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" L'espace se vidait de sa lourdeur matérielle (...), les notions se libéraient de leur contenu. Les objets devenaient transparents, perméables, n'étaient plus des obsacles (...) . C'est comme si l'esprit pouvait se mouvoir librement, comme si aucune résistance ne pouvait plus l'empêcher (...). La stupéfaction surgit, éclata, déborda, dissolvant les frontières des choses, désarticulant les définitions, abolissant les significations des choses et des pensées (...) " Rien n'est vrai - dis-je - en dehors de ceci". Un ceci que j'étais bien sûr incapable de définir, puisque ce ceci même était ce qui échappe aux définitions, puisqu'il était lui-même l'au-delà, le dépassement des définitions. Peut être pourrais-je traduire ce sentiment et ce éceci" par une "certitude d'être". Une joie, me soulevait, m'emportait..."
Eugéne Ionesco,
ce passage et les deux précédents sont à lire page 23/24 et 25 de l'excellent livre de Michel Fromajet "Naître et mourir" édition François-Xavier de Guibert
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2 commentaires:
C'est très beau ... Quelle chance d'avoir connu ceci ...
Moi-même, le chemin se fait au travers de la souffrance ou plutôt, ne plus souffrir ... Un chemin chaotique, une recherche frénétique, des accès au ceci ... puis la peur et le mental reviennent ... puis il disparaît par exemple, au service de l'autre, mais ce n'est pas encore ceci, puis ceci réapparaît différemment souvent dans lors d'une compréhension profonde qui débouche sur une réponse à "qui suis-je". Un long et besogneux travail. Beaucoup de méditation.
Ces écrits me touchent, chacun est tellement différent et le chemin de chacun tellement personnel.
Merci
Marie-Pierre
L'appel de l'infini ! Ne plus sentir ses limites ! On recherche tous ça d'une manière ou d'une autre non ? Mon texte préféré reste la madeleine de Proust déjà posté ! Merci Alain
Karl
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