Alain et moi sommes heureux d'organiser un nouveau week-end de Constellations Familiales avec Marie-Thérèse Bal Craquin à Valence (et non à Romans comme c’est encore annoncé sur son programme).Le vendredi 13 avril aura lieu une conférence sur le thème :"Comment transformer les crises en opportunités de croissance et s’entraider à le faire?Qu’apportent les constellations?"Elle sera suivie le samedi14 et le dimanche 15 avrilpar un séminaire de Constellations.La conférence et le séminaire ont lieu au centre de l'Épervièrele long du Rhône, à Valence.Nous avons pu mesurer lors du séminaire de décembre à Romans la pertinence des Constellations comme outil de guérison, d’harmonisation des relations et de pacification intérieure.L’outil bien sûr vaut par l’expertise et l’intention de la personne qui l’utilise et à cet égard Marie-Thérèse est impressionnante de justesse et de consécration.Je reviens de Lisieux où je suis allée consteller et je constate sur ma propre histoire les effets bénéfiques de cette approche. Je les ai constatés d’ailleurs au cours de week- end où je n’avais pas constellé une situation personnelle.Consteller, c’est avant tout se mettre au service d’un ensemble, s’exercer à la compassion, au pardon et élargir son petit moi. En fait l’erreur la plus fréquente est de vouloir consteller « pour moi » alors que l’essence des Constellations est de nous amener à voir notre interconnexion avec un système et à nous rappeler notre lien évident avec l’ Éternel.Nous espérons avoir le plaisir de partager cette expérience avec beaucoup d’entre vous.Pour vous inscrire téléchargez la fiche d'inscription ici et suivez les indications qui sont données..
mercredi 29 février 2012
Constellations familiales
mardi 28 février 2012
dimanche 26 février 2012
Ora et labora in horto
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Superbe
Merci ami Gérard
"Ora et labora in horto" est un film de Patrick Bittar sur le skite Sainte-Foy. D'une durée de 15 minutes, il présente la particularité d'être sans parole, de présenter des images du skite Saint-Foy, dont l'higoumène est le père Gerasime , de ses membres, travaillant et priant, accompagnés par des chants orthodoxes de Divna Ljubojevic et du choeur Melodi. Il est possible de commander le film en DVD au réalisateur pour 10 euros (frais de port compris, par chèque): Patrick Bittar, 4, rue Paul Bert, 92130 Issy-les-Moulineaux.
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samedi 25 février 2012
Bovines
Dans les champs, on les voit, étendues dans l’herbe ou broutant paisiblement.
Grosses bêtes placides que l’on croit connaître parce que ce sont des animaux d’élevage.
Lions, gorilles, ours ont toute notre attention, mais a-t-on jamais vraiment regardé des vaches.
S’est-on demandé ce qu’elles faisaient de leurs journées ?
Que font-elles quand un orage passe ? Lorsque le soleil revient ?A quoi pensent-elles lorsqu’elles se tiennent immobiles, semblant contempler le vide ?
Mais, au fait, pensent-elles ?
Au rythme de l’animal, au milieu d’un troupeau, Bovines raconte la vie des vaches, la vraie.
Sélection ACID au Festival de Cannes 2011.
MrK
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Le moment présent
Celui qui veut faire de sa vie une prière ininterrompue doit apprendre à vivre dans le moment présent...
Dieu "a mis dans le cœur des hommes l’éternité" (Qo 3,11)... L’homme appartient à la fois au temps et à l’éternité. Le maintenant éternel de Dieu apparaît sur la terre quand le temps est à l’arrêt. Il y a dans l’histoire un instant éminent, le grand instant de l’incarnation, celui où temps et éternité s’unissent. Cet instant dote tous les autres instants d’une dimension d’éternité. Cela signifie que plus une personne est enracinée dans le Christ, plus son être est concentré dans le présent... Il s’agit pour chaque personne de vivre dans l’instant : elle vit alors en même temps dans l’éternité. Celui ou celle qui prend l’instant au sérieux et vit dans le temps du Christ, vit sur la terre déjà dans l’éternité...
