dimanche 14 octobre 2007

A propos de la Birmanie…

Plusieurs commentaires posent la question de notre impuissance. Dans ce genre de circonstances c’est la phrase de Byron Katie qui m’aide :

«Il y a trois types d’affaires dans l’univers : les miennes, les tiennes et celles de Dieu. » *

Nos réactions émotionnelles face à une situation aussi éloignée de nous géographiquement et affectivement sont toujours en réalité un écho d’une situation très proche et personnelle celle-là dans laquelle nous avons éprouvé tristesse, désespoir, sentiment d’impuissance. Cela peut faire partie de nos affaires d’y voir clair, de ne pas nous faire d’illusion sur notre « compassion »et de traiter notre souffrance pour ce qu’elle est c’est-à-dire la « mienne à moi » et non la mienne pour les autres. La compassion réelle n’est jamais émotionnelle. Un des maîtres en la matière le Dalaï Lama est une des personne les plus souriante qui soit. En m’occupant de ma souffrance sans me leurrer sur son origine, je m’occupe de mes affaires et j’allège la charge émotionnelle du monde. Je contribue à sa guérison plutôt qu’à sa maladie.
Si nous pouvons agir concrètement – don d’argent, pétition, engagement auprès d’Amnesty International…etc – allons-y. Mais sur fond de détente et pas dans la confusion et la réaction.

Enfin, laissons Dieu s’occuper de ses affaires. Très difficile pour notre mental arrogant de ne pas comprendre. Pourquoi ? Pourquoi ? Cette question à notre niveau n’a pas de réponse et nous le savons bien. La répéter en boucle alimente la crise émotionnelle.
Cessons donc d’y « penser ».
Lama Thundrup propose de prier. Prier c'est seulement se relier par le coeur et non par la pensée. Prier en l'occurence peut consister simplement à voir et reconnaître notre impuissance et les limites de notre compréhension. Nous en remettre à plus grand pour ce qui est du bien et du mal...


* Byron Katie Aimer ce qui est Ed Ariane chap 1 p 3

8 commentaires:

laurence a dit…

J'ai lu un jour une citation qui depuis me fait réfléchir: "quand ta peur rejoint la souffrance de quelqu'un, ça engendre de la pitié, quand ton amour rejoint la souffrance de quelqu'un ça engendre de la compassion. Je me demande à chaque fois que je pense être compassionnée:
"en quoi je m'identifie". Je n'ai encore rien vu sur le blog par rapport aux atrocités en Iraq, au Darfour etc..., est-ce que la Birmanie nous semble plus proche, et pourquoi? Pourquoi n'est-il dans la lettre question que des moines? Il y a hélas beaucoup d'horreurs dans ce monde, et c'est vrai qu'il ne faut pas se leurrer sur nos réactions. C'est là que pour moi humilité et lucidité ont un sens.

djaipi a dit…

Merci pour cette piqûre de rappel. Bises

Corinne a dit…

Il n'y a effectivement rien sur l'Iraq ou le Darfour, l'Afganistan...etc. La vocation de ce Blog n'est pas de parler de l'actualité. Nous avons publié cette lettre de Lama Thundrup non parce que ce qui se passe en Birmanie nous touche plus, ou parce que des assassinat de moines seraient plus atroces que l'assassinat d'une population mais parce qu'elle nous est parvenue par courriel et venant d'une personne qui en avait vérifié l'authenticité auprès de son auteur.Tout simplement.

Anonyme a dit…

MERCI...

laurence a dit…

Je comprends bien,Corinne, et mon commentaire ne se voulait pas agressif. J'aime échanger sur ce blog, en disant les choses comme je les sens, et je te remercie pour ta réponse. Bisous!

Anonyme a dit…

oui, prions
Brigitte

Anonyme a dit…

C'est un texte éclairant, je demeure en silence...
J-P Gepetto

Anonyme a dit…

Ce n'est pas le sujet de l'article, mais à propos de Byron Katie et de sa méthode d'investigation des pensées par des questions trés simples, cela m'a parfois beaucoup aidé, notamment pour surmonter des appréhensions et d'agir malgré tout.Je peux me tromper mais il me semble que cette approche va dans le sens de ce que dit Arnaud au sujet des pensées.
Anne-Christine.