelle inattendue et bien sympathique. Frère Antoine, le célèbre ermite du Rocher de Roquebrune recommande chaudement à ces visiteurs de fréquenter le ipapyblog.

Si ce n'est pas une forme de consécration pour notre petit blog, ça y ressemble. Je soupçonne Philippe de lui avoir beaucoup et chaleureusement parlé du Blog car je ne pense pas que frère Antoine dispose d'un ordinateur avec connexion internet.

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Je dors sur mes deux oreilles

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Signalé par Albert, merci...
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samedi 25 octobre 2008

Une heure de médit en plus

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Demain dimanche nous disposons d'une heure de plus
pour...... méditer, bien sûr !

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Soeur Marie-Dominique de Chalais

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Jean-Louis m'envoie cet article superbe.
Nous avons croisé sœur Marie-Dominique
lors du groupe-monastère à Chalais

(clic obligatoire sur la photo pour lire le texte)
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Aline de Lima

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La méditation est terminée, la journée s'annonce belle,
vous avez bien mérité une friandise de Karl:
Aline de Lima chante "Canto Morno" Bon samedi
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Diapo

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Un petit diaporama proposé par Albert pour commencer le WE
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vendredi 24 octobre 2008

L'argent-dette


Vous êtes plusieurs à m'avoir recommandé ce montage vidéo de 52'. Je viens de le regarder, c'est long, même très long, je n'ai pas tout compris, mais suffisamment pour être impressionné par les explications de Paul Grignon. C'est la fin de semaine, nous allons "récupérer" une heure dimanche matin, juste le temps nécessaire pour regarder l'argent-dette.
Bon courage et donnez nous votre avis.



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Brad Mehldau

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Une programmation de Jean-François Loué
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Corinne

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Corinne est bien arrivée à Tamanrasset
ce matin vers 2h après un voyage tranquille.

A cette heure elle doit marcher dans le sable au Sud de Tam.
La voici avec notre guide Entayent lors de la rando d'avril.
Bonne marche Princesse du Désert !
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Bouddha

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"Soyons d'abord un Bouddha assis avant d'être un Bouddha debout ou un Bouddha qui marche."
alain à la réunion de ce matin

Albert

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jeudi 23 octobre 2008

Vigiles

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En rapport avec le post de Corinne du 4 août sur "méditation à En Calcat", voici un extrait de la règle de St Benoît (traduit du latin). Où l'on voit que certains s'entraînent toujours pareil tous les matins à 4h30 , depuis 15 siècles...
Jean-Marie
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Christian Bobin


J'avais envie de partager quelques paroles de Christian Bobin ,interwiew dans Nouvelles Clés de ce Trimestre, avec vous et d'autres !

" Vous dites qu'il faut écrire , pour réparer l'irréparable:

-Oui, d'abord accepter,l'irréparable.Le regarder. Le contempler en tant que tel. Ne pas chercher de consolations illusoires.

Ne pas se précipiter pour venir en aide. Mais d'abord , regarder, et si l'on est devant un mur , le voir. S'il est aussi haut que le ciel , le reconnaître .

C'est quelque chose qui amène un profond changement intérieur .Cette acceptation n'est pas une résignation , mais une vue. C'est la vue qui guérit, la vision vraie .

Pas l'illusion, même si parfois la vérité est que nous n'avons pas de solution . Mais le reconnaître, le formuler , change tout . Comme si savoir que la porte est fermée, et l'accepter ,
vous la faisait traverser!

Or la racine de la vue , c'est la contemplation , c'est l'attention ."

Christian Bobin habite, comme moi la petite ville du Creusot .

Amicalement
Monique
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Katie Melua : Moon River

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Jean-François à la programmation
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Zhao Ni - Seeking You

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Une trouvaille de Karl
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Eveil (suite et fin)

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Robert Linssen Un Éveillé authentique : Douglas Harding (Revue être Libre, Numéros 193-195, Janvier-Mars 1962)


"Voici la traduction de la relation d'Harding :

« Le meilleur jour de ma vie — celui de ma renaissance est celui où je découvris que je n'avais pas de tête. (Il se peut d'ailleurs que Harding utilise également ce genre d'expression originale en étant influencé par la méthode Zen qui emploie à dessein des expressions déconcertantes.) Il y a dix-huit ans, lorsque j'étais âgé de 33 ans, je fis cette découverte. J'avais été durant plusieurs mois absorbé dans la question « qui suis-je ? » Le fait que je me promenais dans les Himalayas à cette époque, a peu de relation avec mon expérience... quoique l'on dise que dans cette contrée certains affirment que des états mentaux inhabituels peuvent se réaliser plus aisément.