Même si, en profondeur, nous sommes des êtres d’éternité, notre vie, à la surface, s’étend dans le temps. Un petit bout de vie à chaque instant. Chaque instant amène avec lui sa tâche. La vie devient très simple lorsqu’on vit dans l’instant. Par contre, si l’on cherche à embrasser plusieurs instants d’un coup, on se tend, on se fatigue...
Nous avons la certitude inébranlable que chaque instant exactement rempli porte fruit et a des conséquences imprévisibles... Chaque instant que l’on remplit d’un « oui, Père ! » donne un écho qui ne s’éteint jamais... La vie s’épanouit et s’enrichit quand grandit le nombre des instants qui sont remplis d’amour. Celui qui méprise l’instant ne parvient jamais à la plénitude de la vie...
Si l’instant est l’incarnation de l’éternité, cela signifie que la totalité de l’éternité est changée si l’instant est rempli du oui de l’amour. L’instant est comme le grain de sénevé, la plus petite de toutes les semences, mais ce qui en surgit lui est incommensurable...
Vivre dans le présent est une façon radicale de mourir à soi-même. Nous avons là une forme naturelle d’ascèse qui se trouve toujours à notre disposition puisqu’elle est une dimension de-la vie elle-même...
En disant oui à Dieu à chaque instant, on devient un instrument toujours plus souple dans sa main. L’attention pleinement éveillée avec laquelle on vit l’instant présent fait en outre que le travail va beaucoup plus vite, qu’on ne perd plus de temps et que même la planification de l’avenir et la préparation aux tâches qui attendent - c’est aussi un élément du présent - trouvent leur juste place.
L’instant présent est le lieu de rencontre de la vie éternelle et de la vie quotidienne. Celui qui vit dans le présent vit en Dieu et dans l’éternité. Chaque instant apporte une volonté concrète de Dieu, simplement pour cet instant. Lorsqu’on consent à cette volonté de Dieu, l’instant devient exactement ce que Dieu a voulu en faire : une petite partie de l’histoire sainte, de cette histoire du salut que notre vie doit devenir. Le présent est le seul endroit de notre vie où nous pouvons être unis à Dieu...
En prenant au sérieux l’instant et la tâche qui nous est attachée, nous affaiblissons notre moi égoïste, ce moi qui pense au résultat dans l’avenir : argent, position, succès, estime ; ou qui a peur que quelque chose du passé puisse avoir des conséquences désagréables. Cet égoïsme perd toutes ses chances si l’on vit dans Instant.
Celui qui vit dans le moment présent est, de façon mystérieuse mais tout à fait réelle, toujours en oraison. La voie la plus simple, qui convient à tous et qui ne gêne pas le travail qui, au contraire contribue à l’améliorer, consiste à s’ouvrir à l’instant, à accueillir l’instant présent comme un don de la main de Dieu. Dès que tu t’es complètement abandonné au Père comme Jésus l’était, ta vie devient prière... La prière est un état de complète disponibilité devant Dieu, disponibilité à un niveau profond qui consiste à vouloir exactement ce que Dieu veut que nous fassions, à n’être que l’instrument de Dieu, et rien d’autre. "Tu n’as plus de pouvoir sur le passé qui appartient à sa miséricorde et tu n’as aucune idée de l’avenir qui est confié à sa Providence ; il ne te reste donc que le présent" (J. Lafrance, Prie ton Père dans le secret). Vivre dans le présent nous fait découvrir la présence vivante de Dieu sous le voile des choses banales et quotidiennes. Il y a dans le maintenant une espèce de "Présence réelle" : Dieu y est véritablement présent, il n’y a que là qu’on puisse le rencontrer...
Il s’agit d’être présent à ce qui se passe maintenant et présent à son moi authentique. On ne peut vivre en profondeur si on ne vit pas dans le présent, et en vivant dans le présent, on trouve sa nature profonde. On pourrait dire que l’un des plus grands péchés de la personne humaine, c’est l’absence. Elle n’est pas disponible, elle ne touche jamais à l’essentiel. Au lieu de saisir la vie alors qu’elle passe devant elle, elle attend qu’elle se soit éloignée : elle arrive toujours trop tard. Ou trop tôt : elle n’attend pas que la réalité soit là...
