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Le contexte : Les protecteurs de l'eau dont il est question sont un groupe de personnes qui luttent contre "le serpent noir", un pipeline de 1885Km censé transporter du pétrole des grandes plaines de L'Illinois en passant près de la réserve sioux de Standing Rock. " Ce projet abouti à plus de 60% aurait déjà détruit plusieurs sites sioux et risquerait de polluer l'eau dont ils s'abreuvent " ( Aude Massiot dans Libération le 18/11/2016)
J'ai trouvé que cela valait la peine de traduire ce que disent ces deux femmes car bien au delà du contexte, leur parole est profonde et claire.
Nous allons marcher de Legion Park à Mandan, Dakota du Nord, jusqu'au commissariat de police du comté de Norton, en guise de prière et de cérémonie du pardon.
Parce que la police a commis des atrocités qui ont besoin d'être pardonnées.
Ils ont tiré avec des balles en caoutchouc, ils ont matraqué, ils ont utilisé des pistolets électriques contre les gens. Pardonner ne veut pas dire que nous approuvons ce qui est arrivé .Pardonner veut dire que nous choisissons de répondre à la haine par l'amour.Le pardon est un niveau supérieur, presque le niveau le plus haut de l'humanité.Quand nous tombons dans la colère et la haine nous devenons nous-mêmes ce qui nous fait souffrir.Nous ne pouvons pas continuer à nous accrocher à la douleur, à la colère, à la peur, à la méfiance, à toutes ces choses qui nous tirent vers le bas. Nous devons laisser tomber tout ça parce que nous voulons nous élever.Woakiktunzé : c'est le mot qui signifie Pardon.Même quand tout s'écroule autour de vous, vous vous tenez debout et fort avec votre prière, pour maintenir la volonté et l'intention de donner de la compassion, même dans les conditions les plus difficiles.Pour que nous grandissions et que nous fassions le pas suivant, nous devons pardonner.Vous entendez toutes ces paroles de haine contre la police, et on peut les comprendre, elles sont prononcées sous le coup de la colère. Pourtant, demandez à n'importe laquelle des femmes en première ligne qui ont été matraquées, battue, demandez lui et elle vous dira que le monde n'a pas besoin de plus de haine. Nous en avons assez de la haine. Nous ne baissons pas les bras, nous ne disons pas que nous n'avons plus rien à faire de la protection de l'eau.Nous allons là bas pour faire grandir la compréhension avec eux. Nous n'allons pas là bas pour leur faire du mal. Si nous l'avons fait, nous en sommes désolés. Nous ne sommes pas là pour leur faire du mal, nous sommes là pour protéger l'eau, pour protéger les gens.Lorsque nous pardonnons, nous pouvons réfléchir avec clarté de nouveau, nous pouvons agir positivement de nouveau, et servir Mikatue Oyas'in et toutes nos relations, comme l'ont fait nos ancêtres.Nous sommes toujours en prière, c'est un de nos cadeaux pour notre peuple, continuer à prier.Lorsque nous pardonnons ainsi, nous créons une des plus puissante médecine au monde. C'est ce qu'ont dit nos ancêtres, le pardon est une des plus puissante médecine au monde.Et en retour, si nous leur avons fait du mal en quoi que ce soit, notre attitude prépare la voie pour qu'ils puissent eux aussi nous pardonner.Tout le monde n'est pas prêt à pardonner et c'est d'accord parce que chacun va à son rythme, et peut-être que quelqu'un ne voudra jamais pardonner et c'est d'accord aussi. Nous étendons juste un peu plus l'invitation à pardonner.Dimanche nous irons à Mandan, Dakota du Nord, dans un parc, Legion Park, le long de l'autoroute 6. Nous marcherons jusqu'au département de la police et nous leur dirons : nous vous pardonnons.Nous pouvons vraiment ramener l'esprit de Woakiktunzé sur cette Terre, dans ces temps si durs, où tant de violence est infligée aux protecteurs de l'eau. Nous pouvons prendre le temps de pardonner pour nous libérer du fardeau de la haine et pour libérer la police du fardeau de la culpabilité. Beaucoup de gens veulent que la police se sente coupable, beaucoup veulent qu'ils aient honte. Mais nous savons qu'en fin de compte, nous sommes de la même famille.Cette paume de main est la preuve que nous sommes tous issus de la même mère, il y a très longtemps. Lorsque nous pardonnons nous aidons à restaurer la vérité, nous aidons à dissiper l'illusion que nous sommes des ennemis.