jeudi 29 mai 2008

Porter le rêve


C’est une expression qu’emploie mon amie Bhakti pour parler de ce qu’il y a à « faire » lorsqu’on a un but, un désir à réaliser, un changement à mettre en œuvre dans nos existences ou simplement pour désigner ce qui nous échoit en tant qu’humains.

Rêver c’est le cadeau de l’acceptation. En passant notre temps à refuser ce qui est déjà là, nous mobilisons toute notre énergie à combattre l’évidence et il n’en reste plus pour le rêve, l’action – ou la non action- qui vont apporter le changement. Entendons nous bien sur les mots : le rêve n’est pas une succession de pensées vagues sur ce que j’aimerais qu’il y ait à la place de ce qu’il y a. Le rêve est une vision. Le rêve est une intention. J’accepte, je reconnais, je prends la responsabilité pleine et entière de la situation telle qu’elle est maintenant et je vois comment je désire que cette situation évolue dans un jour, un mois, un an… C’est ça porter le rêve. Et c’est ce qui nous est demandé par la Vie dans les petites choses du quotidien, dans nos choix fondamentaux d’existence, sur le Chemin pour porter l’humain à son point d’aboutissement.

Cela a quelque chose à voir avec ce qu’Alain disait à propos de la moto : c’est le regard porté loin qui dirige l’engin. C’est le but, là où je veux aller qui dessine le chemin. C’est là aussi une dés éducation. Bien souvent nous concentrons notre attention sur les problèmes, c’est-à-dire le refus de la réalité présente ou les empêchements c’est-à-dire les mêmes refus projetés dans l’avenir et pas sur ce que nous voulons vraiment. À fixer notre attention sur les problèmes et les empêchements, nous fonçons droit dedans. Comme en moto, si je fixe l’obstacle je le percute, si je fixe le but au-delà de l’obstacle, la moto va trouver le chemin pour éviter l’obstacle et atteindre le but.

Souvenons-nous de la première phrase de Swâmiji lorsque quelqu’un se présentait à lui.
Ce n’était pas la question du thérapeute : « pourquoi venez-vous ? « , « quelles sont vos difficultés ? » ou « racontez-moi votre enfance ». La question ne portait pas sur les problèmes et les empêchements, elle portait sur le « rêve ».
La question c’est : « Que voulez-vous ? »
Porter le rêve d’aimer ou d’être libre, peu importe la formulation. Être enceint/enceinte de ce rêve-là, c’est faire comme une femme enceinte : permettre, se détendre, ne pas discuter, s’ouvrir, accueillir, pour laisser la Vie faire son œuvre.


8 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui Oui Oui Corinne
Tu m'enchantes
Tu es la parole de Swamiji...
en cet instant tandis que je te lis.
Merci. Cela rejoint les quatres accords toltèques...(voir mon blog! je me permets allez!)Pensez le nouveau rêve du monde pour lui permettre de voir le jour.
Ainsi se construit l'avenir lumineux de l'homme vrai. Celui qui n'est plus dépendant du parasite de la pensée, du mental. Libéré de la dualité, il se fond dans ce qui est. Et c'est bon, c'est juste et bon. Merci

Anonyme a dit…

merci, merci Corinne, du fond du coeur. Belle journée à nous tous

jean-françois l a dit…

yes Corinne,ça me parle bien...Je suis probablement enceint depuis longtemps(mesdames,comprenez que cela peut ètre).Pour moi,j'ai encore du mal à accepter de n'ètre que le jardinier-pour paraphraser André Rochette.Il est dit dans la Bible-à peu près-que celui qui sème dans la douleur récoltera dans la joie.Wait and see.Ceci dit,je sème aussi dans la joie,parfois;j'ai besoin de semer,c'est comme ça(bien sur en musique surtout).Me rendre sans doute à l'évidence d'un rève qui cherche depuis longtemps à me dire quelque chose d'important.Est-ce grave,docteur?Il faut bien rire.A ce propos,j'espère Corinne qu'à travers ton parallèle motardesque,quand tu rouleras assise derrière Alain,tu ne lui feras point monter la moutarde au nez avec tes consignes.Cordialement

akidbelle a dit…

Merci Corinne, je suis cent mille pourcent d'accord sur le fond.

C'est le regard qui nous guide.
C'est la vision, le reve, qui guide l'automate mecanique, a condition qu'on lui laisse faire son job.

Je passe mon temps a dire que le vocabulaire usuel (et probablement la structure meme du langage) inverse tres souvent les roles. Porter un reve, porter le regard, porter un projet.
Si c'est dans ce sens, c'est lourd.
L'inverse est tres leger.

Amities
Jacques

Berit a dit…

oui,"permettre,se detendre,ne pas discuter,s'ouvrir,accueillir,pour laisser la Vie faire son oevre",en portant le reve.C'est comme ca que je lui donnerai la vie,qu'il sera realisee.
Merci pour ce beau texte,Corinne.

danielle BH a dit…

Merci Corinne pour la synthèse de cette journée de la 1e lune dans la Drôme.

C'est la 1e fois que j'ai envie de me lancer dans le commentaire.

voyons si la machine m'accueille.

le rêve pour être réalité ; cela change tout dans mon fonctionnement et donne du courage et de l'espoir d'être un jour reliée.

Anonyme a dit…

Le rêve de soi, inclut dans le rêve de l'Etre, inclut dans l'espace de la Conscience...
J-P extensio-petto

Anonyme a dit…

Rêvons-nous Amour ; et nous Le deviendrons.
Isabelle