jeudi 29 octobre 2009

Hôtel mille étoiles

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C'est notre adresse jusqu'au 8 novembre...
Une adresse itinérante d'où on ne peut pas poster d'article pour le blog...
Nous allons nous alléger de nos mémoires trop pleines,
être ensemble simplement dans une nature immense et belle.

À bientôt !





mercredi 28 octobre 2009

J-1

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Et dans le désert de mon cœur,
qui agrandit le désert du sable,
le silence ajoute un voile sur mon voile,
avec ses mains d'air et de sable.

Le silence ajoute un cri à tous les cris,
avec sa bouche d'air et de sable.

Le silence ajoute une image
à toutes les images
avec ses yeux d'air et de sable. (...)


Poème Touareg des Kel Ahaggar
Cité dans Paroles de Touaregs p 23



mardi 27 octobre 2009

Rumi

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Recherche le royaume de l'Amour

Car ce royaume te fera échapper
à l'ange de la mort.

Je suis l'atome, je suis le globe du Soleil,

A l'atome, je dis : demeure.
Et au soleil : arrête-toi.

Je suis la lueur de l'aube,
je suis l'haleine du soir,

Je suis le murmure du bocage,
la masse ondoyante de la mer.

Je suis l'étincelle de la pierre,
l’œil d'or du métal...

Je suis à la fois le nuage et la pluie,
j’ai arrosé la prairie.

Purifie-toi des attributs; du moi,
afin de pouvoir contempler
ta propre essence pure

Contemple dans ton propre cœur
toutes les sciences des prophètes,

Sans livres, sans professeurs, sans maitres.

Rûmi

un partage de Michel

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lundi 26 octobre 2009

Milarepa en France




Merci Jorge

Service clientèle
www.JupiterAnotherWorld.com
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La vague et l'océan

"La conscience universelle est souvent comparée à l'océan: une masse fluide, indifférenciée, et la première phase de la création correspondrait à la formation de vagues.
Une vague peut être considérée comme une entité individuelle, et pourtant il est évident que la vague est l'océan, et l'océan la vague. Il n'y a pas de séparation ultime.

La phase suivante de la création serait une vague se brisant sur les rochers et vaporisant l'air de gouttelettes d'eau, qui existeront en tant qu'entités individuelles pendant une courte période, avant d'être à nouveau avalées par l'océan. Ainsi, nous avons là des moments fugitifs d'existence séparée.

Mais imaginons maintenant de l'eau qui s'évapore et forme un nuage. Maintenant, l'unité originelle est obscurcie et cachée par une véritable transformation, et il est nécessaire d'avoir une certaine connaissance en physique pour se rendre compte que ce nuage est l'océan, et l'océan le nuage. Pourtant, à la fin, l'eau du nuage va se réunir avec celle de l'océan sous forme de pluie.

La séparation finale, où le lien avec la source originelle apparaît complètement oublié, est souvent illustrée par un flocon de neige qui s'est cristallisé à partir de l'eau du nuage qui, à l'origine, s'était évaporé de l'océan. On a là une entité très structurée, très individuelle et séparée qui ne comporte, en apparence, aucune ressemblance avec sa source. Maintenant, on a vraiment besoin d'un savoir sophistiqué pour reconnaître que le flocon de neige est l'océan, et l'océan le flocon de neige. Et pour se réunir avec l'océan, le flocon de neige doit abandonner sa structure et son individualité; il doit subir une mort de l'égo, en quelque sorte, pour retourner à sa source."

Stanislas Grof

Extrait du livre de Fritjof Capra,
"La Sagesse des Sages"


Ce livre réunit des dialogues avec des personnalités de multiples domaines (physique, biologie, psychologie, sociologie, écologie, économie, politique). Une brillante synthèse qui trace les contours d'une vision globale pour le 21è siècle.

dimanche 25 octobre 2009

Jung

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" Tels furent les événements décisifs de ma vie. Je commençais à comprendre: j'étais responsable et de moi dépendait la forme que prendrait mon destin. Un problème m'était posé auquel je devais répondre. Et qui posait le problème? A cela personne ne m'a répondu. Je savais que c'était moi qui devais répondre du plus profond de moi-même: j'étais seul devant Dieu, et Dieu seul me posait ces redoutables questions.

