jeudi 20 octobre 2011

Restez affamés. Restez Fous.

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"Quand j’avais 17 ans, j’ai lu une citation qui disait quelque chose comme : « Si vous vivez chaque jour comme si c’était votre dernier, un jour vous aurez très certainement raison ». Ça m’a impressionné, et depuis lors, pour les 33 années passées, j’ai regardé dans le miroir chaque jour et me suis demandé: « Si aujourd’hui était le dernier jour de ma vie, aurais-je envie de faire ce que je suis sur le point de faire aujourd’hui ? ». Et quand la réponse avait été « Non » pendant de trop nombreux jours, je savais que j’avais besoin de changer quelque chose. Se souvenir que je serai bientôt mort est l’outil le plus important que j'aie jamais connu pour m’aider à faire des choix importants dans ma vie. Parce que presque tout – toutes attentes externes, tout orgueil, toutes craintes de l’embarras ou de l’échec – toutes ces choses s’éloignent face à la mort, laissant seulement ce qui est vraiment important. Se souvenir que vous allez mourir est le meilleur moyen que je connaisse pour éviter de tomber dans le piège de croire que vous avez quelque chose à perdre. Vous êtes déjà nu. Il n’y a aucune raison de ne pas suivre votre cœur.


Steve Jobs, son discours à Stanford en 2005



Il y a un an, on m’a diagnostiqué un cancer. J’ai fait un scanner à 7h30 du matin, et il a clairement montré une tumeur sur mon pancréas. Je ne savais même pas ce qu’était un pancréas. Les docteurs m’ont dit que c’était presque certainement un type de cancer qui était incurable, et que je ne devais pas m’attendre à vivre plus de 3 à 6 mois. Mon docteur m’a conseillé de rentrer chez moi et de mettre mes affaires en ordre, ce qui est le code des médecins pour se préparer à mourir. Cela signifie d’essayer de dire à vos enfants ce que vous pensiez avoir les 10 prochaines années pour leur dire, et ce en seulement quelques mois. Cela signifie de s’assurer que tout soit réglé afin que cela soit le plus facile possible pour votre famille. Cela signifie faire vos adieux.
J’ai vécu avec ce diagnostic pendant toute la journée. Plus tard dans la soirée, j’ai eu une biopsie, où l’on m’a introduit un endoscope dans ma gorge, à travers mon estomac et mes intestins, pour mettre une aiguille dans mon pancréas et obtenir quelques cellules de la tumeur. J’étais sous sédatif, mais ma femme, qui était là, m’a dit que, lorsqu'ils ont vu les cellules au microscope, les docteurs ont commencé à pleurer car il s’est avéré que c’était une forme très rare de cancer du pancréas qui pouvait être soigné par la chirurgie. J’ai été opéré et je vais bien maintenant. Cela a été le moment où j'ai été le plus proche de la mort, et j’espère que ce sera le plus proche pour quelques décennies.

Ayant traversé cela, je peux vous dire avec un peu plus de certitude que la mort n’était qu’un utile concept intellectuel.
Personne ne veut mourir. Même les gens qui veulent aller au paradis ne veulent pas mourir pour y arriver. Et pourtant la mort est la destination que nous partageons tous. Personne ne s’en est jamais échappé. Et c’est comme il se doit, car la mort est très probablement la meilleure invention de la vie. C’est l’agent du changement dans la vie. Elle efface l’ancien pour faire place au nouveau. Actuellement vous êtes le nouveau, mais un jour pas très éloigné, vous allez devenir progressivement l’ancien et être balayé. Désolé d’être si dramatique, mais c’est ainsi.


Steve Jobs, son discours à Stanford en 2005


Votre temps est limité, alors ne le gaspillez pas en vivant la vie de quelqu’un d’autre. Ne soyez pas piégés par le dogme – ce qui revient à vivre selon le résultat de la pensée d’autrui. Ne laissez pas le bruit de l’opinion des autres étouffer votre voix intérieure. Et le plus important, ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition. Ils savent déjà ce que vous voulez vraiment devenir. Tout le reste est secondaire.
Quand j’étais jeune, il y avait un magasine appelé The Whole Earth Catalogue (Le catalogue du monde entier) qui était l’une des bibles de ma génération. Il a été créé par un gars appelé Stewart Brand pas loin d’ici à Melo Park, et il l’a amené dans nos vies avec une touche poétique. C’était à la fin des années 1960, avant les impressions par ordinateurs, de sorte qu’il était entièrement fait avec une machine à écrire, des ciseaux et des appareils polaroid. C’était une sorte de Google sous forme de livre, 35 ans avant la création de Google : c’était idéaliste et débordant d’outils astucieux et de grandes notions. Stewart et son équipe travaillèrent à plusieurs numéros de The Whole Earth Catalogue, et puis quand ils jugèrent le moment venu, ils sortirent un numéro final.  C’était au milieu des années 1970, et j’avais votre âge.

