vendredi 27 février 2009

Changement

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Tout avait changé soudainement. Le ton, le climat moral ; on ne savait que penser, ni que croire. C'était comme si on nous avait conduits par la main - tels de petits enfants - toute notre vie et que soudain nous nous retrouvions seuls ; il fallait apprendre à marcher par soi-même. Il n'y avait personne auprès de nous, ni parents ni quiconque dont nous respections le jugement. Dans une telle époque, on ressentait le besoin de se consacrer à un idéal - la vie, la vérité ou la beauté -, de lui obéir, au lieu de suivre les règles humaines qui avaient été mises au rebut. Nous devions nous soumettre à un but ultime plus pleinement, avec moins de réserve que nous ne l'avions fait dans les jours paisibles et familiers de la vie passée, qui était maintenant abolie et avait disparu pour de bon.

Boris Pasteernak, Le Docteur Jivago
passage cité en page 129 du livre "Into the wild, voyage au bout de la solitude" de Jon Krakauer
Presses de la Cité
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5 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est drôle , ce livre ( Docteur Jivago), a été un livre de chevet mais surtout initiatique dans ma jeunesse. J'en recopiais des passages entiers que je partageais ensuite avec mes amis ( il n'y avait pas encore de blogs...). Il faudra peut-être que je le relise... Sylvie

Anonyme a dit…

marrant,ça me fait un peu penser à une parole de Shakespeare que je relisais récemment: "le passé est un prologue".Bien sur,j'avais lu le livre et vu le film

Anonyme a dit…

Mais ça ressemble fort à ce qu'il faut être prêt à faire pour passer de la conscience humaine à la conscience divine ! Wouaah !
Je ne me souviens pas avoir entendu ça dans le film Into the wild. Ai-je dormi du véritable sommeil ?

Unknown a dit…

Il me semblait bien que ce post n'était pas un hasard... Merci pour le(s) cadeau(x), merci à tous les deux... je pense achever la sauvage lecture ce WE.

Anonyme a dit…

Grâce à une boîte à musique la chanson de Lara a bercé les premiers mois de nos enfants.

gjm