lundi 31 mars 2008

Une spiritualité qui transforme (1)

Notre ami Laurent Sarthou m'a communiqué un texte de Ken Wilber, (un instructeur américain) que je trouve particulièrement intéressant et aussi un peu dérangeant mais après tout, de temps en temps on peut se faire caresser à rebrousse poil. 

Bien que court ce texte est très long par rapport au Blog et à nos habitudes sur ce blog. Je vais donc tenter l'expérience d'une diffusion en plusieurs épisodes.

 A vos commentaires et bonne lecture:




TRANSLATION ou. TRANSFORMATION 

Dans une série de livres (A sociable God, Up from Eden, The Eye of Spirit, par exemple) j’ai essayé de montrer que la religion a toujours rempli deux fonctions très importantes mais très différentes l’une de l’autre. D’un côté, elle agit de façon à créer du sens pour le moi séparé : en offrant des mythes, des histoires, des contes, des récits, des rituels et des reconstitutions qui ensemble aident le moi séparé à trouver du sens et à endurer les revers et les blessures du terrible destin. Cette fonction de la religion ne change pas nécessairement ni habituellement le niveau de conscience d’une personne ; elle n’offre ni transformation radicale, ni la possibilité d’une libération qui pulvérise complètement le sentiment d’être un moi séparé. Au contraire, elle offre consolation pour le moi, elle le fortifie, le défend et lui donne de l’importance. Tant que le moi séparé croit aux mythes, accomplit les rituels, dit les prières, et embrasse les dogmes, il sera, croit-on fermement, « sauvé » – soit dans l’immédiat dans la gloire de Dieu ou par les faveurs de la Déesse, soit plus tard dans une vie après la mort avec l’assurance d’un émerveillement éternel. 

D’un autre côté, la religion a aussi servi – et cela le plus souvent pour une très très petite minorité d’individus – une fonction de transformation radicale, de libération. Cette fonction de la religion ne fortifie pas le sentiment d’être un moi séparé, elle le pulvérise totalement. Au lieu de consolation, elle apporte dévastation ; de retranchement, le vide ; de contentement de soi, une explosion ; de réconfort, une révolution – bref, plutôt qu’un soutien conventionnel de la conscience cette fonction provoque une transmutation, une transformation du fondement de la conscience elle-même. 

On peut parler de ces deux fonctions si importantes de la religion d’une autre manière : la première fonction, celle qui crée du sens pour le moi, est un mouvement de type horizontal ; la seconde, celle qui appelle à transcender le moi, est un mouvement de type vertical (plus haut ou plus profond selon la métaphore que vous utilisez). La première, je la nomme « translation », la seconde, « transformation ». 

Dans la translation, le moi accède simplement à une nouvelle façon de penser, de ressentir la réalité. On lui offre une nouvelle croyance – qui sera peut être holistique au lieu d’être atomiste, apportera pardon là où il y avait culpabilité ou sera relationnelle plutôt qu’analytique. Le moi apprend alors à interpréter son monde et son existence selon les termes de sa nouvelle croyance, nouveau langage ou paradigme, et cette translation nouvelle et enchanteresse agira, au moins de façon temporaire, en soulageant ou diminuant la terreur qui par nature est tapie au tréfonds du moi séparé. 

Mais dans la transformation, le processus même de translation est mis au défi, observé, miné pour finalement être mis en pièces. Dans une translation typique, le moi (ou le sujet) accède à une nouvelle façon de penser le monde (ou les objets) ; mais dans la transformation radicale, le moi devient sujet d’enquête, il est scruté, saisi par le cou, et littéralement étranglé jusqu’à ce que mort s’ensuive. 

Encore une fois, dans la translation horizontale – qui est de loin la fonction la mieux partagée, la plus étendue et la plus usitée de la religion – le moi devient, pour un temps, heureux dans son avidité, satisfait dans son esclavage, calmé face à l’épouvantable terreur qui est au cœur même de son conditionnement. Dans la translation, le moi pénètre endormi dans ce monde, et trébuche, myope et insensible, dans le cauchemar du Samsara, muni d’une carte cousue de morphine pour le guider. Tel est en effet la condition commune à toute l’humanité religieuse, condition que précisément les maîtres d’une spiritualité radicale et transformatrice sont venus défier et ont fini par défaire. 