Pour être présent, il faut être humble. Nous ne pouvons pas être présents à toute une ligne mais uniquement en un point. Ainsi que le dit un ancien starets, nous devons vivre "comme une roue". Moins la roue touche le sol, mieux elle roule. Elle vit au présent. Plus la surface du sol qu’elle touche se réduit à un point, plus vite va la roue. Si la roue voulait se sentir plus en sécurité et avoir plusieurs points de contact avec le sol, elle cesserait de rouler. Elle roule millimètre après millimètre, ne saute pas la moindre parcelle du chemin, ne néglige aucun instant ; elle pénètre et explore tout. Et pourtant, quelle vitesse...
Celui qui s’essaie à être présent dans le maintenant découvre avec joie que ce maintenant devient toujours plus plein et plus riche. Il y a une évolution et un dynamisme dans le présent. Il est l’expression d’une maturité et d’une liberté croissantes.
On ne peut vivre dans le présent à moins d’être conscient, attentif. Il s’agit d’être pleinement éveillé. Il faut s’engager totalement dans ce qu’on fait et ne pas diviser ses forces intérieures. Etre complètement disponible, comme Marie : "Voici la servante du Seigneur". Quoi que tu fasses, c’est une action sainte que tu accomplis avec respect et application. C’est une liturgie sainte et tu en es le liturge.
Celui qui parle de vivre au présent rencontre régulièrement une curieuse objection : "Je ne peux pas vivre dans le présent, je l’oublie immédiatement. Cela marche quelques minutes, puis c’est fini." De telles paroles montrent qu’on n’a pas encore compris de quoi il est question. On croit que, dans l’avenir, on échouera à vivre au présent. Mais il s’agit du présent maintenant, tandis que j’écris et que je lis. Si nous remplissons l’instant d’une présence complète, notre journée voit sans cesse apparaître de nouveaux instants qui nous invitent et nous exhortent à être totalement présents. Ne pensons pas toujours à l’avenir quand nous parlons de la vie au présent. Chaque instant a un message qui doit être pris au sérieux.
Un moyen qui peut nous aider à vivre de plus en plus dans le présent, c’est, paradoxalement, de penser souvent à la mort. C’est une caractéristique de la mort de nous ramener au présent... Dans un article sur la relaxation quelqu’un donnait le conseil de s’imaginer qu’on allait mourir le jour même. Un lecteur écrivait quelques semaines plus tard : “ Cela a bien marché : j’ai travaillé comme si tout devait prendre fin le soir même. J’ai laissé de côté des choses moins urgentes pour me donner totalement aux choses importantes.”
Celui qui s’essaie à vivre au présent remarquera bientôt que beaucoup de choses commencent à changer dans sa vie,... On est de moins en moins gêné par le manque de temps... La vie au présent libère une quantité inouïe de temps qui auparavant était perdue du fait de notre dispersion : on ne consacrait au travail que la moitié de son être... maintenant on travaille de tout son être et tout se passe en souplesse... Plus on travaille calmement dans le présent, plus le temps se montre élastique.
Vivre au présent ouvre la personne à ce qui est nouveau. Elle y fait l’expérience de son affinité avec le totalement nouveau, Dieu. On en vient aussi à porter un autre regard sur l’homme. On découvre l’originalité de chaque personne (parce qu’on y est tout à coup attentif). Chaque personne devient neuve, unique, importante... Celui qui vit dans la nouveauté vit aussi dans une éternelle jeunesse. Ce qui est propre à la vieillesse, c’est la routine, la répétition stérile d’habitudes durcies. Mais pour l’enfant tout est nouveau... il vit dans l’étonnement. Là encore, nous devons redevenir des enfants. On n’a plus besoin alors de comparer : tout est bien, tout est unique, tout a une plénitude intérieure...
Plus on vit dans le temps, dans le maintenant, plus on travaille comme Dieu, c’est-à-dire tout simplement en étant. On ne cherche pas par un tel travail à gagner quelque chose, à remplir ses greniers. On est tout simplement, on aime, on donne, on sert.
