Une adresse itinérante d'où on ne peut pas poster d'article pour le blog...
Nous allons nous alléger de nos mémoires trop pleines,
être ensemble simplement dans une nature immense et belle.
À bientôt !
"Awake! The time is running out. Remember the Divine. Realize the Truth before life passes into death." Chandra Swami Udasin
Recherche le royaume de l'Amour
Car ce royaume te fera échapper
à l'ange de la mort.
Je suis l'atome, je suis le globe du Soleil,
A l'atome, je dis : demeure.
Et au soleil : arrête-toi.
Je suis la lueur de l'aube,
je suis l'haleine du soir,
Je suis le murmure du bocage,
la masse ondoyante de la mer.
Je suis l'étincelle de la pierre,
l’œil d'or du métal...
Je suis à la fois le nuage et la pluie,
j’ai arrosé la prairie.
Purifie-toi des attributs; du moi,
afin de pouvoir contempler
ta propre essence pure
Contemple dans ton propre cœur
toutes les sciences des prophètes,
Sans livres, sans professeurs, sans maitres.
Rûmi
un partage de Michel
.
"La conscience universelle est souvent comparée à l'océan: une masse fluide, indifférenciée, et la première phase de la création correspondrait à la formation de vagues.
Une vague peut être considérée comme une entité individuelle, et pourtant il est évident que la vague est l'océan, et l'océan la vague. Il n'y a pas de séparation ultime.
La phase suivante de la création serait une vague se brisant sur les rochers et vaporisant l'air de gouttelettes d'eau, qui existeront en tant qu'entités individuelles pendant une courte période, avant d'être à nouveau avalées par l'océan. Ainsi, nous avons là des moments fugitifs d'existence séparée.
Mais imaginons maintenant de l'eau qui s'évapore et forme un nuage. Maintenant, l'unité originelle est obscurcie et cachée par une véritable transformation, et il est nécessaire d'avoir une certaine connaissance en physique pour se rendre compte que ce nuage est l'océan, et l'océan le nuage. Pourtant, à la fin, l'eau du nuage va se réunir avec celle de l'océan sous forme de pluie.
La séparation finale, où le lien avec la source originelle apparaît complètement oublié, est souvent illustrée par un flocon de neige qui s'est cristallisé à partir de l'eau du nuage qui, à l'origine, s'était évaporé de l'océan. On a là une entité très structurée, très individuelle et séparée qui ne comporte, en apparence, aucune ressemblance avec sa source. Maintenant, on a vraiment besoin d'un savoir sophistiqué pour reconnaître que le flocon de neige est l'océan, et l'océan le flocon de neige. Et pour se réunir avec l'océan, le flocon de neige doit abandonner sa structure et son individualité; il doit subir une mort de l'égo, en quelque sorte, pour retourner à sa source."
Stanislas Grof
Extrait du livre de Fritjof Capra,
"La Sagesse des Sages"
Ce livre réunit des dialogues avec des personnalités de multiples domaines (physique, biologie, psychologie, sociologie, écologie, économie, politique). Une brillante synthèse qui trace les contours d'une vision globale pour le 21è siècle.
" Tels furent les événements décisifs de ma vie. Je commençais à comprendre: j'étais responsable et de moi dépendait la forme que prendrait mon destin. Un problème m'était posé auquel je devais répondre. Et qui posait le problème? A cela personne ne m'a répondu. Je savais que c'était moi qui devais répondre du plus profond de moi-même: j'étais seul devant Dieu, et Dieu seul me posait ces redoutables questions.
Dès le début j'avais en moi le sentiment d'une destinée implacable, unique, comme si j'avais été placé dans une vie qu'il fallait accomplir. Il y avait en moi une sécurité intérieure dont je ne pus jamais m'apporter la preuve, mais qui m'était prouvée. Ce n'est pas moi qui avais cette certitude; c'était elle qui me possédait malgré toutes convictions contraires. Personne ne put jamais m'enlever la certitude que j'étais placé là pour faire ce que Dieu voulait et non pas ce que moi je voulais.
Cela me donnait souvent l'impression, dans toutes les circonstances décisives, de ne pas me trouver parmi les hommes mais d'être seul avec Dieu. Toujours, quand j'étais "là-bas" où je n'étais plus seul, je me trouvais en dehors du temps. J'étais dans les siècles et celui qui donnait la réponse, c'était Celui qui avait toujours été là et qui y sera toujours. Les conversations avec cet "autre" étaient ce que je vivais de plus profond, d'une part lutte sanglante et, d'autre part, ravissement suprême.