Car dans la transformation authentique, il n’est plus question de croyances mais de la mort du croyant ; plus question de translater le monde mais de le transformer ; plus question de trouver du réconfort, mais l’infini de l’autre côté de la mort. Le moi n’est pas là pour qu’on le satisfasse mais pour qu’on le réduise en cendres.

 (à suivre)

Pour Joseph et sa Mamie

Merci Fanch

Printemps

C'est le printemps et la saison des cerisiers en fleurs au Japon.
Coucou Christian...

dimanche 30 mars 2008

Petite Marie

Pour mes filles et toutes les petites Marie

Tibet

Un moine tibétain prie durant un rassemblement en mémoire des victime de la répression chinoise au Tibet, au mémorial du Mahatma Gandhi à New Delhi en Inde le 29 mars 2008.
Reuters/Adman Abidi

Grégorien mon amour (2)








VIENNE (AFP) — Un choeur de moines autrichiens, passé sur le site de partages de vidéos YouTube avec leurs chants grégoriens, vient de décrocher un contrat avec la prestigieuse maison de disques Universal Music pour l'enregistrement d'un album.

A la recherche d'artistes pour renouveler son offre de chants grégoriens le géant américain de la production musicale a opté pour travailler avec une quinzaine de moines de l'abbaye cistercienne d'Heiligenkreuz, datant du 12e siècle et nichée dans les bois à l'ouest de Vienne, a indiqué à l'AFP, Tom Lewis, un responsable d'Universal.

Popularisé brièvement dans les années 1990 par le groupe de musique électronique Enigma qui en utilisait des extraits dans ses oeuvres, le chant grégorien connaît actuellement un regain d'intérêt grâce au succès d'un jeu vidéo très populaire, Halo, dont la bande-son s'inspire largement de cette forme de musique remontant au 10e siècle.

"Le chant grégorien a un son incroyablement unique. Les gens réagissent immédiatement quand ils en entendent, dans n'importe quel contexte. Cette musique est calme et spirituelle. Les gens ont tendance à en écouter dans les périodes d'intense anxiété, comme nous en vivons aujourd'hui", estime M. Lewis.

Les quelque 80 moines cisterciens d'Heiligenkreuz eux-mêmes qualifient ces chants polyphoniques, chantés essentiellement en latin, de "bible chantée" et rappellent, sur leur site internet, que le choeur grégorien doit son nom à son créateur le pape Grégoire le Grand, mort en 604.

A la recherche de la perle rare pour son nouveau CD, Universal Music Group a placé en février dernier des annonces dans diverses publications religieuses britanniques.

Un ami des moines d'Heiligenkreuz a vu l'insert et leur a envoyé un email pour les avertir.

"Nous n'avions pas beaucoup d'espoir", a souligné à l'AFP un porte-parole des moines, le père Philipp-Neri Gschanes. "Alors on a posé notre candidature par email en joignant un lien vers un clip fait par un de nos frères et diffusé sur le site de partage de vidéos YouTube", a-t-il ajouté.

Selon Tom Lewis, l'écho à l'annonce a été inespéré : plus de 100 enregistrements en provenance du monde entier venant de moines, de nones, d'étudiants, de chorales amateures ou scolaires et même des reprises de chansons pop en style grégorien.

Pourtant c'est la performance des moines d'Heiligenkreuz qui a retenu l'attention des décideurs d'Universal.

"Leur son était tout simplement plus beau que tous les autres. Leur chant est à la fois relaxant et profondément émouvant", toujours selon Tom Lewis.

A la différence du groupe Enigma des années 1990, la production des moines autrichiens ne fera pas l'objet d'arrangements pop. "Nous enregistrerons les chants comme ils sont chantés. Nous avons le sentiment qu'ils sont plus puissants présentés dans leur forme la plus simple", explique le responsable d'Universal.

Selon le père Philipp-Neri Gschanes, le pape Benoît XVI aurait lui-même joué un rôle dans le choix. Il a fait savoir qu'il avait été très impressionné par le chant des moines d'Heiligenkreuz lors de sa visite à l'abbaye en septembre dernier.

L'enregistrement doit débuter la semaine prochaine dans des studios à Vienne. L'album, prévu pour une sortie cet été, figurera sous le label musique classique et jazz (UCJ) aux côtés notamment de CD du pianniste Jamie Cullum et du violoniste Nicola Benedetti.

