mardi 31 octobre 2017

Delhi

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C'est une ville qui a mauvaise réputation : pollution, insécurité, modernité tapageuse, juxtaposition d’extrême misère et de richesse extravagante, gigantisme... Particulièrement dans le milieu spirituel, Delhi stigmatise l'Inde moderne, celle qui, fascinée par la réussite matérielle de l'Occident a tourné le dos à l'Inde éternelle, l'Inde satvique des ashrams, la VRAIE Inde traditionnelle, celle que tout bon chercheur spirituel rêve de retrouver au détour d'un village perdu. Delhi est le passage obligé avant d'aller dans les ashrams ou les monastères, passage que l'on écourte, où l'on ferme les yeux, le nez et les oreilles.
Eh bien, je vais faire ce qu'Alain dit que je fais souvent : l'avocat du diable.
J'aime Delhi. Pour ses outrances, ses contrastes, sa force de vie évidente même pour qui ne connaît pas son histoire. J'ai lu dernièrement le livre de William Dalrymple, La cité des djinns. Dalrymple est un amoureux fou de Delhi, il y a vécu, a parcouru la ville à la recherche des traces de son histoire. Jamais passéiste mais passionné par la profondeur historique des lieux, l'empilement des cultures, les formidables strates de vies humaines qui depuis la préhistoire forment le terreau de cette ville paradoxale.
Vue d'avion c'est une immense tentacule parsemée de taches vertes – il y a beaucoup d'arbres à Delhi et même des forêts dans la ville – entourée de terrains en friche où des tours grises à moitié construites ont poussé comme des champignons.
Les distances sont énormes, la ville dans sa grande ceinture est parcourue d'immenses avenues à trois voies qui s'élèvent parfois au dessus du fourmillement des quartiers qu'elles enjambent comme des ponts toujours en activité, le jour, la nuit où ils sont brillamment éclairés. Sous les piliers qui soutiennent ces toboggans routiers, l'envers du décor, les recoins sombres où squattent des familles échouées, silhouettes allongées sur des matelas défoncés ou de simples nattes, quelques femmes hébétées et des enfants gris se regroupent vaguement autour d'un feu. Cet envers-là, on ne le voit pas tout de suite. En roulant de l'aéroport Indira Gandhi vers la ville, on suit des autoroutes bétonnées puis les grandes avenues bordées d'arbres du quartier des ambassades, belles villas héritées du Raj et ronds points insolites où s'élèvent les ruines d'un tombeau de l'époque moghole.
Au sortir du taxi, tout d'un coup, c'est l'odeur humide de l'Inde, la chaleur, les relents de nourriture, le mélange des bruits de klaxons et des voix humaines,le mouvement continu du flot des passants et des véhicules de toutes sortes.
Se déplacer dans Delhi fait passer des larges couloirs du métro moderne et propre, aux tuktuk pétaradants qui slaloment entre les autobus bondés ou aux rickshaws tractés par un homme en longui debout sur les pédales de son vélo, figure anachronique et silencieuse dans ce monde de machines bruyantes et fumantes.



