.
Merci JFL.
.
"Awake! The time is running out. Remember the Divine. Realize the Truth before life passes into death." Chandra Swami Udasin
"La gratitude comme antidote à l'insatisfaction, comme prise de conscience que j'existe aussi grâce à l'autre, n'a pas fini de me délivrer...Je vis grâce à cette truite grillée, ce chou mariné, cette limonade et le sourire de ma femme.Tout à l'heure, Junho va m'aider à me raser, puis mon bon professeur de coréen m'appellera sur Skype en réclamant, pour unique salaire, des progrès.S'offrir des cures de gratitude, pour se rééduquer, redémarrer à tout âge. Non, ce n'est pas tenir compagnie à Monsieur Coué que de se concentrer sur le bien.Je peste en face de ce plat immonde, mais j'oublie de me réjouir devant ce mets bien préparé chaque jour par mon épouse.Non, ce n'est pas mièvre de s'émerveiller ! Se rapprocher du réel, bien ouvrir les yeux, être là. Orienter le regard sur tout ce qui va bien. Ce qui contrarie, et ça ne manque pas, se rappellera très vite à nous !Dire merci, au fond, c'est sentir que tout circule, se partage, se donne et se reçoit. Un pas de plus et , certains jours, je peux même témoigner quelque reconnaissance envers l'épreuve et le handicap.Maître Eckhart m'y aide : « Dieu donne à chacun ce qui vaut le mieux pour chacun et lui convient. Pour tailler un vêtement à quelqu'un, il faut le faire à sa mesure ; un vêtement qui irait à quelqu'un n'irait pas du tout à l'autre. Chacun reçoit selon ce qui lui convient. Ainsi, Dieu donne à chacun ce qui vaut le mieux pour lui, ce que Lui, qui sait, reconnaît pour le plus convenable ; »(1) Redoutable conversion du regard exigée par le mystique. Tout ce qui arrive est le meilleur pour moi, même cette immense tuile qui me tombe dessus.La chance, c'est de faire avec sa malchance.Si de mon cœur sortent des « merci », plus encore de ma bouche s'échappent des « bon sang », des « merde », des « j'en ai ras le bol ».Tout est exercice, chemin de libération ..."
Comme vous l'avez peut être remarqué nous n'étions pas Corinne et moi, sur la photo du groupe qui est actuellement au Japon, sous la houlette de notre ami Christian Le Dimna .
À l'automne dernier j'ai souffert de douleurs dans le dos durant 3 mois. Ce sont ces douleurs qui ont entraîné examens et analyses et permis de poser un diagnostic : il s'agit d'un myélome plus communément appelé cancer des os.
Dés demain des examens hospitaliers plus ciblés permettront de mieux cerner la maladie. Je vais donc consacrer mon énergie et mon temps à traiter cette situation. Je n'ai pas encore commencé ce qu'on désigne parfois comme "un parcours du combattant". J'espère en faire "un parcours du disciple"."Tout ce qui nous arrive, nous arrive comme un défi et une opportunité", c'est le moment pour moi de ne pas l'oublier.
Je serai sans doute moins présent sur le blog mais Corinne a pris la main depuis un bon moment et de si belle manière. Je serai aussi moins présent à Hauteville dans les mois qui viennent. Tout cela dépendra des protocoles de chimio et aussi des effets de la stratégie alternative que je mets bien sûr en place en parallèle.
J'ai quotidiennement conscience d'être dans une situation privilégiée pour vivre cette nouvelle aventure dans les meilleures conditions possibles. Vous toutes et vous tous du Blog faites partie de ces meilleurs conditions. Je vous en remercie du fond du coeur.
La confiance se conjugue au présent. Cesser de loucher vers l'après ! Parfois, quand je regarde les enfants, je me dis que, quoi que je fasse, la vie est un ruisseau qui court vers la mer, vers l'océan. Même si, dans les détails, le parcours peut paraître très sinueux. Évidemment, ce que j'appelle détails peut secouer avec brutalité. Mais l'expérience d'un calme profond est compatible avec les grandes secousses.La question n'est pas de gagner en confiance mais de laisser partir la soif de maîtrise et d'accepter un peu de perdre les pédales. J'ai une immense foi en la pratique.Finalement, faire confiance, c'est encore trop demander. Peut-être s'agit-il juste de cheminer sans rien faire et de s'abandonner seconde après seconde. Souvent je cherche la sécurité là où il n'y en a pas. Depuis ce voyage, je commence à comprendre que je dois me jeter à l'eau, cesser de chercher des points d'appui inébranlables. Car il n'y en a guère.
