jeudi 19 juillet 2007

Ouvert au hasard...

Pierre Claverie, évêque d’Oran en Algérie a été assassiné le 1er août 1996. « Je ne savais pas mon nom » est rédigé sous forme de « mémoires ». La quatrième de couverture explique :
« Le religieux qui présente ce récit est dit anonyme, car on ne sait pas qui il est : c’est vous, c’est moi, c’est chacun, précise Pierre Claverie. Il est dit anonyme également car sa démarche va l’amener à découvrir son vrai nom, son nom intime, celui que seul Dieu connaît, et ainsi à se libérer de la prison de son propre regard et du regard des autres sur soi… ».
Je n’ai pas encore commencé la lecture du livre, mais ce matin en le rangeant je l'ai ouvert, au hasard. C’est une pratique qui me vient souvent….et dont nous avons parlé avec Béatrix qui m’a offert ce livre et que j’en profite pour remercier encore du cadeau. Je connaissais Pierre Claverie par l’intermédiaire d’une biographie qui raconte la vie de ce « pied noir » rentré dans les ordres à 22 ans. Il fait partie avec Mgr Duval (évêque d’Alger pendant la guerre d’Algérie), Christian de Chergé (Prieur de Notre Dame de l’Atlas, monastère plus connu sous le nom de Tibhirine, assassiné lui aussi au printemps 96 avec six autres moines, et dont j’ai publié sur le blog la lettre testament) de cette église d’Algérie assez atypique. Une église de Présence qui témoigne de l’Évangile aux côtés de ses frères musulmans, y compris dans les jours difficiles et Dieu sait si l’Algérie en a connu et en connaît encore. Voici donc l’extrait qui s’est présenté ce matin :

Vivre simple.

« Par les voeux et par la prière peuvent se préparer la paix et l’unité de notre être. Je vous ai déjà dit que j’avais vécu longtemps sous le regard des autres, préoccupé de moi-même et de l’effet que je produisais : cela me reprend de temps à autre car je suis encore trop léger pour rester au fond de moi-même, au point du silence. Je continue donc à porter mon masque de gala pour ne pas perdre la face. Je suis double, j’ai mon double et je me maintiens à distance. A vrai dire, grâce à Dieu, grâce à l’amour que j’ai découvert en Dieu, j’ai retrouvé un peu confiance en moi, je commence à réduire un peu la distance entre moi et mon masque. Je passe peu à peu de la duplicité à la simplicité et mon visage intérieur commence à venir au jour. J’ose, peu à peu être moi-même avec ma fragilité, sans trop de défense ni d’agressivité : ce n’est pas facile d’être simple et d’accepter de n’être que ce qu’on est. Il y faut un espace intérieur, il y faut une recherche de la vérité ; comme le dit Macaire, « l’homme spirituel devient tout visage et son visage tout regard » puisque c’est dans le regard qu’apparaît l’être intérieur. »

Je ne savais pas mon nom Pierre Claverie Ed du Cerf p 142-143

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Corinne,
Ja vais me procurer ce livre.
Eliane

Anonyme a dit…

Merci Corinne, je crois que je vais faire pareil! Merci aussi pour ce rappel.
Jacques

Anonyme a dit…

Un hasard de plus qui n'existe pas.
Merci Corinne !
Isabelle

Anonyme a dit…

Une merveille de plus!
C'est fou cette diversité.

Anonyme a dit…

Ca me frappe toujours : il n'y a vraiment rien de plus direct que la sincérité et la simplicité pour rejoindre l'autre ! Il me semble impossible de ne pas ressentir la présence, la vérité qui s'exprime dans ces quelques mots.

Anonyme a dit…

Je sens que cela nourrit l'Etre essentiel qui se reconnait.
Pranam. J-P Foi-petto

Anonyme a dit…

Ces paroles me touchent également.
Merci, Corinne

Catherine Bondy:Psycho-Praticienne et Peintre. a dit…

encore un merci à toi , corinne...
ces mots résonnent profondément dans mon coeur et j'aspire à vivre ... simple !

Anonyme a dit…

Merci
Cette profondeur m'appelle
simple ! simple .
Etre plus lourd enracinné , abandonné dans la présence
Je suis leger et ballotté
Je vous aime fréres et soeurs

christian

Anonyme a dit…

Vraiment magnifique. Merci, Corinne.