mercredi 28 novembre 2012

Inde octobre 2012 : témoignage de Jean-Jacques

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La Yamuna

           
                   QUELQUES IMAGES D'UN VOYAGE SUR LA TERRE SACRÉE DE L'INDE


    Les rituels complexes et exotiques ainsi que les prêtres me distraient de l'essentiel par contre j'aime tellement ces ashrams, Ajatananda ashram, Sadhana Kendra, plongés dans la grâce d'un maître, où tout est sobre et dépouillé. Quand mon cœur est ouvert, ma sensibilité épanouie, je pressants l'absolu, la Vie dont ces Swamis sont les témoins. Parfois c'est la foule des dévots indiens qui me remue les tripes. Bien différents de ceux qu'on rencontre dans nos églises, ils sont joueurs, familiers, mêlant joyeusement le profane et le sacré, le rite et la transgression du rite.
    Sur ce promontoire au dessus du Gange, à 50 km de Rishikesh, Marc Chaduc autrement dit Swami Ajatananda, disciple d'Henri Le Saux, méditait autrefois à quelques pas de son ermitage. Un sentiment étrange m'envahit, une force douce et attirante. Une pensée me traverse : "Je vais dire à Corinne laissez moi une couverture et reprenez moi au retour, dans deux jours." Heureusement pour Corinne, mon "bon sens" ou bien un manque de courage (Dieu seul sait) me fait conserver ce désir au fond de moi et ramasser un simple caillou pour me rappeler le divin effleuré ici.
    L'aube pointe juste son nez et je suis déjà sur les galets au bord du Gange, en dessous de l’hôtel.  Nous sommes à la porte des Dieux (Devprayag) au confluent de deux torrents tumultueux descendant des Himalayas et qui forment ici le Gange. La "Ganga", celle qui dit : "Si tu crois en moi, je suis ta mère, si tu ne crois pas en moi je ne suis rien que de l'eau qui coule". En cet instant je crois au Gange, je remplis doucement une bouteille de son eau, les pieds dans le courant. Un instinct, une intuition m'a amené ici, une intention envers une personne que je n'identifie même pas en ce moment et à qui j'offrirais cette eau.
    Les petites lumières de la montagne se fondent avec les étoiles du ciel. En dessous, la Yamouna dont on entend la rumeur entre les musiques en l'honneur de la déesse Dourga venues du village voisin. Je suis sur la terrasse de la chambre , au dessus du dispensaire lié à l'ashram Sadhana Kendra. J'ai reçu aujourd'hui tout ce que j'étais capable de recevoir de Chandra Swami, d'Arnaud, de Swami Prem, de Vishali et de Corinne,  de la Vie en somme. Je prends conscience que la seule limitation aux dons est en moi, l'Inde m'ouvre le cœur.
    Le retour et la tendresse complice de mon épouse, la bienveillance de mes enfants et la fraîcheur de mes petits enfants. Transmettre les innombrables bénédictions reçues. A ma manière, par l'empathie, la bienveillance, la compassion pour mes proches, c'est à dire tout ceux qui croisent ma route, connus ou inconnus. Me placer délibérément et simplement du côté de la "guérison du monde" soutenu par Arnaud et tous ces sages dont il a croisé la route. Traverser, sans la nier, la peur du chaos, la folie du monde, la maladie du monde et du mental et agir orienté vers la lumière qui coexiste avec la "lila" de dieu.
    Merci Corinne et Alain de mettre ces bénédictions à notre portée.

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4 commentaires:

yannick a dit…

Très beau!

Anonyme a dit…

Superbe Jean-Jacques, cela fait naître en moi, le désir de voir tout ce que tu décris...
J-P gepetto

philippe a dit…

C'est aussi frais quela nuit de la lune et aussi qu'un coeur.
Merci Jean-jacques.
Bon chemin.

philippe a dit…

Aussi chaud qu'un coeur.