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Années 80...?
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"Awake! The time is running out. Remember the Divine. Realize the Truth before life passes into death." Chandra Swami Udasin
" Quand je suis avec quelqu'un, je suis espace d'accueil pour cette personne. Il est impossible d'être face à face avec quelqu'un car c'est toujours un visage là dehors et un espace là ici, au centre. On ne peut être face à face. C'est quelque chose de ridiculement évident. Je n'ai même pas besoin de me souvenir que je regarde le monde avec un oeil unique, ou de cultiver cela. Installer deux yeux au centre de mon visage et les transformer en un oeil unique n'a plus aucun sens car il est évident que nous observons le monde avec un oeil unique, et sans limites, plus vaste que le monde. Il s'agit de notre état naturel, ordinaire d'être. Voir qu'il n'y a pas de visage de notre côté : nous sommes espace d'accueil pour le monde.
Douglas Harding in 3e Millénaire n°80
"Je m’étais regardée pendant des heures dans un petit poudrier qui avait survécu à toutes les fouilles. Dans la glace ronde du couvercle, où je ne pouvais observer qu’un morceau de moi-même à la fois, j’avais découvert une première ride d’aigreur à la commissure des lèvres. Son existence m’avait terrorisée, ainsi que la détection d’un jaunissement des dents dont je n’étais pas entièrement certaine, car le souvenir de leur couleur originale avait disparu. La métamorphose qui s’opérait subrepticement en moi ne me plaisait aucunement. Je ne voulais pas sortir de la jungle comme une vieille femme rabougrie, rongée par l’amertume et par la haine. Il fallait que je change, non pas pour m’adapter, ce qui m’aurait semblé être une trahison, mais pour m’élever au-dessus de cette boue épaisse de mesquineries et de bassesses dans laquelle nous avions fini par patauger. Je ne savais pas comment m’y prendre. Je ne connaissais aucun mode d’emploi pour atteindre un niveau supérieur d’humanité et une plus grande sagesse. Mais je sentais intuitivement que le rire était le début de la sagesse qui m’était indispensable pour survivre."
" Nous avons un corps, mais nous avons aussi un coeur, et nous sommes faits pour l'éternité. La vieillesse a quelque chose d'éternel. Elle nous apprend, à travers les événements, à ne pas trop nous laisser prendre par eux et à regarder plutôt nos frères et soeurs en humanité. Elle nous invite aussi à nous tourner le plus possible vers Dieu qui est Amour, afin de pouvoir affirmer, comme le disait un moine de Lérins que "la vieillesse est le temps de l'amour. Aimez maintenant le Seigneur qui vous aime. Aimez vos frères et soeurs , aimez les événements, afin qu'un jour vous puissiez mourir en souriant ; vous mourrez d'amour et vous tomberez dans les mains de Dieu" (...)Grâce à la vieillesse, je vous assure que les problèmes diminuent de plus en plus. La vie devient plus simple.
Soeur Emmanuelle
À chaque groupe qui part en Inde, je propose une bibliographie qui s'étoffe d'année en année. Voici un livre que Jean-Baptiste m'a fait connaître. Si vous désirez en savoir plus sans entrer dans des discussions de spécialistes sur les grands textes de l'Inde, Vedas, Upanishads, Mahâbhârata...etc, vous repérer dans le panthéon des dieux de l'hindouisme entre les avatars de Vishnu, les différentes représentations de Shiva et leurs parèdres respectives, avoir quelques éclairages sur les Sikhs ou les Jaïns, les pujas, les pèlerinages, la musique et la danse, l'astrologie indienne...
Ce livre est une mine, les textes sont simples et éclairants, les photos et illustrations très belles, bref, c'est une de mes bibles !
"Il y a cent milliards de galaxie dans l'univers et chacune d'entre elles compte des milliards d'étoiles. Et il y a des gens qui continuent à se rendre malades du recul de la francophonie dans les territoires de l'ancien empire français."
Pas facile effectivement de ne pas « réagir » en lisant cette histoire. Et notre réaction est de chercher à comprendre à partir de notre paradigme culturel, religieux, philosophique, spirituel...occidental. Ce paradigme est constitué d'un certain nombre d'idées sur le corps, sur la naissance et la mort, la liberté, il est constitué de croyances sur ce qui est bien ou mal. Dans cette vision occidentale du monde même s'il y a des variantes la mort est au pire une fin terrible, au mieux un passage douloureux et de toute façon une perte. Entrer dans le Gange volontairement s'appelle un suicide et provient d'un désir ou d'un choix de mort que l'on a du mal à envisager autrement que morbide.
Je n'ai pas la clé. Juste quelques éclairages. En Inde, chez les Yogis et les Sadhus prendre le « mahasamadhi » dans le Gange est une pratique traditionnelle reconnue. Une réalisation pleine peut amener à sentir que l'incarnation dans cette existence et dans ce corps est arrivée à son terme. Cela ne procède pas d'un choix ou d'un désir mais d'une évidence en général annoncée aux disciples. C'est incompréhensible dans notre vision occidentale. Une connaissance de la philosophie de l'Inde, des Upanishads et de l'Advaîta Vedanta est nécessaire.
Même si on n'a pas cette connaissance, une telle histoire est précieuse. J'en ai entendu plusieurs de ce genre en Inde et racontées par des personnes vraiment dignes de confiance pour qui il était évident qu'il ne s 'agissait pas d'un « suicide » au sens où nous l'entendons chez nous.
Entendre une telle « histoire » et ,même si on ne la comprend pas, percevoir qu'elle a un sens, nécessite de voir notre « vérité » sur ce que sont l'incarnation, la vie, la mort, comme un paradigme.
Visiblement, il en existe d'autres. Nous sommes là devant un mystère.
Que faut-il en penser ?...Nous quittâmes Buria."
La plus belle chose que nous puissions éprouver, c'est le côté mystérieux de la vie. C'est le sentiment profond qui se trouve au berceau de l'art et de la science véritables. Celui qui ne peut plus éprouver ni étonnement ni surprise est pour ainsi dire mort ; ses yeux sont éteints. L'impression du mystérieux, même mêlée de crainte, a créé aussi la religion. Savoir qu'il existe quelque chose qui nous est impénétrable, connaître les manifestations de l'entendement le plus profond et de la beauté la plus éclatante, qui ne sont accessibles à notre raison que dans leurs formes les plus primitives, cette connaissance et ce sentiment, voilà ce qui constitue la vraie dévotion, en ce sens, et seulement en ce sens, je compte parmi les hommes les plus profondément religieux.Albert Einstein
"Le renoncement n'est pas l'envers de l'envie, c'est un acte positif. Vous renoncez à courir après la vie, parce que vous affirmez que vous êtes la vie. Le renoncement, c'est abandonner moi, mon et mien. Que pouvez-vous désirer dans cette conscience qui inclut déjà tout ?"
Pocket p 117
Voici ce qu'écrit Patrick Levy lui-même sur son site :
"Ils étaient enfants, fonctionnaires, paysans ou voleurs, ils sont devenus renonçants, moines mendiants, philosophes, adorateurs de Shiva, fumeurs de haschisch, faiseurs de miracle…En Inde, on les appelle sâdhus, saints. Ils sont des millions ces moines errants hirsutes, couverts de cendre ou vêtus de hardes couleur-du-feu, mais on les connaît très peu au fond tant ils sont souvent photographiés mais rarement écoutés. Ils ont abandonné leur nom, leur famille, leur emploi. Ils font vœux de ne pas travailler pour faire de leur vérité un mode de vie. Et ils demeurent les étendards d’une liberté et d’une sobriété dont on a oublié le goût dans notre civilisation commerciale qui prône croissance, labeur et consommation et annonce en même temps sa ruine écologique et son tsunami démographique à court terme.
Les sâdhus forment un ordre vieux de plus de cinq mille ans. De maître à disciple, ils descendent des rishis, les voyants originels des plus anciennes légendes indiennes, les premiers hommes qui ont eut le désir d’enquêter sur leur propre nature et y ont découvert le lien de l’être et du non-être. Ils furent les ancêtres des philosophes grecs et des gymnosophistes rencontrés par Alexandre le Grand. Bouddha pratiqua de terribles mortifications avec cinq d’entre eux avant de fonder la voie moyenne dite aussi Voie du Milieu.
Les sâdhus marchent sur les routes ou habitent de petits ashrams. Certains pratiquent des ascèses sévères, mais ils sont plus nombreux ceux qui se vouent à l’inaction et y trouvent le contentement, baignent dans une tranquillité enjouée, et désirent ne rien désirer d’autre. Parfois, ils enseignent et conseillent.
Je suis tombé sous le charme de leur spiritualité et de leur mode de vie. Au fil des rencontres que je raconte leur vie quotidienne, le respect qui les entoure et ce qu’il font de ce respect, leur philosophie et leurs parcours.
Sâdhus est un roman en forme de road-movie qui trace un voyage initiatique."
Voici la présentation du livre :
"Inde du Nord, 1485. A la lisière du désert, les rathores, seigneurs des lieux, rivalisent de palais mirifiques. Pour les ériger, ils doivent alimenter les fours à chaux et abattent les arbres par milliers. Or, comme les Vieux l’avaient prédit, une sécheresse effroyable se met à ravager la région. Au cœur de la catastrophe, un humble paysan se dresse : Djambo, jeune homme rejeté par les siens, a rejoint le peuple des pauvres. Dans sa longue errance, il a tout vécu, la faim, les deuils, la route, les mirages destructeurs de l’orgueil et de la richesse, la douleur de l’amour trahi. Mais il a surtout appris à connaître la Nature. Le premier, il comprend que la sécheresse n’est pas une vengeance des dieux, mais celle de la nature maltraitée. Avec quelques hommes et femmes de bon sens, il fonde une communauté qui permet la survie de tous grâce à l’application de 29 principes simples. La vénération des arbres est le pilier de cette communauté, dont les adeptes ont pris le nom de « 29 » en hindi : les Bishnoïs.
La démarche de Djambo frappe les esprits et son efficacité fait école. Dès 1510, l’Inde du Nord compte des centaines de villages de « 29 ». Gestion rationnelle de l’eau, respect des femmes, protection des animaux sauvages, compassion envers tous les vivants, égalité des castes : les principes des Bishnoïs séduisent les hommes les plus divers. Les politiques les respectent et ils vivent en paix. Mais en 1730, le maharadjah de Jodhpur est pris à son tour de folie bâtisseuse. Venant à manquer de bois, il expédie son armée dans une forêt qui appartient à une femme Bishnoï, Amrita Devi. « Plutôt mourir ! » déclare-t-elle aux soldats en s’enlaçant à un arbre. Elle est décapitée. Ses filles l’imitent et sont massacrées. D’autres Bishnoïs prennent la suite, eux-mêmes trucidés. Le massacre semble ne jamais devoir finir. Cette immolation n’a rien d’un suicide collectif : c’est l’ultime moyen d’obtenir la victoire. En effet, à la 363e victime, le chef de l’armée renonce. Et le maharadjah, ébranlé, décide de protéger à jamais les « 29 », leurs animaux et leurs forêts.
Sur fond de steppes arides et de palais princiers, c’est cette épopée historique méconnue que ressuscite Irène Frain, après une enquête au Rajasthan sur les pas du célèbre Djambo, puis chez les Bishnoïs eux-mêmes."