mercredi 31 décembre 2008

Réveillons-nous


C’est dans l’obscurité de la nuit que l’on change d’année. Une fois tombés les douze coups de minuit, au soir de la Saint Sylvestre, l’an nouveau commence dans les ténèbres. Est-ce un symbole ? Nous ne savons pas ce qu’il sera. Dès les premières heures de l’année, il nous est suggéré que la marche sera souvent nocturne dans l’attente du jour.


Les hommes depuis longtemps se rassemblent pour passer ensemble ce cap enténébré. Ils allument des lumières comme pour défier la nuit. Ils repoussent le sommeil et se réjouissent autour des tables bien garnies. A l’instant où l’année écoulée trébuche vers l’avenir, les bouchons sautent et les coupes se lèvent. J’aime qu’on appelle ce repas de nuit : « réveillon ». Ce ne sont pas le boire et le manger que l’appellation a retenus, mais le fait d’être éveillés, à l’heure habituelle du sommeil.

Alors que le temps s’en va et que tressaute sa pulsation annuelle, célébrons le réveillon, « réveillons-nous ». Car nous avons peut-être trop dormi l’an passé, et trop consenti aux ténèbres. Voici du temps neuf. C’est le moment d’ouvrir les yeux, de rafraîchir nos lucidités, de nous décider à vivre éveillés. Entre les obscurités d’hier et celles de demain, reste à redécouvrir qu’en toutes circonstances, les hommes peuvent créer de la lumière les uns pour les autres.

J’ai trouvé dans le dictionnaire un sens vieilli, inusité aujourd’hui, du mot réveillon : « Touche lumineuse qui réveille une toile ». Ainsi Diderot écrivait au XVIIIème siècle : « Les artistes appellent réveillons des accidents de lumière qui rompent la monotonie dans un endroit de la toile ».

Que cette année nous trouve souvent en « réveillons » !

Gérard Bessière

Envoyé par Jean-Pierre
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Le cadeau d'Albert

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Interview d’un moine (aveugle):


« Pourquoi avoir peur de la mort? C’est le lot universel de tout les hommes ça!

Et pratiquement, plus on se rapproche de Dieu, plus on est heureux.

Et pratiquement, c’est la fin de notre vie ça. Plus on se rapproche de Dieu, plus on est heureux, plus on va vite vers Dieu, n’est-ce pas?

Et pratiquement, on ne doit pas avoir peur de la mort, n’est-ce pas? Au contraire, c’est une grande joie pour nous de retrouver un père.



Le passé, le présent, c’est humain ça. En Dieu il n’y a pas le passé. Il y a uniquement le présent. Et quand il nous voit, il voit toute notre vie déjà. Et comme il est un être infiniment bon, il cherche uniquement notre bien. Et dans tout ce qui nous arrive, et bien, il n’y a pas à s’inquiéter.

Je remercie souvent Dieu de m’avoir rendu aveugle. Je suis certain que c’est pour le bien de mon âme qu’il a permit ça.



Ce qui est dommage, c’est que le monde a perdu le sens de Dieu. C’est dommage, n’est-ce pas? Parce qu’ils n’ont plus de raison de vivre. Si l’on supprime la pensée de Dieu, ben… pourquoi vivre?



Donc, on doit toujours partir du principe que Dieu est infiniment bon. Et que tout ce qu’il fait c’est pour notre bien. C’est pour ça qu’on doit toujours être heureux. Un chrétien ne doit jamais être triste. Parce que tout ce qui lui arrive est voulu par Dieu, est permit par Dieu pour le bien de son âme.»

(extrait du film "Le grand silence")
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mardi 30 décembre 2008

Le grand silence

Deux ans que ce film est sorti avec l'accueil que l'on sait. Nous sommes nombreux a l'avoir vu, le Père Noël vient de l'offrir en DVD à notre ami Albert qui a eu la très bonne idée de transcrire les rares paroles ou écrits du film, merci Albert pour ce beau cadeau de fin d'année.
Voici la première partie, la deuxième pour demain.


Qui ne renonce pas à tous ses biens et ne marche pas à ma suite, ne peut-être mon disciple.


Tu m’as séduit, o Seigneur, et moi, je me suis laissé séduire.


Voici le silence: laisser le Seigneur prononcer en nous une parole égale à lui.


Qu’as-tu que tu n’aies reçu? Et si tu l’as reçu, pourquoi t’enorgueillir comme si tu ne l’avais pas reçu?


Je mettrai en vous un esprit nouveau; j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair.


Vois, je me suis fait homme. Si vous refusiez de devenir dieu avec moi, vous serez injustes envers moi.


Vous me chercherez et vous me trouverez. Car si vous me recherchez de tout votre cœur; je me laisserai trouver par vous.


Je suis celui qui est.


