jeudi 17 mai 2012

Histoire de Sadhûs...suite





Pas facile effectivement de ne pas « réagir » en lisant cette histoire. Et notre réaction est de chercher à comprendre à partir de notre paradigme culturel, religieux, philosophique, spirituel...occidental. Ce paradigme est constitué d'un certain nombre d'idées sur le corps, sur la naissance et la mort, la liberté, il est constitué de croyances sur ce qui est bien ou mal. Dans cette vision occidentale du monde même s'il y a des variantes la mort est au pire une fin terrible, au mieux un passage douloureux et de toute façon une perte. Entrer dans le Gange volontairement s'appelle un suicide et provient d'un désir ou d'un choix de mort que l'on a du mal à envisager autrement que morbide.
Je n'ai pas la clé. Juste quelques éclairages. En Inde, chez les Yogis et les Sadhus prendre le « mahasamadhi » dans le Gange est une pratique traditionnelle reconnue. Une réalisation pleine peut amener à sentir que l'incarnation dans cette existence et dans ce corps est arrivée à son terme. Cela ne procède pas d'un choix ou d'un désir mais d'une évidence en général annoncée aux disciples. C'est incompréhensible dans notre vision occidentale. Une connaissance de la philosophie de l'Inde, des Upanishads et de l'Advaîta Vedanta est nécessaire.
Même si on n'a pas cette connaissance, une telle histoire est précieuse. J'en ai entendu plusieurs de ce genre en Inde et racontées par des personnes vraiment dignes de confiance pour qui il était évident qu'il ne s 'agissait pas d'un « suicide » au sens où nous l'entendons chez nous.
Entendre une telle « histoire » et ,même si on ne la comprend pas, percevoir qu'elle a un sens, nécessite de voir notre « vérité » sur ce que sont l'incarnation, la vie, la mort, comme un paradigme.
Visiblement, il en existe d'autres. Nous sommes là devant un mystère.  

6 commentaires:

Dimitri a dit…

J'ai senti le bon moment pour mourir avant l'adolescence - Ce qui pouvait être vu avait été vu et ce qui viendrait pas la suite serait déjà vu , ce serait meme un abimement pour la vie ,
celle perçu en moi (car la vie continu dans la mort ) - C'était un bon moment pour reposer en paix , mais l'incompréhension que ma famille aurait vécu les aurait empechée de vivre à leur niveau, m' empèchant de partir -
Çà parait paradoxale mais on peut se sacrifier par le faite de rester en vie -
Et pourquoi pas tout compte fait !?!

Anonyme a dit…

Merci beaucoup pour ces explications (Corinne et Dimitri), je comprends mieux. L'Inde est très intéressante.
Marie-Pierre

Anonyme a dit…

Oui merci pour ce texte, ça ma permis de réfléchir sur ce que j'ai écrit précédemment et je crois avoir mieux compris de quoi il s'agit par rapport au "Tu deviens ce que tu penses". C'est pour cela que les maitres indou disent a certains disciples de penser tout le temps a Dieu. J'ai compris le fait de penser a Dieu comme celui de se souvenir de Lui continuellement. C'est vrai que c'est difficile a comprendre car cela ne fait pas partit de ma culture, donc se sont des enseignements un peu dur a comprendre.

Je comprend ce sadhu et son désir de vérité sur la vie et sur la mort, il m'est arrivé ce genre de désir lors d'une percée intérieure très forte et bouleversante, je voulais a tout pris découvrir l'âme que je suis, et j'ai donc arrété volontairement consciemment ma respiration pendant un certain moment jusqu'a ce que j'ai très chaud et que mon corps commence a bouger, à se débattre. Et a un moment je me suis relevé (car j'étais allongé) en espérant que la conscience que je suis sorte de mon corps. Malgré plusieurs tentative ça n'as pas marché. En faite je ne voulais pas mourrir je voulais seulement vivre, mais a un autre niveau.

Cette expérience remonte a l'année 2009. Maintenant j'ai compris que vivre ou être Dieu ou la Conscience est accessible, il faut simplement le désirer plus que tout et pratiquer (très) intensément.

Oui Dimitri, j'aimerais en arrivé a ce stade de maturité, ou plus rien ne m'interesse a part la conscience. Si je réfléchis un peu le sacrifice c'est d'accepter les choses telles quelles sont puisque la personnalité est basé sur le refus de ce qui est.

Se sacrifier finalement c'est accepter ce qui est.

Florian

Anonyme a dit…

Le Royaume des Cieux est au-dedans de nous, pas plus loin, ça l'est suffisamment déjà.

Pourquoi s'intéresser à des chemins de traverse, éventuellement douteux, alors qu'il y a tellement de voies, d'enseignements clairs, balisés, à la portée de tous ceux qui le veulent vraiment, tellement de maîtres "petits" ou "grands", alors que des Mâ Ananda Mayi ou Mâ Amritananda Mayi ont foulé ou foulent encore cette terre et ... sans lassitude "spirituelle".

Quelle voie a finalement suivi le Bouddha historique ?

Le Malin (mental) est très rusé...


Bruno

Anonyme a dit…

Il faut que je sois plus précis : je ne prétends pas que le mahasamadhi soit une pratique douteuse, mais cela concerne tellement peu de personnes...

"Choisir" de quitter cette existance après avoir connu l'Éveil définitif...

Bruno

CHRISTINE JEANNOT MEYER a dit…

Message à l'attention de Dimitri: Hello Dimitri, comme je ne sais pas exactement comment te joindre, j'utilise le fil de commentaires de notre cher Ipapy, créteur de lien (c pas moi qui le dit) , afin de t'envoyer l'adresse du blog que je viens de créer...En espérant qu'il te plaira...N'hésite pas à laisser tes commentaires...Je t'embrasse, amicalement sur la voie, Fabien Meyer.
http://nullepartetjamais.blogspot.fr/