Dès le début j'avais en moi le sentiment d'une destinée implacable, unique, comme si j'avais été placé dans une vie qu'il fallait accomplir. Il y avait en moi une sécurité intérieure dont je ne pus jamais m'apporter la preuve, mais qui m'était prouvée. Ce n'est pas moi qui avais cette certitude; c'était elle qui me possédait malgré toutes convictions contraires. Personne ne put jamais m'enlever la certitude que j'étais placé là pour faire ce que Dieu voulait et non pas ce que moi je voulais.

Cela me donnait souvent l'impression, dans toutes les circonstances décisives, de ne pas me trouver parmi les hommes mais d'être seul avec Dieu. Toujours, quand j'étais "là-bas" où je n'étais plus seul, je me trouvais en dehors du temps. J'étais dans les siècles et celui qui donnait la réponse, c'était Celui qui avait toujours été là et qui y sera toujours. Les conversations avec cet "autre" étaient ce que je vivais de plus profond, d'une part lutte sanglante et, d'autre part, ravissement suprême.


De tout cela je ne pouvais naturellement m'entretenir avec quiconque. Je ne connaissais personne dans mon entourage à qui j'eusse pu faire des confidences, sauf éventuellement à ma mère. Sa façon de penser me paraissait semblable à la mienne.

Mais bientôt je m'aperçus que sa conversation ne me suffisait pas. Elle m'admirait surtout et cela n'était pas bon pour moi: aussi restais-je seul avec mes pensées et c'est cela que je préférais au fond. J'ai joué seul, pour moi-même; j'ai marché à travers bois et rêvé seul, et j'avais pour moi seul un monde mystérieux."

Ma vie C.G.Jung, éditions Folio, p.90...

Merci Sandrine
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Curiosité et stupeur

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Quand vient la mort
tel l'ours affamé en automne;
Quand vient la mort et qu'elle puise dans sa bourse
toutes ses pièces étincelantes pour m'acheter
Puis referme cette bourse d'un coup sec...

Je veux passer cette porte,
emplie de curiosité en me demandant:
A quoi donc va ressembler cette demeure d'obscurité?

C'est pourquoi je regarde toutes choses
Comme une fraternité et une communauté...
Je pense à chaque vie comme à une fleur aussi commune
Qu'un champ de marguerites et aussi remarquable,

Chaque corps est un lion de courage,
Quelque chose de précieux pour la Terre.

Quand ce sera la fin, je veux pouvoir dire:
Toute ma vie j'ai été l'épouse mariée à la stupeur.
J'étais le marié prenant le monde dans mes bras.

Mary Oliver

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samedi 24 octobre 2009

Rumi

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A l'intérieur du Grand Mystère qui demeure,
nous ne possédons pas vraiment quoi que ce soit.
Après quoi courons-nous donc
avant de franchir, l'un après l'autre, la même porte ?

Rumi

mercredi 21 octobre 2009

Vincent Munier




Je viens de découvrir le site d'un photographe animalier sauvage: souffle coupé, coeur gonflé d'émerveillement!

www.vincentmunier.com

Consultez tout: son portfolio (en cliquant sur l'une des images, toute la série se déploie), son film dans "news", son profil, sobre...
Un pur génie dans sa catégorie, ce type...
La série Nyctéa, incroyable! on n'avait jamais vu les chouettes blanches comme ça...

Il a fait un livre sur le blanc: je sais ce que je vais offrir à Noël...et d'abord à moi!

Aho! Sandrine
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Le nouveau

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Allo Père Noël
Mon vieil ordi est fatigué!
Si,si
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mardi 20 octobre 2009

Le brâme du cerf

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Nous sommes allés récemment avec des amis écouter le brâme du cerf, la nuit, dans les forêts du Vercors. Très beau, très impressionnant.
Inoubliable, merci Jean-Baptiste
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Vacuité

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Il y avait à nouveau un silence pénétrant... Mais cette fois aucun mouvement ne vint. Je quittais la chapelle comme une plume flottant au vent...Dehors ce fut difficile car je retombais continuellement dans ce vaste silence. Mais au fil des jours, je devins plus apte à agir normalement. Je remarquais que quelque chose manquait mais je ne pouvais dire quoi... Je ne pus trouver aucune explication dans les écrits se Saint Jean de la Croix ni nulle part ailleurs dans la bibliothèque. Ce fut en rentrant chez moi ce jour-là, marchant au milieu d'un paysage de vallées et de collines, que je tournai mon regard vers l'intérieur. Ce que je vis arrêta mes pas. A la place du centre habituel, non localisé de moi-même, il n'y avait rien, c'était vide. Au moment même où je vis cela, jaillit un flot de joie tranquille et je sus enfin ce qui manquait - c'était mon ego.

Physiquement je me sentis comme soulagée d'une lourde charge ; j'étais si légère. Je regardais mes pieds pour être sûre qu'ils étaient sur le sol. Plus tard je pensai à l'expérience de Saint Paul - "maintenant, ce n'est pas moi mais le Christ qui vit en moi" - et je réalisai que, malgré ma vacuité, personne d'autre n'était venu prendre "ma" place. Je décidai donc que le Christ était la joie, la vacuité elle-même. Il était tout ce qui demeurait de cette expérience humaine. Pendant des jours, je marchai emplie de cette joie....plus rien n'était "mien" tout était "Sien"

Bernadette Roberts (citée par Jack Kornfield dans "After the Ectasy, the Laundry 2000)

lundi 19 octobre 2009

Indifférence

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J'ai un bon ami qui chante ça très bien
quelquefois, quelque part
Merci Monique
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Village des Pruniers

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La cloche du village des Pruniers
une photo de notre ami Jean-Pierre Tingaud
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
et vous aurez un beau texte pour commencer la semaine.
Allez, c'est l'heure de la méditation!
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dimanche 18 octobre 2009

samedi 17 octobre 2009

Georges

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à consommer avec la plus extrême modération
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vendredi 16 octobre 2009

Sagesse amérindienne

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" Quand le dernier arbre sera coupé
Quand la dernière rivière sera polluée
Quand le dernier poisson sera péché
Alors seulement, vous verrez que l'argent ne se mange pas (...)

Un jour, les Indiens revivront sur les terres qu'ils aimaient."

Wovoka, sorcier païute du Nevada, 1888
(à l'origine de la dernière révolte indienne sioux
et du massacre de Wounded Knee en 1890)


Rêverie

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JFL
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jeudi 15 octobre 2009

Les hauts plateaux


J'ai bien aimé ce récit pour sa simplicité. Encore une fois c'est une rencontre avec d'autres humains tellement différents qui nous ramène à la singularité de nos existences parmi d'autres possibles. C'est pour moi une manière de donner une proportion aux événements, de les situer relativement.


Voici la présentation de l'éditeur :


"De Minembwe à Uvira, lieux difficiles à situer pour le profane sur une carte de l'Afrique, Lieve Joris a marché pendant sept semaines dans le Congo de l'Est, non loin du Burundi et du Rwanda. Un pays de collines vertes, de la juxtaposition de peuples cultivateurs et de peuples éleveurs de vaches. Une région peu peuplée, résistante, restée à l'écart de la colonisation belge ; une région où se côtoient des ethnies et des tendances politiques pas forcément d'accord entre elles. Un petit bout de carte qui est pourtant éminemment important dans la géopolitique de l'Est africain. Comme pour mettre un point final, après des années, à tout son travail de recherche affective, d'approche des contradictions, de suivi des conflits, d'empathie pour les habitants d'un pays que ses ancêtres ont colonisé, Lieve Joris a réalisé quelque chose de très simple : marcher de village en village, accompagnée d'un guide et de porteurs. C'est cette aventure qu'elle nous raconte dans 'Les Hauts Plateaux'."


Et voici un extrait :


« Un feu de bois brûlait à l’intérieur. Dans un coin de la pièce, du maïs trempait dans un pot en terre. Mbiyo Mbiyo nous offrit une chaise et lui-même prit place sur un tabouret, les jambes relevées. Sans me quitter un instant des yeux, il posa des questions en kinyamulengue à Kizeze. Avais-je une autorisation pour discuter avec des gens ? Que ferais-je des choses qu’il me racontait ? Kizeze le rassura, lui parla de David, le neveu du colonel, qui m’accompagnait en voyage.

Une femme apporta un plat en osier sur lequel se trouvait une grande bouteille thermos avec du thé et une deuxième avec du lait. Elle était jeune et avait noué un mouchoir à fleur sur sa tête, comme il est d’usage pour les femmes mariées. Elle était originaire du Rwanda, avais-je appris. La regardant de ses yeux intenses, Mbiyo Mbiyo dit : « Elle est mon ange. »

Elle lui avait donné sept enfants. Au total, il en avait vingt-trois, de quatre femmes. Lui-même était le deuxième fils que son père avait eu avec sa deuxième femme. Son frère aîné était mort subitement en gardant les vaches. Il avait appris à lire et écrire le swahili chez les missionnaires de la vallée. Quel âge il avait, il ne le savait pas exactement. Il croyait qu’il était né en 1910 mais un jour, pendant la transhumance, son acte de naissance était tombé à l’eau et sur le nouveau qu’il avait reçu était indiqué 1920.

Deux hommes étaient entrés ; le dos appuyé contre le mur, ils écoutaient la conversation. Ils avaient des machettes – des ouvriers sans doute. Kizeze traduisait docilement. Mbiyo Mbiyo, qui avait parlé tout un temps en gardant ses yeux perçants dans les miens, dit maintenant qu’il voulait lui aussi me demander quelque chose.

J’avais l’habitude des choses étranges que voulaient savoir les vieux hommes des hauts plateaux, mais les questions de Mbiyo Mbiyo dépassaient tout. Comment se faisait-il qu’il y eût des Blancs et des Noirs ? Y avait-il des Belges qui pouvaient tuer une bête sauvage avec une lance ? Quelles tribus vivaient en Belgique ? Avions nous aussi des Hutu et des Tutsi ? Et en Asie, quelles tribus habitaient là ? Combien y avait-il de pays au monde ? L’Océanie était-elle à l’origine attachée à l’Union soviétique ?

Mbiyo Mbiyo lisait les réponses sur mes lèvres, comme s’il ne se fiait pas totalement aux traductions de Kizeze. Il n’avait pas terminé l’école primaire ; remâchait-il ces questions depuis lors ? Une encyclopédie pour enfants, voilà qui serait utile dans cet environnement. Mais dans ses questions filtrait aussi, de la même manière que dans celles des vieux hommes sur la colline de Bijombo, une certaine ironie – comme s’il se payait ma tête. »


Les hauts plateaux

Lieve Joris

Actes sud /aventure p 107 à 109



Titanic

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Merci Monique
A voir bien sûr
Mais plutôt un jour où on a la pêche!
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mardi 13 octobre 2009

Notre véritable nature

Puis ce fut comme si j'avais soudain vu la beauté secrète de leur coeur, la profondeur de leur coeur, là où aucune souillure, ni aucun désir ne peuvent atteindre l'essence de leur réalité, l'être que nous sommes tous aux yeux de Dieu. Si seulement ils pouvaient se voir tels qu'ils sont réellement. Si seulement nous pouvions tout le temps nous voir les uns les autres de cette manière, il n'y aurait plus de guerre, plus de haine, plus de cruauté ni d'avidité. Je suppose que le plus grand problème serait alors que chacun se jetterait au sol pour vénérer l'autre.

Thomas Merton cité par Jack Kornfield

lundi 12 octobre 2009

Souad Massi

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From Karl
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Le philosophe et le sage

Une différence fondamentale oppose le Sage indien au philosophe d'occident. Chez le sage toutes les activités psychiques - affectives, intellectuelles, spirituelles - sont harmonieusement intégrées par le fait même de leur orientation vers le centre ; aussi la conduite de sa vie est-elle en pleine conformité avec ce qu'il enseigne. Il n'a rien à cacher. Son existence est un livre ouvert - non point un manuel de morale mais une formulation de l'éthique la plus haute. Peut-on en dire autant du savant occidental ? Dans nos cultures, la philosophie a très tôt revêtu le caractère d'une spéculation mentale ; elle concerne seulement l'intellect. On la voit se developper trop souvent en marge de la vie - parure pour la façade intelectuelle plutôt que fonction du coeur. Le philosophe pense la philosophie, le Sage vit la Sagesse.

docteur Roger Godel (entretien avec Madame Godel)

dimanche 11 octobre 2009

Extraordinaire

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Ces quatre potimarrons sont tout à fait extraordinaires.
Ils représentent notre première récolte.
Plus tard,
vous aurez droit aux citrouilles:
énormes !!
Les producteurs de la vallée de l'Eyrieux
peuvent s'inquiéter!

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The great Catcerto

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Une adorable trouvaille
de Pascal et Karine
Merci les amis et bon dimanche
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samedi 10 octobre 2009

vendredi 9 octobre 2009

Charlie au piano

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Quand Charlie Mingus délaisse sa contrebasse
et se met au clavier, ça donne ça !
Merci Jean-François
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mercredi 7 octobre 2009

Que faire ?

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Merci Jean-François
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Cette vie m'aime (7)

L'esprit - je veux dire : moi, au-dedans, à cet instant - est à double fond. Personne visiblement ne s'en rend compte, et quand j'essaye de l'expliquer, on me prend pour un fou aimable - ou plutôt qui le serait s'il insistait moins. Dommage. Le vrai fond est éblouissant, et je sais comment l'atteindre.

mardi 6 octobre 2009

Tassili N'Ahhagar (2)


Nous partons à la fin du mois, le 29 octobre....
Cette photo c'était il y a presque un an le 25 octobre 2008,
la première nuit sur le sable,
la première lumière du soleil couchant...


lundi 5 octobre 2009

Merci la Vie !

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Elle vient de nous quitter
Merci Monique pour ce partage
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Marcher

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From Karl
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L'Oeil

Au même moment, je deviens conscient de ces Yeux qui me regardent directement à travers ma tête; des Yeux qui atteignent jusqu'aux replis les plus honteux de mon âme, qui bientôt semblent m'entourer de toute part qui me voient de l'extérieur comme de l'intérieur, jusqu'à ce que tout ne soit plus qu'un seul Oeil. Et comme il n'y a ni sourcils ni visage, il m'est impossible de dire qu'elle est l'expression de cet Oeil. Il ne fait que regarder, ce que je ne peux supporter. Je tombe sur le sol, je m'y roule, je ferme les yeux, je me couvre la tête. L'Oeil arrive alors sur moi du plus profond de moi-même, plus vaste que jamais, remplissant tout l'espace imaginable.
Il n'y a nulle part où aller, absolument nulle part. Il n'y a même plus un centimètre carré sur lequel se tenir ou derrière lequel se cacher. Le seul lambeau de moi qui reste est juste ma terreur, une terrible envie de fuir cet Oeil. Il n'y a plus rien à faire : seul, l'Oeil est là, qui regarde. Ma terreur ne peut se réfugier nulle part, personne ne peut venir calmer mes sanglots, aucune ombre ne peut me cacher, aucun trou n'est là pour ensevelir mon corps. Et, juste à cet instant, je suis l'Oeil.

Car "l'oeil avec lequel je vois Dieu" dit maître Eckart, "est le même oeil avec lequel Dieu me voit".


Alan Watts in Etre Dieu Denoël éditeur
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dimanche 4 octobre 2009

Sur l’air de la nuit.

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J’aime rouler en moto la nuit, c’est une méditation solitaire que j’aime partager.

Ce soir, alors que nous partons de Valence, je suis étonné par le chant velouté de la Seven Fifty, qui caresse la place endormie et roule doucement sur le pavage blanc. Une hésitation esthétique, et j’appuie sur le bouton rouge du démarreur de mon mono, plus rural et agressif.

Un feu tricolore nous rassemble, je regarde Alain à côté de moi, et je me demande si lui aussi se sent atteint du syndrome « Joe Bar team », et se prépare comme moi à essorer la poignée, pour s’élancer au-dessus du Rhône qui coule noir comme le Styx.

Mais l’accélération est rarement partagée, elle est trop ténue, trop violente, trop insaisissable. Je me retrouve seul. Ce n’est pas le but de cette sortie, ce que l’on peut partager, c’est la vitesse, cette immobilité dans le vent.

Quelques rond-points bien balancés nous amènent sur la route, qui trouve son chemin serré entre les contreforts de l’Ardèche et le Rhône. Je me place derrière Alain, décalé sur la gauche, et je goûte à la communauté que nous formons à cet instant, dans la nuit éclairée par nos seuls phares, partageant la même direction et la même vitesse. Je me repose dans l’intensité tranquille de cet instant de fraternité.

Tout à coup j’aperçois un mouvement, c’est le jean de mon compagnon qui faseille comme une voile abandonnée à la tempête. L’air dans lequel nous évoluons devient subitement présent, son roucoulement sur mon casque, la façon dont il titille aussi mon jean. J’éprouve la sensation complexe qui étreint mon blouson : ici, il est plaqué sur les côtes, et là il est aspiré sur ma poitrine. L’air autour de moi devient omniprésent, mystérieux, agressif.

J’essaie de comprendre, de m’imaginer ses tourbillons et les lames de vents heurtant le saute-vent, se compressant, se transformant en tourbillons minces et fugitifs. Très vite tout cela me dépasse, prend toute la place dans mon esprit.


Alors j’abandonne et je retourne à la nuit. Vide et accueillante. Nos routes se séparent, et je continue la mienne.

Jean-Baptiste
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Cette vie m'aime (6)


Si je me considère dans ma nature physique, bien sûr l'arbre m'est extérieur. Mais en tant qu'esprit, croyez-vous que cela ait un sens de dire : il m'est extérieur ? Croyez-vous que cela ait le moindre sens de dire : cette étendue, ce lieu sont extérieurs à cela qui d'aucune façon n'appartient à l'espace ?

samedi 3 octobre 2009

Pierre et le Loup

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Un conté féerique où les marionnettes subjuguent par leur réalisme et leur poésie.

Un film d’animation de Suzie Templeton
d’après l’oeuvre de S. Prokofiev
Et en avant-programme, "Le Loup blanc" de Pierre-Luc Granjon
SORTIE LE 23 SEPTEMBRE 2009
Tous public à partir de 7 ans

Merci Karl

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Font d'Urle

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Les hauts plateaux du Vercors, fin septembre...



Cette vie m'aime (5)

Vous connaissez ça, vous, ces moments où - par la grâce d'une brise tiède et humide... d'une averse qui a rendu tout bleu...d'un parfum intensément familier, et qu'on ne peut identifier, non plus que le passé qu'il réveille... - le pachyderme Monde, qui hibernait, secoue sa torpeur et se redresse, met debout son immensité ?... Et l'on pénètre dans le royaume magique du Présent ?...
Et toutes choses, jamais vues, commencent de se voir comme nez au milieu du visage, sans contrepartie d'ombre, en même temps que d'exister, mais d'exister?...

vendredi 2 octobre 2009

Copenhague -7 décembre 2009

Le groupe Tassili du Hoggar d'octobre



Il manque juste ...le photographe !
Merci Pierre.



La méditation d'Enoch

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JFL
YES
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Cette vie m'aime (4)

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Marchant dans la rue, je surprends, venant à ma rencontre, mon image dans la glace latérale d'une devanture. C'est celle d'un Tiers, c'est aussi Moi. Pendant une fraction de seconde, j'ai l'impression de dire "je" à la troisième personne. Brusque bouffée de bonheur. - Pourquoi ?

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jeudi 1 octobre 2009

Le potentiel infini des femmes




« Si vous dîtes à une personne titulaire d’un doctorat qu’elle n’est pas docteur, cela va-t-il invalider son diplôme ? Certes non. De la même manière, la femme peut dores et déjà jouer un rôle brillant dans la société. Elle a tout ce qu’il faut pour cela, elle n’a pas de tare, rien ne lui manque dans aucun domaine. Quand les hommes cherchent à dénigrer les femmes, elles ne doivent pas s’effondrer ni jamais croire qu’elles sont inférieures aux hommes. Ce sont les femmes qui ont enfanté chacun des hommes de la planète. Soyez fières de cette chance qui est la vôtre et avancez dans la vie en faisant confiance à votre énergie intérieure. Ne vous prenez jamais pour de frêles brebis, soyez des lionnes. »


Sri Mata Amritanandamayi Dévi

Le potentiel infini des femmes

Discours prononcé à Jaipur lors de la rencontre 2008 du mouvement

« Initiative des femmes pour la paix mondiale »



Cette vie m'aime (3)

"Quand j'essaye de m'atteindre, au-dedans de moi-même, j'empoigne une vague sensation derrière mon nez, et je crois que c'est moi. Si les choses se passaient autrement, j'ai idée que le ciel s'écroulerait."


Eh oui, ami, vous ne vous trompez pas ; mais ce que l'intuition ne peut vous faire présager, c'est aussi qu'il s'ouvrirait.


Stephen Jourdain