(Livre des Rois 19, 11-13)

Et voici, l’Eternel passa.

Et il y eut un vent fort et violent.

L’Eternel n’était pas dans le vent.

Après, un tremblement de terre.

L’Eternel n’était pas dedans.

Après, le feu.

L’Eternel n’était pas dans le feu.

Et après le feu, un murmure doux et léger.
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Magma : Om Zanka

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Et oui, Magma sur le iPapy,
Bonne fin d'année Jean-François
grand batteur devant l'Eternel
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Introduction au livre

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de Jean-Marc
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Grégoire - Toi + Moi

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Anne-Christine
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6 milliards d'Autres

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Le photographe Yann Arthus Bertrand a envoyé six reporters dans soixante-quinze pays pour dresser
5000 portraits d'habitants du monde, connaître leurs rêves, leurs peurs, leurs vies. Le résultat est à découvrir dans une grande exposition qui se tiendra en janvier au Grand Palais, à Paris. Une expo pour “mieux comprendre les autres”.



Outre la station verticale, une masse plus importante du cerveau, un langage articulé et une intelligence développée, l'être humain se différencie des autres grands singes par sa capacité extraordinaire à se méfier de ses six milliards de salauds de congénères. Une fois que l'on a admis cet axiome peu scientifique mais que l'on peut vérifier en s'invitant chez son voisin le soir de Noël, que fait-on ? Pendant quinze ans, le photographe Yann Arthus-Bertrand a choisi d'aimer les hélicoptères, qui lui ont offert l'occasion de vérifier si vu d'en haut le monde était plus beau. Il en est revenu avec trois cents paysages pelliculés, un best-seller, une notoriété et une certitude : la planète coule, il faut écoper. Au fond de sa gibecière gisait sans doute aussi une frustration de pilote d'hélico qu'il n'était pas le seul à ressentir : ses posters étaient beaux mais désincarnés. Il y manquait de la chair, de la sueur, des rides, des tronches : des hommes. Et leur parole qui, mauvaise fille, ne se laisse pas prendre en photo.

L'imposante exposition « 6 milliards d'Autres », qui se tiendra au Grand Palais début 2009, vient creuser des artères et faire gicler du sang dans le boulot du photographe, qui entre-temps a su devenir une marque (la liste des sponsors de l'expo est aussi longue que le bras d'un orang-outang). Réalisé par Sibylle d'Orgeval et Baptiste Rouget-Luchaire sous le patronage d'Arthus-Bertrand, le projet présente une trentaine de documentaires d'une demi-heure, classés par thèmes (rêves, peurs, bon­heurs, famille...). Dans chaque film, des anecdotes, des réflexions, des émotions. Pendant quatre ans, six reporters ont sillonné soixante-quinze pays à la recherche de témoignages de quidams : « Aujour­d'hui 20 % de l'humanité consomme 80 % des ressources de la planète, ­explique Yann Arthus-Bertrand. Il faudra bien apprendre à partager avec l'autre, donc à l'aimer. Cette exposition sert à ça. A mieux comprendre les autres. A rapprocher les gens. C'est sans doute naïf. » C'est plus que naïf, c'est téméraire. Les fougueux journalistes sont partis à l'assaut du monde équipés d'un questionnaire type en espérant sonder les existences jusqu'au tréfonds de leur trognon : « Etes-vous heureux ? Que ­représente la famille pour vous ? Qu'avez-vous envie de transmettre à vos enfants ? Qu'est-ce qui vous met le plus en colère ? Qu'est-ce que l'amour pour vous ? Quel est le sens de la vie ? » Plus trente-trois autres questions du même acabit, de nature à justifier en retour quelques coups de boule légitimes. Que croyez-vous qu'il arriva ? Les reporters sont revenus indemnes, avec pas moins de cinq mille témoignages dans les poches, du réfugié tchadien au trader anglais, en passant par le paysan malgache ou votre voisine de palier. « Ce n'était pas une démarche de sociologue ni de journaliste, explique Sibylle d'Orgeval. On recherchait des récits, des expériences de vie. On ressort de là avec une forme de tendresse pour le genre humain. »


Nicolas Delesalle Télérama n° 3075 signalé par mister K.
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lundi 29 décembre 2008

Sting - My One and Only Love

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Jean-François qui a commandé son Mac, bravo!
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Hommage aux fils de la Terre

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Fillette jouant du charango Bolivie

"Nous n'essayons pas de faire croire à nos
enfants que nous avons réponse à tout.
Nous leur faisons comprendre
que nous savons des choses
et que nous voulons les partager avec eux."

