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Jean-François
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"Awake! The time is running out. Remember the Divine. Realize the Truth before life passes into death." Chandra Swami Udasin
" Et ainsi, notre Terre, dont la surface tourne à une vitesse d'environ mille cinq cent kilomètres à l'heure autour de son axe, et à une vitesse d'environ cent mille kilomètres à l'heure autour du Soleil, est emportée par le Soleil, à une vitesse de probablement huit cent mille kilomètres à l'heure, dans une course folle autour d'un trou noir au centre de notre galaxie. "p 143.
Voici un extrait de ce dialogue entre deux hommes d'horizons différents, mais ce sont deux hommes dont Jésus aurait dit qu'ils sont "de bonne volonté".Si vous désespérez des humains, lisez ce petit livre, il vous montrera que tout espoir n'est pas perdu : l'esprit continue à souffler sur notre monde...
"S.H : Je vais vous raconter un moment vraiment extraordinaire dans ma vie. J'étais à Paris en 1943, j'étais un agent secret et soudain, j'ai été arrêté. Quelqu'un a mis un pistolet dans mon dos. J'ai pensé : "C'est la fin, ils vont me tuer." Ils n'avaient aucune raison de ne pas le faire : j'étais un agent étranger, ils étaient les vainqueurs, ils avaient gagné la guerre pour l'instant. Il y a eu un moment de différenciation entre l'esprit et le corps. Le corps est devenu faible, l'esprit est resté ouvert. Ce fut pour moi une expérience extraordinaire. Cela n'a pas duré longtemps, car après j'ai été emmené, interrogé. Mais il reste ce moment unique où vous vous dites : "Ah, cela veut dire la mort !" Et vous survivez ! Je suis toujours là. J'ai survécu.D.-L. : Vous n'avez pas seulement survécu, vous avez survécu avec dignité. Vous n'avez pas éprouvé de haine pour vos ennemis. Nous avons une pratique bouddhiste qui dit : Votre ennemi est le meilleur professeur." De lui, vous pouvez apprendre comment pratiquer la tolérance et la patience qui sont très utiles pour garder sa détermination. Même si au début vous êtes plein d'enthousiasme, une extrème impatience peut conduire à la haine, à al peur et au doute. La tolérance n'est pas un signe de faiblesse mais de force. Plus vous avez de confiance en vous, et plus la tolérance viendra. La colère est un signe de faiblesse."p 22-23
Ce livre vient du coeur, oui, mais il est aussi une réflexion. Il est pour moi l'illustration de ce qu'est l'intelligence du coeur.Marie de Hennezel parle à la fois en tant que psychologue ayant travaillé pendant 10 ans dans la première unité de soins palliatifs française mais aussi en tant que femme ayant dépassé la soixantaine : "Soucieuse de vivre et de mourir dignement, je porte ici l'inquiétude de ma génération". Elle présente et analyse clairement la loi Leonetti qui existe mais est très peu connue du public, médecins compris, ainsi que les conditions de la mort en France aujourd'hui.Son analyse fine de la demande réelle des malades en fin de vie, sa connaissance des lois et de l'hôpital en France, sa connaissance des expériences de pays ayant légalisé l'euthanasie l'amènent à affirmer avec force que "ce n'est pas en légalisant le suicide assisté ou l'euthanasie que l'on va permettre à chacun de mourir dans la dignité"Tout en restant séculière, sa reflexion aborde aussi les aspect ontologiques d'une loi autorisant le suicide assisté et l'euthanasie en nommant la demande abusive qui est faite aux médecins et aux familles de participer ou d'accompagner une mort conçue comme un droit." Peut-être est-ce parce que la société respecte si mal les droits naturels des personnes en fin de vie - être informées, soulagées, écoutées, apaisées, traitées comme des personnes à part entière - qu'elle leur laisse en échange ce droit exorbitant de le lui faire payer, en l'instrumentalisant. Nous nous sentons tous tellement coupables collectivement de si mal accompagner nos mourants que nous sommes comme fascinés par le pouvoir qu'ils prennent tout à coup sur nous, en nous réclamant un droit à la mort." p84
Face à la nouvelle loi qui s'annonce, Marie de Hennezel "nous encourage à exiger des mesures fortes pour faire appliquer la loi en vigueur, pour humaniser la médecine et rendre réellement plus dignes les conditions de la fin de vie en France." Cela demande un débat, une reflexion éthique.
.Lisez ce livre et faites-le circuler autour de vous.
Mon ressenti de ce séjour spirituel en Inde du Sud se situe surtout au niveau de la relation à l'Autre.
Tout d'abord, relation à Arnaud, où j'ai été guidé par Alain et Corinne avec la rencontre des ashrams où ont vécu les sages qu'il a connus lors de ses divers voyages en Inde : Ramana Maharshi, Swami Ramdas, Swami Gnanananda. D'autres ashrams, ceux de Lee Lozowick et Yogi Ramsuratkumar. Ma Devaki et Swami Nityananda m'ont impressionné par leur ouverture d’amour envers les autres. J'ai apprécié la gentillesse de Volker et Ute. Je reste encore partagé encore partagé par l’expérience d’Auroville. Ensuite, relation avec les indiens, en général, aux sourires chaleureux qui invitaient à l'échange, malgré les difficultés réelles du quotidien pour certains. J’ai ressenti l’importance du collectif pour eux. Puis, la relation avec notre groupe, avec lequel j'ai partagé mes questionnements pendant nos réunions de parole, mes impressions et la bonne humeur.
