" Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau, toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie? "
Marcel Proust, Du coté de chez Swann, Gallimard, 1972, page 495
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6 commentaires:
Bonjour alain, Bonjour corinne,
Pareille à " la madeleine " de Proust , j'ai aimé me laisser imprégner ce week-end , dans l'espace du jardin de Méditation à HTV , le temps de goûter la Présence. J'ai été heureuse de vous y croiser et de vous accompagner dans ce moment de recueillement...
Merci de votre Présence.
Je vous embrasse.
catherine-gandha.
Tiens, y a plus de madeleines que dans la première image. Serait-ce une incitation à la gourmandise...
Oui, Corinne a changé l'image c'est mieux plusieurs madeleines , non ? ;-)
Chez Proust il y a quelques perles, pardon des madeleines.
Ma lecture actuelle c'est la biographie de Céline ( c'est le titre du livre ). A côté Proust c'est un rigolo, Louis-Ferdinand à 20 ans pendant la Grande Guerre -blessé à la tête et au bras - avait écrit : " je ne m'en remettrais jamais " Une vie pleine de paradoxes, mais quelle vie !
gjm
Génial ce texte !
Merci
Karl
C'est Proust !
Formidable.
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