mercredi 17 juillet 2024

Au seuil de l'aube /Juliette Kempf/ Abd el Hâfid Benchouk

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Un extrait : à propos d'une retraite dans le désert...

" J'ai désiré connaître ce qui reste de moi quand je n'ai plus de rôle social à remplir, au sein de ma culture et de ma famille, de mon environnement habituel. J'ai désiré regarder ce qu'il se passe en moi lorsque mon action fait silence, se met en suspens, lorsque je n'ai pas à agir. J'ai désiré rencontrer l'être que je suis au delà, ou en deça, des déterminations qui m'ont vu naître, sous les couches qui font mon être historique, social, sous les caractéristiques de mon individualité. La profonde solitude est alors nécessaire; mais elle n'est pas sans crainte. Car je peux y rencontrer un grand vide, la sensation du néant. Je peux me cogner à toutes mes limites, aux aspects de moi-même qui grondent en dedans, s'agitent et me plaisent si peu.
J'ai pu voir ce vide, voir ces limites mais j'ai rencontré aussi autre chose. J'ai perçu, au creux de mon silence, une autre présence. J'ai su, au creux de ma solitude, que je n'étais pas seul. Comme l'afflux du sang dans les veines qui ne nous quitte jamais et qui jamais ne stagne, j'ai rencontré une Présence continue, vivante, inlassable. Et sous l'apparence de la presque immobilité, intérieurement le mouvement a atteint sa plus grande plénitude. En quêtant le rien, le dénuement, j'ai trouvé le tout de mon être. La Présence divine a commencé peu à peu à se révéler à moi. Peu à peu cette dimension de mon être a commencé à s'éveiller. Le noyau lumineux a commencé à briller."

Au seuil de l'aube

Ed Le Relié p 14 

 



 



1 commentaire:

Sandrine a dit…

C'est clair, ça motive directement, merci !