Je suis plongée en ce moment dans la lecture de l’autobiographie d’Archie Fire Lame Deer, Indien Sioux Lakota, « Le cercle sacré ».
Deux mondes.
Il ne s’agit pas d’accuser un groupe – les paysans en l’occurrence – c’est toute notre communauté occidentale qui est dénaturée.
A voir la relation des Lakotas à la Terre et au vivant, et pas seulement des indiens Lakotas, de tous ceux qu’on appelle les Peuples Premiers, je me rends compte du trou, de la béance de notre relation à la Terre et des ravages que cette absence produit. Ravages écologiques, mais aussi ravages affectifs. Les deux sont liés.
Combien d’entre nous ont souffert de l’absence, de l’indisponibilité de leur mère humaine, combien traînent encore cette blessure, ce manque, la conviction de ne pas avoir été compris, aimés, nourris, portés ?? Et jamais dans notre culture la vision qu’au-delà de notre mère humaine « défaillante » parce qu’humaine justement, notre mère la Terre ne nous a jamais fait défaut. Avec quel amour inconditionnel, elle nous nourrit de ses plantes, de son eau, de la splendeur de ses paysages, lorsque nous sommes vivants, et avec quel amour tout aussi inconditionnel, elle nous porte lorsque nous sommes morts. Où que nous soyons, même en ville, un carré de terre est toujours disponible pour entrer en contact avec elle, pour sentir son appui et son amour. Et si nous sommes tous issus de cette mère-là, alors la fraternité n’est pas une idée mais un lien de sang.
Nous avons vu il y a peu de temps le superbe film d’Eric Julien : « Kogis, le message des derniers hommes ». Les Indiens Kogis de Colombie qui se battent pour récupérer leur territoire, savez-vous comment ils nous appellent ? Avec beaucoup de tendresse, ils parlent de nous comme des « petits frères » !! Oui, des petits frères qui dans l’illusion de pouvoir et l’arrogance de leur jeunesse sont en train d’épuiser leur mère la Terre.
Sur ce, je m’en vais me coucher sur la terre, le nez au ciel sur le plateau de Font d’Hurle dans le Vercors. Il doit y avoir des fleurs, narcisses, tulipes sauvages, renoncules et aussi des gentianes au bleu si particulier. Et comme en semaine il n’y a personne, je rencontrerai peut-être quelques marmottes …
Bonne journée à tous.
Deux mondes.
Il ne s’agit pas d’accuser un groupe – les paysans en l’occurrence – c’est toute notre communauté occidentale qui est dénaturée.
A voir la relation des Lakotas à la Terre et au vivant, et pas seulement des indiens Lakotas, de tous ceux qu’on appelle les Peuples Premiers, je me rends compte du trou, de la béance de notre relation à la Terre et des ravages que cette absence produit. Ravages écologiques, mais aussi ravages affectifs. Les deux sont liés.
Combien d’entre nous ont souffert de l’absence, de l’indisponibilité de leur mère humaine, combien traînent encore cette blessure, ce manque, la conviction de ne pas avoir été compris, aimés, nourris, portés ?? Et jamais dans notre culture la vision qu’au-delà de notre mère humaine « défaillante » parce qu’humaine justement, notre mère la Terre ne nous a jamais fait défaut. Avec quel amour inconditionnel, elle nous nourrit de ses plantes, de son eau, de la splendeur de ses paysages, lorsque nous sommes vivants, et avec quel amour tout aussi inconditionnel, elle nous porte lorsque nous sommes morts. Où que nous soyons, même en ville, un carré de terre est toujours disponible pour entrer en contact avec elle, pour sentir son appui et son amour. Et si nous sommes tous issus de cette mère-là, alors la fraternité n’est pas une idée mais un lien de sang.
Nous avons vu il y a peu de temps le superbe film d’Eric Julien : « Kogis, le message des derniers hommes ». Les Indiens Kogis de Colombie qui se battent pour récupérer leur territoire, savez-vous comment ils nous appellent ? Avec beaucoup de tendresse, ils parlent de nous comme des « petits frères » !! Oui, des petits frères qui dans l’illusion de pouvoir et l’arrogance de leur jeunesse sont en train d’épuiser leur mère la Terre.
Sur ce, je m’en vais me coucher sur la terre, le nez au ciel sur le plateau de Font d’Hurle dans le Vercors. Il doit y avoir des fleurs, narcisses, tulipes sauvages, renoncules et aussi des gentianes au bleu si particulier. Et comme en semaine il n’y a personne, je rencontrerai peut-être quelques marmottes …
Bonne journée à tous.
