jeudi 18 juin 2009

Paroles du Dalaï Lama aux femmes




« Il f
aut éprouver aussi de l’amour et de la compassion à l’égard de soi-même »

Le vœu de bodhisattva qui consiste à s’engager à tout faire pour être utile aux autres et les libérer de la souffrance nous concerne également. C’est pourquoi il faut éprouver aussi de l’amour et de la compassion à l’égard de soi-même de façon à œuvrer à son propre bonheur. C’est une condition indispensable pour aimer les autres et participer à leur bonheur. L’amour de soi bien fondé ne s’oppose pas à l’éthique et n’est pas non plus une forme d’égoïsme. Il nus permet simplement de nous reconnaître comme étant un être humain doté des mêmes capacités que les autres êtres humains et qui possède le même désir qu’eux : être heureux. Pour venir en aide aux autres, nous devons adopter envers nous-mêmes cette attitude bienveillante. C’est aussi cela suivre une voie spirituelle. Le bouddhisme peut apporter beaucoup sur ce plan, mais ce qui est en jeu, ici, au fond, c’est le développement de capacités inhérentes à l’esprit humain, la compassion, l’amour, le calme, le discernement et la confiance.

« Beaucoup d’occidentaux ne se font pas confiance »

Ce processus est difficile pour beaucoup d’Occidentaux qui ne se font pas confiance et ont l’impression de na pas « valoir grand chose ». ce manque d’amour envers soi-même est caractéristique des sociétés modernes et est à la source de nombreuses souffrances. J’ai mis du temps à le comprendre et à en prendre la mesure, pour la raison que, dans le bouddhisme, la vie humaine est considérée est considérée comme éminemment précieuse et dotée d’aptitudes naturelles infinies grâce auxquelles nous pouvons être heureux et participer au bonheur des autres. Nous l’apprenons dès l’enfance. Cela développe ne nous une confiance fondamentale dans l’existence, dans nos capacité et dans l’être humain en général. Nous possédons tous ce même potentiel. Le sentiment de manquer de valeur est une illusion qu’il faut impérativement reconnaître comme telle et combattre. Nous avons la faculté d’y réfléchir. Utilisons cette capacité pour faire la part des choses et pour développer la motivation de nous transformer, d’être heureux et la volonté d’aider les autres à se libérer de la souffrance. Si nous le décidons nous pouvons orienter nos pensées, nos émotions et nos actions afin de vivre sereinement et y parvenir. Il ne faut donc en aucun cas se décourager. Nous souhaitons tous être heureux, c’est légitime. La loi de l’impermanence enseigne que tout est possible à chaque instant car rien ne dure, ni la souffrance, ni les états de bonheur liés aux désirs des sens. Chacun peut donc choisir de transformer son esprit afin de construire pour lui et pour les autres un bonheur durable qui ne dépend pas des circonstances.

« La vie spirituelle est nécessaire à l’esprit »

Cela dit, à mon sens, la vie spirituelle est nécessaire à l’esprit pour vivre une vie humaine digne et heureuse, comme l’alimentation l’est au corps. La spiritualité, qu’elle soit laïque ou religieuse, peut aider à résoudre les nombreux problèmes auxquels sont confrontés les êtres humains en Occident. La violence conjugale, l’alcoolisme et la drogue, l’effondrement de la structure familiale demandent à être combattus sur leur propre terrain et appellent des solutions appropriées. Néanmoins, là où la dimension spirituelle est négligée, rien de durable ne peut être obtenu ni réalisé pour se libérer de la souffrance et de ses causes.