vendredi 27 février 2009

Détermination

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La scène de Slumdog Millionnaire dans laquelle le jeune héros plonge dans une mare d'excréments pour s'échapper des latrines où il était enfermé et obtenir ensuite un autographe de son idole m'a beaucoup impressionné. L'exemple même de la détermination. Waouh
Au fait 8 oscars quand même, c'est jamais totalement par hasard, vous l'avez vu ?
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Changement

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Tout avait changé soudainement. Le ton, le climat moral ; on ne savait que penser, ni que croire. C'était comme si on nous avait conduits par la main - tels de petits enfants - toute notre vie et que soudain nous nous retrouvions seuls ; il fallait apprendre à marcher par soi-même. Il n'y avait personne auprès de nous, ni parents ni quiconque dont nous respections le jugement. Dans une telle époque, on ressentait le besoin de se consacrer à un idéal - la vie, la vérité ou la beauté -, de lui obéir, au lieu de suivre les règles humaines qui avaient été mises au rebut. Nous devions nous soumettre à un but ultime plus pleinement, avec moins de réserve que nous ne l'avions fait dans les jours paisibles et familiers de la vie passée, qui était maintenant abolie et avait disparu pour de bon.

Boris Pasteernak, Le Docteur Jivago
passage cité en page 129 du livre "Into the wild, voyage au bout de la solitude" de Jon Krakauer
Presses de la Cité
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Fringant mais pas trop

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Hier soir retour à la moto-école pour préparer l'examen final du 10 mars. Un petit bonheur de voir sur la piste les cônes et les portes que je n'aurais plus à contourner laborieusement. Malgré un état mi-rhume, mi-grippe, l'heure de circulation c'est très bien déroulée sans doute grâce au puissant cocktail anti-fièvre et anti-douleur ingéré juste avant. Oui, je sais c'est pas bien de se shooter et en plus de conduire shooté ! Serge , c'est le comble, m'a trouvé très à l'aise et même très fringant, en m'expliquant que le jour de l'examen je devrais me calmer un peu. Je réalise que j'arrive dans cette zone souvent décrite ou l'appréhension sinon la peur de la machine à disparue. Et que la confiance en soi est en décalage important avec l'expérience et donc les possibilités de pilotage. C'est évidemment une zone de danger. Fringant ou pas, faut pas se la jouer "King of the Road"
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mercredi 25 février 2009

Jose Gonzalez - Heartbeats

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GuYôm again, iPapy "down"
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mardi 24 février 2009

Beirut - Elephant Gun

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GuYôm aux manettes...
Enjoy
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lundi 23 février 2009

andrew bird

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Cette semaine, programme minimum pour cause
de pratique intense de grand-paternité
mais la bonne nouvelle : GuYôm va assurer
la programmation musicale

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dimanche 22 février 2009

La Folle Sagesse

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Un e-mail d'Alain-René m'informe de la mort de Stephen Jourdain.
Merci à toi, l'ami Steve, pour ton style inimitable
et ton feu profond et rayonnant !




samedi 21 février 2009

vendredi 20 février 2009

Hara : Au Pays des ventres heureux (2)

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Lorsque j’enseignais le Yoga, il y a bien longtemps dans les années 70, la première chose que je proposais aux débutants, c’était de se coucher sur le dos et de laisser le corps respirer. Combien de ventres immobiles, bloqués, tendus, sans vie, n’ai-je pas vu pendant toutes ces années ?

Tout en lisant ce texte, vérifiez pour vous-même : « Quelle sensation du ventre avez-vous ? Votre ventre est-il relâché ou tendu ? Dans quelle partie de votre corps sentez vous le souffle en ce moment même ? le ventre, le bas-ventre, le niveau de l’estomac, la poitrine ? Êtes-vous totalement certain que vos vêtements ne limitent, ni ne gênent en aucune façon l’épanouissement de votre ventre ? vous sentez-vous en plein accord pour libérer votre ventre ? pour qu’il prenne la place qui lui revient ? » Car la première étape des retrouvailles avec le ventre c’est bien la reconnaissance de son volume naturel dans la détente.

Nous avons tous entendu parler du mot Hara. Au Japon, le mot Hara désigne pour l’essentiel une manière d’être physiquement et mentalement, une manière d’être en relation avec la terre et le ciel et là aussi, la clef pour approcher cette attitude, la pratiquer et la vivre c’est encore et toujours la détente. Je demandais souvent dans les cours de travail sur le corps de simplement, debout placer le pouce de la main gauche sur le nombril et à partir de là, poser délicatement la main sur le bas-ventre, elle est ainsi idéalement placée sur la zone du Hara. Ensuite, je propose à chacun de lâcher le ventre, de le poser dans la main. Le fait du contact de la main nous rassure et nous autorise le relâchement.

