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"A l'issue
de notre rencontre, le Dalaï-Lama me demanda de lui parler de mon
voyage au Tibet, de ce que j'avais vu, des opinions que je m'étais
faites. Je le lui dis, assez en détail. Sa réaction fut pénétrante.
Il savait de manière très précise ce qui se passait dans sa
patrie. Rien de ce que je lui dis ne le surprit et, contrairement à
nombre d'exilés, il ne croyait pas à la propagande tibétophile qui
remplissait Dharamsala.
Je restai
avec l'impression que la vie intérieure du Dalaï-Lama était
quelque chose de transcendant, à la racine de tout ce qu'il faisait,
et que son cœur était encore solidement ancré au Potala. Ses
pratiques spirituelles et ses devoirs religieux venaient avant tout :
Les prosternations et les récitations lui prenaient à elles seules
quatre heures par jour. Pour lui, le soleil et la lune étaient
équivalents et, comme il me l'avait dit, ce n'est pas le combat d'un
homme ni même d'une génération, mais d'une nation. En repensant à
la façon dont tout cela avait commencé, en le revoyant sous le
crachin anglais de mon enfance, porteur d'une manière d'être
différente, je trouvais qu'il y avait dans cela, au moins pour moi,
une force de rédemption, l'assurance qu'existait quelque chose de
plus vaste et de plus durable que la place politique actuelle du
Tibet dans un monde troublé."
Tibet, Tibet page 133
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