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Je suis allée début avril au Maroc, trois jours à Marrakech et une semaine dans le sud au début du Sahara. Mon idée était d'explorer la possibilité de proposer de nouveau des marches silencieuse dans le désert. Je le dis tout de suite, le réalité n'a pas répondu à mon attente.Pas de comparaison me suis-je dit, mais, je ne peux pas non plus oublier : quand on a connu la noblesse grandiose du Hoggar et des Touaregs, une frange de désert où des guides très compétents par ailleurs, promènent des touristes dans les dunes laisse un goût artificiel. Bien sûr, il y a la lumière du soir sur la courbe incroyablement pure des dunes, le ciel infini dans la lucarne du sac de couchage, la densité du silence la nuit.. Mais personne n'habite ici, le désert se visite. Les guides ont appris leur métier au centre de formation. Les villages du bout de la route voient débarquer des randonneurs d'un œil morne. Personne ne se souvient plus des caravanes pour Tombouctou.Le Hoggar que nous avons connu est un désert vivant où tentent de se maintenir des Touaregs qui nous ont emmenés chez eux, accueillis silencieusement, nous entraînant dans leur contemplation du ciel et du vent comme dans leurs échanges interminables de nouvelles autour d'un feu. Les caravanes s'étirent sur les chemins étroits, on voit des ânes sauvages, parfois au loin une gazelle, on entend les chacals, la nuit, et jamais les chameaux ne sont loin. Chaque montagne a un nom, chaque lieu, une histoire. Il y a Hadedou, son cône si reconnaissable, le lieu de naissance d'Entayent (1), Akar Akar où l'on chassait jadis le guépard, Innamare où au pied d'un rocher en creusant, on trouve toujours de l'eau, Mezzerouj où en grimpant comme des chèvres on trouve des coquillages et plus haut encore une grotte et ses dessins, l'Oued Tanjet et l'eau sur deux kilomètres qui invente un paradis d’oiseaux, de lauriers roses et de palmiers, il y a Oul, le cœur, Tedekelt, la paume de la main et Tessa N'aguena, le ventre du ciel. L'Assekrem est un lieu sacré, un des centres du monde où s'ouvre la porte de l'infini. Ce désert-là, pierreux, hostile, gigantesque, est habité, vivant, on y rencontre des humains ivres de liberté, ivres de Dieu.Voilà, je n'emmènerai pas de groupe dans le désert marocain.Pour ceux qui le connaissent j'ai eu Abdelwahab au téléphone la semaine dernière. Si la zone est réouverte, il me contactera. Entayent va bien. Les frères de Foucault sont toujours à l'ermitage et disent la messe chaque matin à 7h. Et mon cœur, comme celui de beaucoup d'autres est toujours en lien avec tout cela, la terre, les pierres, les bêtes, le ciel et les humains.
(1) notre
guide
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8 commentaires:
Témoignage qui me nourrit et m'évoque un goût de la Simplicité difficile à vivre dans lon quotidien!!!
Bien à toi.
JP Gepetto
Merci de ces nouvelles Corine , heureux qu'Entayent se porte bien ...
Ah oui le Hoggar est magique:-)c'était Wahou ce voyage
Karl
je suis touchée par ton témoignage.Merci.
je ne connais pas le Hoggar, n'ai pas eu la chance de partager vos séjours. un jour peut-être???
ces mots sont des graines semées.
Bises
MJo
Le Hoggar, les Touaregs, Entayent... une expérience, des souvenirs que rien ne pourra effacer.
Merci Corinne et Alain
Albert
Merci de nous rappeler ce délicieux souvenir !
Inch Allah....
Moi je suis prête pour y retourner.
Idem, voyage marqué à jamais dans la pierre friable de mon coeur...
Comme tu l'as compris, moi aussi Martine !
Oui,j ai pleuré dans le Désert mais ces larmes ont réchauffé mon coeur et le goût de cet espace infini me porte encore dans ma pratique.gratitude à vous deux .Guy bxl
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