(Extrait de "Méditation chrétienne profonde", de Wilfrid Stinissen, carme suédois)
Merci à Hélène pour ce partage
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vendredi 24 février 2012
Inde : témoignage d'Albert
Des événements importants pour moi se sont produits en Inde. Ce qui me parait important c'est ce qui l'en reste et ce qui en restera demain.
L'Inde m'a travaillé au corps et mais surtout au cœur. Mais ce n'est pas n'importe quelle Inde que nous avons visitée (l'Inde nous a visités pour être précis).
A propos du corps, Arnaud disait: "Je ne vois pas comment vous pouvez vous passer d'un travail sur le corps". A propos du cœur j'ai envie de dire: "Je ne vois pas comment nous pouvons nous passer de l'Inde", et je comprends mieux maintenant pourquoi Arnaud a insisté auprès de Corinne et d'Alain pour qu'ils nous emmènent en Inde.
J'ai visité des lieux qui pointent encore vers l'Essentiel. Ici, tout est fait pour nous endormir et nous empêcher de nous réveiller. Vous ne pouvez dormir nulle part en Inde: les nuits sont trop bruyantes, la chaleur moite, et si vous n’êtes pas vigilant dans le trafic je ne vous donne pas trois secondes avant l'accident.
Ashram de Yogi Ramsuratkumar. Une journée à chanter son nom. Moments de révolte, le mental cherche une logique... Journée perdue? J'aurai la réponse le jour suivant. Deux méditations d'une très grande intensité. L'une en groupe durant laquelle un grand lâcher prise se produit, je m’autorise à être comme je suis, et je m'amuse, je ris dans ma barbe. Et une méditation seul à Skandashram, une des grottes de la montagne sacrée Arunachala où Ramana Maharshi a médité pendant de nombreuses années. Deux mantras me sont donnés.
Après coup, Yogi Ramsuratkumar est pour moi l'incarnation même du lâcher-prise. Lâcher-prise total d'un enfant qui s'amuse en parfaite sécurité sous le regard bienveillant de son père.
Le Maharshi c'est surtout la lecture des réponses données aux questions du mental : Qui souffre? Qui pose la question? Qui suis-je?
Et puis il y a eu le séjour à Sadhana Kandra Ashram, l'ashram de Chandra Swami, aux pieds de l’Himalaya (1). Qu'en dire ? Très brièvement. C'est un doigt qui pointe vers ... (mettez le mot que vous voulez, avec une majuscule) tellement réel, tellement présent, tellement vivant... tant pis pour ceux qui regardent le doigt. Tout est fait pour nous rappeler du Divin. Quatre médits, la première à 4h30 du mat, les nombreuses horloges murales (indiennes = synchronisées à dix minutes près), les prières, les chants, les satsangs avec des réponses très pointues, les darshans avec ses commentaires sur l'actualité du moment ou n'importe quoi (il ne parle pas et est pourtant est très bavard avec son stylo, il écrit même en mangeant!), Swamijii qui fait le tour des personnes présentes pour leur offrir des bonbons, ses rires incessants, son regard aimant, la dévotion de son entourage. Je pourrai continuer... mais je suis paresseux... Si cela vous tente, dépêchez-vous, lorsqu'on lui demande des nouvelles de sa santé, Swamiji répond: "82 ans", suivi d'un grand éclat de rire.
Le retour vers l’Europe commença par 7 heures de taxis, dans une voiture indienne, sur des routes indiennes, un trafic indien, avec un chauffeur indien (Neeraj, qui avait déjà conduit plusieurs membres d'Hauteville à Delhi, y compris un certain Arnaud Desjardins dont il se souvenait comme de quelqu'un de très enthousiaste et aimable et qui l'avait invité à venir dans son ashram en France), du thé chai et des chapatis bien graisseuses - emballées dans du papier journal - mangées sur le bord de la route ... Que du bonheur!
Ce fut un grand cadeau. Entretenir la flamme. Merci Corinne et Alain.
L'inde m'a touché. Elle me manque déjà. J'aime l'Inde.
(1) Albert s'est rendu seul, après le départ du groupe dans le nord de l'Inde.
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jeudi 23 février 2012
Bunker Roy
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http://www.ted.com/talks/lang/fr/bunker_roy.html
Regardez et écoutez ça, c'est génial !