Quoiqu'il en soit, une journée parfaitement claire et la vue s'étendant des belles vallées bleues jusqu'aux plus hauts sommets du monde, y compris le Kangchenjunga et l'Everest, constituaient un spectacle digne des plus grandes visions. Ce qui arriva alors fut quelque chose d'absurdement simple et très peu spectaculaire. Ma pensée s'arrêta soudain. Une quiétude particulière, ainsi qu'une étrange transparence m'envahit. La raison et l'imagination et toute agitation mentale s'évanouirent. Pour une fois, les mots me manquaient. Le passé et le futur s'effondrèrent.

J'oubliais qui j'étais, mon nom, mon humanité, mon animalité et tout ce qui pouvait être considéré comme « mien ». C'était comme si j'étais né à cet instant, « flambant neuf », sans pensée, purifié de toute mémoire. Il n'existait seulement que le maintenant, ce moment présent et ce qu'il comportait. Regarder était suffisant. Ce que je découvris était un pantalon kaki se terminant en bas par une paire de souliers bruns, une chemise kaki se terminant à la partie supérieure... par absolument rien...

Certainement pas une tête. Cela ne me prit pas de temps de remarquer que ce « rien », ce « trou », à la place duquel devait se trouver une tête n'était pas un vide ordinaire, un simple néant. Au contraire. C'était intensément occupé. C'est un grand vide immensément rempli, un rien dans lequel étaient toutes les choses, l'herbe, les arbres, les montagnes lointaines et loin au-dessus d'elles les pics neigeux...

J'ai perdu une tête... j'ai gagné un monde...

Cela me coupait littéralement le souffle. J'étais à tel point absorbé dans l'instant donné que j'en avais le souffle coupé. La scène était superbe, brillant extraordinairement dans l'air transparent... Il y avait une solitude d'être qui n'était supportée par rien, mystérieusement suspendue dans le vide et (et ceci était le miracle authentique, l'émerveillement et le délice), tout ceci était suprêmement libéré de « moi » et non limité par la conscience (dualiste) d'un observateur... Sa totale présence était ma totale absence tant de corps que d'âme... Plus léger que l'air... plus transparent qu'un cristal, délivré de moi-même, plus rien de « moi » ne subsistait...


Et en dépit du caractère magique de cette vision, il n'était pas question de rêve ni de révélation ésotérique... Tout au contraire... Ceci était éprouvé comme un Eveil soudain hors du rêve d'une vie ordinaire... c'était la fin d'un rêve. C'était une réalité brillant de sa propre lumière, purifiant toutes les ombres de l'esprit... C'était la révélation de l'évidence parfaite... C'était un moment lucide dans l'histoire d'une vie confuse. »

Les imperfections inhérentes à notre traduction ne pourront pas empêcher le lecteur d'être frappé par l'authenticité de cette expérience.

Nous y retrouvons confirmées les données les plus fondamentales de l'enseignement Zen.

Commentant celui-ci, Harding nous suggère « d'entendre sans oreille le Silence caché au delà de tous les sons et de voir sans yeux l'Invisible qui est au delà de la vue ».

Ce sens nouveau nous est donné par la faculté d'omnipénétrabilité dont nous avons parlé plus haut. La révélation de l'Amour véritable peut nous y aider.

Qu'attendons-nous pour nous éveiller ? N'attendons plus ! Vivons dans le Présent."
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ps d'ipapy : Bonne question.......


mercredi 22 octobre 2008

Tassili du Hoggar



Inch'Allah, dans deux jours je suis dans la Tassili du Hoggar bien au sud de Tamanrasset pour une marche de 8 jours.



Ensuite, une semaine au campement de la famille d'Entayent, puis de nouveau Tam pour accueillir Alain et le groupe.

Je mesure la chance de pouvoir partir ainsi plus de trois semaines dans ce pays et parmi ces gens que j'aime. Et je remercie Alain qui commence sa "traversée du désert"... Il a mis en bandeau une photo de l'Assekrem pour se rapprocher un peu... Bon, je crois qu'il va survivre !!


Je rejoins l'espace de silence, de rien, de lenteur, d'immensité, de beauté du désert.
Je pars le cœur léger et plein.

A bientôt...


Confiance...

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J'en peux plus !

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Merci Emmanuelle pour cette friandise
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Rumi


Je ne suis ni de l'ouest ni de l'est,

ni de la mer ni de la terre,
je ne suis ni matériel ni éthéré,
ni composé d'éléments.
Je n'existe pas
je ne suis une part de ce monde ni d'un autre
je ne descends ni d'Adam ni d'Eve
Ni d'aucune origine.
Ma place n'a pas de place, une
trace de ce qui n'a pas de trace
ni corps, ni âme.
J'appartiens au bien-aimé
j'ai vu les deux mondes réunis en un seul
le premier, le dernier, celui du dehors
celui du dedans, simples
comme le souffle d'un homme qui respire.

RUMI, Mathnawi, Livre premier.