Old Delhi

Par où commencer ? Le plus connu, le plus typique ?
Old Delhi. Sur les ruines invisibles des palais de l'Empire Moghol s'entassent les entrepôts déglingués des riches marchands Penjabis. Les ruelles sont étroites, surpeuplées, organisées malgré tout , en bazars dédiés à un même commerce, comme partout en Orient. Il y a la rue des bijoutiers qui fait alterner quelques rares magasins avec vitrine où brillent des colliers de maharanis et des petits placards où le vendeur sort ses trésors de multiples sacs plastiques remplis d'autres sacs plastiques plus petits contenant bagues, colliers, bracelets et boucles d'oreilles. Il y a le bazar où l'on vend tout ce qui est nécessaire à l'organisation des mariages, par exemple des galons, dorés, argentés, colorés, à pompons. Vendus par 9 mètres, ils iront décorer les pandals ou les salles louées dans les hôtels. Il y a le quartier des épices, celui du papier, des livres, enveloppes, faire-part, calendriers, en hindi, en anglais, en tamoul,etc. Un peu plus loin, au bout de Chandni Chowk, artère industrieuse et chaotique pleine de boutiques comme des couloirs sombres et poussiéreux contenant dans des boîtes grises le top du matériel video à prix indiens, le majestueux mur d'enceinte et les dômes blancs du Fort Rouge, les grands corbeaux qui planent au dessus du marché derrière Jama Masjid dans le ciel brouillé de chaleur et de fumée qu'on n'avait plus vu depuis des heures happé par l'ombre des rues et la cohue humaine.
Et puis, il y a la ville du Raj. Connaught Place, le centre dessiné par Lutyens, le centre des Anglais. Trois cercles de bâtiments blancs de style colonial défraîchis d'où partent des avenues en étoiles. Des magasins modernes, des restaurants, des banques . C'est large mais à l'abandon. Et l'Inde des bazars justement y a repris ses droits. Les trottoirs défoncés sont envahis de cireurs de chaussures, de vendeurs de magazines, de livres, de chaussettes, sous vêtements, peignes, parapluies, chaussures... et les badauds qui vont avec, et les mendiants qui vont avec. Au centre de la place, un vague jardin et dessous, la station de métro de Rajiv Chowk, murs gris éclairés au néon, un espace rond d'où partent les sorties vers les grandes avenues. Quelques passerelles sous l'immense dôme permettent de traverser le flot humain qui se déverse à jet continu des deux lignes de métro parallèles qui aboutissent ici. À 6 h le soir, c'est une sorte d'énorme tourniquet . La voix qui fait les annonces en hindi puis en anglais peine à couvrir le brouhaha de la foule.Il y a ceux qui savent où ils vont et ceux qui sont perdus, entraînés par le courant, la tête en l'air en train de voir défiler les lettres et les chiffres désignant les lointaines sorties.
Toujours dans la ville anglaise, en descendant vers le Sud on retrouve les grands espaces ouverts, le Rajpath qui relie les bâtiments gouvernementaux à l'arche monumentale d'India Gate. Le samedi et le dimanche soir au coucher du soleil les familles se retrouvent sur les pelouses d'India Gate. Les enfants mangent des glaces, les mères ont apporté des sandwichs végétariens, les jeunes filles se promènent par trois en faisant comme si elles n'avaient pas vu les garçons gominés qui font aussi semblant de les ignorer. Les pères doivent parler affaires. L'atmosphère est détendue, colorée, grouillante.
Plus loin, Khan Market : magasins luxueux et raffinés ou boutiques chères et clinquantes, restaurants branchés sur les toits, musique techno en sourdine - ou pas! - épiceries fines fréquentées par les expats, s'entassent dans trois ou quatre rues cabossées et peu éclairées malgré l'enchevêtrement foisonnant des fils électriques suspendus au dessus de nos têtes – c'est une constante en Inde, la présence tutélaire des fils électriques embrouillés dès qu'on lève les yeux - , le tout entouré de rangées de voitures très haut de gamme qui émettent de longs couinements en reculant.
Quartiers Est, quelque part au delà de la Yamuna, les banlieues des classes moyennes, les échoppes et les maisons colorées à toit plat ont disparu. Ce sont des tours, groupées par trois ou quatre, espaces fermés, gardiens. À l'intérieur, le dédale des couloirs silencieux dessert des appartements fonctionnels, tous identiques, où rien ni dans les meubles ni dans les objets ne rappelle l'Inde ancienne.
En repassant la Yamuna, derrière les Civil Lines, le quartier de Majnu Ka Tila accueille les réfugiés tibétains. Le rythme tout à coup s'adoucit, la foule a disparu, les tasses à chapeau aux couleurs vives et les drapeaux de prières s'empilent dans les vitrines étroites. On croise quelques moines en robes « maroon », les gens s'attardent et se parlent dans de petits cafés où l'on peut manger une soupe ou des momos. On respire.