Merci Jacquie et Jenny
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Inde : témoignage de Karl
Puis vite, très vite, la vie, partout, les couleurs, la chaleur, et surtout les sons
J’y ai entendu des symphonies de klaxons
La circulation est un concert dont Dieu est le chef d’orchestre à temps plein
J’y ai vu des vaches aux cornes multicolores, jaunes, vertes, bleues aussi.
Déesses de la circulation devant qui le monde s’incline
J’y ai vu une montagne de feu aux milles grottes
Sortes de fours alchimiques qui embrasent les cœurs ardents
J’y ai vu une demeure aux allures de gymnase
Qu’un Yogi malicieux, un peu sorcier, au nom improbable a jadis habité
Il a plus d’un tour pour vous faire tomber dans son sac
Quelques sirènes aux chants envoûtants y sont d’ailleurs encore piégées
J’y ai croisé souvent les doigts sur des rickshaws sauvages
et fermé aussi pas mal les yeux
J’y ai dégusté des Talis aux milles saveurs, accompagnés de paneers
et de quelques chapatis
J’ai assisté à une puja, donné par un brahmane au long caleçon,
dans un temple digne des aventuriers de l’Arche perdu.
J’y ai vu des monuments d’un autre temps, vestiges de querelles de quelques Dieux
J’y ai vu des maisons pauvres mais souriantes de mille couleurs
J’y ai vu des rues parcourues de saris chatoyants et riants
J’y ai découvert une vitalité hors du commun, senti une énergie vibrante
J’y ai trouvé la flamme sacrée qui fait qu’on est humain
Bref je crois bien que je suis tombé amoureux de l’Inde
mercredi 22 février 2012
Inde : témoignage de Patricia
Un voyage…
Patricia et Catherine
Et, de fait, ce voyage ne m’a rien « apporté » . Heureusement.Rien de plus…Plutôt moins, moins de prétention, de revendications, de planification, de dispersion… moins de tête .
Un peu plus pauvre au retour qu’à l’aller. Heureusement.
Légèreté, douceur, simplicité, sensualité : bonheur d’aller pieds nus dans un tourbillon d’impressions – couleurs, odeurs, sons, saveurs – exacerbés sous le soleil et la moiteur .
J’ai été dérangée, je me suis inclinée, à ma mesure, j’ai senti que si je m’ouvre jereçois , et j’ai reçu. En abondance. Parfois de manière inattendue. J’ai rencontré
de grands dévots et j’ai été profondément touchée de pouvoir vivre avec eux
leur consécration particulière. J’ai vécu la fraternité en Dieu, la joie d’être
ensemble, rassemblés autour d’un même projet sacré : faire grandir en nous LA
Présence.
Ce voyage n’a ni début, ni fin…
Merci
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mardi 21 février 2012
Inde : témoignage de Sandrine
Alors, ce 1er voyage en Inde ?Eh bien, prenez une femme ayant plutôt peur de sortir de son chez elle bien calme et rangé, du genre casanier et pas voyageuse pour deux sous.- Plongez-la -notez bien d’ailleurs qu’elle s’y est plongée toute seule, mue par un ressort mystérieux- dans un tourbillon de mouvements, couleurs vives, odeurs puissantes, klaxons tonitruants, pollution par gaz carbonique et crasse sédimentée.- Saupoudrez très généreusement de sourires, de gentillesse dans les yeux, de franches et joyeuses apostrophes « where do you come from ? what’s your name ? »…- Laisser agir 2 jours à Chennaï.Puis reprenez la préparation obtenue, et mettez-la à frire, rissoler, bouillir et court-bouillonner dans le magistral chaudron de Tiruvannamalaï, avec son couvercle mystique Arunachala.- ça dore, ça ne dort plus, ça perd tête et pieds, et ça finit par fondre dans le cœur ardent du grand temple, ayant rendu pas mal de son jus au pied du torride lingam de Shiva.Reprenez ensuite la pâte obtenue, et déposez-la entre les mains expertes et maternelles de Ma Devaki, la merveilleuse servante de son seigneur et maître Yogi Ramsuratkumar, qui fera chanter quelques heures et lever la pâte au levain de sa dévotion.- N’oubliez pas quelques allers-retours au four de Virupaksha, la brûlante grotte de Ramana Maharshi, que vous tempérerez par une halte dans la douceur de la grotte de Papa Ramdas.- Ponctuez par des arrêts méditatifs à Ramanashram.- La pâte est travaillée…Vous n’omettrez pas d’y glisser de temps en temps les épices de quelques joyaux délicats (bagues, boucles d’oreilles et colliers), glanés de-ci de-là, ni d’envelopper dans quelques parures vestimentaires délicieusement colorées, trouvées sur votre chemin -ce serait faute de goût!Pour rendre possible l’alchimie de cette sainte cuisine qui nous a tous bien fait mijoter, chacun à sa façon, il a fallu le génie, l’énergie et la patience d’Alain et Corinne qui en ont conçu le déroulé, et la magnifique présence de nos hôtes, disciples impeccables et hôtes adorables .Evidemment, le Guru était aux commandes.La préparation ainsi obtenue est toujours en cours d'élaboration, n’a pas vraiment de nom, de forme, est assurément ayurvédique, et n’aspire qu’à se rendre toujours plus appétissante pour être un jour enfin divinement engloutie!
