mercredi 14 octobre 2015

Caravane pour une école


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Ce petit livre passionnant d'Olivier Föllmi raconte comment pour permettre à deux enfants du Zanskar d'aller à l'école toute une famille se mobilise. Les parents Lobsang et Dolma qui acceptent de se séparer de leurs enfants, les amis français Olivier et Danièle qui prennent en charge leurs études à Leh, les amis zanskari qui font partie eux aussi de la caravane. Pour rejoindre la capitale du Ladakh, il faut en hiver passer par le fleuve Zanskar en partie gelé. C'est la traversée du Chadar magnifique et dangereuse...


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Un extrait :

Olivier interroge Tashi Namgyal Gyalpo, le roi du Zanskar sur la piste nouvellement construite, les camions et le commerce qui commencent à modifier les habitudes de son pays... 
Voici la réponse pleine de sagesse de cet homme :

"Le vieux roi était resté impassible, le visage songeur. Puis, tranquillement, il m'avait répondu :
"Le Zanskar est un pays pauvre, terriblement pauvre, l'hiver est difficile. Auparavant, nous n'avions aucune idée du monde, de la vie qui se déroule derrière nos montagnes. Les voyageurs, les camions, les commerçants qui viennent jusqu'ici nous font prendre conscience d'un autre mode de vie, d'une autre façon de penser aussi. C'est une ouverture pour nous. Nous avons toujours suivi la doctrine du Bouddha; le fondement de cette doctrine, c'est la mobilité, le changement perpétuel des choses et des êtres. Que le Zanskar se transforme n'a absolument rien d'étonnant. C'est dans l'ordre du monde."
Ni jugement, ni critique, ni passion ni regret. Puis, il avait ajouté :
"La vie au Zanskar est encore trop dure pour réfléchir et approfondir correctement les enseignements du Bouddha. Pour aborder une spiritualité, il ne faut pas avoir besoin de lutter pour survivre. L'école est importante, elle permet d'apprendre à combattre la maladie ou la faim. Les textes sacrés eux aussi sont importants, ils font comprendre la finalité du monde. Ces deux sources de connaissances sont indispensables pour pouvoir s'accomplir. L'une sans l'autre reste stérile."

p 24 et 25


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