Malgré ce contrat lucratif, les moines ne succomberont pas aux fastes de la vie des stars du showbusiness. "On utilisera l'argent pour la bonne cause, selon le père Philipp-Neri ajoutant, nous avons des projets de monastères en cours au Sri Lanka et d'autres au Vietnam."


Ps: Corinne vient d'appeler (19h30), elle est à Alger et le départ pour Tamanrasset est proche.


Pour mes amis motards


Bonne séance d'entraînement cet après-midi avec ma petite 125, je suis allé à Valence, autrement dit vu ma pratique, presque le bout du monde.Ne riez pas! J'ai pris beaucoup de plaisir à améliorer le pilotage. Elle est super cette Honda, bonne préparation pour la future 750.
Pour la première fois j'ai découvert enfin ce qu'en moto en appelle le contre-braquage. Oui Jean-Baptiste c'est vrai et c'est génial. Mais il faut rouler au moins à 40 km.
J'ai découvert par hasard un blog moto que je trouve très très bien fait et donc très très utile. 
Et comme il n'est pas réservé aux jeunes débutants comme moi, je vous donne l'adresse: http://flatfab.wordpress.com/


Grégorien mon amour

C'est la première fois que tous les messages du jour sont consacrés à la musique. Pourquoi pas, et merci (dans l'ordre)
 à Jean-François, Karl .

PS : ça y est , Corinne est partie ce matin. Elle doit être maintenant (18h30) à l'aéroport d'Alger. Je lui dédie cette musique que j'aime tant et depuis si longtemps. Bon séjour Corinne dans ton pays d'amour, je suis avec toi et avec nos amis de là-bas.
 Prends soin de toi...



Des roses et des orties

Francis Cabrel, philosophe existentiel

Marqué par le style habituel de l'enfant du Sud-Ouest, son nouvel album « Des roses et des orties » surprend surtout par les thèmes abordés, à commencer par la religion et le sens de l'existence

Etrange collusion de l’essentiel et de l’artificiel. Dans son nouvel album qui sort lundi 31 mars, Francis Cabrel affronte, au rythme des guitares, les questions existentielles qu’il n’avait jamais traduites en chansons.

Vers quel monde, sous quel règne et à quel juge sommes-nous promis ?
À quel âge, à quelle page et dans quelle case sommes-nous inscrits ?

Les mêmes questions qu’on se pose/On part vers où et vers qui/Et comme indice pas grand-chose/Des roses et des orties », s’interroge-t-il dans Des roses et des orties, le meilleur des morceaux ayant donné son titre à ce nouvel ensemble de treize chansons.

La réflexion, d’une belle profondeur, invite à la méditation, à cette écoute prolongée qui nourrit les questionnements personnels.
Une seule et unique écoute dans un cinéma parisien
Mais les oukases des maisons de disques et les diktats des faiseurs de marketing ne s’accommodent pas de ce genre de considération philosophique. Pour apprécier le nouveau Cabrel, il aura fallu donc se contenter d’une seule et unique écoute, dans un cinéma parisien, à deux pas de la Sorbonne.

Drôle d’endroit pour la musique… Entre champagnes et petits fours, les journalistes furent donc sommés de fonder leur jugement sur leur première impression, après un mot introductif de l’artiste d’une extrême concision.

Juste le temps de rendre hommage au guitariste Michel Françoise, directeur artistique de l’album, dont l’instrument favori imprègne l’ensemble des mélodies.

Il réinterroge ses convictions
Si le piano est effectivement moins présent, la tonalité générale ne tranche pas fortement avec l’univers habituel de l’habitant d’Astaffort, dans le Lot-et-Garonne. Rythmes d’une tranquille douceur, arrangements aux accents de blues séduiront les fidèles de Cabrel, à défaut de les surprendre vraiment.

Hormis peut-être dans Madame n’aime pas, fantaisie pleine d’humour sur les instruments de musique, l’originalité se niche d’abord dans les sujets abordés par l’artiste, quatre ans après Les Beaux Dégâts. Cabrel s’intéresse aux clandestins africains (dans l’ironique African Tour), s’interroge sur le destin de la mère biologique de sa petite fille adoptive (émouvante Mademoiselle l’aventure) et embrasse l’inquiétude générale d’une époque sans repères, sur un mode poétique qui n’exclut pas la force de l’engagement.