Sur la quatrième de couverture du dernier numéro, il y avait la photo d’une route de campagne tôt le matin, le genre sur laquelle vous pourriez vous retrouver à faire du stop si vous étiez aventuriers. En dessous, il y avait ces mots : « Restez affamés. Restez Fous. » C’était leur message d’adieux alors qu’ils se retiraient. Restez affamés. Restez Fous. Et c’est ce que j’ai toujours souhaité pour moi-même. Et maintenant, alors que vous avez terminé vos études pour devenir le nouveau, c’est ce que je vous souhaite.


Steve Jobs dernière partie de son discours de 2005 à de jeunes étudiants de l'université de Stanford

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11 commentaires:

Anonyme a dit…

"Se souvenir que je serai bientôt mort est l’outil le plus important que j'aie jamais connu pour m’aider à faire des choix importants dans ma vie." ... A trop y croire ... Je dirais qu'il lui a manqué un bon gourou dans sa vie ...
Marie-Pierre

Anonyme a dit…

Pouuuaaaahh magique ce Discours, c'est très bien pour la remise en question !!
Steeve Jobs est il un gourou ?, si Steeve Jobs se souvenait constament de la mort au courrant de sa vie on peut dire qu'il vivait pleinement l'instant présent donc pas besoin de gourou pour lui. C'est osho qui conseillait de vivre a l'idée de la ma mort en permanence a l'esprit je crois... c'est un thème a approfondir.
J'ai vraiment apprécié ce texte et j'espère avoir le courage de le mettre en pratique en me disant et si je meurs demain je fais quoi aujourdh'ui ? C'est fort comme truc si on prend cela au pied de la lettre, et c'est ça être affamé être fou comme il dit Steeve. Le problème c'est que je me dit plus ou moins inconsciemment : mais non, je risque rien je sais que je vivrais demain alors reste dans ton existence pépère ne risque rien. Alala foutu mental, il est pas cool le mental. Bref merci je vais me débrouiller comme je peux avec mon mental (il n'aura pas le dernier mots promis jurer cracher ;-) )et merci pour se texte super pour la remise en question. A bientôt peu être cher Alain en terre sacrée. Bises a tous florian

Anonyme a dit…

Le "guru" du marketing, de la comm et de la présentation (y'a pas mal à apprendre de Jobs dans ces domaines), un upa-guru ?!

Good Job !

;-)

Bruno G

Anonyme a dit…

Faut-il en conclure que l'on a besoin d'être confronté à ce rendez-vous ultime qu'est la mort ,
pour enfin accéder au choix juste, à l'acte juste ?
Pourquoi attendons-nous l'extrémité pour vivre l'essentiel?
...................................

yannick a dit…

"La peur de la mort est d'autant plus vive qu'on n'a pas osé vivre" (voir post plus haut). J'entends être fou comme oser vivre, être affamé d'audace. Se foutre un bon coup de pied au cul dès le réveil... Chacun à sa manière.

Anonyme a dit…

Le souvenir de la mort chez Steve Jobs servait une autre cause que celle de "vivre l'instant présent".
Se souvenir de la mort ... de son EGO.
Marie-Pierre

Anonyme a dit…

Je ne sais pas mais je pense que quiconque se met soudainement a penser régulièrement a sa propre mort il le fait pour être plus en vie que cela soit conscient ou non... ou alors on le fait du point de vue négatif on se condamne a la mort ou alors on voit ça d'un autre oeil et on se dit tiens je vais me rappeler que je risque de mourrir alors je vis a fond... je crois que c'est de ça dont parle Steeve Jobs.

A la question Pourquoi attendons-nous l'extrémité pour vivre l'essentiel?
Et bien je pense que c'est parce que l'on a besoin d'un gros choc pour se mettre en chemin, moi j'ai de la chance ça a été un samadhi, mais d'autre c'est un cancer ce qui revient a la même chose car tout 2 sont une expression de la Vie. Mais je pense qu'avec un cancer on doit se bouger le cul sérieusement dans la pratique... qui souhaite avoir un cancer ? Personne bien sur. Mais on aimerais tous pratiquer plus !! faudrait savoir ce qu'on veut, un cancer et une pratique intense ou pas de cancer et une pratique molle, alors entre ses 2 extrèmes ya un moyen c'est de se souvenir que la mort existe et qu'elle va tout emporté, sauf notre conscience profonde,mais du point de vue de la personnalité plus rien tout disparait, donc se souvenir de la mort peut être une bonne pratique, un forte remise en question...merci steeve. un upa gouru certes (pour moi en tout cas sur ce discours que je vais relire)

Faut-il en conclure que l'on a besoin d'être confronté à ce rendez-vous ultime qu'est la mort ,
pour enfin accéder au choix juste, à l'acte juste ?

Oui et non, mais qu'est ce que la mort finalement ? c'est ça la vrai question... et la mort c'est la disparition de l'égo, en réalité la mort ça n'existe pas.
Et puis la mort n'est pas un rendez vous ultime, tu peux la rencontrer n'importe ou si tu es attentif et vigilant, et puis il y a pleins de petite mort avant la grande mort de l'égo ( oula la j'ai peur ;-)) et voila mais y a pas de quoi se prendre la tête avec la mort, la conscience divine, la conscience pure que nous somme ne meurt pas.

