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Impressionnant
Merci Olivier
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"Awake! The time is running out. Remember the Divine. Realize the Truth before life passes into death." Chandra Swami Udasin
Dans son roman "Il pleuvait des oiseaux", la québécoise Jocelyne Saucier fait la part belle à ces hommes qui choisissent de vivre loin de tous et de tout. Interrogée par Courrier International, elle confesse son amour pour les grands espaces.
Pourquoi écrivez-vous ?
Jocelyne Saucier : Ca donne du sens à ma vie. Je n’écris que du roman. J’aime la fiction. J’aime la plongée dans l’imaginaire. J’aime me battre avec la virgule. J’aime le travail des mots. Et puis d’un roman à l’autre, je vais d’un univers à l’autre. C’est là où je vis. Ensuite le roman vit sa vie. Que va-t-il faire dans l’esprit des lecteurs ?
Comment vous est venu l’idée de ce livre ?
Au départ, il y avait simplement l’idée de la disparition. Dans chacun de mes romans, on retrouve le thème de la disparition. Il y a quelqu’un qui disparaît et ça provoque une cassure. Et cette fois-ci, je suis allé voir du côté de ceux qui disparaissent. Je voulais suivre ceux qui tournent le dos au monde, qui vont vivre dans la forêt, s’y retirer pour y vieillir. Je voulais également explorer ce que ça veut dire la vieillesse et d’apprivoiser la mort. Au départ, ce sont des petites choses qui me lancent. Quand j’ai vu vivre ces personnages, je me suis rendu compte que la vieillesse était un privilège. Très souvent, on a un regard de commisération sur la vieillesse alors que c’est un privilège, tous n’atteignent pas cet âge.
Vous revenez dans vos livres sur des événements d’histoires populaires. Pourquoi vous intéresse-t-elle ?
En fait, je m’intéresse surtout à des moments d’histoire du moyen nord du Québec et du Canada. J’habite à 700 km de Montréal, dans une région qui s’appelle l’Abitibi. Il y a ici une indépendance, un esprit de liberté un peu bravache. Les gens d’ici vivent loin des grands centres, isolés, ils ne dépendent que d’eux-mêmes. Il pleuvait des oiseaux se déroule en Ontario [la province voisine du Québec], dans une région qui a 100 ans d’existence ; l’Abitibi est un peu plus jeune, ce sont des régions qui ont encore l’esprit pionniers.
Quel rôle jouent la nature et les grands espaces dans Il pleuvait des oiseaux ?
L’Abitibi est aussi grande que la Belgique, il y a un lac pour 7 personnes. J’aimerais écrire un conte sur la mystique de la forêt. Parce que la forêt est un espace de vie. Les ermites des bois, ça existe vraiment. La tentation est grande ici de s’enfoncer dans les bois quand on veut se retirer du monde. La forêt n’est pas qu’un espace d’études pour la faune et la flore. Sauf qu’on la regarde de plus en plus comme une ressource à exploiter. Le nord [du Québec et du Canada] est bien souvent développé au profit du sud. Le Plan nord récemment dévoilé [par le gouvernement québécois] pour appuyer le développement du secteur minier dans le nord de la province est très inquiétant de ce point de vue. On a absolument besoin que la forêt existe, même si on ne la fréquente pas. C’est la mère nature.Et plein de bisous à toutes les amies
et tous les amis qui lisent le iPapy au Québec
" Pour autant, Vandana Shiva refuse absolument que sa position soit réduite à une vision optimiste, ou même pessimiste. "Pour ces questions-là, mon esprit est encore très influencé par la théorie quantique,(1) révèle-t-elle. Cela signifie que je peux vivre agréablement dans l'incertitude. Les gens qui sont formés dans un mode de pensée mécanique vivent seulement dans une seule perspective : soit négative, soit positive. Quant à moi, je perçois certes la capacité de destruction existante, ainsi que l'inertie du système actuel. Et je peux donc voir que peut-être cette dévastation ne va pas s'arrêter. C'est une éventualité, admet-elle. Mais je constate aussi le pouvoir grandissant des citoyens et la puissance du mouvement écologiste. De même, je n'oublie pas que nous avons obtenu des victoires, notamment contre l'OMC et contre l'agriculture industrielle", sourit Vandana Shiva."
P 172
(1) Vandana est de formation scientifique,
auteure d'une thèse sur la théorie quantique.
Une parabole de Maître Eckart qu'affectionnait particulièrement notre cher ami Douglas Harding:
"Dieu lui dit : " Va à l'église et tu y trouveras un homme qui te montrera le chemin de la félicité.
