lundi 7 avril 2008

Les sept plumes de l'Aigle


Luis Ansa n’est pas un personnage de roman mais un homme vivant, même s’il tient à rester anonyme. Ce livre raconte son histoire, de sa lointaine enfance argentine, où sévissait la misère, aux évènements qui l’ont conduit en France. Un jour, le hasard a voulu qu’il rencontre un Chaman, un sorcier. Ce dernier l’a instruit, puis l’a poussé vers d’autres lieux, à la poursuite des pierres vivantes et des sept plumes de l’aigle où sont les sept secrets de la vie.Ce roman est une magnifique recherche sur le sens de la vie, sur la sagesse.
p167 "Il est même certaines gens qui exigeraient, si leur venait un ange, une plume de son aile pour l'encadrer dans leur salle à manger ! Au delà de ce que l'on croit réel et ce que l'on suppose imaginaire est pourtant la porte la plus désirable du monde, je sais cela aujourd''hui. Elle s'ouvre sur le jardin de la vie, que les affamés de preuves ne connaîtront jamais."
p200 " Un jour, comme il me harcelait ainsi, je lui ai répondu sèchement que sa folie était trop savante pour mon entendement, et que j'étais fatigué de ses extravagances. Il s'est tourné vers moi, l'index pointé. Il m'a dit :
- Qui a parlé ?
J'ai bafouillé :
- C'est moi. Qui d'autre ?
- Tu mens. C'est un impatient à moitié indien qui se croit artiste et qui se prend pour le nombril du monde. Ce n'est pas toi.
- Je ne me prends pas pour le nombril du monde mais je suis en effet ce que vous dites, don Pancho : impatient, indien et artiste. Où est le mensonge ?
Il a soupiré, la mine contrite, apparement accablé par mon ignorance crasse.
- Qui dit "je" par ta bouche ? Toi ? Non. Un vague personnage, un passant éphémère qui veut à toute force être reconnaissable, avoir droit de cité, jouer un rôle dans le monde. Et pourquoi ce fantôme s'acharne t'il ainsi à se montrer, dis moi ? Parce qu'il ne puise d'existence que dans le regard des autres. Il n'est pas doué de vie véritable.
- Pourtant, don Pancho, si je vous dis que je suis né à Cordoba, Argentine, de mère quechua et de père espagnol, avouez que ce sont là des vérités difficilement discutables.
- Ce sont des attributs d'une importance nulle, au regard de ton Etre. Ton Etre ne dit pas : "Je suis ceci, cela, clochard, peintre, ministre, espagnol ou chinois", il n'est pas tel ou tel, il est. Il dit "Je suis" et il n'ajoute rien. "

6 commentaires:

ipapy a dit…

Merci Julie, j'adore ce livre et lorsque je suis allé écouter Luis un soir lors d'une conférence à Valence, je n'ai vraiment pas été déçu. Un grand Monsieur

Julie a dit…

C'est pas vrai mais tu connais tout alors ;-)) !
Je marche sur les pas de mon père en faisant mine de l'ignorer...

Anonyme a dit…

Oui, l'ai aussi lu et été touché. Meme veine que "La danse de la réalité" d'Alexandro Jodorowsky

Albert

Anonyme a dit…

Je vous recommande vivement ce livre aussi.
Henri Gougaud est un magicien de mots !

Acouphene a dit…

J'apprécie énormément Henri Gougaud dont je lis les articles dans nouvelles clés. Ce livre me semble bien intéressant !

JEROME ANDRE a dit…

C'est fort...oui. QUe ce blog fait du bien! J'ai lu ce livre il y a longtemps...c'est bon d'avoir des rappels ainsi...comme un rappel à ...Soi. Oui. Oui. Oui. Om!