John Littlefield Tlingit, Alaska

dimanche 28 décembre 2008

Les fils de la Terre





I
l y a des moments dans l’existence où tout semble s’emboîter parfaitement. Les actes épousent les idées avec harmonie, les événements se mêlent aux coïncidences pour former une toile dans laquelle s’empêtrent les obstacles et les problèmes et s’étiolent nos peurs. D’une décision naissent des rencontres, des découvertes, des vérités qui nous touchent. Et nous savons que ce que nous vivons dans ces moments-là nous révèle à nous-mêmes.



Notre rencontre avec le monde amérindien fait partie de notre toile. Chaque parole, chaque silence, chaque sourire et chaque larme sont un fil dans notre toile personnelle, elle-même fil de la grande toile de la vie. Nous sommes à jamais bâtis de nos amitiés avec Jon, Suzi, François, Andrew, Sally, Jimmy, Patricio, Manuel, Pedro, Rigoberto, Luis, Rosse-Mary et les autres. Nous sommes à jamais connectés à eux, comme nous le sommes au reste du monde. De nos actes dépend leur survie, des leurs dépend la nôtre.


Les Amérindiens – ou Indiens d’Amérique, expression encore largement utilisée mais jugée péjorative par la plupart des peuples concernés – n’ont pas disparu. Non pas que l’on ait rien fait pour cela, mais il faut croire qu’une force plus grande que celle avec laquelle on a tenté de les exterminer les habite. Malgré les massacres, les maladies, les travaux forcés qui sont venus à bout de 90% de la population indigène au cours des cent premières années de la conquête, les Amérindiens ont survécu. Ils disent aujourd’hui plus de quarante millions d’individus, du nord au sud du continent.

Ils sont inupiaks, tlingits, dénés, navajos, hopis, havasupais, tarahumaras, mayas, kunas, gambianos, shuars,quechuas, aymaras, mapuches, pour ne parler que de quelques-uns. Il vivent dans la toundra, au cœur du désert, au fond d’une forêt ou retirés dans des montagnes, en bord de mer, de précipice, de fleuve. Ils sont citoyens de pays dont les frontières les ont séparés, divisés ; dont les modes de vie dominants tentent de les rattraper. Certains dont instruits, d’autres pas. Certains vivent dans l’aisance, d’autres dans le dénuement. Pourtant, la plupart de ceux que nous avons rencontrés nous ont accueillis, nous ont ouvert leurs portes, nous ont intégrés à leur vie.


Nous avons rapidement su que, pour comprendre le monde indigène d’aujourd’hui, il ne fallait pas se cantonner aux vielles pierres, aux livres et aux musées. Il fallait une approche concrète, sur le terrain, au plus près des populations. Il fallait oublier nos préjugés, nos idées reçues, nos fantasmes. Seuls les Amérindiens pourraient nous apprendre à les connaître. Ni ethnologue ni guide ne le feraient mieux qu’eux-mêmes. Pour cela, nous devions aller à eux, pénétrer leur univers – du moins ce qu’ils accepteraient de nous en révéler. Rarement avons-nous été victimes de discrimination. Rarement avons-nous été repoussés. En temps que voyageurs, nous avions l’avantage de pouvoir nous adapter, pour le meilleur et pour le pire. Et s’adapter au monde amérindien, c’est apprendre les gestes quotidiens, retrouver son humilité perdue. C’est prendre le temps de regarder, d’écouter, de travailler. C’est se joindre aux autres et oublier son intimité. Devenir berger, agriculteur, chasseur, cueilleur. Manger la même soupe que ses hôtes, dormir dans la même pièce. Danser avec eux, boire leur chicha, bercer leurs enfants, filer leur laine. C’est vivre avec eux, dans leur maison, dans leur milieu. Et aimer cela.



A nous immerger dans le vie des Amérindiens, à mettre nos destins à portée de leurs actes en nous déplaçant à leur manière – en stop, à pied, à cheval, en bus, en embarcation locale - , nous avons eu la chance de nouer des relations privilégiées avec nombre d’entre eux. Avec la confiance mutuelle vinrent leurs paroles, vint notre écoute. Regards extérieurs dans ces mondes souvent méprisés ou méconnus, nous étions les confidents idéals. Entraient alors en scène caméra et appareil photographique.

Ce livre est le fruit de la confiance établie entre eux et nous. Il est un hommage à ces hommes et à ces femmes qui ont survécu au plus grand massacre de l’histoire de l’humanité. Non seulement un hommage, c’est aussi un témoignage. Qu’ils soit hommes d’affaires, paysans ou chasseurs-cueilleurs, les Amérindiens ont conscience que le monde change. Ils savent qu’il y a déséquilibre, injustice. Ils savent que la Terre est en danger au nom d’un progrès factice, et que la loi du plus fort a dévié l’existence de sa voie. Ils savent que tout est en train de se jouer, aujourd’hui et dans un proche avenir. Ils savent enfin que, même s’ils sont victimes du changement, ils doivent eux aussi agir.



Nous avons donc choisi ici de leur laisser la parole. Les textes de ce livre sont les traductions de près de cinquante heures d’entretiens et de discours en anglais, en espagnol et parfois en langue locale avec des hommes et des femmes du continent, de toutes conditions, de tous âges, de tous pays, enregistrés entre avril 2005 et mai 2007. Nous retrouvons dans leurs mots des idées communes, même s’ils les ont exprimées chacun à sa manière. Paroles et revendications se font souvent écho. Du nord au sud du continent, la distance est moins grande qu’il n’y paraît.



Et puis il y a leurs images. Celles de leurs communautés, de leurs gestes quotidiens, de leurs sourires, de leurs tristesses, de leurs fêtes, de leurs célébrations. Elles ne sont ni volées, ni forcées, ni payées. Elles ne sont pas le fruit d’une course à la photographie. Elles sont le résultat conscient d’amitiés, d’un peu de vie en commun, de regards prolongés. Elles n’existent que parce que les indigènes américains ont acceptés qu’elles existent. Les autres images celles qui étaient trop intimes, trop dures, trop belles pour être photographiées, sont imprimées à jamais dans nos esprits.

Ce qui est touchant dans le message de ces peuples, c’est qu’il nous rappelle sans cesse que leur histoire est notre histoire. Faite d’émergence, de migration, de lutte pour la survie. Faite de grandes civilisations, de conquêtes, de chocs, d’alliances. Faite de croyances et d’amour pour un autre degré de réalité, divin, sacré. Ce qu’ils sont en train de perdre aujourd’hui face au progrès, c’est ce que nous avons perdu il n’y a pas si longtemps. Le respect, l’amour, l’humilité, la foi. Ils se battent pour leur autonomie, leur liberté, leur langue, leur différence comme nous l’avons fait nous-mêmes et le ferons encore. Ce combat pour la survie qu’ils ont entrepris, nous devons le soutenir car c’est le combat de l’humanité en général. Si nos histoires sont liées, notre avenir le sera aussi.

Par ce livre, nous désirons établir l’équilibre entre eux et nous. Ils nous ont donné. A nous aujourd’hui de leur rendre ce présent, de contribuer à leur combat qui est aussi, bien entendu, le nôtre. Ils sont nos frères parce que nous avons la même mère : la Terre. Peut être un jour nous souviendrons-nous que nous sommes, nous aussi, fils et filles de la Terre.


Julie Baudin
Avant-propos de « Amérindiens, hommage aux fils de la Terre »
David Ducoin
Editions Glénat







samedi 27 décembre 2008

Australia

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On a adoré, préparez les mouchoirs.......
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The Dave Brubeck Quartet - Take Five (1961)

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" iPapy"
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vendredi 26 décembre 2008

Pour Corinne

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Merci Karl
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Oldelaf - le café

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Merci Adrien
Bon c'est décidé, j'arrête après les fêtes.
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A l'année prochaine

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C'est fini pour cette année,
son devoir accompli il repart........en Harley ?
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jeudi 25 décembre 2008

Un Blog est né

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Notre ami Christian Maurer fidèle lecteur du iPapy
vient de créer son Blog "Devenir Passeur".

Bienvenue Christian et Joyeux Noël
http://devenir-passeur.blogspot.com
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Shantaram

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" La moto d'Abdullah était garée sur le bord de la route, devant le bidon-ville, et plusieurs gamins la surveillaient. Le plus grand d'entre eux s'est emparé du billet de dix roupies qu'Abdullah leur a donné en guise de pourboire. Lui en tête, toute la bande de gamins déguenillés s'est mise à courir en bondissant de joie. Abdullah a démarré et je suis monté derrière lui. Sans casques, couverts de nos seules chemises, nous nous sommes glissé dans la circulation gentiment chaotique, longeant la mer en direction de Nariman point.

Si vous connaissez les motos, vous pouvez en apprendre long sur quelqu'un à la façon dont il conduit. Abdullah conduisait plutôt au réflexe qu'à la concentration. Son contrôle de la moto en mouvement était aussi naturel que celui de ses jambes quand ii marchait.

