mardi 21 octobre 2008

Eveil (1)

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Robert Linssen Un Éveillé authentique : Douglas Harding (Revue être Libre, Numéros 193-195, Janvier-Mars 1962)

Un curieux préjugé se trouve profondément enraciné dans l'esprit de nombreuses personnes sympathisant avec la pensée orientale. Ces personnes s'imaginent qu'un occidental est incapable d'accéder à l'expérience spirituelle de l'Eveil.

Nous avons d'ailleurs connu de nombreux penseurs indiens, chinois ou japonais ayant la certitude d'une incapacité spirituelle frappant la race blanche.
Il est important que nous nous débarrassions une fois pour toutes de ce cliché mental. Rien n'est plus néfaste et destructeur. La spiritualité n'est ni spécialement indienne, ni spécialement chinoise, ni spécialement japonaise ou occidentale.

Si nous postulons à priori l'impossibilité de l'expérience du Satori, dont nous parle le bouddhisme Zen, à quoi bon s'en préoccuper, rechercher ou méditer. L'affirmation de principe de toute incapacité d'expérience spirituelle n'est qu'une ruse subtile de notre esprit. Celui-ci ne souhaite qu'une chose en effet : rester accroché à son rêve égoïste, même si ce rêve se transforme en vision de cauchemar.

La mutation psychologique et spirituelle au cours de laquelle la conscience égoïste et limitée qui nous est familière se dissout et cède la place à la vision cosmique est l'expérience la plus naturelle, la plus simple, la plus merveilleuse qui soit.

C'est ce que nous confirme l'écrivain anglais Douglas Harding dans son livre original et remarquable (On having no head, par D. Harding - John Watkins - Cecil Court - London). Douglas Harding nous raconte avec une clarté et une simplicité saisissantes comment s'est opérée cette mutation psychologique en lui.

Nous sommes entrés en contact avec lui par lettre d'abord et certains de nos amis ont eu la joie de s'entretenir longuement avec l'auteur. Qui est Douglas Harding? C'est un architecte anglais d'une cinquantaine d'années, ayant vécu longtemps aux Indes où il construisit de nombreux édifices civils et religieux. Il vécut longtemps aux Himalayas et demeure actuellement en Angleterre. Il écrit en toute franchise qu'il se considère comme un anglais de culture moyenne et ne se considère ni religieux ni même vertueux.

Douglas Harding déclare (p. 44) « mes efforts en vue d'éclaircir le mystère de ma nature profonde pouvaient se résumer comme une recherche de connaissance pure et non comme un désir de salut, de libération spirituelle quelconque... Je ne pratiquais aucun culte ou prière, ni aucune espèce de méditation ou de discipline. Mon comportement était moyen et occasionnellement au dessous de la moyenne... » « Plus je cherchais mon être réel, plus je le voyais comme un vide se situant au delà de toute recherche et de toute connaissance, au delà de toute perception et de toute destruction. »

Enfin ce passage fondamental : « J'en vins à sentir ma totale ignorance et, très paradoxalement, cette ignorance m'apparut comme la connaissance véritable de mon être. »

Nous nous souviendrons de cette parole de Socrate au moment de son illumination : « je sais que je ne sais rien ».

à suivre
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6 commentaires:

Anonyme a dit…

Braavoo

Anonyme a dit…

Hommage à DOUGLAS!
Très touchée par son cheminement et par le message qu'il nous a laissé , lumière sur le mystère de notre nature profonde.

Anonyme a dit…

Merci Douglas

Anonyme a dit…

C'est lui qui a inventé tous ces exercices de 'jardins d'enfants' qui sont si puissants ? Quelle approche étonnante !
Je me souviendrai toujours des exercices que tu m'avais faire en petit groupe !
Merci Alain,
Karl

Anonyme a dit…

J'aime bien quand il parle d'une recherche de connaissance pure, chercher son être réel, et non un désir de libération spirituelle quelconque. Je me sens proche de ça.

Berit a dit…

les exercises et l'humour de Douglas ont ouvert les portes
a moi-meme,a mon centre.
Merci Alain de m'avoir fait connaitre cet enseignement.
Maintenant il faut a partir de ce centre faire la connaissance avec la peripherie,donc aussi avec Berit,elle qui change tout le temps.Mais le Centre est Berit,est le monde.UN.Sokrates a raison...
Je ne peut pas le savoir car Je le suis.