Enfin, la relation avec ma compagne dont je partage la pratique sur la Voie.
Le séjour en Inde confirme, pour moi, que c’est l’Autre qui me guide à la recherche de qui je suis. Cependant, en tant qu’écologiste, j’ai été tiraillé par le coût en équivalent gaz carbonique du voyage en avion : 1.5 Tonne ce qui est l’émission moyenne annuelle d’un indien. Cela faisait 13 ans que je n’avais pas pris l’avion. Mais comment résoudre ce paradoxe de la nécessaire rencontre physique de l’Autre sans aller vers lui ou elle ?
Époustouflant, ce qui se passe dans la rue: en plein milieu d'un trafic intense, dans le tintamarre des klaxons en tous genres qui gueulent tranquillement leur "laisser moi passer," ou bien "attention, j'arrive",..pas de stop, ni de feux, ni de sens giratoire, ni de sens unique... et ça fonctionne! ! Le bus contourne les vaches couchées sur la chaussée et j'assiste à un ballet fascinant quand je traverse la rue : les motos , les rickshaws s'arrêtent ou se déroutent , chacun apporte sa vigilance, son intelligence, tolère l'autre naturellement et s'adapte.. sans s'énerver semble t'il... Et voilà que passe un char à bœufs tout décoré de fleurs et précédé de musiciens à pied, c'est un mariage cette fois mais , une autre fois , j'aperçois un mort sur le char fleuri accompagné des musiciens. Je me coule dans l'expérience sans résister .. comment faire autrement.. le mental ne peux plus agir, les catégories éclatent et c'est très bon à vivre.
J'ai aimé ces moments où, en cheminant dans Tiruvannāmalai, les regards échangés avec les femmes font naître parfois un sourire timide qui souvent éclate en un beau sourire qui se donne : ce sont des nourritures qui me rassasient. Bien sûr, la condition des femmes en Inde m'interpelle, mais en les croisant, souvent dans leurs occupations quotidiennes, ce sont des vers de Verlaine qui remontent à ma mémoire :"La vie humble aux travaux ennuyeux et facilesEst une œuvre de choix qui veut beaucoup d'amour"De retour chez moi, j'y repense au cours des taches répétitives de tous les jours, et malgré la distance, je me sens en communion...
J'ai observé ces dessins au sol, faits par les femmes, devant l'entrée des maisons, ce sont des kolams : ils sont de nature éphémère, pour apporter chance et prospérité dans la maison et la famille et aussi en guise de bienvenue. Dessiner le kolam se fait le matin sur un sol humidifié. Le dessin représente des motifs d' inspiration géométrique ou des représentations plus figuratives comme celles de fleurs. Le tracé des motifs est réalisé avec de la farine de riz et parfois de poudres colorées. Elles sont répandues d'un geste habile de la main : le pouce et l'index guident la poudre pour laisser une trace régulière au sol. Lakshmi nous en a fait une belle démonstration. J'ai trouvé dans ses gestes, là aussi, beaucoup d'amour.
Je me souviens…
C’était un début d’après-midi. Nous avions quitté Tiruvannamalaï et roulé pendant 1h…ou peut-être moins. Nous sommes arrivés dans un petit village dont le nom m’a échappé et sommes entrés dans l’ashram. Il y avait là quelques bâtiments sur lesquels étaient gravés un grand AUM.
Il faisait très chaud. On nous a faits entrer dans une grande salle où quelques ventilateurs luttaient stoïquement contre les coupures de courant. Il s’est mis à pleuvoir…étrangement.
On nous a servi un délicieux repas dans le couloir, puis nous sommes retournés dans la salle.
Swami Nityananda n’allait pas tarder.
Et soudain…il était là, remplissant l’espace entier de sa présence, nous couvant d’un regard doux et immense ou plutôt, immensément doux. A cet instant même, je me suis sentie aimée, inconditionnellement. Avec intelligence, clarté, patience et humour, Swamiji nous a offert des paroles gorgées de sagesse. Ne me demandez pas lesquelles, je ne m’en souviens plus. Ca n’a pas d’importance, elles ont miraculeusement échappé à ma vigilance mentale et à ma propension à tout qualifier, juger, classer pour se poser directement dans mon cœur. Elles y sont encore, je le sais, je le sens. Elles attendent patiemment que je leur apporte l’eau et la lumière nécessaires à leur croissance. Swamiji s’est arrêté : tout était dit, entendu, vu. Dans son regard et son sourire, il y avait un amour infini. Nous nous sommes prosternés face à une telle évidence du divin. J’avais envie de rester là, 1000 ans, à m’abreuver à cette source.
Sans savoir comment, mes pieds m’ont portée dehors. Nous sommes repartis comme nous étions venus, mais un peu moins nus. Je me souviens de si peu….de l’essentiel, sans doute, et cela me nourrit encore aujourd’hui. AUM.