Beaucoup de gens ont peur de leur ventre, peur de lui donner sa place, peur qu’elle ne corresponde pas aux critères que suggère, pour ne pas dire qu’impose, la société.


Placer son ventre dans sa main, c’est aussi y placer le souffle et a bien des égards, c’est tenir sa vie dans sa main. Le centre de gravité du corps se confond alors avec le centre de gravité du souffle. Lâcher le ventre, c’est permettre au souffle de descendre et de s’ancrer dans le bas-ventre. Je propose ensuite de marcher ainsi avec le ventre, le souffle, la vie dans la main et de découvrir que nous sommes dans une relation plus juste, plus aisée, plus naturelle à soi-même, au sol, à l’espace et bien sûr aux autres dans la pièce d’exercice. Nous pouvons alors avoir l’impression de marcher comme un petit enfant, ou comme une femme enceinte heureuse et épanouie, le ventre en avant, le cœur ouvert.

En réalisant que dans la tension et le refus de nos entrailles nous nous nous interdisons de facto une vraie relation physique au monde et aux autres. J’ai rencontré pendant mes années d’enseignement de la culture physique ou du Yoga de nombreuses femmes enceintes. Beaucoup m’exprimaient leur bonheur de ne plus être esclave d’une forme imposée de l’extérieur, leur bonheur d’être en accord avec un ventre devenu par leur état socialement acceptable et donc accepté.

Les retrouvailles avec la forme corporelle juste sont de la plus haute importance pour l’Homme en général et pour l’Homme en quête en particulier. C’est une question de santé physique , mentale et spirituelle. Notre corps de souffrance n’est fait que de tension, de refus, de comparaison, de modèles socialement imposés.


Sur la Voie, une pratique corporelle est juste et nécessaire Loin d’être une concession à notre humanité souffrante, c’est la manifestation du respect, de la bienveillance et de l’amour que nous devons à ce précieux corps, le temple du Dieu vivant, le lieu magique de l’expérience et du mystère qui crée l’univers, ici même, exactement où nous sommes, maintenant.

Une pratique liée au ventre mérite un développement particulier, c’est l’aspect exercice de la pratique du Hara.

Voici l’éducatif ultrasimple que j’ai souvent propose à mes élèves, il en existe beaucoup d’autres mais celui-ci peut largement suffire à vous faire découvrir le geste juste. Vous pouvez le pratiquer debout ou assis. Placer votre pouce gauche sur votre nombril. Sous le nombril placer l’index, le majeur et l’annulaire droit. Lâcher le nombril et maintenant, pressez fortement le bas-ventre avec les doigts de la main gauche, juste sous ceux de la main droite. En opérant de cette façon, vos doigts sont correctement placés. Puis en maintenant la pression, sans intervenir dans le souffle, vous observez ce qui se passe. À chaque inspiration, la paroi abdominale repousse légèrement les doigts et à l’expiration la pression des doigts fait que le ventre rentre légèrement. Maintenant, il s’agit à l’expir de repousser fortement et brusquement les doigts. Cet exercice répété plusieurs fois et ensuite en en diminuant peu à peu l’ intensité , permet de découvrir, de sentir le geste interne juste qui représente la pratique du Hara.

Il s’agit en fait comme le disait Taisen Deshimaru, « d’expirer en pressant sur les intestins ». A chaque inspir, nous accueillons dans le corps en même temps que l’air une précieuse énergie. Toutes les traditions lui ont donné un nom, c’est le prana des indiens ou le ki des japonais. A l’expir, le geste de Hara permet de placer cette énergie dans le bas ventre. Ce qui a d’ailleurs souvent pour effet au début de la pratique de générer une chaleur plus ou moins intense dans cette partie du corps, ce qui est normal. La pratique régulière de la détente de la musculature abdominale, associé a la pratique du Hara permet de développer un très réel point d’appui. Il s’agit en fait de développer ses racines physiques.


« Que serait un arbre sans ses racines ?
« Que serait une cathédrale sans ses fondations ? »

Il faut « mettre le poids à la base de la structure » sinon il ne peut pas y avoir de stabilité physique et sans stabilité physique pas de stabilité psychologique.

Tout méditant régulier sait bien à quel point cela est vrai. La pratique de Hara et (ou) du relâchement abdominal et intimement lié à l’accueil, à l’ouverture et à la vision juste. L’accueil est inséparable de la stabilité.

Bien sûr, l’accueil est fondamentalement l’expression de l’être et non une pseudo action du moi, mais il n’en reste pas moins qu’il est bon de donner sur la voie sa juste place au corps en général et au ventre en particulier. C’est un point d’appui considérable dont nous aurions grand tort de nous priver.