Gurudwara


Et puis, et puis, il y a les temples, les mausolées de toutes sortes. La folie mystique du Dargah de Nizamuddin où au coucher du soleil tous les jeudis soirs les soufis lancent vers le ciel leurs chants en ourdou, le défilé des dévots sikhs au Gurudwara Bangla Sahib où, de l'aube à la nuit, hommes et femmes se relaient pour chanter les kirtans, les innombrables temples hindous pleins de la fumée âcre des lampes à huile, Jama Masjid où 25000 musulmans peuvent prier ensemble et toutes les mosquées impénétrables qui balisent la ville, sentinelles des minarets, rythme du muezzin.
Cette trame sacrée maille les vieux quartiers et s'absente des quartiers modernes envahis d'affiches et de devantures de magasins à l'occidentale. Et partout en sourdine, au coin d'une ruelle, sous un pont ou étalé dans un bidonville immense, l'ombre du miracle économique indien : les hommes et les femmes ravagés d'alcool ou de bang, la misère crue d'où émerge parfois un regard silencieux, d'une dignité bouleversante.
En fait, la mauvaise réputation de Delhi est justifiée. À l'image de notre monde moderne, elle est turbulente, agitée, vorace. La modernité criarde ne s'est pas installée sur plusieurs décennies comme chez nous, elle a déboulé en à peine 30 ans emportant dans son tourbillon une ville déjà mise à mal par la révolte des cipayes en 1857 et ravagée par la partition de l'Inde en 1947. Elle n'a pas encore réussi à vider les temples et les mosquées...
La capitale de l'Inde nous renvoie dans un miroir grossissant les valeurs de notre monde occidental, l'emballement d'une production tous azimuts qui entraîne un délire de consommation d'objets, d'activités, d'images, de loisirs, de tout, et met l'argent, l'avidité et l'extériorité au centre.
Et Delhi nous oblige à une pratique impeccable, une pratique tantrique : faire du poison une nourriture, transformer le jugement en acceptation de ce qui est, transmuter la colère en compassion.  


lundi 30 octobre 2017

La citation du lundi

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" Écoute, jusqu'à ce jour, personne n'a jamais gravi la montagne de la perfection spirituelle
 en portant sur sa tête le fardeau des soucis de ce monde."

Chandra Swami Udasin
in Joyaux Spirituels p 45

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dimanche 29 octobre 2017

Remembering / Avishai Cohen

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J'adore...
Merci Monique

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samedi 28 octobre 2017

Unknown (To You) / Jacob Banks

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Effectivement JFL, quelle voix !!

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vendredi 27 octobre 2017

Manu Karnatik

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Un film précieux qui rend hommage au talent d'Emmanuelle mais aussi à son audace incroyable d'artiste, de femme et de disciple.

Elle donnera des cours à Lyon les dimanches matin suivants de 9h30 à 12h30 :
05/11/17    26/11/17    03/12/17    17/12/17    
14/01/18    25/02/18    18/03/18

Pour plus de précisions son site 
ou écrire à emmanuellemartin.music@gmail.com

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jeudi 26 octobre 2017

Souvenir, souvenir...

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Fort Boyard, à marée très basse. C'est rare de voir les fondations de cet ouvrage militaire célèbre maintenant dans le monde entier grâce ou à cause de l'émission éponyme. À la fin des années 70, alors que je commençais à mettre en place, encouragé par Arnaud Desjardins, un projet d'ashram en Charente-Maritime,  j'ai appris que le Fort était à vendre. Pas très cher mais en mauvais état. Isolé, d'accès plutôt difficile, ce lieu me paraissait alors sinon idéal, tout au moins très propice pour la méditation et la retraite. Puis nous avons trouvé un autre fort, au milieu des vignes celui-ci,  Chateau Ardenne. Ce fut le coup de foudre et certains connaissent la suite. Une très  belle histoire qui a duré quinze ans.

mardi 24 octobre 2017

It Could Be Worse / ça pourrait être pire

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"Il y a dans Frankenstein Junior des scènes géniales comme celle-ci !
Des scènes qui nous renvoient aussi à l'aspect tragi-comique de nos existences..."

JFL

- Quel travail dégoûtant !
- ça pourrait être pire...
- Comment ?
- Il pourrait pleuvoir ...

lundi 23 octobre 2017

La citation du lundi

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" La vie n'est pas courte, mais le temps est compté."

Malek Jân Ne'Mati (1)

(1)Voir post du 9 août 2017

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dimanche 22 octobre 2017

Something / Marina Kaye

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From Aurélie again...

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samedi 21 octobre 2017

vendredi 20 octobre 2017

jeudi 19 octobre 2017

Pujya Chandraswami ji Udasin

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En avant première pour les participants du groupe de février...

Et pour tous les autres, la voix de Swami Prem (1) et le sourire de Gurudev !

(1) Et non, nous dit Vishali, ce n'est pas Swami Prem, mais c'est une bien belle voix quand même...


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mercredi 18 octobre 2017

La fête des lumières...

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C'est Diwali qui commence aujourd'hui...
Pour célébrer le retour victorieux de Rama à Ayodhya dans le Ramayana.

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mardi 17 octobre 2017

Un océan d'amour

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Je crois bien que c'est la première BD que nous vous proposons. Jamais trop tard pour bien faire, nous commençons avec le petit chef-d'oeuvre de Lupano et Panaccionne. Pas de bulle, pas de texte mais des images pleines de douceur, de poésie pour illustrer une magnifique histoire d'amour.
Une excellente idée de cadeau pour les fêtes qui approchent.  Merci cher Dimitri de nous avoir offert cet "Océan d'amour".

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lundi 16 octobre 2017

La citation du lundi



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"Or qu'est-ce que l'ego ?
L'ego, la conscience de soi en tant qu'individu, n'est qu'un concept parmi d'autres. Il a été créé par les parents, l'éducation et la société. Il se cristallise sous formes de complexes, de données et d'expériences. On ne peut pas dire qu'il y ait un ego qu'on puisse décrire. Il y a un, deux, trois, mille "moi" plutôt. Vous pouvez avoir une collection de caractéristiques différents de celles de votre voisin, mais cette série de traits n'est pas vous. Chaque "moi" correspond à une situation nouvelle, mais, comme la mémoire retient le "moi" longtemps après que la situation est passée, les divers egos se trouvent bien souvent en conflit dans cette collection que nous nommons personnalité. On ne peut circonscrire l'agrégat des "moi" mémorisés. Quand vous constaterez que ce n'est qu'un objet, perceptible comme tous les autres, vous découvrirez que celui-ci n'est pas une constante. L'idée d'un ego qui occuperait un centre psychique est une hypothèse. Enlevez toutes les caractéristiques, tout ce que vous croyez être, tout ce qui est phénoménal... Que reste-t-il ? Rien. Simplement l'être, la tranquillité, la présence."

KLEIN J.  Qui suis-je ? La Quête sacrée p. 49-50 
in Simplement, voir Christian LE DIMNA p.212

dimanche 15 octobre 2017

This World / Sonje

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Extrait de Quiet traveller, le nouvel album de l' ami Pascal...


11 titres disponibles à  sonjeprod@gmail.com

Précipitez-vous !


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samedi 14 octobre 2017

L'espoir / Bernard Lavilliers, Jeanne Cherhal

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Merci JFL, c'est effectivement, un petit joyau...

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vendredi 13 octobre 2017

L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux

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Cela fait bien des années que je connais le titre de ce roman sans l'avoir lu (ni vu l'adaptation cinématographique). Je sors juste de cette histoire avec les larmes aux yeux. Superbe roman, magnifique histoire d'amour impossible sur fond de résurrection pour une petite fille et son cheval après un terrible accident de la route: l'enfant et l'animal renversés par un énorme camion. Le héros est un homme au grand coeur capable de comprendre la souffrance des animaux et de les aider à dépasser leur peur. Il me tarde de voir le film. Si ce n'est pas déjà fait, commencez par le livre.