La mort n'est pas un rendez vous ultime, ou alors l'ultime est exactement ici et maintenant, en gros si tu veux mourrir rapidement (ou vivre rapidement)tu as intéret a pratiquer a fond et c'est de la que découle l'action juste.
Mais le pire dans tout ça c'est que ya rien a cherché qui ne soit déja la. Je me rends de plus en plus compte de ça et c'est merveilleux.
Let's go to the Practice !! florian

j-p gepetto a dit…

Sacré bon sens et sagesse.
Au fait qu'est-ce qui meurt???
j-p muerto-petto

Anonyme a dit…

Se souvenir qu'on est mortel pour vivre intensément, soit, mais dans quel but?
Pour poursuivre des buts futiles comme la gloire, l'argent ou la gloire ou pour essayer de suivre un chemin spirituel?
Je ne prétend pas être un exemple, mais même si je reconnais que Steve jobs à été un visionnaire dans le domaine de l'informatique, sa vie ne m'inspire pas en tant que modèle à suivre.

Philippe.

Anonyme a dit…

Se souvenir qu'on est mortel pour vivre intensément, soit, mais dans quel but ?

Bah justement dans le but de vivre intensément !! c'est ça le but ! Je reprend une phrase d'Arnaud : la vigilance est l'ascèse même qui vous menera au but. Et notre but a nous c'est la vigilance (vivre intensément). Pourquoi ? quel est le but ? la présence.

La différence ( ça tout le monde le sait, enfin j'espère ;-) ) entre un être réalisé et un être non réalisé c'est que le premier vis avec une intensité hors du commun alors que l'autre est une machine comme dirais gurdjieff...enfin plus ou moins une machine suivant les marches qu'il a gravit.

Après je pense qu'il faut faire attention a l'orgueil spirituel moi même étant tombé dans le piège, Steeve Jobs a autant d'importance que nous et vice versa.

Et puis qui dit que la gloire et l'argent sont des buts futiles il faut déja oser les vivres, il n'y a rien a rejeter mais tout a intégrer. Moi je suis admiratif de ce mec qui a dépassé la peur de parler en public et qui a vécu avec la mort présente a l'esprit et carrément plus,car présente dans les tripes, tout en vivant ça passion.
Mais bon après chacun voit ça vu de sa fenêtre.

bon week end a tous et bonne pratique.
florian

Anonyme a dit…

"Vivre intensément et passionnément" aide à la compréhension, mais seulement si cette passion est mise (réellement)au service de la compréhension, soit "voir", voir qui je suis, en voyant et il s'agit toujours de voir une défense ou vivre un désir en réponse à un fatras émotionnel qui est à épurer, en voyant/vivant la défense/son désir consciemment, il disparaît !!! (mais sans un vrai maître qui a lui-même nettoyé son propre inconscient et se trouve à l'endroit juste/ôté du fatras émotionnel, des pensées parasites qui sont une construction mentale identificatoire qui s'autoalimentent et ne sert strictement à rien qu'à nous pourrir/noicir la vie, sans ce maitre, très difficile, le mental est très habile et cette confrontation à cet être épuré de ses pensées parasites et donc à l'endroit juste, un pur nectar d'énergie, qui lui nous voit réellement,il n'a plus rien dans la tête et peut donc vivre intensément chaque instant, il ne vit même que l'instant puisque les pensée parasitent qui s'accrochent comme des morpionnes ne sont qu'une construction mentale issue de notre passé, enfance, un système de défense à une blessure infantile, boosté par un égo fort qui raconte que "si,si, vous allez y arriver ...", tout le système de pensées n'est qu'investit dans réactions/défenses, Le mental shooté par l'égo "moi, moi, moi, à défendre une blessure ... et son image ". Face à l'immensité de l'espace, du vide" où toute pensée disparaît à l'instant même où elle jaillit parce qu'il n'y a plus de construction mentale pour discuter de la chose et où chaque instant est vécu pleinement parce que le passé et futur ont disparu avec la dissolution de l'égo et la prison du mental, il ne reste qu'un vécu forcément plus intense puisque l'esprit est entièrement disposé au vécu chaque intense.
En toute honnêteté, la chose ne se fait pas en un jour, c'est un travail monstrueux et très progressif, probablement de toute une vie, il n'y a rien à gagner, il n'y a qu'à perdre, user son égo qui nous bassine avec "un jour, je gagnerai" ... Il faut user, user, user sans fin ... pour vivre une énergie légèrement différente,on a tellement usé l'égo qu'il n'arrive plus à répondre, à discuter et là l'instant est d'un douceur ... Il n'y a a rien à gagner, indépendamment de quelque volonté, par usure, un mouvement inverse à la volonté (l'égo) ôte le discours interne et là une douceur, un repos ... de l'amour pour soi et l'autre ...
Marie-Pierre