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"Awake! The time is running out. Remember the Divine. Realize the Truth before life passes into death." Chandra Swami Udasin
Le procureur vert
"Dans le jargon des prisonniers du goulag, s'évader se disait "passer devant le procureur vert", c'est-à- dire sous le couperet de la nature, qui était souvent plus impitoyable que le marteau des procureurs rouges. Ceux-ci vous condamnaient à trente ans de détention pour peu que vous fussiez soupçonné d'être un "élément douteux" ou un "ennemi du peuple". Mais la nature, elle, tendait des pièges plus redoutables: marais, ours, torrents, tempêtes, nuages de moustiques... Souvent, le froid, la faim, et finalement la mort attendaient le fugitif au bout d'une courte cavale qui ne l'avait pas porté bien loin au regard de l'immensité sibérienne.C'est d'ailleurs en raison de ces incommensurables difficultés physiques que les camps de prisonniers soviétiques n'étaient pas aussi protégés que l'on aurait pu le penser. Une ou deux simples lignes de barbelés ceignaient le camp. Les gardiens savaient que la nature dissuadait le candidat à l'évasion mieux que n'importe quel cheval de frise.Dans les parages où s'étendit l'Archipel, l'hiver règne huit mois sur douze ( une plaisanterie russe - qui fait donc rire jaune - définit même ainsi l'année sibérienne : "Douze mois d'hiver et après, c'est l'été ! ") et , quand l'été vient, c'est la raspoutitsa ( littéralement, le "chemin interrompu", la fonte des neiges qui transforme le pays en une fondrière et rend impraticables les sous-bois.Des prisonniers politiques réussirent malgré tout à s'évader. ILs pensaient sans doute, avec Tocqueville, que "n'est impossible que ce qui n'a pas été tenté". C'est à la mémoire de ces hommes en fuite, pour qui rien n'importait plus que de reconquérir leur dignité volée, à la mémoire de ceux qui choisirent la liberté, ne plièrent pas sous l'idéologie et sortirent de la nuit soviétique, qu'est dédié ce voyage à pied, à cheval et à vélo, de la Sibérie à l'Inde, sur les traces des évadés du goulag."Sylvain TessonSous l'étoile de la libertéArthaud poche p15
"Toutefois, le véritable choc culturel se produisit une heure plus tard lorsque je sortis de l'hôtel. De l'autre côté de la rue, sur une petite place exiguë, des pousse-pousse tirés par des hommes décharnés et voûtés, aux jambes tout en nerfs et en muscles, commencèrent à se rassembler. Ils avaient dû apprendre qu'un sahib était descendu au petit hôtel (par définition, un sahib doit avoir de l'argent), et ils attendaient donc patiemment, prêts à offrir leurs services. L'idée d'être confortablement installé dans une voiture attelée à un être famélique, affamé, faible et respirant à peine m'inspirait un dégoût, une indignation et une horreur sans borne. Moi, un exploiteur ? Un buveur de sang ? Un oppresseur ? J'avais été éduqué dans un esprit complètement opposé ! On m'avait notamment inculqué que ces squelettes vivants étaient mes frères, mes camarades, mes proches, la chair de ma chair. Aussi, lorsque ces hommes se ruèrent sur moi avec des gestes engageants et implorants tout en se bousculant et en se chamaillant, je me mis à les repousser, à les chasser et à protester avec détermination. Stupéfaits, ils ne pouvaient comprendre mon message, ils ne pouvaient me comprendre, car ils comptaient sur moi, j'étais leur seule chance, leur seul espoir de gagner un minuscule bol de riz. je partis sans me retourner, insensible, inflexible, fier d'avoir refusé de jouer le rôle de sangsue se repaissant de la sueur humaine."
p 28-29
." De tous les coins de la ville, des haut-parleurs émettent des airs aigus, sonores, langoureux qui proviennent d'innombrables temples locaux, petites constructions à peine plus élevées que les maisons à un ou deux niveaux qui les entourent. Ils se ressemblent tous, badigeonnés de blanc, ornés de guirlandes de fleurs et de décorations scintillantes, élégants et lumineux, semblables à des jeunes mariées se rendant à l'autel. L'atmosphère qui y règne est sereine, nuptiale. Ils sont bondés, les gens murmurent, brûlent de l'encens, roulent des yeux, tendent les bras. Des hommes (sacristains ? enfants de choeur ?) distribuent aux croyants de la nourriture : un morceau de gâteau, du massepain, des bonbons. Si l'on garde les mains tendues un peu plus longtemps, on a la chance de recevoir deux, voire trois portions. Il faut soit les manger soit les déposer sur l'autel. Dans tous les temples l'entrée est libre, personne ne demande qui vous êtes et quelle est votre confession. Chancun rend hommage individuellement, de sa propre initiative, sans rituel collectif, d'où cette sensation de détente, de liberté et de légère pagaille."
p 44-45
" Les études des Occidentaux sur l'expérience de sagesse par exemple sont souvent décevantes. Si savantes et théoriquement si parfaites qu'elles se présentent, elles demeurent presque inéluctablement sur le plan académique et spéculatif. Il leur manque toujours quelque chose - un RIEN souvent, et c'est indéfinissable. Mais justement c'est ce RIEN seul qui donne l'accès à la source, en son jaillissement même. (GNA, p18)"
Père Henri Le Saux Écrits p177.