Dans l'église, il trouva un pauvre homme aux pieds sales, écorchés et couverts de poussière, dont les vêtements ne valaient pas trois sous.
Il le salua ainsi:
- Que Dieu t'accorde une belle journée.
- Je n'ai jamais eu de mauvaise journée, répondit-il.
- Que Dieu t'accorde bonne chance.
- Je n'ai jamais eu de malchance.
- Puisses-tu être heureux.
- Je n'ai jamais été malheureux.
- Je t'en prie, explique-moi cela, car je ne comprends pas.
- Volontiers, répondit le pauvre homme. Tu m'as souhaité une bonne journée : je n'ai jamais eu de mauvaise journée, car si j'ai faim je rends grâce à Dieu. S'il gèle, grêle, neige, pleut, si le temps est beau ou affreux, je rends rends grâce à Dieu. Je suis misérable, on me méprise? Je rends grâce à Dieu. Ainsi je n'ai jamais connu une mauvaise journée. Tu m'as souhaité que Dieu me porte chance. Mais je n'ai jamais eu de malchance, car je sais comment vivre avec Dieu et je sais que ce qu'Il fait est parfait. Et ce que Dieu me donne ou prescrit pour moi, que ce soit bon ou mauvais, je l'accepte avec joie de Ses mains, car je sais que c'est le mieux qui puisse être, et ainsi je n'ai jamais eu de malchance. Tu as souhaité que Dieu me rende heureux. Je n'ai jamais été malheureux, car mon unique désir est de vivre selon la volonté de Dieu. Et j'ai si totalement abandonné ma volonté à celle de Dieu que ce que Dieu veut, je le veux.
cité par Douglas Harding in " La troisième voie"
page 179
Editions du Relié"
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Be Simple
The great thing is to be as simple as God. See what is given. This is the marvellous thing. If we would relax into what is blazingly obvious, we should find all that we need. It is a kind, kind old world. It hides nothing essential. The more essential a thing is, the more given it is. We imagine it's the other way round. What is really important is given free now. (Douglas Harding. Face to No-Face.)
Soyez simple
Ce qui est grand c'est d'être aussi simple que Dieu. Voyez ce qui est donné. C'est cela la chose merveilleuse. Si nous nous relaxions dans ce qui est éblouissant d'évidence, nous trouverions tout ce dont nous avons besoin. C'est un vieux monde bon et bienveillant. Il ne cache rien d'essentiel. Plus une chose est essentielle, plus elle est abondante. Nous nous imaginons que c'est l'inverse. Ce qui est réellement important nous est offert maintenant.
Merci Olivier
Camel est groupe de rock progressif qui date du début des années 70 et qui, en 1984, a sorti ce 10ème album. Par la suite, différents problèmes (production, royalties...) réduiront le groupe au silence.
En 1991, un nouvel album viendra à sortir, produit sous leur propre label, puis en 2002, sortira le 14ème album studio.
Quelques temps après, Andrew Latimer (Andy), qui est le pivot incontestable du groupe, atteint depuis plusieurs années d'une maladie du sang, finit par tomber très sérieusement malade (greffe de moelle osseuse, etc...).
Happy end ! Sa compagne, Susan Hoover, laissait entendre l'année dernière, sur leur site, qu'un album était en préparation...
Merci Bruno
ps du ipapy : Ce titre me fait penser à T.S Elliot : "Alors nous reviendrons en ce Lieu que nous n'avons jamais quitté et nous le reconnaîtrons pour la première fois."
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« Ce Que je vois que je suis, ici et maintenant, est plus brillant qu’un frais matin de mai, étincelle avec plus d’éclat que la flamme du premier crocus qui perce la neige. Et pourtant c’est parfaitement naturel et ordinaire, pas plus mystique qu’un verre d’eau, plus quelconque même que cela. Vous êtes avertis. ».
Un soir, un vieil indien Cherokee raconte à son petit-fils l’histoire de la bataille intérieure qui existe chez les gens et lui dit :
«Mon fils, il y a une bataille entre deux loups à l’intérieur de nous tous.
L’un est le Mal – C’est la colère, l’envie, la jalousie, la tristesse, le regret, l’avidité, l’arrogance, la honte, le rejet, l’infériorité, le mensonge, la fierté, la supériorité, et l’égo.
