Un jour à Ardenne, à la fin d'un atelier sur la "Vision sans tête", Douglas comme il aimait le faire me posa une question dont il avait envie de me donner la réponse en tout cas, sa réponse. Il me demanda: "Alain, d'après toi quelle est la question la plus importante à se poser ?"
Je me suis dis "facile". J'ai voulu faire le malin et je lui ai répondu " Généralement, on considère que c'est la question "Qui suis-je? mais c'est mieux de la formuler "Que suis-je?" cela évite plus facilement le piège de l'identification. Douglas me répondit: "Oui, Que suis-je, c'est bien mais je suis convaincu que "Où suis-je? c'est mieux". Nous sommes passés à autre chose, mais j'ai souvent repensé à cette réponse. Où suis-je ?
Depuis, mon diagnostic de cancer, je suis devenu accroc à la méditation couché, pour plusieurs raisons que j'ai déjà évoquées ici même. Or, dans la pratique de la pleine conscience en position couchée, la question qui vient assez naturellement c'est justement "Où suis-je?" Allez-y couchez vous, (support ferme, pas le lit....) fermez les yeux. Où êtes-vous? Avez-vous une forme, ici et maintenant, où seulement le souvenir d'une forme ? Nous savons plus ou moins que le langage, les mots que nous utilisons façonnent notre relation au monde et donc à nous-mêmes. Avez- vous réfléchi aux expressions limitantes que nous utilisons. Où suis-je ? dans une BOÎTE crânienne, ou bien dans une CAGE thoracique, ou encore dans une CAVITE abdominale. Je fais l'expérience de pensées, est-ce que ces pensées s'originent, se développent et disparaissent dans une boîte, quelle boîte? Est-ce que vous ressentez les pulsations cardiaques dans une cage ? Quelle cage ? Est-ce que vous expérimentez le va et vient du souffle dans une cavité? Quelle cavité ? La réalité c'est que, en tant que conscience, nous sommes sans aucune forme, absolument ouverts, spacieux, sans aucune limite. Mais nous pouvons réaliser à quel point le mental se donne du mal pour nous maintenir dans les limites d'une forme qui n'est qu'un souvenir. Ah! très chère mémoire, le mental t'utilise pour maintenir la croyance de la prison. Nous n'avons pas de limite, pas de forme. Nous sommes nulle part donc nous sommes partout, nous sommes TOUT parce que nous ne sommes RIEN. Essayez, cherchez, ce n'est pas à croire c'est à VOIR.
Alors découvrir cela de manière directe, expérimentale et dans des conditions favorables, c'est facile mais qu'est-ce que ça change dans ma pratique spirituelle. dans ma vie de tous les jours.? Et bien c'est à vous de le découvrir. Mais ce que je peux en dire : c'est comme créer une brèche dans le processus d'identification au moi-je, c'est s'entraîner, s'habituer, se régaler à fréquenter l' Autre monde, celui qui est juste ici, juste derrière.
Le Vrai monde, le monde de l'Esprit, le monde de Dieu. C'est la seule issue, le seul espoir, la seule Bonne Nouvelle.
Arrêtons de parler de spiritualité sans tenir compte de la réalité de l'Esprit.
Arrêtons de patauger dans la gadoue de l'identification au corps-mental, ne serait-ce qu'un instant, il faut bien commencer un jour. On va oublier, c'est sûr et on y reviendra inlassablement.
Erosion d'un coté et cristallisation de l'autre.
Erosion d'un coté et cristallisation de l'autre.
La Paix, la Joie et l'Amour de notre corps de Gloire nous attendent.
Retournez-vous, convertissez-vous, vous êtes l'héritier(re) du Royaume.
.
24 commentaires:
Comme d`habitude quand tu prends la plume , direct a l`essentiel , a l`experience propre , Merci Alain
Toujours de tout coeur avec toi meme a tres grande distance dans l`espace et dans le temps .
Mais en realite si proche ...
oui, direct mais à l'essentiel? J'en "sais" rien...C'est d'abord mon intellect qui te lit et le mental qui découvre tes mots alors d'emblée résistance, argumentions, débat (en fait, c'est moi qui me débat avec ce dont tu oses témoigner) et tout en moi crie: "NON ! "je " suis un être fini qui finira, au suivant...). Et puis, quand même "cette petite musique d'Alain, cet être qui tant me touche, est-elle aussi audible dans sa dissonance" ? Bien sûr, je "sais": il "suffirait" que je fasse l'expérience, le constat, la vérification de tes propos...ce qui suppose au préalable une mise en boîte, en cage, entre parenthèses de cet intellect, de ce mental qui me barre l'accès à ta "bonne nouvelle"...Donc on se détend et laissons la infuser, elle trouvera (ou pas!) les voies, la voix pour m'être audible et dans l'attente, quelle émotion d'entendre la tienne, merci !
Merci pour ce texte.
Content d'avoir de vos nouvelles.
Julio
Bonjour Alain merci pour ce partage qui vient en echo a ma quete en effet la Vision nous fait entrer dans cet espace d accueil de la Creation Est ce que ,nous pouvons le vivre aussi en temps que vide qui enveloppel chaque objet Amitié François
Comme c'est net.
Beau jour, et merci Alain.
Sylvie
Gratitude à toi l'ami;
En te lisant l'aspiration à Cela se réveille. Et maintenant, la pratique.
Amitié.
