lundi 10 septembre 2012

Constellations Familiales



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J'organise pour la troisième fois la venue de Marie-Thérèse Bal-Craquin à Valence pour un week-end de Constellations Familiales les 24 et 25 novembre prochain.
Au moment où les inscriptions commencent à arriver – dépêchez-vous, je pars en Inde dans un peu plus d'une semaine - il me semble qu'annoncer seulement les dates sur le blog ne suffit pas. J'aimerais présenter un peu ce travail.Je ne suis pas une spécialiste aussi ne puis-je parler que de ce que j'ai vu sur moi et sur d'autres autour de moi.


Contrairement à ce que beaucoup pensent, les constellations familiales ne sont pas un travail sur la généalogie qui va permettre de comprendre l'origine de nos problèmes, de désigner d'une certaine façon le « coupable », celui ou celle qui a mis du désordre dans la lignée.
Les Constellations sont un travail sur l'inconscient qui permettent, une guérison des blessures non par compréhension de leur origine mais par un changement de positionnement dans une situation donnée, par l' inclusion dans notre système de ce qui a été rejeté, nié, ignoré. La guérison vient toujours de là : la compréhension peut être une étape mais elle a une efficacité limitée contre la souffrance. Seuls le changement de point de vue et le rétablissement de liens d'amour guérissent vraiment.


Une des originalités des Constellations est de représenter l'être humain non comme une entité séparée mais comme un élément relié à un réseau d'autres éléments, de la même manière que les étoiles sont reliées entre elles au sein d'une constellation. Cette représentation permet déjà d'élargir notre vision de nous même et de sortir du cadre égo-centré de MA souffrance ,MA guérison …

À l'évidence toute participation à une constellation que ce soit nous qui la demandions ou que nous prenions part à celle demandée par une autre personne a une influence sur l'ensemble. La maladie est celle du système, la guérison aussi.


Une autre originalité est de proposer un travail qui ne passe pas par les circuits habituels de notre cerveau. La plupart du temps face à une situation nous essayons de comprendre, de faire des liens de cause à effet, c'est notre cerveau gauche qui est à l'oeuvre.

Dans une constellation, en particulier dans l'approche phénoménologique, les personnes qui sont au centre du cercle et qui vont représenter un système ne savent pas qui elles représentent ni pour qui elles « travaillent ». Leurs projections et représentations diverses ne peuvent donc pas être à l'oeuvre. Et pourtant leurs perceptions sensorielles et les mouvements ou paroles qui leur viennent vont donner des informations sur la situation. Magnifique illustration de notre interconnexion. Rien de magique là-dedans, juste une autre façon d'être.

Lorsque nous cessons de vouloir tout comprendre et contrôler, nous avons accès à une forme intuitive de savoir et ce savoir, dans une constellation, nous le mettons au service de l'ensemble. Ce qui nous vient lorsque nous participons à une Constellation que ce soit un geste ou une sensation ne nous est pas compréhensible mais peut être décodé, comme un langage par la personne qui anime la Constellation. Marie-Thérèse souligne l'aspect scientifique du travail : comme en science, on procède par hypothèse et validation ou non de cette hypothèse par la réalité. . Si l'hypothèse qui a été faite à partir de ce que montre la Constellation est juste, le résultat dans la réalité va le montrer. Le résultat n'est pas une vérification des faits dans le passé, vérification bien souvent impossible. Le résultat, c'est la détente. La détente des participants là, tout de suite au moment de la constellation et plus tard la détente dans la situation de la personne qui a demandé la constellation. S'il y a détente, ouverture du coeur, c'est que l'hypothèse était juste. C'est aussi simple que cela.

De même que les représentants qui manifestent une constellation ne « pensent » pas la situation dont ils n'ont pas les tenants et les aboutissants, de même il est demandé à la personne pour qui la constellation a lieu de ne pas essayer de « comprendre » mais de simplement « voir » . Et puis d'aller dormir et de laisser l'inconscient finir le travail.


Qu'est-ce qui fait que parfois, il n'y a pas de résultat ? Il se peut que l'hypothèse n'ait pas été la bonne. Et dans ce cas, que fait un scientifique ? Il recommence. La persévérance est la qualité de base en science comme ailleurs.

Il se peut que l'attente de la personne soit irréaliste, elle veut un miracle qui va résoudre d'un coup de baguette magique tous ses problèmes. J'ai vu des personnes dont l'existence était chaotique et peu satisfaisante dans plusieurs domaines et qui amenaient toute cette souffrance en bloc. Elles sont ensuite déçues car à l'issue d'un premier travail elles n'ont pas trouvé leur voie professionnelle ni l'homme ou la femme de leur vie et leur situation financière est toujours précaire. Là encore, persévérance. Ne pas s'arrêter en chemin.

J'ai vu aussi combien nous tenons à nos explications. Nous venons parfois seulement vérifier, faire valider l'histoire que nous nous racontons sur nous-mêmes par la constellation. Il y a une force d'inertie terrible qui ne veut pas d'un changement, qui ne veut pas la guérison. Nous avons une image des différents personnes qui font partie de notre système, des étiquettes posées sur chacun, y compris sur nous- mêmes et nous arrivons pour mettre en scène ce schéma. « De toute façon toutes les femmes de la famille sont folles et les hommes sont faibles ». Il n'y a pas d'espace pour autre chose que pour notre représentation intérieure. Le propre des Constellations est de nous proposer de sortir de nos représentations, de sortir des rôles de bourreau et victimes que nous avons souvent à notre insu distribués dans notre « famille » au sens large du terme.

