Le Wesak est une célébration qui a lieu au Tibet tous les ans au moment de la pleine lune du Taureau. Cette célébration est très proche dans l’esprit des rituels de printemps pratiqués par les amérindiens.
Wesak veut dire réconciliation.
Les quatre rituels ont été l’occasion pour moi comme pour chacun de faire la paix avec des personnes, des situations, tout un fatras passé que nous trimballons comme des casseroles dont nous n’entendons même plus le tintamarre. Pour se réconcilier il faut Entendre, Voir, Nommer, ce qui est cause de souffrance et cette étape de clarification est celle du « voir et reconnaître » de Swamiji. La reconnaissance de nos divisions est immédiatement un appel à les laisser partir.
La Terre recycle.
L’Air libère.
Le Feu défait.
L’Eau dissout et nettoie.
Rien que de très simple. Un rituel est évident parce qu’il parle autant à nos sens qu’à notre connaissance et à notre cœur.
En nommant, devant témoin, en entendant le son de notre propre voix, en accomplissant des gestes physiques nous sommes confrontés à cette part de nous- même qui renâcle au changement, qui est tellement attachée à nos souffrances et qui a la conviction que les laisser partir c’est mourir.
Il y a un très grand risque dans un rituel. Le grand risque, c’est que ça pourrait marcher !! Souhaiter que nos vieilles blessures cicatrisent enfin est moins dangereux…c’est juste un souhait…pour plus tard….si Dieu le veut….
L’espace du rituel est celui de Maintenant.
Pas plus tard.
Maintenant, je lâche.
Je ne demande pas à Dieu.
Je sais que Dieu est la Vie, qu’Il est la Terre qui recycle, l’Air qui libère, le Feu qui défait et l’Eau qui nettoie.
Les vieilles blessures sont des entraves à la Vie. La Vie est mouvement, elle ignore le passé et le futur, elle ne se vit qu’au présent. Le rituel concerne notre incarnation, notre humanité, la transformation qu’il propose n’est pas un changement de perspective mais une action. Le changement nécessaire de perspective, la position ouverte du témoin est ce qui a permis de voir et reconnaître nos enfermements. Ici , Maintenant, il est question d’agir, d’abandonner le vieux et le faux.
La réconciliation est aussi venue à un autre niveau.
Le Wesak est un moment de transformation et dans la Roue de Médecine des amérindiens, la transformation est à l’Ouest. L’Ouest est la direction des femmes.
C’est l’énergie de l’automne, de l’entrée dans la nuit, l’énergie de la confiance. L’élément relié à l’Ouest est la Terre et l’animal l’ours. L’ours nous apprend la confiance : à l’heure où tous s’agitent et s’inquiètent devant l’arrivée de l’hiver, au moment où le noir et le froid semblent annoncer la mort de la nature, l’ours s’en va tranquillement dormir !! Il fait suffisamment confiance à la Vie pour fermer les yeux. Rien dans l’apparence des choses n’annonce le printemps, mais l’ours sait….et s’abandonne à la providence divine !!
J’y ai senti un écho à ce que Lee Lozowick a écrit il y a dix ans sur la première page du livre « le chemin divin pour devenir humain » :
« Corinne, la chemin féminine est la vie de rire, de rire et de patience. Jaï Guru. »
Il a bien insisté sur le fait qu’il savait qu’en français le mot chemin était masculin et qu’il parlait à dessein de « la chemin féminine ». J’ai à peine parcouru le livre, mais gardé précieusement les mots de la dédicace.
Oui, la vie de rire et de patience.
Je sens le rire et la patience, la Confiance, dans les mots de Christiane Singer. Elle porte le rêve mais ne décide pas de sa forme. Ce miracle, « ce champ de conscience (qui) s’est bel et bien constitué » c’est la Joie, la béatitude et non la guérison du corps comme certains auraient pu le souhaiter.
« Porter le rêve » : je ne sais pas si cette expression est de mon amie Bhakti ou si elle appartient à la tradition amérindienne qu’elle transmet, mais je trouve que c’est une belle façon de désigner « la chemin féminine de rire et de patience ». Dans nos corps, nous vivons tous les mois pendant plusieurs décennies, la mort de ce qui ne sert plus, le cycle de l’impermanence, le mouvement incessant de la vie. Nous savons la proximité du Chaos et de la Vie. Et cette intimité avec le changement, avec l’intelligence de la vie, sa perfection est une voie vers la Confiance. C’est exactement ça, porter le rêve : faire confiance à l’intelligence de la vie, s’abandonner à l’infinie bonté de Dieu.
Wesak veut dire réconciliation.
Les quatre rituels ont été l’occasion pour moi comme pour chacun de faire la paix avec des personnes, des situations, tout un fatras passé que nous trimballons comme des casseroles dont nous n’entendons même plus le tintamarre. Pour se réconcilier il faut Entendre, Voir, Nommer, ce qui est cause de souffrance et cette étape de clarification est celle du « voir et reconnaître » de Swamiji. La reconnaissance de nos divisions est immédiatement un appel à les laisser partir.
La Terre recycle.
L’Air libère.
Le Feu défait.
L’Eau dissout et nettoie.
Rien que de très simple. Un rituel est évident parce qu’il parle autant à nos sens qu’à notre connaissance et à notre cœur.