lundi 20 février 2012
La citation du lundi
« Il faut oublier des mots comme Dieu, la Mort, la Souffrance, l’Éternité. Il faut devenir aussi simple et aussi muet que le blé qui pousse ou la pluie qui tombe. Il faut se contenter d’être. »Etty Hillesum
dimanche 19 février 2012
Inigo
Comme il est écrit sur la couverture, ce texte n'est pas une histoire ou un roman, mais un portrait d'Ignace de Loyola. Un portrait "en action" cependant puisqu'il décrit Inigo au moment de sa conversion. J'ai mis du temps à entrer dans le texte et puis j'ai peu à peu vraiment apprécié cet essai de saisir l'insaisissable d'une âme travaillée par Dieu. François Sureau n'explique pas, ne cherche pas à comprendre, il n'écrit pas un texte érudit avec citations, il décrit, respectueux du mystère sans pour autant s'en tenir éloigné.
Cela m'a donné envie de lire les Exercices Spirituels.
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Hommage à l'Inde
"Je viens d'acheter le livre d'Olivier Follmi " Hommage à l'Inde", il est superbe (textes et images)
"Il faut trois vies pour connaître l'Inde" dit un proverbe indien pour témoigner des mystères et des contradictions de ce grand pays d'Asie. Olivier Föllmi a consacré un moment de sa vie à sillonner l'Inde de village en village pour capter toute l'humanité de cet ailleurs fascinant. Il a photographié la curiosité qui brille dans les yeux d'un enfant, la beauté et l'élégance des femmes au travail, la splendeur des montagnes de l'Himalaya et la luxuriance des temples rivalisant avec celle de la nature. " Aimer c'est comprendre et sentir que l'autre est différent " rappelle Swami Prajnanpad, le grand maître indien. Olivier Föllmi a su être attentif à cette différence et la fait vivre au fil des pages, soulignant la force, la vitalité mais aussi les secrets de cette terre de contraste. Avec Hommage à l'Inde et ses 200 photographies s'ouvrent les portes d'un pays que l'auteur a compris et aimé avec passion." "
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samedi 18 février 2012
Lili Boulanger
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Bon WE, nous commençons
en musique avec Jean-François
et cette belle oeuvre de Lili Boulanger
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jeudi 16 février 2012
Ramana Maharshi
L'ashram de Ramana Maharshi à Tiruvanamalaï dispose d'une vaste librairie avec les livres du Maître traduits en de nombreuses langues. Cette fois le choix des ouvrages en français était très limité. La plupart des membres du groupe se sont cependant procuré l'incontournable ci-dessus à un prix "indien".
J'ai déjà parlé de ce livre sur le iPapy mais je voudrais souligner aujourd'hui la qualité de la nouvelle édition dont la traduction est beaucoup plus facile à lire que la précédente.