(Texte écrit en 2003)
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Exit Music - Radiohead cover

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une version "jazzifiée" par ces grands de ce morceau
que j'écoute chaque jour jean-françois
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jeudi 19 février 2009

Gabin

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Bonne fête petit Gabin, je sais que toi
tu es au pays des ventres heureux.
Mille bisous
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Hara : Au Pays des ventres heureux (1)

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Dans les années soixante-dix, lorsque je partais régulièrement l’été par charter, en Inde, les escales techniques en Égypte ou dans les différents émirats du Golfe m’ont permis de réaliser un aspect fondamental de la vie et donc de la voie. Mais, il m’a fallu bien du temps pour passer de la compréhension à l’expérience et à la pratique au quotidien. En observant les Arabes qui attendaient l’arrivée d’un avion, je fus frappé par l’importance de leur ventre. Je ne veux pas dire que je trouvais tous ces gens obèses, non pas du tout. J’étais attiré et plutôt envieux. Ce qui m’est venu à l’esprit, c’est : « Ces ventres-là sont heureux ». Je n’étais pas loin de penser que le bonheur de ces ventres, ne pouvait que rejaillir avec grand bénéfice sur l’état intérieur de leurs « propriétaires ». Et de toute évidence, ces ventres étaient heureux parce que libres, sans contraintes extérieures ou intérieures. C’est-à-dire sans contraintes vestimentaires, culturelles, sociales, psychologiques.

Nous portons dans notre corps le sceau de notre culture, et nous incarnons actuellement le symbole douloureux du niveau d’être de notre société moderne. L’ensemble de notre corps d’homme et de femme moderne est soumis à une tension généralisée, une rétraction dont nous essayerons plus loin de situer l’origine, mais c’est particulièrement au niveau du ventre que le constat est dramatique. Ce qui caractérise le mieux notre époque c’est la rétraction du ventre, la négation du ventre. Savez-vous quel est le type de vêtement unisexe le plus répandu dans le monde ? et oui, bien sûr : le pantalon « jean », blue or not blue peu importe. C’est-à-dire un vêtement qui limite, qui serre, qui enferme, qui contrôle. Nous avons perdu notre ventre au fur et à mesure que notre société perdait ses racines. Autant dire que cela a commencé bien avant le début de la fabrication au Etats-Unis des fameux pantalons en toile bleue.

Il est tout à fait remarquable de noter que dans la plupart des sociétés traditionnelles dont des vestiges vivants subsistent ici où là dans le monde, l’art vestimentaire est dominé par le respect du corps et la fonctionnalité mais ces deux éléments sont totalement liés. Dans les sociétés traditionnelles, le vêtement protège le corps bien sûr et permet d’exercer l’activité nécessaire, mais il respecte le ventre dans son volume et dans son nécessaire épanouissement : voyez l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Asie ce sont des pays où nous pouvons encore trouver des ventres heureux. En Europe, il est question quelquefois du ventre Roman dans la peinture et la sculpture. Le ventre Roman c’est le ventre affirmé, le ventre centre de gravité, le ventre centre vital de l’individu. Après cette période, le ventre en Europe à disparu en peinture ou sculpture. Le ventre devient plat et les organes génitaux sont mis en évidence chez l’homme. C’est un parfait lieu commun de dire maintenant qu’un ventre affirmé, détendu, épanoui, n’est plus socialement correct.

Les modèles physiques qui nous sont proposés impliquent le gommage du ventre, c’est le rêve du ventre plat chez la femme, quand ce n’est pas du ventre rentré, rétracté et du ventre hyper musclé chez l’homme, la fameuse tablette de chocolat. Le mannequin plus ou moins anorexique et le culturiste à la taille ultra mince sont les images qui pour beaucoup d’entre nous façonnent notre manière d’être en relation avec notre ventre. Il nous faut souvent beaucoup de temps pour réaliser à quel point nous sommes mentalement prisonniers, dans notre relation au corps, des images sociales et culturelles. Le ventre en majesté n’a pas sa place dans notre société moderne, à moins que vous soyez un petit enfant ou une femme enceinte.

Entre la nécessité de l’enracinement et la tyrannie de l’apparence, entre l’Etre et le paraître, notre société a tranché, nous devons vivre sans ventre, coupé de nos racines et de nos possibilités de stabilité. Regardons autour de nous, il existe encore quelques ventres épanouis et heureux, mais ils se font de plus en plus rares. Pour beaucoup de personnes dont j’ai fait partie, un homme ou une femme au ventre affirmé, proéminent , c’est un être humain déchu, quelqu’un qui a sombré dans le laisser-aller, l’absence de contrôle de ses appétits, c’est vulgaire, laid, honteux. Et pourtant nous savons bien qu’il a existé et qu’il existe encore de sociétés ou la déchéance, le laid et le honteux, c’est un corps crispé, déformé dans la rétraction, dénaturés. Bien sûr nous pouvons trouver de plus en plus de gros ventres en occident, mais ce sont des ventres d’obèses.