L’autre est le Bien – C’est la joie, la paix, l’amour, l’espoir, la sérénité, l’humilité, la gentillesse, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi. »
Le petit fils songea à cette histoire pendant un instant et demanda à son grand-père :
« Lequel des deux loups gagne ? »
Le vieux Cherokee répondit simplement : « Celui que tu nourris ».
un cadeau d'Olivier
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J'ai déjà posté sur "Ravage" il y a trois ans, mais comme j'en ai parlé plusieurs fois ces derniers temps avec des amis , j'en remets une petite couche sur le iPapy. J'ai d'ailleurs appris récemment que ce livre écrit par Barjavel en 1943 était étudié régulièrement dans les écoles. Tant mieux: c'est un livre qui donne à réfléchir et qui souligne deux évidences. Premièrement que la fragilité d'une société est proportionnelle à son niveau de complexité et ensuite que si cette société arrive à une situation de blocage ou de crise majeure, la rapidité avec laquelle le chaos s'installe est également proportionnelle à cette complexité. Juste sous le vernis du civilisé, la violence du primitif pour la satisfaction de ses besoins essentiels: boire, manger, se chauffer et se protéger.
Je crois que je vais le relire une fois de plus.
Il y a vingt ans à Ardenne j'ai rencontré un jeune artiste peintre qui doutait de lui. Je lui ai conseillé d'aller au bout de son rêve.Une intention forte, la bonne orientation, le travail régulier et la persévérance lui permettraient de réussir dans le domaine qu'il avait choisi : peindre des pin-up.
Aujourd'hui après des années de travail il est devenu le spécialiste mondial dans son domaine.
Si nous pouvions mettre en oeuvre les mêmes qualités dans le domaine de la pratique spirituelle, nulle doute que nous progresserions plus vite vers la paix, l'amour et la compassion.
Félicitations Patrick, bel exemple.
Allez voir son site : http://www.patrick-hitte.com/ il le mérite.
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"La difficulté n'est pas de comprendre les idées nouvelles,
elle est d'échapper aux idées anciennes
qui ont poussé leurs ramifications dans tous les recoins de l'esprit."
Keynes (1)
(1) 1883-1946 mathématicien, économiste, restaurateur, directeur de théâtre...
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Catherine nous informe qu'un concert organisé par un moine bouddhiste proche de Thich Nhat Han sera donné en hommage à Arnaud. Merci Catherine.MONISTROL sur Loire
VENDREDI 18 NOVEMBRE 2011 à 20h"Concert contemplatif en hommage à Arnaud Desjardins (1925-2011). L’ un des premiers occidentaux à faire connaître, en France, au travers de documents télévisés et d’écrits, des traditions spirituelles orientales telles que l’hindouisme, le bouddhisme tibétain, le zen et le soufisme (mystique de l’Islam) d’Afghanistan.
Offrande de Sébastien Turnel et Dat Phan."
Pour plus de renseignements s'adresser à :
cocotte minute et papotages
5, allée du château
43120 Monistrol sur Loire.
ellecocotte@hotmail.fr
Juste un souvenir...Je suis partie 10 jours avant le groupe pour peaufiner le programme, repérer les lieux, prendre des contacts...J'arrive à Haridwar par le train. La gare est un monde en soi, un univers grouillant, coloré, odorant, où des familles entières attendent des trains qui semblent-il viendront dans si longtemps que tout le monde s'installe sur le quai pour dormir ou manger ou les deux. En fait, personne ne semble vraiment attendre, du moins il n'y a aucun des signes qui en Occident trahissent l'attente. Pas d'impatience, pas de montres ni de portables consultés fébrilement. Juste la vie qui continue sur le quai de la gare. Le petit dernier que la mère berce pour qu'il s'endorme, les valises qu'on ouvre et ferme pour en sortir un samosa (2) enveloppé dans du papier journal à moins qu'on aille l'acheter au vendeur ambulant installé un peu plus loin.Il faut contourner, les jeunes, les vieux, les enfants, les mendiants, les tas invraisemblables de sacs en tout genre. La valise à roulette fait des zig zag puis sans que je l'aie vraiment décidé s'envole et se pose sur la tête d'un homme à la chemise et au turban rouge vif. J'ai beaucoup de mal à lui faire comprendre que je n'ai pas besoin d'un porteur car la sortie est à quelques mètres. Je ne parle pas l'hindi et lui pas l'anglais visiblement. Mais l'expression et les gestes suffisent.L'hôtel a envoyé un taxi me