À 54 ans, il tourne surtout les yeux vers le ciel et réinterroge ses convictions. Sans virulence, Cabrel confie ses doutes. « On prie sans beaucoup de résultats, alors je m’interroge…, explique-t-il à propos du Chêne liège, l’un des titres où il évoque les croyances. Je ne suis sûr de rien, je dis simplement que je ne trouve pas la solution à nos problèmes du côté de la religion. Je pense que les solutions sont plus terre à terre. Mais j’espère me tromper. »

Bruno BOUVET

Trio

samedi 29 mars 2008

Pour la méditation de demain matin...

A bientôt...


Je pars demain matin, le sac est bouclé. C'est notre ami Abdelwahab de l'agence de Tamanrasset qui m'emmène au campement d'Entayent passer quelques jours. Je serai de retour à Tam le 11 avril, Inch'Allah, pour accueillir Alain et le groupe.
Je suis heureuse de ce séjour, j'en rêvais depuis longtemps...

Comme dit Alain, à bientôt les amis...


vendredi 28 mars 2008

Anonyme

.




Avez-vous remarqué qu’un des plus grand peintre au monde s’appelle anonyme et semble avoir vécu plusieurs siècles ? Au bas de tant de tableaux superbes, sur la petite étiquette des musées se trouve la mention : anonyme du XIVème siècle ou anonyme de XVIIème siècle… J’ignore la raison pour laquelle ces peintres n’ont pas signé leurs œuvres…Est-ce en référence à ces peintres de l’ombre qu’ un anonyme – mais peut-être sont-ils plusieurs ? – met régulièrement des commentaires sur ce blog ?
Je note que ces commentaires ont certaines caractéristiques communes, outre qu’ils sont les seuls à ne pas être signés. Ils sont en général assez malveillants, la palme d’or revenant à celui sur le livre de Véronique qui d’après « anonyme » n’écrit que par intérêt financier.

D’autre part ils parlent souvent de « nous », « on », « ils » mais s’engagent rarement à la première personne pour donner l’ expérience personnelle de l’auteur.

Enfin le but du commentaire semblant être essentiellement critique, les textes sont lus en diagonale l’attention se focalisant sur une partie de ce qui est dit. Je fais allusion au commentaire sur le post « Nostalgie » : la nostalgie, un lecteur attentif l’aura compris n’est pas vraiment celle du désert, mais de l’Infini, que le désert , comme d’autre lieux, aide à mieux sentir - et je le reconnais, j’ai besoin d’aide sur le chemin - . Je n’ai pas non plus donné de vision « paradisiaque » de la vie dans le Hoggar que j’ai juste évoqué en terme de survie. J’ai simplement parlé de mon expérience, certes limitée dans le temps.

Ceci dit, cher anonyme, je n’ai rien contre la critique lorsqu’elle est honnête, constructive et…signée !


Une petite prière

Session d'improvisation avec Fred Frithet à la guitare et Evelyn Glennie au marimba, dans une vieille usine à sucre
à Dormagen en Allemangne.

 Merci une fois de plus à Jean-François Loué,
 notre grand dénicheur de trésors musicaux .



Regard neuf

Que cela nous dérange ou non, l'innocence est un des ingrédients essentiels sur la voie.

Qu'il soit question de redevenir comme un petit enfant.

Qu'il soit question de l'esprit d'enfance ou de l'esprit du débutant  

Qu'il soit question du regard neuf.

Qu'il soit question de l'enfant glorieux.

Partout dans chaque tradition l'accent est mis sur la nécessité de retrouver cette capacité perdue.

Notre propre tradition est aussi imprégnée de cette nécessité : " Il faut redevenir comme un petit enfant pour accéder au Royaume"
Où encore chez Thomas  " Alors le vieil homme demandera au petit enfant comment accéder au lieu de Vie. 

Merci Gabin  

ps pour Sabine : Et le regard public chez le clown, c'est retrouver cet état d'esprit ?

P'tite modif...

Vous avez remarqué que nous venons de changer deux petites choses sur le Blog.

D'abord sur le conseil de Didier nous avons réactivé l'affichage des commentaires sur une fenêtre dite pop-up.