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jeudi 12 octobre 2017

mercredi 11 octobre 2017

Méditation couché

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Pour moi un des effets secondaires positifs du  Myélome multiple avec fractures osseuses est la découverte ou plutôt la prise de conscience des bienfaits spirituels de la méditation couché. J'ai toujours pratiqué cet exercice depuis plus de cinquante ans, mais plus ou moins, en tout cas pas de manière "intense" et quotidienne comme depuis plus d'un an et certainement pas comme un exercice spirituellement essentiel ce qu'il est en réalité. Pourtant le professeur de yoga que j'étais dans ma jeunesse savait très bien le nom de la posture dite de "relaxation" : Savasana: la posture du cadavre. Cela aurait pu me mettre la puce à l'oreille, mais non, c'était bien trop tôt. En fait dans le Hatha-yoga indien traditionnel, je pense que la posture du cadavre n'avait que peu de chose à voir avec la détente et beaucoup à voir avec une pratique de désidentification avec le corps. Cela reste éventuellement à  vérifier, peut-être certaines ou certains d'entre vous auront envie de s'y atteler, mais il me paraît évident maintenant que savasana est un entrainement, une préparation à la mort physique, un moyen pour mourir à soi-même, pour faire exploser la croyance: "Je suis ce corps". Le grand Ramana Maharshi n'a-t-il pas utilisé cet exercice pour faire le grand saut ? Dans son cas une seule pratique a suffit, visiblement il était plutôt doué.
Merci donc à ce dos fragile qui m'interdit ou pour le moins me limite beaucoup dans la pratique de la méditation assise. Je me retrouve un peu dans la situation d'Alexandre Jollien qui médite couché du fait de limitations physiques.
L' aspect détente reste vrai évidemment dans cette pratique et cela me permet souvent de diminuer, dissiper en partie ou faire disparaitre complètement des tensions liées à une toute nouvelle architecture dorsale, ce qui est déjà une motivation importante. Mais vous l'avez compris ce n'est pas du tout l'essentiel de mon propos aujourd'hui.

La méditation couché permet d'atteindre un état de détente qui est beaucoup plus difficile à obtenir en posture assise, sinon impossible. Et si on se donne du temps ce relâchement profond, simple et facile débouche de manière naturelle sur un affranchissement des limites corporelles, sur une désidentification par rapport au corps et n'ayons pas peur des mots sur un éveil, une prise de conscience, une découverte de notre véritable nature, notre nature de Présence sans forme et sans limite. Expérience certes pour l'essentiel limitée à la durée de l'exercice mais parfaitement authentique et surtout renouvelable à l'envi. C'est un véritable retour à la maison et pour reprendre la célèbre comparaison qu'Arnaud utilisait si souvent : le profond lâcher prise au niveau de la vague que je crois être, permet l'évidence de la réalité océanique que Je Suis vraiment, vraiment. Bingo.
Celles ou ceux d'entre vous qui sont entraînés aux exercices de Douglas Harding ne seront pas dépaysés. Mais la Méditation Couché apporte un "plus" que je ne saurais encore définir, peu importe.
Elle permet de faire exploser (momentanément, je suis d'accord) cette croyance fondamentale : j'existe à l'intérieur d'une enveloppe corporelle et donc, je suis irréductiblement limité et séparé du reste du monde, condamné à la dualité, incapable d'être un avec qui ou quoi que ce soit, exclu de tout capacité d'Amour.
Mais pour que "ça marche" il y a bien sûr un certains nombre de conditions à respecter. Essayons de voir cela de plus près.
D'abord, considérez qu'il s'agit d'une posture de Yoga et donc que la rigueur et la précision sont de mise. Couchez-vous sur le dos, la tête plus ou moins sur-élevée selon la souplesse de la zone cervicale. Le support doit être ferme, désolé ça ne marche pas sur le lit. Cherchez le bon écart des jambes et des bras, rigoureuse symétrie, le bon écart étant celui qui donne la meilleure sensation de confort. Placez les bras en rotation externe, face des mains vers le haut, pour dégager le haut de la zone thoracique. Si la région lombaire est plus ou moins douloureuse, placez une couverture roulée sous les jambes. Pas de lunettes, ni de montre évidemment. L'idéal serait d'être nu, mais il faut s'adapter aux conditions de température, sachons que si la pratique est longue (au-delà de 30 minutes) la température corporelle diminue légèrement.