Toutefois, je vous préviens ce n'est pas un livre d'accès facile. Il faut le lire tranquillement en acceptant par avance que de nombreux passages liés à l'hindouisme ne nous soient pas accessibles. Peu importe, au fil des pages vous allez découvrir des pépites d'or pur.
Bonne lecture ou relecture .
" Q : Pourquoi Shri Bhagavan ne parcourt-il pas le monde pour prêcher la Vérité au plus grand nombre de gens ?
Maharshi : Qui vous dit que je ne le fais pas ? Pensez-vous que prêcher consiste à monter sur une estrade et à haranguer le public ? Prêcher, c'est simplement communiquer la connaissance. Cela peut se faire aussi dans le Silence.
Que pensez-vous d'un homme qui écoute pendant une heure une harangue et s'en va sans être impressionné au point de changer sa vie. Comparez-le à un autre qui s'assoit dans la présence silencieuse d'un saint et s'en va après quelque temps avec une vision de la vie complétement changée. Quelle est la meilleure méthode : prêcher à haute voix sans obtenir aucun résultat ou bien garder le silence en répandant autour de soi un courant de forces spirituelles qui agissent sur les autres ?
Comment le langage se crée-t-il ? Il y a d'abord une connaissance abstraite (non manifestée). De là, s'élance l'égo, d'où s'élèvent successivement les pensées, puis les mots. Ainsi les mots sont les arrière-petit-fils de la source originelle. Si les mots peuvent produire un effet, combien plus grande sera alors la prédication par le silence ! Jugez par vous-même. "
page 393, entretien 285
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mercredi 15 février 2012
Mac, c'est catholique ??
En 1994 (puis en 1999), l'écrivain italien Umberto Eco comparait la guerre qui opposait MS-DOS (puis Windows) au système Mac (Apple) à une guerre de religion. Au-delà de l'aspect amusant, le texte traduit quand même une certaine philosophie ou conception de la vie qui animait le fondateur d'Apple: fournir des systèmes simples, cohérents, fonctionnels, beaux et performants. Au moment où iPapy -Steve Jobs tire sa révérence, on aimera sourire à la lecture du texte.
"Une nouvelle guerre de religion modifie subrepticement notre monde contemporain. J'en suis convaincu depuis longtemps, et lorsque j'évoque cette idée, je m'aperçois qu'elle recueille aussitôt un consensus.
Ceci n'a pu vous échapper, le monde est aujourd'hui divisé en deux: d'un côté les partisans du Macintosh de l'autre ceux du PC sous MS-Dos. Eh bien, je suis intimement persuadé que le Mac est catholique et le Dos protestant. Je dirais même plus. Le Mac est catholique contre-réformateur, empreint de la "ratio studiorum" des Jésuites. Il est convivial, amical, conciliant, il explique pas à pas au fidèle la marche à suivre pour atteindre, sinon le royaume des cieux, du moins l'instant final de l'impression du document. Il est catéchistique, l'essence de la révélation est résolu en formules compréhensibles, et en icônes somptueuses. Tout le monde à droit au salut.
Le Dos est protestant, voire carrément calviniste. Il prévoit une libre interprétation des Écritures, requiert des décisions tourmentées, impose une herméneutique subtile, garantit que le salut n'est pas à la portée de tous. Faire marcher le système nécessite un ensemble d'actes personnels interprétatifs du logiciel: seul, loin de la communauté baroque des joyeux drilles, l'utilisateur est enfermé dans son obsession intérieure.
On m'objectera que l'arrivée de Windows a rapproché l'univers du Dos de la tolérance contre-réformatrice du Mac. Rien de plus exact. Windows constitue un schisme de type anglican, de somptueuses cérémonies au sein des cathédrales, mais toujours la possibilité de revenir au Dos afin de modifier un tas de choses en se fondant sur d'étranges décisions: tout compte fait, les femmes et les gay pourront accéder au sacerdoce.
Naturellement, catholicisme et protestantisme des deux systèmes n'ont rien à voir avec les positions culturelles et religieuses des usagers. J'ai découvert l'autre jour que Franco Fortini, poète sévère et tourmenté, ennemi déclaré de la société du spectacle, est un adepte du Mac. Cela dit, il est légitime de se demander si à la longue, au fil du temps, l'emploi d'un système plutôt que d'un autre ne cause pas de profondes modifications intérieures. Peut-on vraiment être à la fois adepte du Dos et catholique traditionaliste ? Par ailleurs, Céline aurait-il écrit avec Word, WordPerfect, ou WordStar ? Enfin, Descartes aurait-il programmé en Pascal ?