L'intérêt c'est que lorsque vous allez voir les commentaires sur un post, ou si vous voulez poster un commentaire, vous ne quittez pas la page d'accueil. Ce qui peut faire gagner du temps pour la consultation de votre blog favori (et des autres aussi).


La deuxième chose, c'est que sur la page d'accueil vous aviez directement accès aux messages des 20 derniers jours. Avec toutes les vidéos, et les photos cela donne une page d'accueil bien trop lourde à charger. Nous avons donc réduit l'affichage à 7 jours.

Vos réactions sur ces deux modifications seront les bienvenues. Bonne journée les amis


Le gardien du square




Tribute to Karl's team

jeudi 27 mars 2008

mercredi 26 mars 2008

Quelle pêche !





Le petit dernier

Mon ami Dominique Carré dont vous avez déjà pu admirer les photos avec un diaporama sur l'Ile de Ré, vient de m'annoncer la création de son blog.
De toute évidence Dominique a l'être d'un photographe. Alors ne boudons pas notre plaisir et ajoutons "Dominique photo" à nos favoris.

adresse: http://dominiquephoto.blogspot.com/

Et je suppose que Dominique va s'inscrire auprès d'Adrien pour le "Planet"

Longue vie à ton Blog Dominique et surtout prends du plaisir à nous régaler.


mardi 25 mars 2008

Nostalgie





« Du grec nostos, le retour, et du suffixe algie ( mal, douleur) État de dépérissement et de langueur causé par le regret obsédant du pays natal, du lieu où l’on a longtemps vécu. »
Dictionnaire Robert analogique





J’ai la nostalgie du désert sans y être née, sans y avoir vécu. A ce que je sais nombreux sont ceux qui éprouvent cette nostalgie, du désert, de la montagne immense, de la mer infinie, de la forêt profonde. La nostalgie des lieux où la seule limite visible est celle de l’horizon, la seule séparation celle de la terre et du ciel, magique point de bascule du jour et de la nuit.



Le désert rude du Hoggar, ce chaos volcanique de pierres et de terre nue est une porte ouverte sur la Vie, ample, simple, vaste. Je viens de la ville, d’un espace cloisonné, étroit où l’on passe son temps dans des bureaux, des maisons, derrière des murs et sous des toits. Je viens d’un monde qui vit dans la séparation, l’isolement et met tout son génie à dépasser ces limites par une fabuleuse technique de communication par téléphones cellulaires, ordinateurs, GPS, trains à grande vitesse, avions, fusées... Je viens de la civilisation technologique où le mot sauvage évoque la barbarie et le danger, où l’on mange bio en étouffant la terre sous le bitume où le temps qui se mesure avec les montres est devenu une denrée rare. Je viens d’une époque où le luxe est dans la possession d’objets personnels.




Et j’ai la nostalgie d’un lieu et d’un mode de vie où les murs n’existent pas ou de manière très éphémère. « Eseber » natte tressée que l’on replie au lever du jour, toits provisoires, bâches qui ne servent qu’à s’abriter du soleil ou à se protéger du froid de la nuit, murs qui n’appartiennent à personne, parois de grottes,ombre fraîche des « abser » en plein midi. La personne à qui je parle est là, présente. La solitude est un privilège et la rencontre une vraie joie. Les hommes du désert ne sont pas meilleurs qu'ailleurs mais ils vivent dans des conditions qui rendent la solidarité nécessaire.Ici tout est sauvage. L'aridité du terrain empêche toute culture donc toute appropriation de la terre, mur de clôture...etc. Sauvage signifie simplement donné par la nature, la Vie, Dieu.


























L’eau est donnée, les campements ne s’installent pas autour d’une source pérenne, mais un peu plus loin laissant l’accès libre. On dit que les « djenoun », les esprits malfaisants, rôdent autour des points d’eau et, en effet, le sens de la propriété, le vol, la peur rôdent; la sagesse est de s’en tenir éloigné. La connaissance des plantes est un art qui se transmet et qui malheureusement se perd. Le temps n’est pas fait pour produire mais pour vivre. Pour survivre ces dernières années car l’existence dans les campements est difficile depuis les grandes sècheresses des années 80.

