samedi 7 décembre 2013

Poème de Ramana Maharshi

.



Un jour j'entendis dire ton nom
c'en fut fait
déjà tu m'avais enlevée
Arunâchala !
Tu m'appelas, je suis venue,
maintenant fais ce que dois !
Hors de chez moi tu m'attiras,
puis te glissant dedans mon coeur,
tu le fis passer dans le tien...
Lorsqu'en fuyant je vins à toi,
je te trouvais debout, entièrement nu,
vêtu d'espace
De mon vêtement tu me dépouillas
et m'exposas toute nue,
vêtue de ton seul amour.
Cesse de me décevoir
situ ne m'étreins
j'en mourrai.
Mon corps est dans la chambre secrète,
mon coeur le lit nuptial;
étendons nous ensemble,
Arunâchala...
Il me souriait,
enveloppé de grâce et de splendeur,
lorsque de loin je m'avançais;
mais lorsque je fus proche, 
et que je m'élançai,
il ne bougea pas :
il se tenait immobile,
fixé en soi,
au fond de moi...
J'étais venue pour me nourrir de toi,
et c'est toi qui me dévoras.
oui tu es connu pour dévorer
ceux qui se donnent à toi.
Ah, qui pourra jamais
échapper à ton étreinte ?
Entrant chez moi pour m'attirer à toi,
tu me gardas prisonnière
dans la caverne de ton coeur.
Est-ce pour toi, ou bien pour moi
que tu m'arrachas ainsi à moi ?
Si maintenant tu me délaisses,
n'as-tu pas honte ?
Comme l'aimant attire le fer,
le magnétise et le retient,
inexorablement, ainsi fis-tu de moi.
Sans mot tu me dis : ne dis plus rien,
sans bouger, sans rien faire,
endormie dans la joie,
mon sort, qui saurait le dire,
Arunâchala ?


Extrait de "La guirlande nuptiale" de Sri Ramana Maharshi,
 traduction libre du texte anglais.
Cité par le Père Le Saux in Souvenirs d'Arunâchala p 46

.



Aucun commentaire: