Le jardin de l'aveugle.

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Un très beau roman qui commence par cette phrase lapidaire et d'une grande justesse : "Le troisième parent c'est l'histoire". Et en effet, le récit montre comment chacun des personnages est façonné par l'histoire et comment nous aussi, lecteurs occidentaux sommes façonnés par l'histoire, la nôtre et celle qu'on nous a racontée. Peu après le 11 septembre 2001 deux frères pakistanais dont l'un est étudiant en médecine quittent leur village pour se porter au secours de leurs frères afghans bombardés par les américains.  Sans manichéisme, avec le souci d'entrer dans la logique de chaque personnage, l'auteur nous fait voir, sentir, dans une langue somptueuse, toutes les contradictions d'une région et d'une époque non révolue, hélas, ou s'affrontent les cultures, les religions, les mentalités. Ce livre de Nadeem Aslam a le très grand mérite de décaler  notre point de vue habituel et par là même de rendre évident à quel point il est occidentalo centré. Ce qui est évident aussi, c'est comment chaque camp est dans une ignorance complète du point de vue de l'autre. Dans une guerre envisagée des deux côtés comme une croisade, le fanatisme  est partout. Garder des repères simplement humains sans se laisser emporter dans une vision fanatisée de "l'ennemi" relève de l'héroïsme.

Nadeem Aslam est né en 1964 au Pakistan d'où sa famille a émigré lorsqu'il avait 14 ans pour échapper au régime du Général Zia. Il a fait ses études et réside en Angleterre mais passe plusieurs mois par an dans son pays d'origine. Le jardin de l'aveugle est son troisième roman.

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