Il s'est glissé dans la circulation avec un mélange d'habilité et d'intuition. Plusieurs fois, il a ralenti avant que ce soit véritablement nécessaire et évité de freiner brusquement, ce qu'un pilote moins instinctif aurait été forcé de faire. Parfois, il accélérait dans un espace invisible qui s'ouvrait pour nous comme par magie, juste au moment où la collision semblait imminente. Un peu agaçante au départ, sa technique m'a toutefois rapidement inspiré une confiance réservée, et j'ai pu me détendre pendant le trajet. "


in Shantaram de Gregory David Roberts Page 198 et 199 Flammarion 2007
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Marianne Faithful - How Many Worlds

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From Jean-François
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Pour Romane

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Emission de Noël



Lorsque j'ai commencé à aller en Inde, dans les années 70, une question naïve me trottait dans la tête: A quoi peuvent bien servir ces anachorètes indiens et autres yogis passant leur vie à méditer dans une grotte des contreforts himalayens en se nourrissant de quelques racines et de lichens ? Cette question je l'ai posé à des indiens. La réponse qui a suivi leur regard étonné a toujours été à peu près la même: "Ces méditants solitaires contribuent à un équilibre universel" Je n'étais pas à l'époque vraiment satisfait de cette réponse.

Il m'a fallu longtemps pour en approcher l'évidence.
Il existe dans notre vie, dans l'année, des moments particulièrement favorables pour certaines activités peu pratiquées. Noël est de ceux-là. Nous en avons avons fait en grande partie une fête païenne de la consommation mais peu importe pour mon propos. Noël est un moment de l'année baignant dans une énergie très spéciale. Une énergie que toute personne pratiquant la méditation (qu'elle qu'en soit la forme) ne peu laisser passer. Une personne qui m'est chère parle souvent de la maladie du monde et de la guérison du monde. Ce qui peut nous amener à réfléchir sur notre manière d'être : "Suis-je du coté de la maladie ou du coté de la guérison du monde ? "

Je nous propose en ce matin de Noël, de nous asseoir sur notre coussin de méditation et d'ouvrir progressivement notre coeur et notre esprit à l'univers entier. Commençons modestement, en développant calmement en nous des pensées de bienveillance, de fraternité et pourquoi pas d'amour pour les gens autour de nous, qui peut-être dorment encore. Pour nos parents, nos amis, connaissances, pour les habitants de notre ville ou de notre village. Elargissons à notre pays et à la planète entière. Une petite voix nous dit que c'est inutile, que ça ressemble à des recettes New-Age, ne l'écoutons pas, c'est notre saboteur.

L'intention est puissante, infiniment plus que nous ne pouvons l'imaginer. Que risquons nous à devenir pour un moment un émetteur de belles intentions, de bons sentiments, de pensées qui peut être participeront à la guérison du monde ? C'est sans doute "la part du colibri" comme dirait Pierre Rhabi mais c'est notre part. Asseyons-nous sur notre coussin et devenons un émetteur de Noël, un émetteur de Paix et d'Amour. Cela nous paraît ambitieux ? C'est ambitieux, oui, mais c'est possible. Bonne émission de Noël et merci de participer.



mercredi 24 décembre 2008

Happy Chritmas

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Merci à Olivier
et à tous ceux qui m'ont proposé cette chanson
dans différentes versions
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I feel good

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I FEEL GOOD ! raconte le quotidien de Young@Heart, une chorale unique au monde !

Avec une moyenne d'âge de 80 ans, ses chanteurs se consacrent à un répertoire inattendu composé de tubes punk, soul et hard rock. La troupe se promène
depuis plusieurs années dans le monde, à la grande joie de ses choristes. Ils puisent dans ce défi fait à l'âge et aux conventions une énergie et un plaisir sans cesse renouvelés.
Young@Heart, ou comment envisager le rock comme la plus efficace des cures de jouvence!
Au cinéma le aujourd'hui


Yes Karl
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Le Père Noël non plus

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Le Père Noël n'a pas son permis A
lui non plus !
Merci Jeanine de nous le rappeler
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Comme sur un plateau

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Pour celles et ceux qui ne sont pas encore lassés de l'interminable feuilleton "iPapy et le Permis A" je vous signale que tout va bien. L'examen plateau est annoncé pour fin janvier-début février.
Hier matin "examen blanc" réussi , nous en sommes aux derniers réglages et à chercher le zéro faute à l'entrainement pour assurer le jour J. Je potasse mes fiches techniques, le Code Rousseau Moto est devenu mon livre de chevet. Bon, c'est pas tout ça, tout est prêt pour Noël ?

Ps: J'ai une pensée amicale pour mon ami Christian B., qui a commencé les cours bien après moi et qui a son permis depuis un bon moment. Chapeau Christian et merci pour tes conseils.
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mardi 23 décembre 2008

jacquielawson.com

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Une des plus anciennes cartes postales animées de Jacquie Lawson. Ma préférée, regardez, cliquez au bon endroit et la magie opère. Tu aimes, Joseph ? Cliquez ICI

Et ne manquez pas de visiter le site de Jacquie
Merci à Claudie et à Michelle pour les liens
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Chodak Gyatso Nupka

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Encore un passage du film "Living Luminaries"

traduit par notre ami Olivier ( Sean Mulvihill interroge le Vénérable Chodak Gyatso Nupka)


Le bonheur doit être intérieur. Ainsi, il est important de reconnaître : « OK, je travaille depuis toutes ces années, je suis allé à l’université, j’ai un diplôme d’études supérieures, j’ai essayé de trouver un travail mais j’en suis toujours au même point. Alors, qu’est –ce que c’est que le vrai bonheur ? » Et puis nous devons parler à notre propre Soi. « Eh Sean [Sean A. Mulvihill acteur et co-scénariste du film] qu’est-ce qui ne va pas, qu’est-ce qu’il te manque ? » Et lorsque que nous interagissons véritablement avec notre propre Soi, c’est toujours « moi », « mon/ma » et nous voulons aller un peu plus loin avec « nous», « nos ».