chercher qui arrive un peu après moi. Je réussis à reconnaître mon nom sur la pancarte que tient le chauffeur. Il faut dire que la foule des voyageurs descendus du train de Delhi a été comme absorbée par la rue en mouvement perpétuel qui passe devant la gare et il n'y a quasiment plus que moi et ma valise au milieu du parking momentanément vide. Enfin, vide comme un espace peut l'être ici...la moitié des rickshaw est repartie chargée de voyageurs et de paquets divers et on y voit un peu plus clair sur la place.Nous voici happés par la circulation de midi, bruyante, imprévisible et en réalité très fluide car nous ne faisons que frôler les bus, les rikshaw, les vaches, les cyclistes et les piétons : Haridwar est une ville de pèlerinage et tout au long de la période du Yatra (3) la rue principale est sillonnée par des groupes de pèlerins qui empiètent parfois largement sur la chaussée. Les Rajastanis et les Gujaratis sont les plus impressionnants : longs et minces, d'une élégance superbe que n'affecte en rien les trous de leurs vêtements, ils marchent la tête haute; les hommes portent des turbans très colorés et des anneaux aux oreilles, les femmes de larges jupes, des voiles ondulants et des bijoux sonores.Nous traversons le Gange. J'entrevois les eaux encore un peu boueuses d'après la mousson. La largeur est celle d'un fleuve, le débit celui d'une rivière de montagne. Deux ronds-points et quelques statues de Shiva plus loin, nous prenons la direction de Rishikesh : l'hôtel est sur le bord de la route,imposant, tout neuf – quelques échafaudages sont encore utilisés sur le côté – et un indien moustachu (c'est presque un pléonasme) s'avance vers moi en souriant.Il m'accompagne dans l'hôtel et je finis par comprendre lorsqu'il me présente ma chambre que c'est le "general manager" . Je suis impressionnée de tant d'honneurs : en tant que « group leader » je suis une cliente un peu particulière, même si ce n'est pas moi qui ai réservé l'hôtel. Je sens que tout le personnel veut donner une image grand standing du lieu et accueillir les clients au mieux.La chambre est spacieuse, impeccable, très confortable. Le manager se dirige droit vers la grande fenêtre et d'un geste large écarte la tenture comme s'il s'agissait d'un rideau de théâtre :« There is a Ganga view » dit-il avec fiertéEt là, c'est le choc des civilisations. Là où mon esprit logique cartésien d'occidentale moyenne ne voit qu'une route encombrée au premier plan puis un épais rideau d'arbres, lui, voit le Gange. Je laisse échapper : « But where is Ganga ? »Lui le voit puisqu'il est, là, derrière le feuillage touffu. Il me regarde les yeux grand ouverts et pointe son doigt vers la rangée d'arbres : « Here »Logique commerciale conclut le cynique : la vue sur le Gange est un argument publicitaire pour l'hôtel. Je dis, logique sentimentale : Ganga n'est pas un fleuve, Ganga est une personne, une Déesse, chaque matin à l'aurore, chaque soir à la tombée du jour l'arati l'honore, chaque bateau qui la traverse lui offre des fleurs ou une prière, son eau est sacrée , les indiens voyagent des jours entiers pour un bain rituel qui les lavera de leur karma négatif. Ganga est une des artères du corps de l'Inde, toute la ville est tournée vers elle, construite autour d'elle, vit au rythme de ses cycles. Ganga est là, derrière les arbres. Quelle importance de la voir ou pas ? Elle est là, juste derrière. Et cela comble le manager de l'hôtel qui par son sourire veut me faire partager ce qu'il ressent.La logique de l'Inde est une logique émotionnelle au pire, liée au coeur dans ses meilleurs aspects.Et quel bonheur de sortir de sa propre logique, de découvrir que son approche n'est pas la seule, d'élargir sa perspective et de pouvoir sentir sans ironie : « oui, c'est une magnifique Ganga view. »
Les anciens lecteurs du Ipapy savent ce qu'est une Moon Lodge, ceux qui nous ont rejoint plus récemment peuvent se reporter à l'article du même nom publié le 7 juin 2008 dans la rubrique "Sagesse Amérindienne".
J'ai déjà dit tout le bien que je pense du travail que propose mon amie Bhakti, sa générosité et les valeurs essentielles qu'elle nous rappelle sous une forme simple et qui parle à notre coeur.Julie la fait venir dans l'Ain à Val d'Or pour uneLoge de la Lune du 29 novembre au 1er décembre 2011.Il reste encore des places...
C'est un très beau cadeau qu'une femme peut se faire à elle-même !