Et le langage machine, qui décide de notre destin en sous-main, et pour n'importe quel environnement ? Eh, bien, cela relève de l'Ancien Testament, du Talmud et la Cabale. Ah, encore et toujours le lobby juif!"
Umberto Eco, "Comment reconnaître la religion d'un logiciel ?"
dans Comment voyager avec un saumon.
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La citation du mercredi
"Une pincée de sel suffit à imprégner de son goût un verre d'eau, mais ne saurait changer le goût d'un grand fleuve comme le Gange. De même, une action négative, même infime, affectera celui dont les mérites sont faibles mais aura peu d'effet sur celui qui fait souvent le bien. Efforce-toi donc de faire beaucoup de bien."
Kangyur Rinpotché (1897-1975)
Cité par Matthieu Ricard
Chemins spirituels, petite anthologie des plus beaux textes tibétains
Ed NiL p 63.
mardi 14 février 2012
L'Espace de la Grande Vacuité Immuable
Photo de Matthieu Ricard : monastère de Shéchèn au Népal
"Bien que le sujet et l'objet ne soient pas deux,
Ils nous apparaissent comme des entités fondamentalement distinctes.
Et en nous y attachant, nous renforçons toujours davantage cette tendance :
Le samsara ce n'est rien d'autre que cela.
Bien que les bons et les mauvais actes soient dénués de réalité propre,
Par le pouvoir de notre intention ils ont pour effet bonheurs et malheurs,
Tout comme les graines de plantes sucrées ou amères
Donnent des fruits au goût correspondant.
Ainsi, le monde apparaît-il de façon similaire
À ceux qui ont des karmas communs,
Et de façon dissemblable à ceux dont le karma diffère.
En fait, même si l'on « va » en enfer ou ailleurs,
Ce n'est qu'un changement de notre perception du monde.
Comme dans les rêves, où les choses qui nous apparaissent n'existent pas,
La racine de toutes nos perceptions illusoires est l'esprit.
La nature de l'esprit transcende les notions d'existence
Et de non‑existence, d'éternité et de néant :
À cette nature on donne le simple nom d'« espace absolu ».
Cet espace, de lui-même parfaitement pur,
Ce ciel immaculé, vide et lumineux, sans milieu ni pourtour,
Se trouve depuis toujours au cœur de chaque être,
Son « visage » occulté par le voile éphémère des constructions mentales.
Difficile est de mettre fin par la force
À l'enchaînement continuel des pensées,
Mais si, quand elles surviennent, on reconnaît leur nature,
Les pensées n'ont pas d'autre choix
Que de se libérer dans leur propre sphère.
Sans poursuivre les pensées passées
Ni inviter les pensées futures,
Demeure dans l'instant présent, et reconnais
Simplement la nature de ce qui surgit dans ton esprit.
Détends-toi dans la simplicité libre d'intentions et d'attachements.
Bien qu'il n'y ait là rien à « méditer »,
Demeure dans la pleine conscience sans te laisser distraire
En t'habituant, sans rien altérer, à la manière dont les choses se présentent d'elles-mêmes,
La sagesse primordiale, d'elle-même lumineuse, s'élèvera de l'intérieur.
« Comment cela ? » demanderas-tu :
Si tu laisses reposer de l'eau trouble,
Elle deviendra naturellement limpide.
La plupart des autres « méditations »
Ne sont que d'éphémères accalmies de l'esprit.
L'espace de la grande vacuité immuable
Et la simple luminosité de la présence éveillée ininterrompue
Sont depuis toujours indissociables.
Tu dois faire toi-même l'expérience de cette chose essentielle
Qui se trouve en toi : personne ne peut le faire à ta place."
NYENDRAK LOUNGRIK NYIMA (XIXème Siècle)
"Chemins spirituels, petite anthologie des plus beaux textes tibétains"
p224 à 226.
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