De tout cela je ne pouvais naturellement m'entretenir avec quiconque. Je ne connaissais personne dans mon entourage à qui j'eusse pu faire des confidences, sauf éventuellement à ma mère. Sa façon de penser me paraissait semblable à la mienne.
Mais bientôt je m'aperçus que sa conversation ne me suffisait pas. Elle m'admirait surtout et cela n'était pas bon pour moi: aussi restais-je seul avec mes pensées et c'est cela que je préférais au fond. J'ai joué seul, pour moi-même; j'ai marché à travers bois et rêvé seul, et j'avais pour moi seul un monde mystérieux."
Ma vie C.G.Jung, éditions Folio, p.90...
Merci Sandrine
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Il y avait à nouveau un silence pénétrant... Mais cette fois aucun mouvement ne vint. Je quittais la chapelle comme une plume flottant au vent...Dehors ce fut difficile car je retombais continuellement dans ce vaste silence. Mais au fil des jours, je devins plus apte à agir normalement. Je remarquais que quelque chose manquait mais je ne pouvais dire quoi... Je ne pus trouver aucune explication dans les écrits se Saint Jean de la Croix ni nulle part ailleurs dans la bibliothèque. Ce fut en rentrant chez moi ce jour-là, marchant au milieu d'un paysage de vallées et de collines, que je tournai mon regard vers l'intérieur. Ce que je vis arrêta mes pas. A la place du centre habituel, non localisé de moi-même, il n'y avait rien, c'était vide. Au moment même où je vis cela, jaillit un flot de joie tranquille et je sus enfin ce qui manquait - c'était mon ego.
Physiquement je me sentis comme soulagée d'une lourde charge ; j'étais si légère. Je regardais mes pieds pour être sûre qu'ils étaient sur le sol. Plus tard je pensai à l'expérience de Saint Paul - "maintenant, ce n'est pas moi mais le Christ qui vit en moi" - et je réalisai que, malgré ma vacuité, personne d'autre n'était venu prendre "ma" place. Je décidai donc que le Christ était la joie, la vacuité elle-même. Il était tout ce qui demeurait de cette expérience humaine. Pendant des jours, je marchai emplie de cette joie....plus rien n'était "mien" tout était "Sien"
Bernadette Roberts (citée par Jack Kornfield dans "After the Ectasy, the Laundry 2000)
J'ai bien aimé ce récit pour sa simplicité. Encore une fois c'est une rencontre avec d'autres humains tellement différents qui nous ramène à la singularité de nos existences parmi d'autres possibles. C'est pour moi une manière de donner une proportion aux événements, de les situer relativement.
Voici la présentation de l'éditeur :
"De Minembwe à Uvira, lieux difficiles à situer pour le profane sur une carte de l'Afrique, Lieve Joris a marché pendant sept semaines dans le Congo de l'Est, non loin du Burundi et du Rwanda. Un pays de collines vertes, de la juxtaposition de peuples cultivateurs et de peuples éleveurs de vaches. Une région peu peuplée, résistante, restée à l'écart de la colonisation belge ; une région où se côtoient des ethnies et des tendances politiques pas forcément d'accord entre elles. Un petit bout de carte qui est pourtant éminemment important dans la géopolitique de l'Est africain. Comme pour mettre un point final, après des années, à tout son travail de recherche affective, d'approche des contradictions, de suivi des conflits, d'empathie pour les habitants d'un pays que ses ancêtres ont colonisé, Lieve Joris a réalisé quelque chose de très simple : marcher de village en village, accompagnée d'un guide et de porteurs. C'est cette aventure qu'elle nous raconte dans 'Les Hauts Plateaux'."
Et voici un extrait :
« Un feu de bois brûlait à l’intérieur. Dans un coin de la pièce, du maïs trempait dans un pot en terre. Mbiyo Mbiyo nous offrit une chaise et lui-même prit place sur un tabouret, les jambes relevées. Sans me quitter un instant des yeux, il posa des questions en kinyamulengue à Kizeze. Avais-je une autorisation pour discuter avec des gens ? Que ferais-je des choses qu’il me racontait ? Kizeze le rassura, lui parla de David, le neveu du colonel, qui m’accompagnait en voyage.
