jeudi 22 mai 2014

Jaurès

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« Après avoir constaté qu'il y a dans tous les ordres de sensation, des idées et de l'être, que toute sensation est une vérité, nous constatons qu'il y a, dans toutes les consciences individuelles, une conscience absolue ; que cette conscience absolue est indépendante de tout organisme étroit et éphémère, qu'elle est présente partout sans être enchaînée nulle part, qu'elle n'a d'autre centre que l'infini lui-même, et qu'ainsi toutes les manifestations de l'infini, l'espace, la lumière, le son, trouvent en elle leur centre de ralliement et une garantie d'éternelle réalité. Aussi, quand nous nous représentons le monde, après notre disparition, éclatant encore, sonore et vivant, nous n'abusons pas de notre droit ; nous n'imposons pas aux choses, arbitrairement, les fantaisies de notre moi individuel à jamais évanoui ; mais nous savons que notre moi individuel ne fait pas la réalité. Nous savons qu'il ne dit moi que parce qu'il participe au moi absolu. (…) Dès lors, c'est du point de vue de cette conscience absolue et éternelle que, sans le savoir, nous contemplons le monde après l'évanouissement de notre moi. (…)
Qu'on imagine point que cette conscience absolue va absorber le monde et entraîner la réalité familière dans une sorte d'abîme mystique. La conscience absolue n'est pas un moi individuel élevé à l'infini. Dieu n'est pas un individu infini. »

Extraits cités dans un article de La vie n°3585 du 15 au 25 mai 2014.

Merci Simone.




1 commentaire:

Anonyme a dit…

Waouh, quelle belle et "sacrée surprise" que de lire ces lignes de Jaurès, que je ne savais point un tel "mystique" !…

Merci, merci…

PS. Ce passage n'est pas sans rappeler ces paroles d'Arnaud (Desjardins), ré-entendues ce matin lors de la méditation (quelle JOIE !) :
« Et souvenez-vous : la conscience de moi, oui, MOI, apparaît dans l'immensité de la Conscience tout court… »

De tout coeur,

A-R