Ainsi, nous faisons toujours la distinction entre soi-même et les autres, et c’est une découverte très importante.

Pourquoi sommes nous tous engagés dans cette course folle? Pourquoi ? Parce qu’il nous faut parvenir à cette destination, parce que c’est cela qui va finalement être la source de notre bonheur relatif. C’est notre affirmation, c’est ainsi que nous comprenons. C’est donc ce « Je », « Moi », « Mon/Ma » qui est la véritable source d’où nous nous trouvons. C’est pourquoi tous les grands sages disent « Peut-être veux-tu parfois savoir ce que tu étais dans une vie antérieure : Regarde où tu es maintenant. C’est le reflet même de ce que tu as été dans le passé ». Puis le sage dit : « Quelque soit le futur que tu souhaites, regarde ce que tu fais maintenant ».

Nous devons en fait réorienter, restructurer notre façon même de penser. C’est très difficile, mais c’est là que réside notre bonheur.

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lundi 22 décembre 2008

Le "Notre Père" en araméen

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Merci Jérome
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Des Andes à l'Amazone

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BBC Motion gallery Andes - Jubii TV
UN film tourné par la BBC en HD sur les Andes
Trouvaille de Karl
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Gens des nuages

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Ce n'est pas un texte écrit sur le Hoggar et les Touaregs, les Aroussiyine vivent dans le grand Sud marocain, mais il pourrait tellement avoir été écrit à propos d'eux...




Les Aroussiyine du désert sont si différents, si loin de tout ce que nous savons. Malgré nos efforts, malgré tout ce que nous avons lu, entendu, malgré nos inclinations et notre sympathie pour ces gens, le mystère reste, sans doute parce qu’il nous a manqué quelque chose de leur merveilleuse légèreté.
Ces hommes et ces femmes ne sont pas innocents. Ils vivent en contact avec le monde actuel, ils le rencontrent régulièrement à Smara, à Dakhla, à Laayoune, ils en aperçoivent parfois les images sur les écrans de télévision, ils ont goûté à ses nourritures, à ses boissons gazeuses, ils utilisent ses moyens de transport et achètent ses produits industriels. Mais c’est au désert qu’ils reviennent toujours.
L’illustration sans doute la plus frappante de leur faculté d’adaptation est celle de nomades se déplaçant pour rejoindre leurs troupeaux de chameaux en roulant à travers le désert à bord de leurs Land-Rover sur lesquels sont montés des capteurs solaires qui leur fournissent, à l’étape, la lumière électrique sous leurs tentes. Ou encore, Sid Brahim Salem prenant l’avion pour disputer une course de chameaux en Arabie.
Les Gens des nuages ont pris du progrès ce qui leur convenait. Pour le reste, ils ont choisi de continuer à vivre selon leurs traditions, guidés par un sentiment religieux – c’est-à-dire par le respect scrupuleux des règles imposées par le lieu où ils vivent, et par la foi en leur ancêtre, Sidi Ahmed el Aroussi.
Ce qui caractérise la vie des nomades, ce n’est pas la dureté ni le dénuement, mais l’harmonie.
C’est leur connaissance et leur maîtrise de la terre qui les porte, c’est-à-dire l’estimation exacte de leurs propres limites.
Pour nous dont la connaissance est bornée par le conformisme, ce simple savoir est difficilement accessible et compréhensible.
Nous vivons dans un univers rétréci par les conventions sociales, les frontières, l’obsession de la propriété, la faim des jouissances, le refus de la souffrance et de la mort ; un monde où il est impossible de voyager sans cartes, sans papiers, sans argent, un monde où l’on n’échappe pas aux idées reçues ni au pouvoir des images. Eux sont tels que les a rencontrés Sidi Ahmed el Aroussi quand il est arrivé au désert, sans aucun des droits ni aucun des devoirs de la société urbaine. Ils sont les derniers nomades de la Terre, toujours prêts à lever le camp pour aller plus loin, ailleurs, là où tombe la pluie, là où les appelle une nécessité millénaire et impérieuse. Ils sont liés au vent, au ciel, à la sécheresse. Leur temps est plus vrai, plus réel, il se calcule sur le mouvement des astres et les phases de la lune, non suivant des plans établis à l’avance. Leur espace n’a pas de limites, il loge dans leurs yeux, dans leur volonté d’aller au gré de leurs routes. Leur regard a développé une acuité qui leur permet de discerner le moindre changement des pierres ou du sable, et de découvrir de la diversité et de la beauté là où les autres hommes ne ressentiraient que de l’ennui ou de la crainte.
Sans doute n’avons nous compris qu’une part infime de ce que sont les Gens des nuages et n’avons nous rien pu leur donner en échange. Mais d’eux, nous avons reçu un bien précieux, l’exemple d’hommes et de femmes qui vivent – pour combien de temps encore ? – leur liberté jusqu’à la perfection.