Il y a une grande douceur à ne pas plus percevoir le temps cloisonné en heures, minutes, secondes. Le temps est fluide, juste un rythme lent entre la chaleur blanche du jour et le froid silencieux de la nuit.
Le temps est immense dans le désert : la vieillesse du monde est là, visible, sur les parois des grottes où d’autres humains ont dessiné des animaux suggérant une époque lointaine de pâturages verts, elle nous étreint au hasard d’un coquillage ramassé en haut de Mezeroudj, elle s’immobilise dans le tracé sinueux des oueds, ces rivières de sable creusées par des déversements d’eau une ou deux fois dans l’année . En Tamahacq, un mot, « irou » veut dire simplement : il y a longtemps.
Et tous les touristes demandent invariablement : A quelle époque ?
Et les guides Touaregs répondent : il y a 4000 ans.
Les touristes sont contents.








C’est dans le désert que se trouve le vrai luxe, la profusion, l’abondance.
Le luxe de l’Infini.
Du ciel profond et des étoiles innombrables la nuit, des pierres, du vent, l’infini de l’Ouvert.
Il n’y a pas de temps spécifique pour contempler, pour honorer Dieu ou la Vie, comme vous voudrez nommer l'innommable, tout le temps lui est dédié. Aussi loin que porte la vue à 360° c’est Sa création et non celle des hommes qui nous émerveille. L’immensité extérieure, l’absence de séparation, de morcellement de l’espace et du temps, la soumission naturelle aux rythmes et à la simplicité du vivant, tout nous parle de notre pays natal, de la non-séparation d’où nous venons, de l’infini où nous avons longtemps vécu. Tout nous invite à dé-couvrir ce qui en nous n’a pas de limite, l’ espace du cœur, Oul en Tamahacq.


Tout nous appelle au retour, à l’immensité intérieure.







Vibrations...






Les vibrations du moteur des motos ont été sensualisées par BB, si sensible aux « trépidations de sa machine ».
Pour ma part, les vibrations ne font pas « monter des désirs dans le creux de mes reins » mais m’apportent une satisfaction gourmande et un ressenti de grande plénitude.

La proximité du moteur de ma moto me permet un contact proche avec le feu de la chambre de combustion et les explosions qui s’y produisent. 

La moto garde cette simplicité de conception où le confort ne nous éloigne pas de la sensation, et parfois j’ai l’impression de ressentir la force qui se transmet du piston à la roue, je sens la chaîne se tendre, les dents des pignons s’arquebouter dans l’effort, la gomme s’incruster dans l’asphalte avant que l’accélération se fasse sentir.

Chaque moteur a sa caractéristique et s‘exprime en vibrant à certains régimes, c’est une alchimie subtile et sensuelle que je suis heureux de retrouver comme le tressaillement de ma compagne sous ma caresse. La Freewind , gros mono de 650 cm3, s’ébroue dans les bas régimes. Souvent dans ces sorties de virage où j’ai laissé baisser le compte tour dans un ralenti planant, le moteur se réveille et reprend avec la force tranquille d’un sprinter trop lourd tirant sur la chaîne. 

J’ai eu une BMW 100 GS au ralenti tellement faible que, en redémarrant au feu, elle s’ébrouait comme un cheval que le selle démange, entraînée latéralement par son flat twin.

 Les petites cylindrées demandent à être acculées dans les tours pour se mettre en colère et de leur voix haut perchée m’emporter, surpris. 

Jean-Baptiste Daubree

lundi 24 mars 2008

Face 2 Face






Merci Karl.........




Forza Ferrari

Victoire de Iceman  ( Raïkkonen ) en Malaisie


Il neige...


Eh oui, ici aussi il neige... Les oeufs vont avoir un peu froid...

Mais les petits vont être contents...
Ils auront peut-être juste une légère tendance à confondre Noël et Pâques.
Ils apprendront plus tard.
Pour le moment ils savent l'essentiel : il y a de la magie et de la fête dans l'air !!



Comme un enfant

Quelques courts extraits de la méditation de ce matin.

Le lundi de Pâques c'est le jour des enfants. Peut-être pouvons nous en profiter pour réveiller l'enfant en nous. Pas l'enfant perdu, celui-ci se réveille très bien tout seul, mais l'enfant simple, ouvert, neuf, émerveillé, ravi, l'enfant glorieux.

(...) Laissons-nous ravir simplement par Ce qui est, par l'évidence, par le cadeau de maintenant.