Merci à Daniel qui partage avec nous ce texte du grand Rumi en direct du Cambodge.
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Eveil (2)

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Robert Linssen Un Éveillé authentique : Douglas Harding (Revue être Libre, Numéros 193-195, Janvier-Mars 1962)

"Avant de commenter les termes originaux dans lesquels Douglas Harding relate l'expérience fondamentale de son illumination intérieure, nous nous permettrons de procéder à certains avertissements.


Douglas Harding a réalisé indiscutablement une expérience authentique de perception intégrale. Lors de cette perception, le corps, tout en ne perdant pas sa réalité, se trouve immergé dans un univers beaucoup plus vaste qui l'englobe et le domine. Nous avons constaté nous-mêmes l'existence d'une perception ambivalente, d'une part, le corps à peine conscient de lui-même et, d'autre part, la présence d'une Plénitude qui le pénètre, qui en est la substance et l'essence même, sans se limiter spécialement à ce corps, ni à ce qui l'entoure. Cette réalité est aussi la substance et l'essence de tout ce qui existe : du plancher, des murs, des arbres de l'avenue, du macadam du boulevard, du nuage, du ciel, de l'étoile lointaine.


Il y a mieux, mais ici seuls peuvent comprendre ceux qui ont réalisé : cette réalité est le grand vide qui tout en étant grand vide (par contraste) est une Plénitude. Elle est Amour et conscience infinie, inconsciente d'elle-même.


Un bouleversement complet s'opère dans nos impressions sensorielles et dans la localisation de la conscience (ou du moins dans ce que nous en éprouvons). En fait, le siège habituel de la conscience se trouve normalement dans le cerveau. Ceci est vrai pour la conscience ordinaire. Ce n'est plus vrai pour la conscience cosmique d'un Eveillé. Souvent une impression de vide ou d'intense lumière est perçue pendant quelques secondes. Et par ce Vide, et par cette lumière, nous sommes absolument toutes choses. Nous pénétrons en toutes choses. Pour cette raison nous avons employé fréquemment l'expression d'omnipénétrabilité comme étant l'un des signes distinctifs d'une conscience pleinement éveillée.


Ainsi que l'exprime Teilhard de Chardin : « Se détacher du monde a pu vouloir dire jadis s'en éloigner, le quitter. Cela signifie aujourd'hui le traverser ».


Chez Harding, la transformation intérieure et la perception du «vide-qui-est-plénitude » a donné l'impression d'être sans tête. Ceci provient du fait que la conscience ordinaire perçue par le cerveau est une conscience réfléchie, objectivée et limitée. En fait, la plénitude de la conscience est non objectivée, non réfléchie, elle est inconsciente d'elle-même. Lorsque nous abordons expérimentalement le caractère de priorité effective de cette conscience infinie, inconsciente d'elle-même et existant par elle-même, nous éprouvons (après l'expérience) le sentiment d'une sorte de vide à la place du cerveau ou de la tête et du siège de la perception consciente réfléchie."

(à suivre)

ps d'ipapy : Je ne suis pas parfaitement en accord avec tous les mots utilisés par Robert Linssen, mais je trouve que cet article, écrit alors que Douglas avait 53 ans, valait la peine d'être posté.


mardi 21 octobre 2008

Sylvain Luc et Olivier Ker Ourio

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Le choix de Jean-François
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Happy ?

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Karl nous recommande:


Imaginez...

Vous êtes en vacances à Bali et, peu de temps avant votre retour, vous consultez un vieux guérisseur. Sans raison particulière, juste parce que sa grande réputation vous a donné envie de le rencontrer, au cas où...
Son diagnostic est formel : vous êtes en bonne santé, mais vous n'êtes pas heureux.

Porteur d'une sagesse infinie, ce vieil homme semble vous connaître mieux que vous-même. L'éclairage très particulier qu'il apporte à votre vécu va vous entraîner dans l'aventure la plus captivante qui soit : celle de la découverte de soi. Les expériences dans lesquelles il vous conduit vont bouleverser votre vie, en vous donnant les clés d'une existence à la hauteur de vos rêves.

Avec L'homme qui voulait être heureux, c'est tout un monde de possibilités nouvelles qui s'ouvre à nous à la lecture de cette histoire passionnante, où l'on découvre comment se libérer de ce qui nous empêche d'être vraiment heureux.

Laurent Gounelle est spécialiste du développement personnel. Depuis quatorze ans, il parcourt le monde à la rencontre de praticiens exceptionnels, qu'ils soient experts américains en neurosciences, shamans péruviens ou sages balinais.
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Eveil (1)

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Robert Linssen Un Éveillé authentique : Douglas Harding (Revue être Libre, Numéros 193-195, Janvier-Mars 1962)

Un curieux préjugé se trouve profondément enraciné dans l'esprit de nombreuses personnes sympathisant avec la pensée orientale. Ces personnes s'imaginent qu'un occidental est incapable d'accéder à l'expérience spirituelle de l'Eveil.

