lundi 28 avril 2008

Michel Fromaget

Je suis un "fan" de Michel Fromaget. Ses livres m'ont beaucoup apporté et m'apportent toujours beaucoup. Je le considère comme un auteur basique : au sens le plus noble du terme. Il partage sur la Base sans quoi rien ne peut être.

"Anthropologue, maître de conférences à l’université de Caen, Michel Fromaget est l’auteur de nombreuses études sur les représentations de la vie et de la mort et a consacré deux ouvrages majeurs à réhabiliter «l’anthropologie ternaire» traditionnelle (la triplicité corps-âme-esprit), progressivement oubliée par les simplifications successives de la pensée occidentale, notamment depuis Descartes : Introduction à l’anthropologie ternaire (Albin Michel, 1991), et L’homme tridimensionnel (Albin Michel, 1996). Il a également publié Le symbolisme des Quatre Vivants – Ézéchiel, Saint Jean et la tradition (éd. du Félin, 1992). Avec Naître et mourir son dernier livre , il revient sur les enjeux spécifiques de l’anthropologie ternaire dans la perspective de l’accompagnement des mourants, en soulignant que l’agonie peut-être aussi la source d’une véritable souffrance spirituelle autant que le moment décisif d’un véritable “éveil”. Il rappelle aussi que l’anthropologie ternaire, propre à toutes les grandes traditions spirituelles, justifie la possibilité d’une «seconde naissance» — virtualité «fragile» dont les “enjeux” posthumes semblent aujourd’hui bien oubliés de l’homme moderne “profane” «dont les facultés perceptives et cognitives (…) s’altèrent»…"

Voici un extrait de l'introduction de ses "Dix essais..."

" La civilisation occidentale a fait le choix, depuis le Second Moyen Age, de concevoir l'être humain, et sa vie, selon un paradigme dualiste. Ce paradigme qui est une conception de l'homme, une image anthropologique fondamentale, est dualiste en ce qu'il affirme que l'homme est composé de deux "substances" seulement: le corps et l'âme, ce qui revient à dire que l'être humain n'a de réalité que physique et psychique. Ce paradigme est dualiste de deux manières. D'une part, en ce qu'il condamne l'homme à se concevoir et se vivre emprisonné dans les limites étroites de son moi et de sa personne et , d'autre part, en ce que, par là même, il l'éloigne et le coupe inexorablement, tant de son intériorité véritable que du monde extérieur, tant des animaux que des fleurs, tant des autres humains que de Dieu.

Cette conception fondamentale de l'homme tisse si étroitement nos vies, elle conditionne si profondément jusqu'à nos moindres pensées et nos moindres actes, elle nous semble si évidente et conforme à la réalité, qu'il est extrêmement difficile d'apercevoir et de comprendre qu'elle est un simple postulat - donc qu'elle n'est par rien démontrée- et que bien loin de dire la réalité de notre être et de notre vie, elle configure seulement cette réalité à ce qu'elle en dit"

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Je cherchais il y a plusieurs années un des premiers livres de Michel Fromaget, conseillé par Alain. Je ne l'avais pas trouvé, même en Belgique où il aurait été édité.
Ces " 10 essais " sont dans la même ligne de pensée semble-t-il.
J'ai retenu que l'Eglise catholique contemporaine elle-même réduit l'humain à 2 niveaux ; d'où une sorte de désespérance.
Les orthodoxes de France eux sont fidèles à la notion tripartite. Michel Fromaget vient d'ailleurs d'être cité dans une lettre de Béthanie.

Basique ou fondamental (ce qui fonde ) ?

P.S. Je sais intuitivement que sans cette 3ème dimension je n'ai pas de raison d'être, pas d'espoir.

gjm

Anonyme a dit…

Il y a l'anti-Fromaget, si j'ose dire.
C'est Michel Onfray, professeur de philosophie à l'Université Libre de Caen.

gjm

akidbelle a dit…

"La civilisation occidentale a fait le choix.." ???
Vraiment?
A mon humble avis, elle s'y est plutot bien empétrée. Depuis Aristote, nous "savons" - si j'ose dire - qu'une chose ne peut pas etre ET ne pas etre. Que seul ce qui est, est. Il est donc logique, meme si c'est funeste, que ce qui est et qui n'est pas une chose, soit oublié, éliminé par la logique.
Par exemple, avant l'invention de la thermodynamique, les physiciens de l'epoque essayaient d'extraire "de la chaleur".. forcément, par la meme logique, il fallait que ce soit une chose.
(Entre parentlheses, c'est aussi oublier le théoreme de Goedel - grand logicien: Dans toute théorie, il existe des propositions indémontrables. C'est a dire qu'on ne peut démontrer ni que c'est vrai, ni que c'est faux. En simplifiant (beaucoup): "cette phrase est fausse".
Corollaire interressant: en utilisant cette meme théorie, vous ne pouvez pas prouver que cette théorie est cohérente. En clair, si vous avez une théorie qui prouve A=B, vous ne pouvez pas, avec cette meme théorie, démontrer que vous ne pouvez pas prouver le contraire. Voila pour le mental!)
Maintenant, il reste a percevoir que "la civilisation" n'est pas une chose; que l'Homme n'est pas "composé" de "substances", qu'un dénommé "paradigme" peut "couper de"..
Bref que la réalité est au dela des mots, au dela de toute description.
Ceci dit, il ne faut pas desespérer, au début du siecle dernier, un physicien (Bose, je crois) a montré qu'une particule élémentaire, un atome, ou une molecule ne sont pas des "choses". Simplement parce qu'on ne peut pas les additionner de la meme maniere qu'on compte les "choses".
A+
Jacques

Anonyme a dit…

Il existe aussi un philosophe canadien André Moreau, qui expose la théorie et son vécu de "l'immatérialisme", très pertinent...
J-P immateriel-petto

Anonyme a dit…

Ah oui,l'anthropologie,voila un therme interessant car occidental.