Les Etats-Unis sont très en avance à cet égard avec la génération pop-corn sucré, Coca-Cola, beurre de cacahuète et glaces en tout genre. Mais ce n’est pas de cela dont il est question, ne faites pas l’erreur de confondre un ventre détendu, relâché avec un ventre mou, gras et difforme, ni d’ailleurs l’erreur inverse qui consisterait à confondre un ventre dure, contracté avec un ventre tonique : un ventre doit être tonique et épanoui parce que relâché, ni mou ni tendu, ni difforme.


(à suivre)
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mercredi 18 février 2009

Peter Gabriel et Kate Bush-Don't give up

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Avec toi l'ami
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La libération est proche

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Le grand feuilleton commencé à l'automne 2007 (avec le Code) va (peut être) se terminer le mardi 10 mars vers 16h. Je viens de recevoir ma convocation pour la deuxième et dernière partie de ce fameux Permis A.

Je pense que la lettre A doit signifier : Apprendre. Le permis A c'est en réalité la permission pour apprendre à manier une moto avec un maximum de sécurité pour soi-même et pour les autres et cela prends beaucoup de temps. Ici comme ailleurs "entrainement" est le maître-mot.

Encore deux heures de cours pour "assurer" et "roule ma poule".


Voici la photo du magnifique roadster naked de chez Honda: la mythique Seven Fifty CB 750, 4 cylindres en ligne. Un exemplaire de 2003 m'attend bien au chaud dans un garage de la banlieu Nantaise chez mon sponsor que je vous présenterais bientôt. S'il est d'accord......
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mardi 17 février 2009

Eric et Stevie : Ain't Gonna Give Up On Love

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Une proposition d'Olivier :
Eric Clapton et Stevie Ray Vaughan

I ain't gonna give up on love
Love won't give up on me
I ain't gonna give up on love
Love ain't gonna give up on me
Every tear that I've cried
Only washed away the fear inside
Now I, I ain't gonna give up on love

Merci Olivier
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Silence

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Heureuse l'âme
assez silencieuse
pour entendre
le murmure
de la voix de Dieu.

Toujours elle répète
avec le jeune Samuel:

"Parle , Seigneur
ton serviteur écoute"

Saint Bernard

Le silence
est le seul bruit
qui te ramène à toi
et te dilate

Guillevic
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lundi 16 février 2009

samedi 14 février 2009

Bon sens...



Nasruddin transportait dans sa barque un érudit particulièrement imbu de sa personne. Alors qu’il venait de s’exprimer maladroitement, l’érudit lui demanda : “N’avez-vous donc jamais étudié la grammaire ?”
– “Non” répondit Nasruddin.
“Mais alors, vous avez gaspillé la moitié de votre vie !” s’exclama son passager.

Quelques instants plus tard, Nasruddin se tourna vers l’érudit et lui demanda : “Avez-vous jamais appris à nager ?”
– “Non, pourquoi ?” répondit le lettré.
“Et bien vous avez gaspillée toute votre vie – nous coulons !” répliqua Nasruddin.



vendredi 13 février 2009

St Remacle





Nous sommes aujourd'hui en route pour la Belgique.
Retraite avec nos amis belges au monastère de St Remacle à Wavreumont dans la région de Liège...
Bon WE à tous.

jeudi 12 février 2009

Vicente Amigo : Ciudad de las Ideas

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Un gros coup de coeur de Jean-François
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Hallucination

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Cliques sur le lien:
http://www.psikopat.com/html/spirale.htm
Ensuite :
Choisis ton sens de rotation,
Choisis la vitesse,
Puis, cliques sur GO...
Fixes le rond rouge pendant au moins 30 secondes
Puis regardes ta main qui est sur la souris...
Merci Dominique
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mercredi 11 février 2009

Jan Garbarek - Live avec Manu Katche

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Merci Karl, j'adore Garbarek
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mardi 10 février 2009

Pascale Picard : Smilin

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Une jolie trouvaille de Mister K. pour démarrer la journée
après la médit bien sûr.
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lundi 9 février 2009

L'Immobile

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Merci José de nous montrer comment faire tourner le monde.
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Thomas

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L'homme vieux dans ses jours n'hésitera pas

à interroger un tout petit enfant de sept jours
au sujet du lieu de la Vie et il vivra (logion 4)

Je vous donnerai ce que l'oeil n'a pas vu,
et ce que l'oreille n'a pas entendu.
et ce que la main n'a pas touché,
et ce qui n'est pas monté au coeur de l'homme (logion 17)

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dimanche 8 février 2009

le Quatuor Ebène

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Merci ami Gérard
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Le Moine de Tokyo



Sans doute que je n’oublierai jamais le moine de Tokyo. Nous étions arrivés ce matin là, 13 avril 1996, Douglas, Catherine, Yuko Tagaki (l’organisatrice de cette « tournée japonaise ») et moi-même dans un de ces nombreux immeubles japonais de Tokyo, réservés à des activités d’enseignement, de conférences et de réunions en tous genres.
Des bâtiments modernes aux innombrables salles moquettées et équipées de tout le matériel moderne audio et vidéo nécessaire.