(...) Intéressons-nous à tout ce que la Vie propose maintenant : sensations, pensées, émotions, sons... etc... etc

(...) Le meilleur indice pour savoir si notre coeur d'enfant est réveillé: c'est la joie, c'est un grand sourire intérieur.

(...) Laissons nous surprendre par Ce qui est et apprécions-le.

(...) Soyons clairs, si nous ne sommes pas capable de nous laisser ravir, de nous laisser surprendre par ce qui est de l'ordre du connu, nous avons bien peu de chance de nous laisser ravir, surprendre, émerveiller par ce qui est de l'ordre de l'Inconnu.

(...) Qu'est-ce que vous êtes, là, tout de suite, ici maintenant dans l'expérience directe, pour vous-même, dans l'évidence présente, dans l'expérience enfantine ???

(...) VOUS N'ÊTES PAS UNE CHOSE. VOUS ÊTES LA PRÉSENCE QUI CONTIENT ET OBSERVE LES CHOSES.

Bon lundi de Pâques les amis............


dimanche 23 mars 2008

Cadeau

Merci Anne 



samedi 22 mars 2008

vendredi 21 mars 2008

Merci

Merci à vous tous pour vos voeux de bonheur.
C'était une cérémonie très simple et très joyeuse.
Un merci particulier à nos enfants très présents par le coeur, à nos parents et nos familles qui étaient là aussi.
Merci aux trois fées qui nous ont fait la surprise d'un lancer de pétales de roses et d'une coupe de champagne devant la mairie.


Et enfin un énorme merci à nos amis-témoins-photographes-chauffeurs...etc :
Jean-Louis et Sabine
Merci pour votre disponiblilté, vos attentions, votre présence et votre rire !!

jeudi 20 mars 2008

OUI


Nous nous sommes dit OUI cet après-midi à 16h, à la mairie de Romans en présence de nos amis et témoins Jean-Louis et Sabine.

Ce oui initial est le premier de nombreux oui, petits oui, grands oui, oui faciles, oui héroïques …Jusqu’à la folie du oui… Ça s’appelle la sadhana du couple, non ?

Notre désir commun est d’obtenir le plus rapidement possible le « wife certificate » pour Alain et le « husband certificate » pour Corinne ! (1)

- C’est pas gagné !! a dit Alain…
- C’est un cadeau du ciel !! a dit Corinne.

(1) C’est le certificat du conjoint que demandait Swamiji lorsqu’un disciple lui affirmait qu’il avait changé.


Oui, c'est un grand jour...



C'est le printemps !!

Bienvenue au renouveau de la vie, à la lumière, à l'esprit de l'enfance et à la Joie...


Big big day !!!


Tahiti 80 - Big Day
envoyé par Tahiti-80

Allez debout, on danse, on swingue joyeusement !

mercredi 19 mars 2008

Garota de Ipanama

Aprés free hugs...


La Manifestation Revendicative du Bisou
envoyé par streetkiss

Message perso... bonne nuit les amoureux... à demain !

Bonne fête Joseph....

Le titre est le même mais le texte change ( tu n'as pas eu la berlue Gabrielle la dernière fois c'était le titre qui était différent) ....




Bonne fête à toi Joseph.

C'est vrai que tu es la fierté de tes parents, de ta tatie et de ta cousine, de ton papy et de ta mamie, de tous ceux qui t'entourent et qui t'aiment. Simplement parce que tu existes et que tu es un enfant, mais aussi pour ta qualité particulière d'être au monde. Pour la lumière qui émane de toi, ce mélange spécial de vivacité et de douceur. Le mot qui me semble le plus juste pour parler de toi c'est la grâce.
Merci petit Joseph pour cette grâce que tu incarnes.


Bonne fête Joseph


Pour bien commencer la journée...


Une courte citation qui est une autre manière de dire que tout est neutre, avec des mots plus abruptes certes… Vivifiant de bon matin …


« Le type qui a envie de faire sauter le monde est la contrepartie de l’imbécile qui s’imagine qu’il peut sauver le monde. Le monde n’a besoin ni d’un destructeur ni d’un sauveur. Le monde est, nous sommes. »


Henry Miller
Cité par Sylvain Tesson
Petit traité sur l’immensité du monde
Ed Pocket p 152