Le contrôle étant une habitude largement répandue, certains imaginent que les Constellations vont leur permettre d'avoir une influence sur ceux qui les entourent. Quand je parle d'influence, je parle à la fois du désir de changer les autres et du désir de les sauver ! «  Le problème, c'est mon fils et je viens consteller pour lui. » Ça ne marche pas. Je ne peux que consteller la relation avec mon fils, en acceptant ma place au sein du système.

Nous ne pouvons consteller pour quelqu'un d'autre de notre système proche que lorsque nous avons reconnu le lien entre la problématique de cette personne et la nôtre.

Il est vrai aussi qu'un positionnement différent de notre part fait bouger tout le système et il se peut que le changement d'une autre personne de ce système soit important, par exemple qu'une situation dans laquelle cette personne semblait enfermée, se débloque tout d'un coup. C'est hors de notre contrôle et de notre volonté. Cela arrive, c'est tout.

Et de ce que j'ai vu, de véritables retournements de situation se produisent lorsque des choses très simples sont vues et reconnues : un enfant mort qui n'a pas été nommé et que l'on nomme enfin , une personne qui porte le poids d'une histoire passée, peu importe le contenu de cette histoire, et que l'on invite simplement à déposer sous la forme d'un sac dont son représentant va se décharger est un acte guérisseur.


Comme tout travail en groupe, les Constellations demandent de se livrer un tant soit peu. Pas besoin cependant comme beaucoup l'imaginent d'aller raconter son histoire en public. Et même si c'était nécessaire ? Le cadeau d'un travail de groupe c'est de nous montrer combien, par delà nos différences de surface, les mêmes désirs et les mêmes peurs nous animent. Il n'y a rien de plus semblable à un ego qu'un autre ego, bien qu'une des caractéristique de l'ego soit de se penser comme très particulier, unique, spécial ! « Oui, mais moi, mon histoire est vraiment différente.. » Certainement. La vie a une créativité au niveau de la forme digne des plus grands artistes. La nature n'a pas créé un flocon de neige semblable à un autre....Ils n'en sont pas moins des flocons de neige. Sous la surface des événements différents se jouent , les mêmes émotions : tous les degrés de la peur, de l'angoisse profonde à l'appréhension, la jalousie, l'envie, la défiance, la joie suivie de la déception...etc. Et avec des variations à l'infini nos histoires rejouent les mêmes mécanismes : déni, exclusion, remplacement....etc

À la fin d'un WE de Constellation le sentiment de fraternité humaine n'est plus une idée généreuse mais une réalité tangible. Et l'originalité et l'importance de MON problème a pris un sérieux coup dans l'aile !


Reste qu'entreprendre une démarche nouvelle demande toujours un peu d'audace. Et d'humilité. Je suis toujours étonnée d'entendre certaines personnes me dire : «  Pour le moment, pas de sujet brûlant. Du côté de mon père ça va plutôt bien. J'ai beaucoup travaillé dessus ! Bon, peut-être avec ma mère... » La suite est sous entendue : on verra plus tard. J'imagine que lorsque ces personnes disent que du côté de leur père - ou de leur mère d'ailleurs - ça va plutôt bien, cela veut dire que la relation est cordiale ou que , si le parent est décédé, les sentiments éprouvés à son égard sont positifs. Et ma foi, c'est déjà une bonne chose, lorsque au niveau conscient le lien est harmonieux.

Loin de moi l'idée de jeter la pierre. Qui n'a jamais considéré que lorsque les choses n'allaient pas trop mal mieux vaut ne pas respirer trop fort de peur de rompre un équilibre que nous sentons précaire ? Qui n'a jamais eu peur de l'opération chirurgicale même si il ou elle en attend un grand bénéfice ?

Mais, j'aurais envie d'aller un peu plus loin cependant et de demander : est-ce que le coeur est complètement ouvert et dans l'amour ? Est-ce que la peur et les demandes – regarde-moi, reconnais-moi, aime-moi - ont disparu ?

Je ne peux m'empêcher d'entendre la fameuse phrase : « Être libre, c'est être libre de papa et maman. » Et papa et maman dépasse très largement une relation apaisée avec nos parents rééls. Papa et maman représentent TOUS les aspects paternels et maternels de l'existence c'est -à-dire en fait toutes les paires d'opposés du monde relatif. Est-ce que je suis parfaitement à l'aise avec la loi, la contrainte, la rigueur, les limites, l'effort, le dépassement de soi, l'action ? Comment est-ce que je me situe par rapport à l'argent ? La banque ? L'administration en général ? Est-ce que je peux faire vraiment confiance ? Est-ce que je suis capable de douceur ? Est-ce que je peux m'abandonner complètement ? Est-ce que je peux dire un vrai oui et un vrai non ?

Voir l'ampleur de la tâche n'est pas pour nous décourager. S'il y a un outil qui peut aider à desserrer l'étau d'une vision figée et la crispation de souffrance de quelques générations, cet outil n'est pas à négliger. 
Et les constellations sont vraiment un bel outil.


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3 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Corinne pour ce texte de partage

Patrick

Dimitri a dit…

4ème lecture ,
chaque fois un apport différent -

Merçi !!

Christian a dit…

Oui, merci Corinne et pour ces explications et pour m'avoir permis de participer à un week-end en mars dernier. Ce fut une bouleversante expérience qui a apporté une réelle détente dans ma vie. Une expérience que j'aimerais approfondir au cours d'un prochain séjour en France.
Les constellations, oui, un bel outil et Marie-Thérèse une belle artisane !