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Fatimah arrive à l'hôpital de Souleymanyeh au Kurdistan irakien terriblement brûlée et muette. Nous suivons son lent retour à la vie, la relation de confiance qu'elle tisse avec le chirurgien, le kiné, une femme qu'elle rencontre à l'hôpital et en parallèle nous sommes au village d'où elle vient, dans sa famille où excepté pour Farah sa fille aînée de huit ans qui l'attend désespérément tout se passe comme si elle n'avait jamais existé. Peu à peu nous apprendrons ce qui s'est passé...Effectivement, dans ce court roman, il est question de ce que l'on appelle les crimes d'honneur. Mais il n'est question ni d'une démonstration qui chercherait à opposer les victimes et les coupables, les femmes et les hommes, ni d'une analyse sociologique...Marina Carrère d'Encausse montre par touches successives l'engrenage implacable qui tient dans ses filets la famille, le village, ces sociétés où prévalent les crimes d'honneur. Des femmes en sont les victimes mais le système broie hommes et femmes, victimes et bourreaux. Il s'agit d'un vrai roman qui fait voir, et c'est magnifique, l'émergence d'individus au sein de ce système terrible, la naissance des sentiments, des paroles qui vont leur permettre de sortir du moule et d'inventer sur les ruines et la désolation, du neuf, une vie, un avenir...
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