Nous étions en avance et il n’y avait pratiquement personne, mais je savais, après l’expérience de Kyoto et d’Hiroshima, que cinq minutes avant l’heure prévue pour le début de l’atelier, tous les participants seraient à leur place, silencieux et déjà attentifs.

Après un thé, dans une pièce annexe, nous sommes entrés dans la salle. Une bonne centaine de personnes étaient présentes, mon regard irrésistiblement fut attiré par un homme au deuxième rang. Je pensais immédiatement à Taisen Deshimaru. Un roc, une montagne, le crâne rasé, le visage impassible, les yeux mi-clos il paraissait en méditation, comme d’autres participants d’ailleurs, mais de cet homme se dégageait autre chose ; cette énergie particulière que donne une longue pratique de la méditation. Un moine zen à coup sûr, pensai-je. J’étais à la fois attiré et impressionné par ce personnage que j’imaginais facilement sorti tout droit d’un monastère perdu sous la neige dans une montagne du nord du Japon. Mais sa tenue vestimentaire ne contrastait aucunement avec celle de l’assistance et il était temps que j’arrête mon petit cinéma japonais intérieur ; l’atelier commençait.

En plus, comme tous les amis « sans tête » le savent bien, dans un atelier, Douglas n’a pas son pareil, pour nous demander d’intervenir au moment où on s’y attend le moins et pour en général pour diriger le seul exercice que l’on n’avait pas prévu. C’est parfait pour la vigilance et la lucidité. Mais, je n’en oubliais pas pour autant, mon « moine zen » que je « surveillais » de l’extrémité droite de mon troisième oeil.

Rien à signaler de particulier pour la première journée, si ce n’est cette ambiance particulière des réunions japonaises, ce mélange plutôt sympathique, de recueillement, de respect, d’attention mais aussi de personnes plongées (ou en tous cas, paraissant l’être) dans un profond sommeil, où je pus encore apprécier, comme dans les deux ateliers précédents, la qualité et la profondeur, pour le moins inhabituelle, des questions et des témoignages.

Le dimanche matin, après l’introduction qui m’échut au tout dernier moment (bon exercice), ce fut l’expérience du sac en papier. Une fois terminé le chaleureux et fraternel échange qui fait toujours suite « au sac en papier », Douglas proposa un moment de questions-réponses ou de partage. Après l’intervention d’une japonaise et la réponse de Douglas, mon niveau de vigilance augmenta de plusieurs crans, « mon moine zen », demandait la parole. Je dis bien : demandait, car tous les intervenants respectaient une immuable étiquette qui ferait le délice des animateurs de stages et autres ateliers français.

L’homme au crâne rasé prit la parole et d’entrée, il confirma mon intuition. Je n’ai pas en ma possession l’enregistrement de cette journée, peu importe, je sais que je ne trahirai rien de son témoignage. Le voici :


"Je suis un moine zen, et je pratique très intensément depuis plus de trente ans pour découvrir ma véritable nature, sans succès. Je ne sais pas comment, je suis arrivé dans cet atelier. Depuis hier matin, vous nous proposez des exercices pour « jardins d’enfants ». Sa voix commença à se voiler légèrement, il continua : « Je sais maintenant en toute certitude, que grâce à ces exercices, j’ai découvert ce que je cherchais ».

Des larmes coulaient doucement sur ses joues, le silence et l’attention étaient au maximum dans la salle, je crois même que certains dormeurs venaient d’ouvrir un oeil. Nous étions tous très émus et très heureux. Le moine conclut par des paroles de gratitude en demandant à Douglas l’autorisation d’utiliser les exercices pour partager le trésor qu’il venait de découvrir avec les membres de sa communauté. Vous imaginez facilement la réponse de Douglas, qui tout en expliquant l’absence de droit d’auteur ou de royalties sur les différents exercices, exhorta le moine au partage.

Après l’atelier, j’eus l’occasion de parler un peu avec cet homme, très peu en fait mais bien assez pour communier avec lui à partir de cette Lumière que nous sommes, bien assez pour me reconnaître dans ces années d’effort, d’ascèse quelque peu désespérée, dans cette résignation et cette amertume d’une recherche qui n’aboutit pas. Mais bien assez aussi pour lire, sur son visage, la joie de la découverte de l’évidence, l’étonnement devant la simplicité de la procédure d’accès, et le bien légitime enthousiasme.