Pour les infos pratiques, contacter Julie : julie.bayod(at)free.fr
"Il n'y a pas de signe plus évident de dérangement mental
que de refaire sans cesse la même chose
en escomptant un résultat différent "
Einstein
J'ajoute un petit exercice du lundi pour lequel il suffit d'un papier et d'un crayon : faire une liste non exhaustive de nos habitudes de "dérangement mental"
Choisir UNE habitude et CHANGER LE PROGRAMME.... AUJOURD'HUI
Inde
Les mots font bougnette suite à l'étreinte du Silence
Le Silence rayonnant de Chandra Swami
Le Silence toujours demeurant sous le tumulte de la vie indienne
Merci pour tout cela.
Marion
C'est le nom générique des associations caritatives impulsées par Amma, « Étreindre le monde » en français.. Dans un documentaire que nous avons vu à Toulon et dont vous pouvez voir l'introduction sur ci-dessus, Amma parle de deux types de besoins fondamentaux : les besoins matériels, manger, boire, se vêtir, avoir un abri et les besoins de l'esprit : l'amour et la compassion. Elle ajoute que nous devons satisfaire les deux mais commencer par les seconds.
D'abord l'amour et la compassion, ensuite l'aide matérielle parce qu'une personne qui reçoit amour et compassion a naturellement envie de donner à son tour. Là où beaucoup d'ONG classiques s'embourbent dans le cercle vicieux de l'assistanat et de la dépendance, l'oeuvre d'Amma s'amplifie dans un cercle vertueux où ceux qui sont aidés ont envie d'aider à leur tour, ne serait-ce que s'aider eux-mêmes.
C'est extraordinaire au sens propre de « qui dépasse le fonctionnement ordinaire » de sentir dans le film l'énergie d'Amma, cette force d'amour en marche qui écoute, sèche les larmes ou les laisse couler, étreint, berce, pleure, rit et agit dans le matériel, voyage, se rend partout où la souffrance est extrême, distribue elle-même de la nourriture, pioche, lance la construction de maisons pour les veuves et les personnes âgées, d'un immense hôpital à Cochin où tous les soins sont gratuits, apporte un gros chèque aux victimes de Katrina à la Nouvelle Orléans, remercie le président de Ceylan de donner l'occasion aux associations qu'elle représente d'aider son peuple – oui, c'est elle qui remercie !- se rend au Japon après Fukushima...etc, etc...
Amma incarne vraiment l'Amour d'une Mère qui accueille et donne l'élan. Elle est la joie du don, la patience infinie, la force et la douceur de l'Énergie divine lorsque la « personnalité » humaine devient transparente et laisse couler à flot la Lumière. Elle est la spiritualité incarnée, la compassion en action.
Si elle passe près de chez vous c'est à dire à moins de 1000kms, courrez !!
Médias et instances officielles nous y préparent : dans les prochains mois, voire semaines, une nouvelle crise financière mondiale va se déclencher, et elle sera pire qu'en 2008. On parle ouvertement des catastrophes et désastres. Mais qu'est-ce qui va arriver après ? Quelles seront nos vies après un écroulement des banques et des finances publiques à vaste échelle ? Actuellement, toutes les finances européennes et nord-américaines risquent de sombrer ensemble, sans sauveur possible.
Mais à quel moment le krach boursier ne sera-t-il plus une nouvelle apprise dans les médias, mais un événement dont on s'apercevra en sortant dans la rue ? Réponse : quand l'argent perdra sa fonction habituelle. Soit en se faisant rare (déflation), soit en circulant en quantités énormes, mais dévalorisées (inflation). Dans les deux cas, la circulation des marchandises et des services ralentira jusqu'à pouvoir s'arrêter complètement : leurs possesseurs ne trouveront pas qui pourra les payer en argent "valable" qui leur permet à leur tour d'acheter d'autres marchandises et services. Ils vont donc les garder pour eux.
On aura des magasins pleins, mais sans clients, des usines en état de fonctionner parfaitement, mais sans personne qui y travaille, des écoles où les professeurs ne se rendent plus, parce qu'ils seront restés depuis des mois sans salaire. On se rendra alors compte d'une vérité qui est tellement évidente qu'on ne la voyait plus : il n'existe aucune crise dans la production elle-même. La productivité en tous les secteurs augmente continuellement. Les surfaces cultivables pourraient nourrir toute la population du globe, et les ateliers et usines produisent même beaucoup plus que ce qui est nécessaire, souhaitable et soutenable. Les misères du monde ne sont pas dues, comme au Moyen Age, à des catastrophes naturelles, mais à une espèce d'ensorcellement qui sépare les hommes de leurs produits.
