lundi 22 juillet 2013

Le livre des morts Tibétain : Padmasanbhava

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Ce n'est pas une affaire d'intelligence, mais de diligence : même le vacher le plus fruste pourra se libérer s'il persévère dans une pratique sincère. La clé de tout cela est l'expérience directe de la Présence et sa stabilisation une fois qu'on la reconnue.(p 138)

5. Présentons donc cette nature selon la méthode d'accès par les trois considérations :
Dans cette claire vacuité où les pensées passées se sont évanouis sans trace aucune,
Dans cette fraîcheur où les pensées à venir ne sont pas encore nées,
A l'instant où s'établit le mode naturel sans fabrication,
Voici cette conscience qui, à ce moment, est en elle-même tout ordinaire,
Et dès que vous tournez votre regard nu sur vous-même,
Ce regard qui n'a rien à voir débouche sur la clarté,
La Présence dans son évidence, nue et vive,
C'est une pure vacuité qui n'a été crée d'aucune manière,
Un état inaltéré où clarté et vide sont indivisibles,
Ni éternel puisque rien n'y existe vraiment
Ni néant puisqu'il est clair et vif.
Il ne se réduit pas à l'un, étant présent et limpide en toutes choses, (p143)
Et n'est pas le multiple car tout y est d'une saveur unique dans l'inséparabilité,
Telle est cette Présence intrinsèque et elle n'est rien d'autre que cela.
Dans cette présentation essentielle de l'état naturel des choses,
Les Trois Corps sont indivisibles et au complet :
Le vide incréé est le Corps de réalité;
La clarté, l'éclat propre au vide, est le Corps de plénitude;
Et son émergence en tous lieux, sans empêchements, est le Corps d'apparition.
Tous trois, parfaits en un, constituent le Corps d'essentialité. ( p143 et p144)

6. Quand cet état vous a été présenté par le puissant moyen de la méthode d'accès, 
Cette conscience qui est vôtre au présent est bien cette clarté intrinsèque sans artifices.
Comment pouvez-vous dire que vous ne comprenez pas la nature de l'esprit?
En cela, il n'y a pas la moindre chose sur laquelle méditer :
Comment pouvez-vous dire qu'il ne s'est rien produit en méditant?
C'est bien la Présence dans son évidence :
Comment pouvez-vous dire que vous n'avez pas trouvé votre esprit?
Dans cette présence claire ininterrompue,
Comment pouvez-vous dire que vous n'avez pas vu le véritable visage de l'esprit?
Dans cet état qui est lui-même le penseur, (p144)
Comment pouvez-vous dire que, l'ayant cherché, vous ne l'avez pas trouvé?
Il n'y a aucune raison d'agir dans cet état :
Comment pouvez-vous dire que, quoi que vous fassiez, rien ne s'est produit?
Etant donné qu'il suffit de demeurer dans sa condition naturelle sans la corriger,
Comment pouvez-vous dire que vous ne pouvez pas rester ainsi?
Etant donné qu'il suffit de tout laisser tel quel sans rien faire,
Comment pouvez-vous dire que vous en êtes incapable?
Dans la Présence spontanée, clarté, Présence et vacuité sont inséparables :
Comment pouvez-vous dire que vous n'avez rien accompli par la pratique?
Dans la Présence spontanée, tout surgit de soi-même sans cause ni conditions :
Comment pouvez-vous dire que l'effort ne vous rend pas capable [de réussir]?
L'émergence et la libération des constructions imaginaires se produisant simultanément,
Comment pouvez-vous dire que vous n'avez pas la possibilité d'appliquer un antidote?
Votre conscience au présent étant cela même,
Comment pouvez-vous dire que vous ne la connaissez pas?

7. Soyez sûr que la nature de l'esprit est un vide dépourvu de fondement,
Et que votre esprit insubstanciel est pareil au ciel vide :
Observez donc votre propre esprit et vérifiez s'il en est bien ainsi ou non! (p145)
La vue ne consiste pas à décider arbitrairement que c'est juste vide :
Soyez sûr que la sagesse surgie d'elle-même est claire depuis l'origine.
Née d'elle même, elle est en vous comme le coeur du soleil :
Observez donc votre propre esprit et vérifiez s'il en est bien ainsi ou non!
Soyez sûr que la sagesse de la Présence est interrompue,
Semblable au cours principal du fleuve qui s'écoule continuellement :
Observez donc votre propre esprit est vérifiez s'il en est bien ainsi ou non!
Soyez sûr que les mouvements variés de pensées et de souvenirs ne sont pas étiquetables,
Car ce mouvement est dépourvu de substance, semblable à la brise atmosphérique :
Observez donc votre propre esprit est vérifiez s'il en est bien ainsi ou non!
Soyez sûr que tout ce qui survient est une manifestation de votre [esprit],
Comme le reflet de votre silhouette apparaissant dans un miroir :
Observez donc votre propre esprit est vérifiez s'il en est bien ainsi ou non!
Soyez sûr que toutes les caractéristiques [des phénomènes] se libèrent sur place,
Comme les nuages apparaissent et se défont d'eux-mêmes dans l'atmosphère :
Observez donc votre propre esprit est vérifiez s'il en est bien ainsi ou non!(p146)

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 Le livre des morts Tibétain » Padmasambhava Préface Matthieu Ricard (Editions Pocket) :

Un grand merci à notre ami Jean-Pierre pour cet extrait et le rappel de ce texte fondamental.


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1 commentaire:

gege a dit…

trop puissant pour attire des commentaires ou bien c`est les vacances ?
pourtant ca merite d`etre salue !