Depuis ce jour, j’ai souvent raconté cette histoire, j’y ai souvent pensé aussi. Je me suis dit, que depuis plus de trente ans, Douglas apporte inlassablement une réponse, la réponse à des personnes qui souvent ne se sont pas encore posé la question correspondante. Une graine est semée, sans doute. Mais, souvent, il y a une difficulté, quelquefois même, une impossibilité pour valoriser la découverte que l’on vient de faire. C’est comme de donner un diamant à quelqu’un qui ne connaît encore que le verre coloré. Il le trouve intéressant et peut-être même beau mais il ne peut encore en réaliser la valeur. C’est dans l’ordre, c’est le jeu du divin, et cela ne doit en aucune façon tiédir notre élan et notre enthousiasme du partage.

Qu’y-a-t-il d’autre que nous pouvons vraiment partager ? et puis, partager, c’est enraciner l’expérience, n’est-ce pas ?
Le moine de Tokyo se posait la question depuis bien longtemps et avec la ferveur, la rigueur et l’intensité de ces êtres qui se consacrent à la Quête du Sens. Le terrain était prêt, la digue conceptuelle ne demandait qu’à rompre, les exercices ont fait le reste. Je ne sais pas, je ne saurais peut-être jamais comment il digère et intègre cette bienfaisante rupture. Aucune importance, je sais simplement que je n’oublierai jamais le « moine de Tokyo ».

( ce texte a été écrit en février 97)
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La Forêt Rouge (Robert Wyatt)

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JFL programmation
Magique, merci
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J'y suis jamais allé - Yann Tiersen

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Oui jean-François
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samedi 7 février 2009

Monastères

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Merci Michel, ça me fait rêver...
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Message de vie du couloir de la mort




« Je te mets en garde, lecteur ! Le choc de ce texte est imparable, l’ébranlement qu’il cause profond et durable. Dans une cellule de 2m sur 3 où la lumière coule par une meurtrière ( !) large comme la main, Roger, Noir américain incarcéré pour meurtre, condamné à mort et innocent, nous enseigne la liberté. »
Christiane Singer
Préface du livre
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Tout est dit ou presque pour présenter ce livre qui est un recueil de lettres envoyées par Roger Mac Gowen à Pierre Pradervand, son correspondant et ami. En 2003 Roger était emprisonné depuis 16 ans dans le couloir de la mort au Texas. Apparemment, il y est encore...




« Ils ont détruit une grande partie de mes affaires personnelles. Ils mettent ma cellule sans dessus dessous deux fois par jour. Ils l’ont fait le 23 décembre, le jour de mon anniversaire, et sont revenus dans la même nuit. Le 31 décembre ils ont fait un travail de saccage vraiment minutieux. Depuis le 2 janvier nous sommes de nouveau en lockdown (1). Entre cette date et le 14 janvier, ils ont détruit ou, je devrai plutôt dire, jeté dans tous les sens, le peu qui me restait – au moins six à sept fois.

Ils nous ont fait faire notre exercice dehors par des températures de moins 5-6 degrés [centigrades], parfois sous la pluie. J’étais fâché, extrêmement fâché , d’être traité de cette façon. J’étais si fâché que j’ai cessé de parler à qui que ce soit. Je ne répondais même pas aux gardiens. Je sortais de ma cellule, en attendant qu’ils aient fait leur « nettoyage », puis je rentrais dans ma cellule, m’asseyant au milieu du désordre.

C’est alors que j’ai reçu [un nouveau chapitre de ton livre] « Le simple art de bénir » (2). J’ai commencé à lire et mon fardeau a commencé à s’alléger. J’ai fermé les yeux et j’ai dit à Dieu que je ne savais pas quelle leçon je devais apprendre, mais je savais qu’Il ne permettrait pas que je subisse ceci sans raison. J’ai commencé à bénir les gardiens, spécialement ceux qui venaient de saccager mes affaires. J’ai alors réalisé que Dieu me montrait le calme au milieu de la tempête et que l’amour est tellement facile. Comme l’avocat polonais qui décide de ne pas haïr les Nazis après le massacre de sa famille sous ses yeux, ils ne peuvent m’obliger à me courber devant la haine.

