Témoignage de Brigitte

"J'ai enlevé beaucoup de choses inutiles de ma vie et Dieu s'est approché pour voir ce qui se passait"

(Christian BOBIN dans "Ressusciter")

Voilà presque un an que j'ai entendu Corinne à l'assemblée générale d'Hauteville en juin 2007 nous parler du Hoggar. Je ne sais pas exactement ce que je cherchais dans ce périple, mais il fallait que je l'entreprenne. Et après un voyage plutôt long et fatiguant qui m'a mené d'Alsace jusqu'à Tamanrasset, le miracle s'est opéré dès le premier matin : odeurs, silence, paysages, chaleur : tout était neuf, tout m'attirait, tout m'émerveillait. Bienvenue dans le désert !




Je garde de ce séjour dans le Hoggar une nostalgie tenace et une profonde reconnaissance pour tout ce que j'y ai vécu : la joie d'être en groupe (en famille serait plus juste), de vivre avec simplicité, de se laisser porter sans besoin de prévoir ni de décider, de cheminer dans ce lieu si beau. Je suis toujours émerveillée par la diversité et la majesté des paysages : partout la vie foisonne (car le désert est loin d'être désert !) et nous avons rencontré une multitude de fleurs et d'animaux : petits insectes, oiseaux piailleurs, ânes curieux et chameaux nonchalants. Au loin les antilopes mystérieuses et tout près de nous, la dernière nuit mais invisible, le chacal hurleur... Même un lièvre s'est arrêté pour nous observer... Les nuits à la belle-étoile ont été pour moi une expérience troublante qui restera gravée dans ma mémoire. Notre règle de silence a été propice au recueillement, à l'intériorisation et à la re-connection avec notre coeur d'enfant. J'ai adoré retrouver une légèreté et une joie que je n'avais que rarement appréciée étant petite fille et que j'ai, grâce à Dieu, conservées malgré mon retour "à la civilisation".



A tous mes compagnons, à savoir ceux avec qui je partageais ces "vacances", ceux qui nous accompagnaient de leur attention et de leur vigilance sans faille, celui qui nous guidait avec discrétion et efficacité, ceux qui s'occupaient de notre confort et de notre restauration, j'ai gardé une place de choix dans mon coeur. Nous n'avons échangé que peu de mots, mais la plupart de nos rencontres étaient belles et inoubliables, car nos coeurs se sont parlé. Avec quelle simplicité nous avons partagé nos expériences, nos espérances et nos peurs lors des temps prévus à cet effet. Avec quelle spontanéité, nous nous sommes donné de l'attention, des massages, de l'amitié. Douce expérience de connexion à l'essentiel sans faux-semblant, sans étiquette et sans masque.



Je n'en suis donc pas sortie indemne et tant mieux ! Bientôt deux mois que je suis rentrée et, si la magie s'estompe quelque peu, le cocon reste entrouvert, la métamorphose continue, soullane, soullane...

Allez, on change de place, les amis !
Brigitte