Jemia et JMG Le Clézio
Gens des nuages
Folio p 145-148

Merci à Rolande qui m'a offert ce très précieux petit livre.


dimanche 21 décembre 2008

Officium

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Par Marco lo Muscio
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Gabin de Noël

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Bon premier anniversaire Gabinou
profite bien de ta Coccinelle
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La Coccinelle est parmi nous !


Un cadeau d'Olivier

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Un documentaire en anglais mais qui vaut la peine d'être vu et entendu...
Olivier
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Dzogchen - Namkhai Norbu

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LA NATURE DE L'ESPRIT DANS LA TRADITION DZOGCHEN - PAR NAMKHAI NORBU RIMPOCHE

Dans le dzogchen, on établit une distinction claire, nette et essentielle entre la nature de l'esprit et l'esprit, à savoir, les processus de nos pensées, le flux incessant des concepts discursifs qui nous occupent constamment.

Si la nature de l'esprit est comparable à un miroir poli avec la plus haute finition, les pensées, les émotions, les impulsions, les impressions et les sensations individuelles ne sont que des reflets qui apparaissent dans ce miroir. Ce que le mot tibétain Rigpa (qui peut se traduire par « conscience en tant que telle », ou encore par « présence pure») désigne est comparable à la puissance inhérente au miroir de renvoyer l'image de tout ce qui est placé devant lui, les choses belles ou laides indifféremment. Le contraire de rig-pa, « conscience et présence», est ma-Rigpa, « ignorance», ou baisse de conscience.

Lorsque nous sommes présents et conscients, nous avons le même statut, pour ainsi dire, que le miroir, alors que dans l'ignorance nous subissons le statut des reflets, nous nous trouvons dans la condition de ces reflets qui pensent que tout ce qui apparaît est substantiel et vrai. Avec la conscience en tant que telle, nous existons dans la condition de l'éveil; avec l'ignorance, nous nous retrouvons pris dans le cercle de la transmigration. L'état primordial ne désigne rien d'autre que la nature de l'esprit, telle quelle, laquelle transcende le temps et l'existence conditionnée.

Dans le dzogchen, on estime que la « vue» est encore plus importante que la méditation. La vue désigne la façon de voir, ou d'envisager les choses, et « comprendre» ne se rapporte pas ici à la seule compréhension intellectuelle, ni aux connaissances dispensées à l'école ou dans les livres, mais à l'expérience effective de l'accès à la connaissance de la vue."


Namkhaï Norbu _ Le cycle du jour et de la nuit L'essence du Dzogchen _ Ed JC Lattès _ 1998

Merci Julien

samedi 20 décembre 2008

Jacquie Lawson

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Une autre carte de Jacquie Lawson, pour l'animation cliquer ICI
Allez sur le site de l'auteur ICI
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Musique pour Noël

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Monique partage avec nous cette belle musique pour Noël
Et vous que proposez-vous pour le iPapy de Noël ?
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Vive les vacances

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Programmé par le iPapy himself

vendredi 19 décembre 2008

La dévotion

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La dévotion est l'essence du chemin, et si nous n'avons rien d'autre à l'esprit que la présence du maître, et n'éprouvons rien d'autre qu'une dévotion fervente, tout ce qui se produit est perçu comme sa bénédiction. Pratiquer simplement, sans jamais se départir de cette dévotion, est la prière même.
Lorsque toutes nos pensées sont imprégnées de dévotion envers le maître, naît en nous une confiance naturelle que cette dévotion même saura résoudre toutes les situations. Toutes les formes sont le maître, tous les sons sont prière et toutes les pensées, grossières ou subtiles, s'élèvent en tant que dévotion. Tout est spontanément libéré dans la nature absolue, tels des noeuds démoués dans le ciel.

Dilgo Khyensté Tinpoché
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Glenn Gould et Mozart

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Un lien envoyé par Jean-Marie, merci....
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jeudi 18 décembre 2008

The big ask

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Signalé par Catherine
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Souad Massi

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Merci Raphaël
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Hergé

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mercredi 17 décembre 2008

Une idée de cadeau...

