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Douz dans le Nefzaoua, la région au sud du Chott El Djerid, a toujours été un carrefour pour les caravanes et reste un marché permanent, un des plus anciens du grand sud tunisien. Au début du XXème siècle, il y avait quelques bâtisses mais surtout des tentes autour du marché. Avec la sédentarisation des tribus qui nomadisent dans la région, Douz est devenue une ville de 30 000 habitants, la porte du Grand Erg Oriental, le point de rencontre de ceux qui partent dans le désert ou qui en reviennent. Ici l'activité tourne essentiellement autour de la palmeraie et de la culture des dattes ou du tourisme. Au centre du bourg, une grande place carrée bordée des souks où l'on vend encore, au milieu de la bimbeloterie pour les touristes, des tapis tissés artisanalement, les burnous que portent les sahariens et les bandes de laine de chameau tissées dans les tons de brun qui servent à fabriquer les longs coussins qui entourent le bât des chameaux.
Tous les jeudis, il y a foule. En ce moment, très peu de touristes, les habitants de Douz et ceux des villages voisins, des familles, beaucoup de femmes, des nomades. Sur les étals, des fripes, les surplus de survêtements noirs et gris de l'Union Européenne, des gadgets en plastique made in China, des fruits et légumes locaux, des dattes, des épics, des herbes...On sent que les gens se débrouillent mais que les temps sont difficiles.
Plus loin, à la lisière de la ville se trouve le marché au bétail. L'atmosphère ici est plus calme. Une majorité d'hommes, certains âgés, en burnous et chèches. Ils viennent acheter ou vendre leurs bêtes, principalement des chèvres et des moutons mais aussi des poulets, des lapins, des canards. Parfois, un peu plus loin, des chameaux et des chevaux. Les bêtes sont transportées dans de vieilles voitures ou des remorques montées sur des mobylettes. Ici, excepté le téléphone portable - la version basique à clapet - et quelques chaises en plastique, rien n'a changé depuis des décennies. Ce sont les mêmes tractations, palpation des animaux, paiement en espèces que par le passé. On se retrouve dans un monde sans électronique où règnent les outils façonnés à la main. Il y a tout à coup de la lenteur dans l'air, un parfum de terre et de stabilité qui fait prendre conscience de l'agitation engendrée par la technique omniprésente chez nous, de l'accélération folle induite par la modernité. L'avenir des ces hommes est tout aussi incertain que le nôtre et leur présent probablement plus précaire mais ils donnent le sentiment de jouir d'un luxe que nous avons peu : le temps.
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3 commentaires:
grande joie de lire tes mots qui ont suscités des souvenirs chaleureux.
merci Corinne
Catherine De
Merci pour cette fenêtre .
Grand merci de ce témoignage.
JP Gepetto
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