Je continuerai à les bénir quelles que soient les choses qu’ils détruisent [parmi mes affaires], car ils ne peuvent détruire ni l’amour que je leur porte comme enfants de Dieu, ni mes bénédictions. Je dois leur pardonner mille fois pour le mal qu’ils font. Je ne sera pas une victime.
Nos bénédictions pour les autres sont des bénédictions pour nous-mêmes. Dieu n’oublie jamais. Quand nous bénissons les autres, nous nous bénissons nous-mêmes, l’esprit,le corps et le soi. »

Roger Mac Gowen
Message de vie du couloir de la mort
Ed Jouvence p 123-124

(1) période de « punition » où les conditions de détentions sont encore plus dures.
(2) Titre en Français : « vivre sa spiritualité au quotidien » Pierre Pradervand Ed Jouvence 1998


vendredi 6 février 2009

Énnéagramme


" Si nous sommes présents à chaque instant de notre expérience en gardant une attitude d'exploration et de curiosité, sans jamais tenir pour acquis ce que nous découvrons dans notre monde intérieur, le contenu de notre âme se révèle de lui-même."...



..." En développant notre capacité à être toujours présent, en contact profond avec notre expérience et curieux de son contenu, nous pouvons commencer à voir la réalité non déformée par notre propre film intérieur. Des niveaux plus profonds de réalité vont se dévoiler, nous amenant peu à peu en contact avec ce qui se tient au-delà du filtre de l'ego et est plus fondamental que lui : la réalité avec un grand R, notre nature ultime et la nature de tout. À cet égard, le travail psychologique est inséparable du développement spirituel qui transforme réellement l'âme. Un travail spirituel qui ne s'accompagne pas d'un travail sur la personnalité échoue systématiquement à résoudre les questions profondes et à intégrer réellement notre spiritualité. Ignorer ce point a limité l'enseignement de beaucoup de maîtres et anéanti bien des traditions spirituelles. À l’inverse, le travail psychologique s'appuie trop souvent sur la croyance que le domaine de la personnalité est la réalité ultime. Quand les états essentiels surgissent [elle parle ici de ce qu'elle décrit comme étant les neuf états essentiels : perfection, volonté, loi, origine, omniscience, foi, plan, vérité, amour... tous Sacrés], le psychothérapeute qui n'est pas en phase avec eux ignore leur signification, ce qui empêche ces états de parvenir au premier plan de la conscience. Même s'il ne peut y avoir de véritable aperçu psychologique que dans les moments où un éclair de compréhension nous ouvre profondément l'accès à notre âme, il reste que la notion de présence à l'expérience ne figure pas dans la théorie psychothérapeutique."

Les 9 visages de l'âme de Sandra Maitri (l'épanouissement spirituel par l'ennéagramme)

Merci Julie pour ces deux citations


Hubble

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Merci Marianne
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jeudi 5 février 2009

Slumdog Millionnaire

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fortement conseillé par Jorge
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Le roi Gabin

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Juste couronné
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S'exercer avec Alan Rowlands

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Lorsque j’allais en Angleterre rendre visite à Douglas et Catherine Harding j’ai eu plusieurs fois le plaisir de rencontrer Alan Rowlands. Ancien chimiste, proche de U.G et de Krishnamurti, Alan et un merveilleux pianiste qui parcours le monde là où on l’invite. Il a sa manière à lui de présenter la fabuleuse clé de Douglas Harding, la clé du retour à la maison. Dans sa bouche les exercices de Douglas prennent des sonorités poétiques, mystiques et avec son esprit de musicien, une précision toute particulière.
Voici un de ses exercices qu’il aime proposer à son auditoire avant de commencer à interpréter une œuvre :

« Avant de commencer à jouer, j’aimerais vous suggérer quelques expériences.
Le but principal tout le long, est de chercher et de découvrir la nature de Qui écoute.
Lorsque nous écoutons, qui ou qu’est-ce qui écoute ? Nous disons que nous entendons de toutes nos oreilles, mais je me demande si cette assertion tient quand elle est examinée de près.

Fermons les yeux:

Les sons s’échelonnent dans l’espace, moins précisément peut être que les objets. Que ce soit l’avion, les cloches proches, le vrombissement d’un moteur , nous arrivons à estimer une distance et la direction d’où viennent les sons.
Dans cette pièce, vous entendez ma voix venant d’un certain point ; la pendule et son tic-tac ailleurs ; d’autres sons encore.
Mais quel son trouver au centre exact d’où vous écoutez ?
Créons pour nous-même un son qui s’approche. Si vous tenez votre main droite le bras tendu et faites claquer vos doigts, observez à nouveau la distance et la direction mais en faisant cette fois attention au centre. Amenez progressivement votre main et les doigts qui claquent de plus en plus près, aussi près que possible de votre oreille droite et arrêtez. Tripotez gentiment l’oreille avec vous doigts et pressez-en le centre plusieurs fois.
Que dire maintenant ? Entendez-vous avec vos oreilles ou entendez-vous vos oreilles ?
Caressez votre oreille gauche maintenant. Un nouveau son apparaît à un autre endroit, mais toujours hors du centre.

