samedi 22 septembre 2012

Ce qui ne change pas

.

Chaque fois que je reviens en Inde une expérience s'impose, pour le moins de temps en temps et plus particulièrement en début de séjour. Le spectacle que la vie propose ici est évidemment  radicalement différent de "mon spectacle habituel". Que ce soit au niveau visuel bien sûr mais aussi auditif et olfactif.  Cette différence considérable dans la vue "out" là-bas, ramène la conscience en Elle-même en son lieu d'émergence, c'est la vue "in" en   direction de Ce qui regarde.
A certains moments  (Ah! ce n'est pas stable? Oh! que non! )  la lucidité, la pleine conscience, la vigilance (prenez le mot ou l'expression qui vous convient) s'impose d'Elle-même, à Elle-même comme une lumineuse évidence.Pas d'efforts, pas de pratique, juste l'évidence de l'instant présent, ici. Juste la détente liée à l'effacement (provisoire) du moi prétentieux qui s'approprie indûment et tragiquement une possibilité d'un autre Ordre.
 La vigilance ( awareness) n'est pas la seule attention au spectacle du monde, c'est en plus et en même temps l'attention à Ce qui voit, accueille et reconnaît le monde. Une double attention, dans deux directions opposées en quelque sorte mais sans personne pour être attentif. Le Vide, le Rien, l'Ouvert, l'Absent conscient du spectacle qu'Il contient et conscient de lui-même en tant que contenant. Ce qui est vu change en permanence, mais Ce qui voit ne change pas et l'Inde me le rappelle simplement et fortement. C'est une bascule dans l'impersonnel mais sans personne pour basculer. C'est le mode Amour sans personne pour qualifier, saisir ou rejeter. Seul le Sans-forme peut inconditionnellement aimer la forme, être un avec, être en communion. Ce qui s'impose en fait dans ces moments là ( "moments" n'ayant bien sûr de sens que pour la vue "out") c'est la vision véritable dans la simultanéité de la forme et du Sans-forme. Et tout ces mots constituent un petit discours pour après, dans l'instant c'est bien inutile.

 Regarde en direction de Ce qui regarde, là ou rien n'est vu et d'où tout est vu.Tu es cette glorieuse Absence, nous répète l'Inde.

Après deux jours à Delhi pour de multiples repérages et achats pour le groupe nous partons pour 8 jours chez Chandra Swami. Pas de connexion, donc pas de posts en direct. Mais il y en a de programmés grâce à la belle équipe du iPapy.

 Bonne méditation 

11 commentaires:

Christian a dit…

Oui, Alain, et dans Ce qui voit Christian est en communion avec Alain.

Anonyme a dit…

Seul le Sans-forme peut voir la forme.

Stéphane a dit…

Merci beaucoup.

Anonyme a dit…

je suis actuellement au Ladakh... Point de reperes, point de prises. Des lors, la Conscience percoit, sent, humme,accueille et surtout guide... Vincent

Anonyme a dit…

Dans " Eclats de silence " j'ai lu :
" Seule une présence peut constater une absence. " mais Alain ici semble vouloir dire autre chose... ?

gjm

anonyme a dit…

merci Alain pour ce précieux partage!

marielaure

Anonyme a dit…

merci Alain,précieux rappel.

guy bxl

Anonyme a dit…

"Pas d'efforts, pas de pratique, juste l'évidence de l'instant présent, ici."

merci Alain : -)

Fabrice

Anonyme a dit…

Fabrice pouvez vous me dire qui a dit cela " pas d'efforts, pas de pratique, juste l'évidence de l'instant présent, ici" ...

car ça me parle beaucoup, je crois qu'en réalité il n'y a rien a faire, tout se fait tout seul.

Anonyme a dit…

C'est Ipapy qui l'a écrit ligne 8 :-)J'ai simplement réécrit parce que je trouve que c'est vraiment beau !

Amicalement

Fabrice

Anonyme a dit…

Merci Fabrice !

J'ai mal resurvolé le texte !

Il me semble qu'après avoir beaucoup pratiqué la présence a soi même et l'acceptation surtout dans les moments difficile on se rend compte avec le temps et grâce a la vie qui est bien faite et qui nous informe de ce que nous avons besoin de savoir au bon moment que finalement y a rien a faire.
Ne pas faire est une non pratique, c'est un non effort et dans ce non effort tout se révèle. Je crois que le chercheur doit disparaitre pour laisser place a ce qui est.

Amicalement

Florian