JP Gepetto
Alain merci,
cette phrase me suit depuis des années :
Le Royaume si vous oubliez d'y entrer, vous en êtes déjà sorti.
père Montchanin, s.j.
Pranam !
Merci .
Quelle bonne question, oui.
Merci Alain.
Berit
Merci Alain ! Oui , les mots me touchent ! Maintenant , l'expérience ....! Merci , merci ...!
Gratitude
Belle journee
Guy bxl
Bonjour Alain, depuis 17 ans que tu m'as parlé de cet espace spirituel, et que je m'y suis mis dare-dare, une question me hante issue de mon expérience : Est-ce que mon corps est capable de supporter ces incursions répétées dans cet espace ? J'ai deux réponses à cette question. La première c'est : non, la deuxième c'est : Sacrilège ! et je n'ai toujours pas choisi entre les deux réponses, je cherche une moyenne !!!
Merci Alain d'être là pour nous.
André
Bonjour Alain,
Je te connais mais tu ne me connais pas. Je lis avec attention ton blog, presque tous les jours. Un blog plein d'Humour et d' Amour. La dernière fois que j'ai pu venir à Hauteville, tu es venu parler en salle Ramdas. Tu as dit quelque chose comme: " au final, la seule chose qui importe c'est le lâcher-prise".
Et bien, depuis, je pratique, autrement qu'avant, et ça marche. Je lâche les autres, je lâche mes attentes. Ca fait un bien fou.
Mais lâcher mon corps, j'avoue que cela me fait peur.
Si je me suis incarnée, n'est-ce pas pour vivre pleinement ma vie de chair et d'os ?
C'est peut-être de ce sacrilège que parle l'auteur du message précédent...
Avec une grande gratitude et des pensées pleines d'amour.
Sandra
Bonjour Alain,
ça fait du bien de te lire au cœur et peu à peu ça me nourrie
au plus profond.
Merci Alain et Corinne!
Margarete
Bonjour Alain
merci pour ton message
et Amitiés à toi et à Corinne
Brigitte Evano
Merci <3
Bonjour : Essai de reponse pour Sandra
Il s`agit d`avoir un corps et de ne plus pretendre etre ce corps .Rien ne change pour le corps , a part de ressentir plus de paix , de joie , d`amour , lorsque le mental reste calme ,et l`attention fixee sur cet espace interieur que nous sommes en realite , alors que le corps est une apparence .Il apparait et disparait un jour . Ce que je suis EST , non cree , eternel .
Quel magnifique message.
pratique immédiate.
Merci Alain.
Ghislaine
Grand merci pour ce partage fort et encourageant. Amitiés à toi et Corinne,
Barbara une fidèle du bout du monde
Mooji dit la même chose. Je vous conseille de lire ou d'écouter : "Une invitation à la liberté" que je cite sur mon blog (12 nov). Le sous-titre : L'éveil immédiat pour chacun.
C'est très proche de Douglas, c'est l'essentiel sans fioritures!
D'abord, quel plaisir de te lire, et relire (de "t'entendre " à nouveau) Alain !
Et puis, aujourd'hui, je viens de faire l'exercice à ma façon, assise devant mon Mac. J'ai agrandi les caractères du texte et, miracle ! ;-) une voix s'est fait entendre ! Bon, ce n'était pas la voix de Dieu, ni même la tienne, mais celle de mon Mac, baptisée "Voice Over" !
Alors, j'ai fermé les yeux et vécu l'expérience : assez vite j'ai perdu mes repères (consciemment, quand même !). je pouvais donc sortir de mon corps, la "brèche" était créée !
Mercipour ça aussi ;-))
Ed
J'y retourne immédiatement ! Merci Alain
Expérience de flottaison au centre MEISO à Paris
https://www.meiso.fr/
J'ai pu faire l'expérience d'une méditation couchée unique grâce au bassin de flottaison en isolation sensorielle.
L'expérience dure 1 heure et j'ai choisi de la commencer par 10 minutes de sons de bol tibétain avec une faible lumière puis un silence de 50 minutes sans lumière.
Dans les premières minutes, j'entre dans le bassin et me familiarise doucement avec la flottaison saturée en sel.
Puis progressivement, le corps arrive dans un état de détente profonde.
Ma pensée "je suis mon corps" perd progressivement de son sens à mesure que les sensations corporelles se font de plus en plus faibles.
Je me pose alors la question "où suis je ?"... Le mental mouline quelques minutes en imaginant un espace imaginaire fantasmé... Puis vient l'évidence JE NE SAIS PAS...
Je reste avec ce ne sais pas... Cette inconnue.
Au bout de quelques minutes, le mental revient avec différentes propositions...
combien de temps dure encore la séance ? Quelle sont mes sensations corporelles ? Ah je sens un "truc" sur telle ou telle partie du corps... Des pensées et des sensations basées sur la mémoire. Je remarque que je produit alors un effort en faisant attention à ces pensées et sensations et recherche à nouveau la détente.
Je m'interroge sur ce qui perçoit ces pensées et sensations et la détente s'approfondit progressivement.
L'évidence du JE SUIS n'est alors corrélé d'aucun adjectif.
Rien d'autre.
Un sentiment de paix et d'amour se relève.
Il est ensuite possible que je me sois endormi quelques minutes vers la fin de séance...
Puis, les gongs tibétains reprennent et la séance touche à sa fin.
Une belle expérience que je recommande vivement et que toute personne vivra de manière différente.
Merci Alain pour le super tuyau.
Bien à toi.
Thibault
Enregistrer un commentaire