Une femme apporta un plat en osier sur lequel se trouvait une grande bouteille thermos avec du thé et une deuxième avec du lait. Elle était jeune et avait noué un mouchoir à fleur sur sa tête, comme il est d’usage pour les femmes mariées. Elle était originaire du Rwanda, avais-je appris. La regardant de ses yeux intenses, Mbiyo Mbiyo dit : « Elle est mon ange. »
Elle lui avait donné sept enfants. Au total, il en avait vingt-trois, de quatre femmes. Lui-même était le deuxième fils que son père avait eu avec sa deuxième femme. Son frère aîné était mort subitement en gardant les vaches. Il avait appris à lire et écrire le swahili chez les missionnaires de la vallée. Quel âge il avait, il ne le savait pas exactement. Il croyait qu’il était né en 1910 mais un jour, pendant la transhumance, son acte de naissance était tombé à l’eau et sur le nouveau qu’il avait reçu était indiqué 1920.
Deux hommes étaient entrés ; le dos appuyé contre le mur, ils écoutaient la conversation. Ils avaient des machettes – des ouvriers sans doute. Kizeze traduisait docilement. Mbiyo Mbiyo, qui avait parlé tout un temps en gardant ses yeux perçants dans les miens, dit maintenant qu’il voulait lui aussi me demander quelque chose.
J’avais l’habitude des choses étranges que voulaient savoir les vieux hommes des hauts plateaux, mais les questions de Mbiyo Mbiyo dépassaient tout. Comment se faisait-il qu’il y eût des Blancs et des Noirs ? Y avait-il des Belges qui pouvaient tuer une bête sauvage avec une lance ? Quelles tribus vivaient en Belgique ? Avions nous aussi des Hutu et des Tutsi ? Et en Asie, quelles tribus habitaient là ? Combien y avait-il de pays au monde ? L’Océanie était-elle à l’origine attachée à l’Union soviétique ?
Mbiyo Mbiyo lisait les réponses sur mes lèvres, comme s’il ne se fiait pas totalement aux traductions de Kizeze. Il n’avait pas terminé l’école primaire ; remâchait-il ces questions depuis lors ? Une encyclopédie pour enfants, voilà qui serait utile dans cet environnement. Mais dans ses questions filtrait aussi, de la même manière que dans celles des vieux hommes sur la colline de Bijombo, une certaine ironie – comme s’il se payait ma tête. »
Les hauts plateaux
Lieve Joris
Actes sud /aventure p 107 à 109
Puis ce fut comme si j'avais soudain vu la beauté secrète de leur coeur, la profondeur de leur coeur, là où aucune souillure, ni aucun désir ne peuvent atteindre l'essence de leur réalité, l'être que nous sommes tous aux yeux de Dieu. Si seulement ils pouvaient se voir tels qu'ils sont réellement. Si seulement nous pouvions tout le temps nous voir les uns les autres de cette manière, il n'y aurait plus de guerre, plus de haine, plus de cruauté ni d'avidité. Je suppose que le plus grand problème serait alors que chacun se jetterait au sol pour vénérer l'autre.
Thomas Merton cité par Jack Kornfield
Une différence fondamentale oppose le Sage indien au philosophe d'occident. Chez le sage toutes les activités psychiques - affectives, intellectuelles, spirituelles - sont harmonieusement intégrées par le fait même de leur orientation vers le centre ; aussi la conduite de sa vie est-elle en pleine conformité avec ce qu'il enseigne. Il n'a rien à cacher. Son existence est un livre ouvert - non point un manuel de morale mais une formulation de l'éthique la plus haute. Peut-on en dire autant du savant occidental ? Dans nos cultures, la philosophie a très tôt revêtu le caractère d'une spéculation mentale ; elle concerne seulement l'intellect. On la voit se developper trop souvent en marge de la vie - parure pour la façade intelectuelle plutôt que fonction du coeur. Le philosophe pense la philosophie, le Sage vit la Sagesse.
docteur Roger Godel (entretien avec Madame Godel)
L'esprit - je veux dire : moi, au-dedans, à cet instant - est à double fond. Personne visiblement ne s'en rend compte, et quand j'essaye de l'expliquer, on me prend pour un fou aimable - ou plutôt qui le serait s'il insistait moins. Dommage. Le vrai fond est éblouissant, et je sais comment l'atteindre.