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C'est sur le blog de Philippe que j'ai trouvé il y a quelques temps cette adresse...
Arbor' Ethic que j'ai tout de suite mis en marque-pages...
J'y suis repassée tout à l'heure... il y a un nouveau lien vers un site treegreetings.com qui propose d'offrir en même temps un cadeau à quelqu'un et à la terre...
Cette entreprise vous propose de choisir un arbre à fleurs, à fruits ou à feuillage persistant parmi plusieurs essences... de le planter pour vous en Amérique centrale ou aux Etats unis... d'envoyer une e-card personnalisé à la personne à laquelle vous offrez symboliquement cet arbre en même temps qu'à la terre...
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La marche turque

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Merci à Christian
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Moto de crise

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Pas de cours de conduite moto cette semaine. Je me suis entrainé au "Être un avec" conseillé par mon moniteur dans d'autres circonstances bien plus difficiles. Olivier me propose ce modèle de moto ? Qu'en pensez-vous? J'hésite......
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Eveil et Philosophie

Connaissez-vous l'excellent Blog de mon ami José le Roy ? Je connais bien José pour avoir passé beaucoup de temps avec lui auprès de Douglas Harding. José qui est professeur de philosophie anime des ateliers à Paris sur la Vision sans tête, il a écrit plusieurs ouvrages sur l'enseignement de Douglas. Nos chemins se sont écartés en apparence mais j'admire beaucoup ce qu'il fait.
http://eveilphilosophie.canalblog.com/
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Mon meilleur ami

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Maman et moi regardons par la fenêtre ovale les enfants qui jouent dehors.
Je demande :
" Comment s'appellent-ils ?"
" Celui-là, c'est Johny, avec les cheveux noirs. Celle qui nous tourne le dos, c'est Mary-Anne. L'autre, dans le vitre de la fenêtre, c'est Toi Chérie."
"Quel drôle de nom ! Pourquoi nous regarde-t'il comme çà ? "
" Parce que c'est Toi Chérie "
" C'est parce qu'il s'appelle comme ça qu'il me dévisage ?
Je pense que c'est parce que c'est mon meilleur ami. "

Les années passent. Johny et Mary-Anne sont partis. Mais mon ami est toujours là, derrière la fenêtre ovale. Comme un bon chien de cour qui sait qu'il n'a pas le droit de rentrer à la maison.
Quelquefois il est joueur, quelquefois mélancolique. Mais jamais il ne me quitte des yeux. Maintenant, il devient vieux et gris et lent, et à souvent l'air triste. Je pense qu'il m'implore de le laisser entrer.
Je pense que si je le laissais entrer, il m'étoufferait de ses étreintes. Il pourrait même me tuer à force de gentillesse.
Et parce qu'il m'aime tant, quand il mourra, il voudrait que je l'accompagne.
Si je laisse entrer mon ami, il sera mon ennemi.

Je ne le laisserai jamais entrer.

Douglas E;Harding in revue Vivre sans Tête n°0 février 1997
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Une soirée avec Catherine Harding et José Le Roy à Paris le vendredi 19 décembre à 20h30 (entrée libre)

mardi 16 décembre 2008

Fred Vargas : Nous y sommes

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Nous y voilà, nous y sommes. Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l'incurie de l'humanité, nous y sommes.
Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l'homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu'elle lui fait mal. Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d'insouciance.
Nous avons chanté, dansé.
Quand je dis « nous », entendons un quart de l'humanité tandis que le reste était à la peine.
Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l'eau, nos fumées dans l'air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s'est bien amusés.
On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.
Franchement on s'est marrés.
Franchement on a bien profité.
Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.
Certes.
Mais nous y sommes.
A la Troisième Révolution.
Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu'on ne l'a pas choisie.
« On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.
Oui.
On n'a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis.
C'est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies.
La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets.
De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau.
Son ultimatum est clair et sans pitié :
Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l'exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d'ailleurs peu portées sur la danse).
Sauvez-moi, ou crevez avec moi.
Evidemment, dit comme ça, on comprend qu'on n'a pas le choix, on s'exécute illico et, même, si on a le temps, on s'excuse, affolés et honteux.
D'aucuns, un brin rêveurs, tentent d'obtenir un délai, de s'amuser encore avec la croissance.
Peine perdue.
Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais.
Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, (attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille) récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n'en a plus, on a tout pris dans les mines, on s'est quand même bien marrés).
S'efforcer. Réfléchir, même.
Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.
Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde.
Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.
Pas d'échappatoire, allons-y.
Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante.
Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas incompatible.
A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie, une autre des grandes spécialités de l'homme, sa plus aboutie peut être.
A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.
A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

Fred Vargas
Archéologue et écrivain
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