10 commentaires:
Bonjour Corinne,
Oui,la terre est malade,le poids des habitudes culturales est énorme!
nous allons droit ds le mur comme le dit Julie,reste à savoir quand?et à quel impact les hommes vont le percuter?
C'est comme à un carrefour dangereux ,les autorités attendront qu'il y a de morts et blessés pour modifier le dit carrefour.
Pourquoi?
Des fois ,il y a des questions sans réponses.
Merci et bonne journée à tous
Alors, des marmottes?
Bises terriennes...
Confiance !!
Il n'y a pas de raisons qu'il en soit autrement dans notre vie collective que dans notre vie personnelle.Et j'ai remarqué, toi aussi j'imagine, que nous n'agissons bien souvent que lorsque les situations sont devenues intolérables. De ce point de vue, plus ça va mal....mieux c'est !!
Bien sûr en tant qu'occidentaux nous ne sommes pas aux premières loges.La Vie nous a mis à cette place.Faisons simplement ce que nous avons à faire à la place qui nous est donnée et sans mettre tout le pouvoir dans les "autorités".
Aujourd'hui,écrire un petit post sur la Terre malade et aller célébrer la beauté du Vercors me semble être ce que je peux faire.
Tu as sûrement quelque chose à faire toi aussi... ne serait-ce que "porter le rêve " !!
Bonjour Corinne, tu as écrit:
"De ce point de vue, plus ça va mal....mieux c'est !!".
Comme quoi, le mieux et le mal, c'est bien la meme chose.
Merci, bonne célébration.
Jacques
j aime bien la nouvelle photo de présentation: l image du couple, du paradoxe, de l union des contraires.
Le yoga royal
Il y a un proverbe ou une sentence soufie, je crois, qui dit : "les extrêmes se touchent"...
Beau et touchant pour mon coeur.
Que la terre du Vercors t'apporte Paix et Joie.
J-p gepetto
Ce qui est étonnant c'est que l'homme a toujours été menacé dans son existance, par d'autres hommes, des phénomènes naturels etc,. Actuellement, nous sommes menacés, mais nous déplacer pour éviter le problème ne sert à rien, vers où irais-t-on ? Où est-ce qu'il n'y a plus de danger ? On ne peut plus fuir spatialement cette fois. On doit rester sur place et trouver une autre manière d'agir sur ce qui nous menace. Il n'y a pas d'exode possible. Agir sans bouger... Agir en nous... L'humain du nord recommence a se trouver en contact avec l'inconfort climatique. Je pense que c'est bien de se ressentir dépendant de la pluie, de la sécheresse, des invasions d'insectes, des disparitions d'insectes (abeilles). Là, l'orage et le vent se remettent de la partie et moi j'ai vraiment peur. Je vais me mettre dans mon lit et attendre l'accalmie. Je me sens comme Astérix et Obélix qui prient Toutatis de les épargner. En effet, que Toutatis nous protègent tous et merci à la peur qui nous montre les limites.
Ann
Nb : Astérix et Obélix c'est peut-être trop belge comme BD mais bon, je trouve vraiment pas mieux.
C'est sûr, plus le bateau coule plus j'écope !
Tout va bien Capitaine, le bateau coule normalement !
Notre terre ressemble de plus en plus au naufrage du " Flying Enterprise " dans les années 50.
J'ai et vous avez sans doute lu
" L'Ethique ou le Chaos " et "La Grande Implosion" ?
Le jeu de mot n'est pas terrible : Que le Vercors reste longtemps Le Corps-Vert !
Ici nous voyons bien les magouilles en cours pour bétonner les rives du lac d'Annecy. " Cerise sur le gâteau " si je peux dire, les lois Littoral et Montagne arrivent à se contredire !
L’idée du Temple de la Nature n’est pas qu’une fantaisie romantique, rousseauiste et intellectuelle. Nos Grands Frères amérindiens ont effectivement la bonne bienveillance de nous le rappeler. Il suffit de tenter le rite de la tente de sudation pour éprouver un état extatique complètement naturel et pleinement harmonique avec notre mère Gaïa, dont je ne me lasserai jamais d’entretenir l’amour.
Merci pour ce beau texte, il fait tourner la « chanupa ». Amitiés
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