Nous avons d'ailleurs connu de nombreux penseurs indiens, chinois ou japonais ayant la certitude d'une incapacité spirituelle frappant la race blanche.
Il est important que nous nous débarrassions une fois pour toutes de ce cliché mental. Rien n'est plus néfaste et destructeur. La spiritualité n'est ni spécialement indienne, ni spécialement chinoise, ni spécialement japonaise ou occidentale.

Si nous postulons à priori l'impossibilité de l'expérience du Satori, dont nous parle le bouddhisme Zen, à quoi bon s'en préoccuper, rechercher ou méditer. L'affirmation de principe de toute incapacité d'expérience spirituelle n'est qu'une ruse subtile de notre esprit. Celui-ci ne souhaite qu'une chose en effet : rester accroché à son rêve égoïste, même si ce rêve se transforme en vision de cauchemar.

La mutation psychologique et spirituelle au cours de laquelle la conscience égoïste et limitée qui nous est familière se dissout et cède la place à la vision cosmique est l'expérience la plus naturelle, la plus simple, la plus merveilleuse qui soit.

C'est ce que nous confirme l'écrivain anglais Douglas Harding dans son livre original et remarquable (On having no head, par D. Harding - John Watkins - Cecil Court - London). Douglas Harding nous raconte avec une clarté et une simplicité saisissantes comment s'est opérée cette mutation psychologique en lui.

Nous sommes entrés en contact avec lui par lettre d'abord et certains de nos amis ont eu la joie de s'entretenir longuement avec l'auteur. Qui est Douglas Harding? C'est un architecte anglais d'une cinquantaine d'années, ayant vécu longtemps aux Indes où il construisit de nombreux édifices civils et religieux. Il vécut longtemps aux Himalayas et demeure actuellement en Angleterre. Il écrit en toute franchise qu'il se considère comme un anglais de culture moyenne et ne se considère ni religieux ni même vertueux.

Douglas Harding déclare (p. 44) « mes efforts en vue d'éclaircir le mystère de ma nature profonde pouvaient se résumer comme une recherche de connaissance pure et non comme un désir de salut, de libération spirituelle quelconque... Je ne pratiquais aucun culte ou prière, ni aucune espèce de méditation ou de discipline. Mon comportement était moyen et occasionnellement au dessous de la moyenne... » « Plus je cherchais mon être réel, plus je le voyais comme un vide se situant au delà de toute recherche et de toute connaissance, au delà de toute perception et de toute destruction. »

Enfin ce passage fondamental : « J'en vins à sentir ma totale ignorance et, très paradoxalement, cette ignorance m'apparut comme la connaissance véritable de mon être. »

Nous nous souviendrons de cette parole de Socrate au moment de son illumination : « je sais que je ne sais rien ».

à suivre
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lundi 20 octobre 2008

Notre-Dame de Sénanque

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Après En Calcat, Notre-Dame des Neiges, Maredret-Maretsous et Chalais en Vercors, bientôt Notre-Dame de Sénanque : Enserrée dans le creux de son vallon, l'Abbaye Notre-Dame de Sénanque demeure comme un des plus purs témoins de l'architecture cistercienne primitive. Elle est toujours habitée par une communauté de moines cisterciens.
Merci Jean-Louis
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John Gomm again

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Et la moto ?

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Plusieurs d'entre vous me demandent où j'en suis avec la moto. La semaine dernière je n'ai pas fait de post sur la séance de mercredi et pour cause, j'étais épuisé par les deux heures de cours et j'avais le moral dans les chaussettes. La veille Guillaume m'avait gentiment mis la pression en me disant que "ça commence à faire un peu long" et je suis d'accord avec lui, les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures et il faut savoir arrêter un feuilleton.

Le changement de moto-école pour cause de déménagement n'a pas eu l'effet que j'espérais. Je suis maintenant à l'aise sur route, en circulation et à l'aise aussi sur le parcours rapide (autour de 21' pour les connaisseurs) mais je suis toujours aussi lamentable sur le parcours lent. Après consultation de l'ami qui finance cette aventure, j'ai décidé de participer cool aux deux cours avant le départ dans le Hoggar et en novembre il faudra prendre une décision.

Et ce sera peut être d'arrêter les frais. Ce sera pas trop facile, c'est un peu comme les grèves, c'est difficile à arrêter. Mon amour-propre va en prendre un coup, mais après tout, si je veux me faire plaisir en moto il existe de bien sympathique 125 comme la petite Derbi de l'autre jour.

Sur la photo c'est Joseph qui s'entraine en tout-terrain avec un superbe modèle bois.
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