Les enquêtes du capitaine Anato en Amazonie française / Colin Niel

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Voici encore une série policière,  à lire dans l'ordre :

Les hamacs de carton

Ce qui reste en forêt

Obia

Sur le ciel effondré

Le capitaine Anato est d'origine Guyannaise bien qu'il ait vécu son enfance et toute sa formation de gendarme en France. Dans le premier tome, il revient s'installer en Guyane et découvre sa terre. Les quatre opus vont nous la faire connaître à travers quatre enquêtes mais aussi à travers le regard d'Anato et sa métamorphose. Au fur et à mesure du temps, il découvre  son passé familial, la culture des Noirs marron plus précisément celle des Ndjukas, leur langue et leur spiritualité, le monde des orpailleurs, des trafiquants de l'or, celui des Créoles, l'immensité de la forêt et la vie des Amérindiens qui tentent d'y vivre encore...C'est foisonnant, dense comme la végétation de l'Amazonie, complexe et nuancé. L'écriture très riche de Colin Niel nous plonge dans la moiteur de l'air saturé de pluie. On entend le cri des oiseaux sentinelle, les musiques des bidonvilles où échouent les réfugiés des guerres  et de la misère, on sent la puissance du fleuve, l'entrelacement des langues, des cultures, des couleurs de peaux, la présence de l'histoire - esclavage, colonisation - et de la géographie avec le Suriname et le Brésil, tout proches. C'est parfois noir mais les personnages sont attachants, tellement humains jusque dans leurs dérives. C'est un roman policier bien sûr mais aussi un roman d'initiation. Anato, le capitaine de gendarmerie élevé en banlieue parisienne dans une rationalité à la française, structurante mais un peu courte  va devoir intégrer la part plus féminine, irrationnelle, la puissance du mythe et du sacré de ses origines noires marron. Cette intégration passe par des morts symboliques et des renaissances. Il est jeune encore mais fait partie de ce que l'on appelle les hommes de bonne volonté. De ceux qui, face à la misère du monde, gardent espoir et essaient ... C'est d'ailleurs ainsi que se termine le quatrième tome - pour moi le meilleur - : "Au moins faire cela : essayer."

Bonne lecture !

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