"Je suis littéralement émerveillé par celles et ceux qui persévèrent dans la joie malgré les coups du sort. La misère, l'injustice, la maladie n'ont pas le dernier mot. Ce mystère, cet espoir vaut tous les discours du monde. Connaître une véritable joie, c'est découvrir en tout une occasion de se libérer, de grandir et peut-être même de se réjouir. Cette disponibilité intérieure, ce don de soi humble et infiniment profond se situe bien au-delà du pur ressenti. Ce n'est pas un "youpi" naïf mais une adhésion franche, sereine, un discret "oui" adressé à ce qui est."
Une belle occasion, que vous soyez professionnel ou amateur de vous initier à la permaculture.La permaculture, c'est plus que " faire pousser des fruits et des légumes ", c'est s'insérer dans la logique du vivant et trouver notre juste place dans le système. Nous souhaitons que les belles initiatives de nos amis Jean-Louis et Sabine rencontrent le plus large public car elles contribuent à faire émerger le monde de Demain !
Mes premiers souvenirs de la musique remontent à mon plus jeune âge. Blottie sous le piano de ma mère, je me laissais habiter par les sons. Enveloppée dans un temps au goût d'éternité, je saisissais à quel point le temps chronologique n'était pas le seul existant. « Pourquoi les boussoles n'ont-elles pas, elles aussi, une aiguille dirigée vers le ciel ? », m'interrogeais-je. Très sensible, j'avais du mal à m'incarner et à trouver ma place, aux côtés d'un frère jumeau, d'une soeur aînée et d'un petit frère. Je considérais que ce monde, dans lequel je me sentais de trop, m'était étranger et lourd. Mais, sous ce piano, j'avais le sentiment singulier que je pouvais moi-même devenir son : qu'il était possible d'être autre chose que ce que je percevais de moi-même. J'étais en lien... avec ce qui en moi était plus grand que moi : une Présence.Ma rencontre avec le Christ n'a pas été tant le fruit de cette expérience spirituelle que celui touchant à la raison : un jour, j'ai compris qu'on n'argumentait pas Dieu. Longtemps fascinée par l'intellect, j'ai finalement réalisé qu'il faut sortir du raisonnement pour entrer dans une expérience d'un tout autre ordre. Ce lâcher-prise m'a longtemps fait peur, si bien que je me rassurais avec de belles phrases, de beaux auteurs, une bonne maîtrise des choses. Mais l'attitude juste était celle où je quittais le commentaire sur les autres, sur moi-même, et sur ce que je faisais. Maurice Zundel nous dit que,dans la contemplation d'un paysage, si l'on s'observe en train de regarder, le spectacle est terminé.Je dis souvent que je suis la preuve de l'existence de Dieu ! Tout au long de ma vie, j'ai eu des réponses du Christ dans les épreuves ou lorsque je pensais qu'il ne m'aimait plus. Il est passé par des hommes, des femmes, pour me parler, me consoler, me rassurer. Un concert donné en Zambie fut un événement fondateur dans mon parcours. Je me vois encore traverser l'immense hangar empli de gens. Au fond, un piano droit, très mal en point, laissant apparaître une corde cassée. "Seigneur, il faut que tu quittes la salle. Car, je le sais,ce concert va être raté." ai-je prononcé dans le silence. Au plus profond de moi, j'ai entendu clairement: "Toi tu joues, moi je touche les âmes." Une grande paix intérieure m'a envahie. A la fin du concert, me tournant vers le public, j'ai vu tous ces visages, baignés de larmes. Ce jour-là, j'ai compris que je n'étais que Son instrument, tout comme le piano n'est que l'instrument d'une transcendance. Ce jour-là j'ai donné mes mains à Dieu. J'ai souvent été attirée par le carmel... mais sans cesse, dans ma carrière de pianiste, j'ai été ramenée à ce fil, à cette mission, à cette question: "Qu'as -tu fait de ton talent ?".........Jouer du piano implique un choix de vie ou de mort puisque chaque son est une ode à la vie. Comme disait Jean de la Croix: "Si votre parole n'est pas plus belle que le silence, ne la prononcez pas." Il en va de même pour la musique. L'état intérieur dans lequel le pianiste devrait être nécessite tout un chemin : être uniquement écoute, silence face au son porteur de l'invisible. Car le son émane du silence pour y retourner. Silence comme lieu d'émerveillement à partir duquel la musique peut naître.
"extrait de l'interview par Anne-Laure Filhol ( photo Jacques Graf/divergence ).