Ce qui ne fonctionne plus, c'est l'"interface" qui se pose entre les hommes et ce qu'ils produisent : l'argent. La crise nous confronte avec le paradoxe fondateur de la société capitaliste : la production des biens et services n'y est pas un but, mais seulement un moyen. Le seul but est la multiplication de l'argent, c'est d'investir un euro pour en tirer deux.
Cependant, les contempteurs du capitalisme financier nous assurent que la finance, le crédit et les Bourses ne sont que des excroissances sur un corps économique sain. Une fois la bulle crevée, il y aura des turbulences et des faillites, mais finalement ce ne sera qu'une tempête salutaire et on recommencera ensuite avec une économie réelle plus solide. Vraiment ? Aujourd'hui, nous obtenons presque tout contre payement. Si le supermarché, la compagnie d'électricité, la pompe à essence et l'hôpital n'acceptent alors que de l'argent comptant, et s'il n'y en a plus beaucoup, nous arrivons vite à la détresse. Si nous sommes assez nombreux, nous pouvons encore prendre d'assaut le supermarché, ou nous brancher directement sur le réseau électrique.
Mais quand le supermarché ne sera plus approvisionné, et la centrale électrique s'arrêtera faute de pouvoir payer ses travailleurs et ses fournisseurs, que faire ? On pourrait organiser des trocs, des formes de solidarité nouvelles, des échanges directs : ce sera même une belle occasion pour renouveler le lien social. Mais qui peut croire qu'on y parviendra en très peu de temps et à une large échelle, au milieu du chaos et des pillages ? On ira à la campagne, disent certains, pour s'approprier directement des ressources premières. Dommage que la Communauté européenne ait payé pendant des décennies les paysans pour couper leurs arbres, arracher leurs vignes et abattre leur bétail... Après l'écroulement des pays de l'Est, des millions de personnes ont survécu grâce à des parents qui vivent à la campagne et aux petits potagers. Qui pourra en dire autant en France ou en Allemagne ?
Il n'est pas sûr qu'on arrivera à ces extrêmes. Mais même un écroulement partiel du système financier nous confrontera avec les conséquences du fait que nous nous sommes consignés, mains et poings liés, à l'argent, en lui confiant la tâche exclusive d'assurer le fonctionnement de la société. L'argent a existé depuis l'aube de l'histoire, nous assure-t-on : mais dans les sociétés précapitalistes, il ne jouait qu'un rôle marginal. Ce n'est que dans les dernières décennies que nous sommes arrivés au point que presque chaque manifestation de la vie passe par l'argent et que l'argent se soit infiltré dans les moindres recoins de l'existence individuelle et collective.
Mais l'argent n'est réel que lorsqu'il est le représentant d'un travail vraiment exécuté et de la valeur que ce travail a créée. Le reste de l'argent n'est qu'une fiction qui se base sur la seule confiance mutuelle des acteurs, confiance qui peut s'évaporer. Nous assistons à un phénomène pas prévu par la science économique : non à la crise d'une monnaie, et de l'économie qu'elle représente, à l'avantage d'une autre, plus forte. L'euro, le dollar et le yen sont tous en crise, et les rares pays encore notés AAA par les agences de notation ne pourront pas, à eux seuls, sauver l'économie mondiale. Aucune des recettes économiques proposées ne marche, nulle part. Le marché fonctionne aussi peu que l'Etat, l'austérité aussi peu que la relance, le keynésianisme aussi peu que le monétarisme.
Nous assistons donc à une dévalorisation de l'argent en tant que tel, à la perte de son rôle, à son obsolescence. Mais non par une décision consciente d'une humanité finalement lasse de ce que déjà Sophocle appelait "la plus funeste des inventions des hommes", mais en tant que processus non maîtrisé, chaotique et extrêmement dangereux. C'est comme si l'on enlevait la chaise roulante à quelqu'un après lui avoir ôté longtemps l'usage naturel de ses jambes. L'argent est notre fétiche : un dieu que nous avons créé nous-mêmes, mais duquel nous croyons dépendre et auquel nous sommes prêts à tout sacrifier pour apaiser ses colères...
Personne ne peut dire honnêtement qu'il sait comment organiser la vie des dizaines de millions de personnes quand l'argent aura perdu sa fonction. Il serait bien d'admettre au moins le problème. Il faut peut-être se préparer à l'après-argent comme à l'après-pétrole.
Anselm Jappe, philosophe
Le Monde 31 octobre 11
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