jeudi 18 février 2010

Science et Conscience

.

J'ai très très souvent une pensée d'amour et de reconnaissance pour Douglas Harding. Ce si cher et regretté Douglas qui m'a fait l'honneur d'être mon ami. et qui m'a offert en novembre 93 sur un plateau d'argent un cadeau d'une valeur inestimable Voici un petit texte qu'il a écrit pour la revue d'Emile Gillabert, grand spécialiste de Thomas :


La science (ou plutôt la science mal comprise) a fourni en son temps un grand nombre d’absurdités très peu scientifiques. La plus insensée, la plus spécieuse et la plus répandue est sans doute la conception matérialiste de l’esprit – de la conscience, de l’éveil – considérés comme des sous-produits de la matière : une sorte de phosphorescence po radiation subtile que la matière fournirait quand elle devient, comme dans le cerveau humain, suffisamment complexe. Au commencement était la matière et au cours de son évolution elle devint incidemment consciente d’elle-même – disent-ils !

Mais qu’est donc un objet matériel selon les canons de la science ? C’est un ensemble de phénomènes , une suite d’apparences ou d’images que l’homme de science détermine en tournant autour de l’objet, l’étudiant sous divers angles et à diverses distances à l’aide d’instruments divers.

Mais de quoi ces images sont-elles l’image ? Ce qui réside au centre de ce nid d’apparences, il ne l’aperçoit pas, et d’ailleurs ne peut pas l’apercevoir. Aussi proche soit-il, il en demeure trop éloigné, trop étranger.


Il possède pourtant deux indices sur ce qui est à l’intérieur. Le premier est que plus il s’approche de l’objet, plus celui-ci devient vide. Il parvient à des régions où tout ce qui demeure de cette chose apparemment solide est un espace traversé par des nœuds d’énergie.

Le second est que lorsqu’il ose être attentif au point d’où il regarde et inspecte de l’intérieur ce morceau de matière très particulier qui est lui-même, il s’aperçoit qu’il est entièrement vide, une totale non-chose, consciente d’elle-même simplement en tant que cela. Telle est sa vue de lui-même à zéro millimètre, tout au moins s’il est suffisamment honnête et attentif, c’est à dire authentiquement scientifique.


Autrement dit, l’homme de science découvre que, étudié de tout près, le corps disparaît alors que l’esprit demeure. Les corps matériels sont des apparences ou des produits de la consience, et prétendre que la conscience en est un dérivé est absurde. Aussi absurde que de faire dériver le projecteur de cinéma de l’activité des personnages sur l’écran alors qu’il s’agit de l’inverse.

En d’autres termes, il ne peut exister une vue extérieure ou objective de la subjectivité ou de l’esprit : c’est un vécu intérieur qui ne peut être examiné seulement du dedans, en lui-même.

Et, examiné de la sorte, il se révèle être ce qui produit et contient d’innombrables caractéristiques (formes, couleurs, mouvements, sensations, idées, émotions, etc) Quant à celles de ces manifestations périphériques qui donneraient naissance en leur centre à une conscience d’exister en fait, il est impossible de déceler la moindre preuve d’un processus de ce genre. Cette notion n’a simplement aucun sens. Il est strictement impensable que les choses en ta nt que telles, puissent engendrer une conscience des choses.

Mystérieuse, bien sûr, demeure la manière dont ce Vide central peut créer les richesses qui apparaissent et disparaissent en son sein. C’est certainement une merveille qu’une si grande richesse puisse provenir d’une telle pauvreté. Pourtant c’est bien ainsi, c’est bien ainsi.

Mais si l’une de ses créations venait soudainement à se retourner et à créer son Créateur, alors, ce serait une merveille des merveilles.

Douglas Harding 1979 pour le cahier Métanoïa n° 20

.

9 commentaires:

Olivier a dit…

Joli texte et jolie photo. J'y note un beau regard d'enfant...

ipapy a dit…

Oui, c'était chez lui à Nacton.
Emouvant souvenir.........mais l'expérience qu'il partageait si généreusement est totalement vivante, actuelle. Merci l'Ami

Anonyme a dit…

Toute la difficulté est là ,vivre avec joie dans ce monde et ce corps physique que nous savons virtuels à partir d une infinitude. Gratitudes à Douglas et à toi Alain François

La tortue légère a dit…

Ah Douglas !!! j'ai une amie qui l'a connu, sa vie en fût changée, bien sûr, et m'a fait connaître...avec Joie.

ipapy a dit…

Bonjour Tortue légère

gege a dit…

merci Alain ,c`est une grande joie de voir ou d`entendre parler de Douglas,ca a ete LA Revelation de ma vie que de Voir qui je suis vraiment ,vraiment.
merci ,avec beaucoup d`amour et de reconnaissance .bisous de Roumanie .

ipapy a dit…

Bonjour Gégé, que de bons souvenirs d partage ensemble. Je t'embrasse

Julien a dit…

Merci pour ce texte cher Alain, et de m'en avoir révélé la substance.

Anonyme a dit…

Oui, je conserve toujours Douglas au plus profond de mon coeur (ce qui ne m'empêche de rester fidèle à ma propre démarche) et "Je Suis ce qu'il Est" (que je le veuille ou non)...
J-P Amour-petto