Maintenant froissez gentiment les deux oreilles en même temps, y a-t-il un son entre ces deux sons ?

Entre ces deux sons ne faites vous pas l’expérience du Silence.


Le Silence n’est-il pas indispensable pour entendre les sons, quelle que soit leur distance ou leur intensité ?
Où se trouve le Silence en ce moment ?
En tant que sons, qu’y a-t-il exactement où vous êtes ? Peut avez-vous des pensées qui s’expriment, une petite voix à l’intérieur. Si vous pensez : quelle petite voix ? Celle-là même, précisément. Sinon, créez-vous des pensées vous rappelant des sons que vous connaissez, chants d’oiseaux, la musique, des bruits de circulation. Ces pensées concernant les sons ne réclament-elles pas, elles aussi, du Silence pour pouvoir être entendues ?

(un voisin me dit un jour, « mais baissez donc la radio, je n’arrive plus à m’entendre !)

Pourriez-vous saisir le moindre murmure de pensées si le silence ne le permettait ?
L’ensemble des sons, qu’ils soient considérés internes ou externes, ne sont ils pas permis ou régis par le Silence ?
Le Silence n’est-il pas constamment présent ?

Et ce Silence, n’est-il pas totalement et instantanément plus perceptible que chaque son qu’il contient. Un merveilleux morceau de musique ajoute à l’ensemble, mais il aura toujours un début, un milieu , une fin : il faut du temps pour l’entendre.

Combien de temps faut-il pour écouter son propre Silence ?
Y a-t-il là début, milieu et fin ?
Si vous lui portez toute votre attention, combien de temps durera-t-il ?
Qu’est-ce qui est le plus clair, ces mots ou le silence qui les engouffrent ?

In la Revue « L’Originel » n°6 Juillet 1996 pages 88 et 90
Traduit par Michel Langinieux
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mercredi 4 février 2009

Brendan et le secret de Kells

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Contes des sages du désert



Voici un des contes de ce très beau petit livre que l'on nous a offert....





L’hésitant


Dans un douar situé au pied du djebel Nefta, il était un jeune bédouin qui hésitait à se marier pour deux raisons. La première était qu’il craignait de se voir imposer une épouse qu’il n’aurait pas aimée ; la seconde, d’essuyer un refus de l’élue de son cœur.
Il alla voir le cheikh qui l’écouta patiemment puis lui dit :
- Je comprends tes hésitations : un homme et une femme ne se choisissent pas comme on choisirait une pastèque à l’étal du marchand. Mais un cavalier ne peut non plus demeurer éternellement devant le cheval sans mettre le pied à l’étrier. Pour ce qui est de tes craintes, je te dirai :

« Si tu l’aimes, dis-le-lui.
Si elle t’aime, écoute-la.
Si vous vous aimez, dîtes-le-vous.
Si elle ne t’aime pas, ne dis rien.
Si tu ne l’aimes pas, apprends à l’aimer. »



Merci Béatrix...




Corinne Bailey Rae - Till it happens to





From Jean-François qui fouille les entrailles de Youtube
nuit et jour
pour notre plus grand plaisir
alors ce Mac ?

Oups ! erreur, c'est une proposition de Mister K.
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mardi 3 février 2009

Daniel Mille - Ouro Prêto (Après la Pluie)

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Le jazz et l'accordéon dans le très beau disque
de Daniel Mille : "Après La Pluie"
avec Stéphane Belmondo à la trompette
Merci Monique
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lundi 2 février 2009

Yes !




Permis moto :

Première partie : épreuve du plateau réussie
avec la note maximum (A aux 4 épreuves)
Ipapy très content !

Un très grand merci à tous les petits anges,
très présents cet après midi à Montélimar

Deuxième partie : la circulation, dans trois semaines, un mois....

À suivre...

Méditer au quotidien

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Un livre conseillé par notre ami Christophe en précisant que c'est le seul livre qui lui a donné réellement envie de pratiquer la méditation !

Voici le commentaire de A.L Bourdonnec de Paris :

"Pour moi, ce livre est un petit chef-d'œuvre de simplicité, de concision et de profondeur. Il touche à la notion fondamentale du bouddhisme: l'Attention. Je ne vous en dirai pas plus sur cette notion, je serais lourd et imprécis alors que Bhante Henepola Gunaratana l'explique de la manière la plus simple, la plus précise et la plus profonde possible.

Il nous explique aussi que la méditation n'est pas une pratique agréable destinée à se sentir "zen", bien que son efficacité dans ce domaine soit évidente, mais un exercice d'entraînement précis à l'Attention, comme les gammes permettent à l'instrumentiste de bien jouer les chef-d'œuvre. Le chef-d'œuvre ici, c'est la vie! "
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dimanche 1 février 2009

Sourires

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Smiles from Mr K, thank you
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