Fermez les yeux, après avoir pris  toutes les précautions pour ne pas être dérangé et après avoir enclenché un timer réglé à la durée minimum prévue.
Vous allez de manière classique utiliser le souffle pour faciliter le lâcher-prise sur chaque expiration.
Tout ça vous connaissez depuis longtemps.
Le point particulier, le plus délicat, peut être nouveau pour vous, le point clé en tous cas est de ne pas utiliser la méthode dite du "scan", qui consiste à visualiser successivement toutes les parties du corps afin de les détendre. Cela irait à l'encontre de notre but qui est de "perdre la forme corporelle". Donc il s'agit de s'établir dans le "ici et maintenant" et de réaliser que couché et les yeux fermés toute image corporelle est lié à la mémoire et à notre capacité d'imagination et non à une expérience de vision directe. Il s'agit de déjouer le mécanisme du mental qui cherche à maintenir à tout prix la croyance, l'hallucination de la limite,et donc de la séparation. Il s'agit de réaliser que toutes les sensations bien réelles, immédiates ne constituent pas une limite. C'est très simple: une sensation n'a pas de forme. Mais vous allez découvrir que le mental ne lâche pas aussi facilement, il faut le neutraliser par l'évidence et ça prend un peu de temps. Au fur et à mesure que la détente s'approfondit, l'hallucination de la limite corporelle se dilue comme une nappe de  brouillard. Les sensations sont toujours là mais elles apparaissent dans un espace sans limite, un espace de Présence, l'Espace que vous êtes, votre nature océanique, votre nature d'éternité. Vous êtes revenu à la maison et la citation de TS Eliott qui est en exergue du iPapyBlog prend tout son sens:"Alors, nous reviendrons en ce Lieu que nous n'avons jamais quitté et nous le reconnaîtrons pour la première fois".
Rien d'autre, c'est tout.
La durée a son importance, disons le mini minimum: 20 minutes, la bonne durée: 30 minutes et au-delà, que du bonheur, juste le bonheur d'Être.
Vous pensez : "Je vais m'endormir". Et alors, quel est le problème?
L'aspect spécifique de cette pratique, c'est peut être son coté addictif, et ce coté de bonne addiction saine est sans doute lié au fait que la résistance que nous avons toutes et tous expérimenté par rapport à la pratique de la méditation assisse, ne joue pas pour méditation couché. En tous cas, pas pour moi.
Voilà les amis ce que je voulais partager avec vous. Pour l'instant je me sens un peu isolé dans mon enthousiasme, mais comme vous allez vous y mettre, je vais recevoir plein de retours. Merci et bonne et fructueuse pratique.

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mardi 10 octobre 2017

RIP Gégé

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Notre ami Gérard  a quitté son corps ce  jeudi 5 octobre.
La crémation a lieu aujourd'hui à Alès.
À 11h un temps de recueillement lui rendra hommage à Hauteville, à la chapelle tibétaine.

Cette photo, c'était il y a 10 ans, en octobre 2007 en haut de l'Assekrem.
Durant tout le voyage, nous avons admiré ton courage, l'énergie incroyable qu'il te fallait pour habiter ce corps, ton aspiration parfois désespérée à plus Grand, à l'Infini. Les dernières années ont été difficiles, mais te voilà parti, libre,  vers d'autres horizons 
et de tout notre coeur nous te souhaitons bon voyage...

À Dieu Gérard
dit Gégé
dit Jaï Ram !


lundi 9 octobre 2017

La citation du lundi


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"On ne doit craindre ni sa propre mort ni celle des autres.
Pour cela, il faut s'y préparer par des exercices spirituels et de la méditation.
Bien voir toujours au total combien sont éphémères
et sans valeurs les choses humaines.
Ce petit instant du temps de la vie, le traverser en se conformant à la nature,
partir de bonne humeur, comme tombe une olive mûre,
qui bénit celle qui l'a portée et rend grâce à l'arbre qui l'a fait pousser."

