mercredi 12 décembre 2007

La citation du soir


De la part de Claudie :

"Tout était joie et tout était présence. Les saisons semblaient se déployer dans l'espace. Le monde était un décor, avec ses couleurs, tantôt sombres, tantôt claires, avec ses fleurs et son herbe, qui apparaissait, disparaissait, venant vers nous, s'éloignant de nous, se déroulant sous nos yeux, tandis que nous-mêmes restions à la même place, regardant passer le temps, nous-mêmes restant au dehors."

"Puis, tout d'un coup, il y eu comme un renversement ; c'est comme si une force centrifuge m'avait projeté hors de mon immobilité, parmi les choses qui vont et viennent et qui s'en vont. Pire, c'est moi qui tout d'un coup eus le sentiment que les choses restaient et que je m'en éloignais. A quinze ans, c'était fini, j'étais dans le temps, dans la fuite et dans le fini : le présent avait disparu, il n'y eut plus pour moi qu'un passé et qu'un demain, un demain senti déjà comme un passé."

Eugène IONESCO

4 commentaires:

Catherine Bondy:Psycho-Praticienne et Peintre. a dit…

eugène Ionesco , douglas Harding...
what's the différence ?
.....( c'est comme dans la Pub pour Nespresso : ... what else ? )
hihi !!! je plaisante !

ipapy a dit…

Tu as raison Gandha, ce texte que je connais depuis longtemps me fait penser à "mon" très cher Douglas

Berit a dit…

merci claudie pour cette belle citation.Magnifique la discription de l'enfance et le douleureux passage vers l'adulte non reveille.
Ca m'a donne la chaire de poule.

Anonyme a dit…

C'est un texte qui résonne aussi avec des périodes intenses et denses de mon enfance.
L'Espace naturel que le moi vient voiler, quelle déchirure...
J-P Gepetto