jeudi 16 avril 2020

Article du Dalaï Lama / Time magazine 14/04/20


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"Sometimes friends ask me to help with some problem in the world, using some “magical powers.” I always tell them that the Dalai Lama has no magical powers. If I did, I would not feel pain in my legs or a sore throat. We are all the same as human beings, and we experience the same fears, the same hopes, the same uncertainties.
From the Buddhist perspective, every sentient being is acquainted with suffering and the truths of sickness, old age and death. But as human beings, we have the capacity to use our minds to conquer anger and panic and greed. In recent years I have been stressing “emotional disarmament”: to try to see things realistically and clearly, without the confusion of fear or rage. If a problem has a solution, we must work to find it; if it does not, we need not waste time thinking about it.
We Buddhists believe that the entire world is interdependent. That is why I often speak about universal responsibility. The outbreak of this terrible coronavirus has shown that what happens to one person can soon affect every other being. But it also reminds us that a compassionate or constructive act—whether working in hospitals or just observing social distancing—has the potential to help many.
Ever since news emerged about the coronavirus in Wuhan, I have been praying for my brothers and sisters in China and everywhere else. Now we can see that nobody is immune to this virus. We are all worried about loved ones and the future, of both the global economy and our own individual homes. But prayer is not enough.
This crisis shows that we must all take responsibility where we can. We must combine the courage doctors and nurses are showing with empirical science to begin to turn this situation around and protect our future from more such threats.
In this time of great fear, it is important that we think of the long-term challenges—and possibilities—of the entire globe. Photographs of our world from space clearly show that there are no real boundaries on our blue planet. Therefore, all of us must take care of it and work to prevent climate change and other destructive forces. This pandemic serves as a warning that only by coming together with a coordinated, global response will we meet the unprecedented magnitude of the challenges we face.
We must also remember that nobody is free of suffering, and extend our hands to others who lack homes, resources or family to protect them. This crisis shows us that we are not separate from one another—even when we are living apart. Therefore, we all have a responsibility to exercise compassion and help.
As a Buddhist, I believe in the principle of impermanence. Eventually, this virus will pass, as I have seen wars and other terrible threats pass in my lifetime, and we will have the opportunity to rebuild our global community as we have done many times before. I sincerely hope that everyone can stay safe and stay calm. At this time of uncertainty, it is important that we do not lose hope and confidence in the constructive efforts so many are making."
Published by Time Magazine - April 14, 2020

Parfois des amis me demandent de l'aide pour des problèmes dans le monde, ils me demandent d'utiliser des "pouvoirs magiques". Je leur réponds toujours que le Dalaï Lama n'a pas de pouvoirs magiques. Si j'en avais, je n'aurais pas de douleurs dans les jambes ou de mal de gorge. En tant qu'êtres humains nous sommes tous semblables et nous expérimentons les même peurs, les mêmes espoirs, les mêmes incertitudes. 
Dans la perspective Bouddhiste, tous les êtres sensibles connaissent la souffrance et les vérités de la maladie, du grand âge et de la mort. Mais en tant qu'êtres humains nous avons la capacité d'utiliser notre esprit pour maîtriser la colère, la panique et l'avidité. Ces dernières années j'ai insisté sur le "désarmement émotionnel", essayer de voir les choses de manière réaliste et claire, sans la confusion générée par la peur et la colère. Si un problème a une solution, nous devons essayer de la trouver, s'il n'en a pas, nous n'avons pas à perdre notre temps à y penser. 
Nous, Bouddhistes, nous croyons que le monde entier est interdépendant. C'est pourquoi je parle souvent de responsabilité universelle. L'apparition de ce terrible coronavirus a montré que ce qui affecte une personne peut très vite affecter toutes les autres. Mais elle nous rappelle aussi qu'une action constructive et pleine de compassion - que nous travaillions dans un hôpital ou que nous observions simplement la distanciation sociale - a le pouvoir d'aider beaucoup de gens. 
Depuis les nouvelles à propos du coronavirus à Wuhan, j'ai prié pour mes frères et soeurs en Chine et partout ailleurs. Nous pouvons constater maintenant que personne n'est immunisé contre ce virus. Nous sommes tous inquiets à propos de ceux que nous aimons et à propos du futur, à propos à la fois de l'économie mondiale et de nos foyers. Mais la prière ne suffit pas. 
Cette crise nous montre que nous devons tous prendre nos responsabilités là où nous le pouvons. Nous devons associer le courage dont font preuve les médecins et les infirmières avec la science empirique pour commencer à retourner la situation et protéger notre futur d'autres menaces. 
Dans ce temps de grande peur, il est important de penser à long terme aux défis et aux possibilités de la planète entière. Les photos de notre monde prises depuis l'espace montrent qu'il n'y a pas de frontières sur notre planète bleue. Nous devons donc tous prendre soin d'elle et travailler pour prévenir les effets du changement climatique et des autres forces destructives. Cette pandémie nous alerte sur le fait que c'est seulement ensemble, avec une réponse coordonnée et globale que nous ferons face à l'ampleur sans précédent des défis actuels. 
Nous devons aussi nous rappeler que personne n'est libre de la souffrance et tendre la main à ceux qui manquent d'un foyer, de ressources ou d'une famille pour les protéger. Cette crise nous montre que nous ne sommes pas séparés les uns de autres - même lorsque nous ne vivons pas ensemble. Nous avons donc tous la responsabilité d'exercer compassion et aide. 
En tant que Bouddhiste, je crois dans le principe de l'impermanence. A la fin, le virus passera, comme j'ai vu passer des guerres et de terribles menaces durant ma vie, et nous aurons l'opportunité de reconstruire notre communauté planétaire comme nous l'avons fait de nombreuses fois par le passé. J'espère sincèrement que chacun puisse rester en bonne santé et rester calme. En ce temps d'incertitude, il est important de ne pas perdre l'espoir et la confiance dans les efforts constructifs que tant de gens ont engagés.
          Publié parTime Magazine le 14 avril 2020.


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1 commentaire:

Anonyme a dit…


Message à la hauteur de ce qu'on peut attendre d'un être comme lui.

Alors, essayons de mettre en pratique ce message...