Equatoria / Patrick Deville

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Errance africaine, Gabon, Angola, Congo...etc. Le fil rouge de départ : le déménagement du corps de Brazza d'Alger à Brazzaville où un monument coûteux et controversé a été érigé en son honneur. Pierre Savorgnan de Brazza, né italien et naturalisé français, immense explorateur des fleuves de l'Ouest africain. Brazza qui donna son nom à la capitale du Congo, Brazza qui dans sa dernière expédition verra, désespéré, qu'en remontant l'Ogooué, le Mpassa, il a ouvert la voie aux concessions de tous ordres, bois, caoutchouc, mines... qui pillent ce continent qu'il aime tant. Mais son rapport va disparaître et son personnage sera récupéré à la gloire de la colonisation.

On croise aussi au fil des pages, Albert Schweitzer débarquant à Lambaréné avec ses malles et son piano, Henry Stanley, journaliste puis explorateur, le "concurrent" anglais de Brazza qui, parti à la recherche de l'écossais Livingstone, eut cette phrase restée célèbre alors qu'après de longs mois d'expédition, il le trouvait enfin à Mugere, sur la rive Est de lac Tanganyika : " Dr Livingstone, I presume ? ", Tippu Tip, le fameux trafiquant d'esclaves et d'ivoire originaire de Zanzibar...

Passent au long de ce récit erratique les silhouettes de Karl Marx malade, venu se reposer à Alger avant d'aller mourir à Londres, celle d'Emin Pacha - de son vrai nom Schnitlzer, médecin et entomologiste juif originaire de Silésie - nommé par l'anglais Gordon, gouverneur d'Equatoria, une province de l'Empire Ottoman ( territoire actuel du Sud Soudan et de l'Ouganda), Che Guevara à la fin de sa vie sous le nom de Ramon Benitez..

Le lien est fait avec l'Afrique actuelle - celle de 2006 date à laquelle se situe le récit - . Denis Sassou Nguesso, Omar Bongo, Mobutu...

C'est une écriture fluide, à la fois très documentée et poétique en cela qu'elle évoque avec peu de mots.

Vous l'avez compris, j'ai beaucoup aimé.

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