Marc-Aurèle

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samedi 7 octobre 2017

vendredi 6 octobre 2017

Une colonne de feu /Ken Follet

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J'ai découvert le nouveau livre de Ken Follet - le troisième volet après Les piliers de la terre et Un monde sans fin -  à la gare de Valence et je ne l'ai pas acheté effrayé par le poids: 1800 pages, le risque de tendinite est réel. Mais le lendemain, le livre en version numérique était dans ma messagerie: merci cher Christian. Je viens donc de lire "Une colonne de feu" sur mon iPad.  J'ai retrouvé l'écriture précise, agréable et la maestria de Ken Follet à incorporer du romanesque dans de l'historique hautement documenté, ici la période des guerres de religion. Mais voilà justement ce qui m'a un peu gêné, j'ai trouvé que  souvent le romanesque était trop dilué dans l'Histoire. J'avoue avoir zappé un certain nombre de passages. Ceci dit l'histoire de Ned, Marjory et Sylvie est passionnante. Vous pouvez vous laisser tenter.

jeudi 5 octobre 2017

MOAAAAA................

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Merci Alain M.

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mercredi 4 octobre 2017

Stage de permaculture à La Belle Terre

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Chez nos amis Jean-Louis et Sabine PIGEON...
Le travail commencé lors des précédents stages se poursuit
 avec Norbert Fond un "grand" de la permaculture.
Le stage est ouvert à tous, ceux qui ont déjà participé et les autres.
Il y est question de permaculture bien sûr mais c'est aussi 
la découverte d'un tout autre rapport au vivant, 
une autre façon d'envisager notre place d'humain dans le cycle de la vie. 
Si vous êtes en quête de sens , ce stage est pour vous.



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mardi 3 octobre 2017

La libération par la vision nue


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« Dans cette claire vacuité
où les pensées passées se sont évanouies
sans trace aucune,
Dans cette fraîcheur
où les pensées à venir ne sont pas encore :
 A l’instant où s’établit le mode naturel sans fabrications,
Voici cette conscience qui, à ce moment,
est en elle-même tout ordinaire,
Et dès que vous tournez votre regard nu sur vous-même,
Ce regard qui n’a rien à voir débouche sur la clarté,
La Présence dans son évidence, nue et vive,
C’est une pure vacuité qui n’a été créée d’aucune manière.
Un état inaltéré où clarté et vide sont indivisibles,
Ni éternel puisque rien n’y existe vraiment
Ni néant puisqu’il est clair et vif.
Il ne se réduit pas à l’un,
étant présent et limpide en toutes  choses.
Et n’est pas le multiple,
car tout y est d’une saveur unique dans l’inséparabilité,
Telle est cette Présence intrinsèque
et elle n’est rien d’autre.

La libération par la vision nue Le livre des morts tibétains, traduction Philippe Cornu

Merci François

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lundi 2 octobre 2017

La citation du lundi


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En temps ordinaire, il y a l’observateur qui observe une pensée. C’est ce qu’on appelle la dualité ; il y a un sujet et un objet, et il y a un objet qui est perçu. Cela n’est pas voir les pensées, car on ne voit pas leur véritable nature, puisque justement il y a cette dualité « moi, je vois ». On a donc l’impression de voir, mais en fait on ne voit rien. L’esprit se voit lui-même, la pensée se perçoit elle-même ; à ce moment-là, évidemment, il n’y a plus d’acte de voir puisqu’il n’y pas quelqu’un qui voit quelque chose. Dans cet acte de non-voir, la vision est là, on comprend qu’il n’y a pas de dualité, de dissociation entre l’observateur et la pensée qui est perçue. Personne ne voit rien et dans cette non-vision on voit. C’est cela la vision royale. 
Guendune Rinpoché. Les bases de la pratique.
Merci François
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dimanche 1 octobre 2017

IMAGINE 2



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Toujours Séraphim

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