Deux bébés discutent.
- Et toi, tu crois à la vie après l’accouchement ?
- Bien sûr. C’est évident que la vie après l’accouchement existe. Nous sommes ici pour devenir forts et nous préparer pour ce qui nous attend après.
- Pffff... tout ça, c’est insensé. Il n’y a rien après l’accouchement ! A quoi ressemblerait une vie hors du ventre ?
- Eh bien, il y a beaucoup d'histoires à propos de "l'autre côté"... On dit que, là-bas, il y a beaucoup de lumière, beaucoup de joie et d'émotions, des milliers de choses à vivre... Par exemple, il paraît que là-bas on va manger avec notre bouche.
- Mais c’est n’importe quoi ! Nous avons notre cordon ombilical et c’est ça qui nous nourrit. Tout le monde le sait. On ne se nourrit pas par la bouche ! Et, bien sûr, il n’y a jamais eu de revenant de cette autre vie... donc, tout ça, ce sont des histoires de personnes naïves. La vie se termine tout simplement à l’accouchement. C'est comme ça, il faut l'accepter.
- Et bien, permet moi de penser autrement. C'est sûr, je ne sais pas exactement à quoi cette vie après l’accouchement va ressembler, et je ne pourrais rien te prouver. Mais j'aime croire que, dans la vie qui vient, nous verrons notre maman et elle prendra soin de nous.
- "Maman" ? Tu veux dire que tu crois en "maman" ??? Ah ! Et où se trouve-t-elle ?
- Mais partout, tu vois bien ! Elle est partout, autour de nous ! Nous sommes faits d'elle et c'est grâce à elle que nous vivons. Sans elle, nous ne serions pas là.
-C’est absurde ! Je n’ai jamais vu aucune maman donc c’est évident qu’elle n’existe pas.
- Je ne suis pas d’accord, ça c'est ton point de vue. Car, parfois lorsque tout devient calme, on peut entendre quand elle chante… On peut sentir quand elle caresse notre monde. Je suis certain que notre Vraie vie va commencer après l’accouchement...
.Si vous vous intéressez de près ou de loin, à la marque à la pomme et à Steve Jobs, vous pouvez aller jeter un oeil sur le site d'Apple qui propose aujourd'hui un petit film pour le premier anniversaire de la mort de son fondateur.
Bien souvent la qualité d'un ashram est en relation avec la qualité de la nourriture que propose sa cuisine. Je ne parle pas seulement de la qualité gustative mais aussi du calme, de la paix et de l'amour que contient la nourriture.Dans les monastères Zen, la responsabilité des repas est traditionnellement confiée à un des disciples "avancés" sinon au plus avancé.Dans l'Inde traditionnelle, le cuisinier ou la cuisinière ne préparaient jamais un repas si il ou elle était sous le coup d'une émotion. Un autre monde sans doute mais un monde qui n'a pas disparu complètement.À l'ashram de Chandra Swami, la nourriture est de toute évidence préparée dans le respect, la paix, la joie et l'amour pour le Maître. Succulente, elle est un régal pour le coeur et le corps. Simple et nourrissante, elle permet selon nos besoins un repas frugal ou copieux car les plats repassent plusieurs fois. Les plats, je devrais plutôt dire les seaux : c'est évidemment à l'indienne que nous mangeons. La vaisselle est en inox et la nourriture, riz, dhal, légumes, fruits, est dans des seaux et généreusement distribués à la louche. Plus évidemment les délicieux chapatis à volonté.Regarder manger Swamiji, c'est vivre un hymne à la présence, au geste juste et à l'unité de toute chose. Swamiji mange lentement, religieusement et joyeusement, sans perdre pour autant le contact avec l'ensemble des convives. Belle leçon de vigilance !En relisant la semaine dernière "son" petit livre "L'Art de la réalisation" nous avons été frappés Corinne et moi par le passage suivant :
" Les progrès du Sâdhaka dépendent à un degré appréciable de la nourriture qu'il choisit. La nourriture est essentielle à la sustentation du corps physique, mais elle influence également notre mental. " Un régime alimentaire pur donne un mental pur", disent les Upanishads.À de rares exceptions près, nourrissez un homme avec de bons aliments et vous pourrez le rendre vertueux et adroit ; nourrissez-le mal et vous en ferez un idiot, un déprimé, un criminel ou un invalide. Une alimentation appropriée aide vraiment un homme à devenir un Homme et un Homme à devenir un Surhomme; par contre une nourriture mauvaise fait de l'homme une brute malfaisante.Quel régime alimentaire doit alors adopter un aspirant pour acquérir les forces physiques et morales indispensables à la contemplation ? Il n'y a pas de règle rigide. Vous devez découvrir avec soin quel genre de nourriture maintient votre corps et votre mental pur et calme. Vous devez absolument éviter toute nourriture qui constipe ou énerve.Cela mis à part, la nourriture de l'aspirant sera aussi pure que possible. Par nourriture pure, il faut entendre une nourriture acquise honnêtement, préparée et servie avec amour et dévotion. L'alimentation doit favoriser la longévité, l'intelligence, la force, la santé, le bonheur. Elle doit être douce, nutritive et agréable."page 141