Au même moment, je deviens conscient de ces Yeux qui me regardent directement à travers ma tête; des Yeux qui atteignent jusqu'aux replis les plus honteux de mon âme, qui bientôt semblent m'entourer de toute part qui me voient de l'extérieur comme de l'intérieur, jusqu'à ce que tout ne soit plus qu'un seul Oeil. Et comme il n'y a ni sourcils ni visage, il m'est impossible de dire qu'elle est l'expression de cet Oeil. Il ne fait que regarder, ce que je ne peux supporter. Je tombe sur le sol, je m'y roule, je ferme les yeux, je me couvre la tête. L'Oeil arrive alors sur moi du plus profond de moi-même, plus vaste que jamais, remplissant tout l'espace imaginable.
Il n'y a nulle part où aller, absolument nulle part. Il n'y a même plus un centimètre carré sur lequel se tenir ou derrière lequel se cacher. Le seul lambeau de moi qui reste est juste ma terreur, une terrible envie de fuir cet Oeil. Il n'y a plus rien à faire : seul, l'Oeil est là, qui regarde. Ma terreur ne peut se réfugier nulle part, personne ne peut venir calmer mes sanglots, aucune ombre ne peut me cacher, aucun trou n'est là pour ensevelir mon corps. Et, juste à cet instant, je suis l'Oeil.
Car "l'oeil avec lequel je vois Dieu" dit maître Eckart, "est le même oeil avec lequel Dieu me voit".
Si je me considère dans ma nature physique, bien sûr l'arbre m'est extérieur. Mais en tant qu'esprit, croyez-vous que cela ait un sens de dire : il m'est extérieur ? Croyez-vous que cela ait le moindre sens de dire : cette étendue, ce lieu sont extérieurs à cela qui d'aucune façon n'appartient à l'espace ?
Un conté féerique où les marionnettes subjuguent par leur réalisme et leur poésie.
Un film d’animation de Suzie Templeton
d’après l’oeuvre de S. Prokofiev
Et en avant-programme, "Le Loup blanc" de Pierre-Luc Granjon
SORTIE LE 23 SEPTEMBRE 2009
Tous public à partir de 7 ans
Merci Karl
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Vous connaissez ça, vous, ces moments où - par la grâce d'une brise tiède et humide... d'une averse qui a rendu tout bleu...d'un parfum intensément familier, et qu'on ne peut identifier, non plus que le passé qu'il réveille... - le pachyderme Monde, qui hibernait, secoue sa torpeur et se redresse, met debout son immensité ?... Et l'on pénètre dans le royaume magique du Présent ?...
Et toutes choses, jamais vues, commencent de se voir comme nez au milieu du visage, sans contrepartie d'ombre, en même temps que d'exister, mais d'exister?...
« Si vous dîtes à une personne titulaire d’un doctorat qu’elle n’est pas docteur, cela va-t-il invalider son diplôme ? Certes non. De la même manière, la femme peut dores et déjà jouer un rôle brillant dans la société. Elle a tout ce qu’il faut pour cela, elle n’a pas de tare, rien ne lui manque dans aucun domaine. Quand les hommes cherchent à dénigrer les femmes, elles ne doivent pas s’effondrer ni jamais croire qu’elles sont inférieures aux hommes. Ce sont les femmes qui ont enfanté chacun des hommes de la planète. Soyez fières de cette chance qui est la vôtre et avancez dans la vie en faisant confiance à votre énergie intérieure. Ne vous prenez jamais pour de frêles brebis, soyez des lionnes. »
Sri Mata Amritanandamayi Dévi
Le potentiel infini des femmes
Discours prononcé à Jaipur lors de la rencontre 2008 du mouvement
« Initiative des femmes pour la paix mondiale »
"Quand j'essaye de m'atteindre, au-dedans de moi-même, j'empoigne une vague sensation derrière mon nez, et je crois que c'est moi. Si les choses se passaient autrement, j'ai idée que le ciel s'écroulerait."
Eh oui, ami, vous ne vous trompez pas ; mais ce que l'intuition ne peut vous faire présager, c'est aussi qu'il s'ouvrirait.
Stephen Jourdain