En nommant, devant témoin, en entendant le son de notre propre voix, en accomplissant des gestes physiques nous sommes confrontés à cette part de nous- même qui renâcle au changement, qui est tellement attachée à nos souffrances et qui a la conviction que les laisser partir c’est mourir.
Il y a un très grand risque dans un rituel. Le grand risque, c’est que ça pourrait marcher !! Souhaiter que nos vieilles blessures cicatrisent enfin est moins dangereux…c’est juste un souhait…pour plus tard….si Dieu le veut….
L’espace du rituel est celui de Maintenant.
Pas plus tard.
Maintenant, je lâche.
Je ne demande pas à Dieu.
Je sais que Dieu est la Vie, qu’Il est la Terre qui recycle, l’Air qui libère, le Feu qui défait et l’Eau qui nettoie.
Les vieilles blessures sont des entraves à la Vie. La Vie est mouvement, elle ignore le passé et le futur, elle ne se vit qu’au présent. Le rituel concerne notre incarnation, notre humanité, la transformation qu’il propose n’est pas un changement de perspective mais une action. Le changement nécessaire de perspective, la position ouverte du témoin est ce qui a permis de voir et reconnaître nos enfermements. Ici , Maintenant, il est question d’agir, d’abandonner le vieux et le faux.
La réconciliation est aussi venue à un autre niveau.
Le Wesak est un moment de transformation et dans la Roue de Médecine des amérindiens, la transformation est à l’Ouest. L’Ouest est la direction des femmes.
C’est l’énergie de l’automne, de l’entrée dans la nuit, l’énergie de la confiance. L’élément relié à l’Ouest est la Terre et l’animal l’ours. L’ours nous apprend la confiance : à l’heure où tous s’agitent et s’inquiètent devant l’arrivée de l’hiver, au moment où le noir et le froid semblent annoncer la mort de la nature, l’ours s’en va tranquillement dormir !! Il fait suffisamment confiance à la Vie pour fermer les yeux. Rien dans l’apparence des choses n’annonce le printemps, mais l’ours sait….et s’abandonne à la providence divine !!
J’y ai senti un écho à ce que Lee Lozowick a écrit il y a dix ans sur la première page du livre « le chemin divin pour devenir humain » :
« Corinne, la chemin féminine est la vie de rire, de rire et de patience. Jaï Guru. »
Il a bien insisté sur le fait qu’il savait qu’en français le mot chemin était masculin et qu’il parlait à dessein de « la chemin féminine ». J’ai à peine parcouru le livre, mais gardé précieusement les mots de la dédicace.
Oui, la vie de rire et de patience.
Je sens le rire et la patience, la Confiance, dans les mots de Christiane Singer. Elle porte le rêve mais ne décide pas de sa forme. Ce miracle, « ce champ de conscience (qui) s’est bel et bien constitué » c’est la Joie, la béatitude et non la guérison du corps comme certains auraient pu le souhaiter.
« Porter le rêve » : je ne sais pas si cette expression est de mon amie Bhakti ou si elle appartient à la tradition amérindienne qu’elle transmet, mais je trouve que c’est une belle façon de désigner « la chemin féminine de rire et de patience ». Dans nos corps, nous vivons tous les mois pendant plusieurs décennies, la mort de ce qui ne sert plus, le cycle de l’impermanence, le mouvement incessant de la vie. Nous savons la proximité du Chaos et de la Vie. Et cette intimité avec le changement, avec l’intelligence de la vie, sa perfection est une voie vers la Confiance. C’est exactement ça, porter le rêve : faire confiance à l’intelligence de la vie, s’abandonner à l’infinie bonté de Dieu.
9 commentaires:
MERCI
Envie de VIVRE en ce moment, d'oser laisser la vie se dérouler, se déployer "en moi"... Ce texte apporte sa "pierre à l'édifice", juste à sa place ce soir, pour moi, juste comme il faut, parfait.
merci, Corinne
Merci Corinne... Je vais m'endormir avec ce merveilleux chant à la Vie et à la Confiance.
De retour sur la blogosphère, case commentaires, je retrouve ici encore des nourritures subtiles toujours aussi vivifiantes. De la montagne ipapienne, de Thomas et du Wesak de Corinne, c’est l’air du large qui regonfle les voiles de l’âme. Merci !
p.s. : j’ai fait une tit’ fote d’orto : ça meurt avec un T ( au jasmin ou à la menthe religieuse, au choix):-)
merci corinne :
un rappel de conscience , qui , par le rituel , permet de mettre à jour avec honnêteté , le ménage qui n'a pas été fait !
c'est toujours d'actualité !
pour corinne à nouveau , ...
je viens de lire ton invitation à puiser dans "Méditer et Agir" ...
je prends note et je commande le bouquin ! merci à toi .
Rendons à César...
C'est Corinne F qui a parlé du livre "Méditer et Agir" que je ne connais pas mais que je vais lire. Le titre me plait bien !!
Merci Corinne,
Pour ceux qui st intéresser par le petit livre "méditer et agir",c'est aux éditions albin michel;ce st differents intervenants qui s'expriment sur ce thème;suite à un colloque à la Ste Baume ,il y a 10 ans environ .
AHO ! Merci pour le précieux partage.
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