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Ce matin visite de l’usine Royal Enfield à Tiruvottiyur à 17 km au nord de Chennai. Il faut longer la Marina, puis le port dont on aperçoit les grues dans la brume, puis des kilomètres de banlieues qui tiennent à la fois du village et du bidonville. On nous avait dit c’est facile, l’usine est en face du bus stand. Il a fallu cependant l’œil motivé d’Alain pour repérer dans un bric à brac d’affiches, de tôles et de grillages, un petit panneau Royal Enfield et prendre à droite un chemin de terre caché par un camion.
L’usine est une juxtaposition de style occidental et indien perceptible dès l’entrée avec deux panneaux très caractéristiques de ces deux styles, voyez plutôt :Un gardien en uniforme nous indique une réception un peu poussiéreuse et vide où une hôtesse en saree nous propose gentiment un thé. Ce sera la seule femme aperçue dans l’usine. Bienvenue dans un monde éminemment masculin : des hommes aussi parmi les visiteurs, trois anglais, un français, Alain … et moi. Pas d’indiens aujourd’hui car c’est Pongal, la fête des moissons et tout le monde se prépare à honorer les vaches. Nous ne verrons pas les bureaux, seulement les ateliers d’assemblage du moteur, de peinture, de chromage et de montage des engins.Il y a un mélange étonnant de modernité industrielle et d’artisanat. Les moteurs sont assemblés à la main, sur une chaîne où les ouvriers, très jeunes, travaillent avec des visseuses pneumatiques mais aussi une masse : un petit coup de temps en temps pour remettre les choses droites, et ça repart. Le rythme permet de se parler, personne n’a de casque et le niveau sonore est « humain » et finalement peu élevé pour l’Inde ! Je n’ai pas visité beaucoup d’usines mais ce qui m’a frappé ici c’est que la chaîne de montage n’absorbe pas les hommes. Il y a nettement une machine d’un côté et des hommes qui l’utilisent de l’autre, et non pas ce monstre mi humain mi mécanique qui abolit les différences et oblige les hommes à des comportements de machine. En dehors des chaînes, de petits ateliers :celui où deux jeunes gens visiblement ravis d’avoir de la visite testent les moteurs pour la première fois,ou encore celui où cet homme avec une précision, une perfection du geste extraordinaire dessine les filets dorés sur les réservoirs.Enfin, cet homme sous son casque souriant et fier comme s’il chevauchait sa propre moto qui teste la puissance des moteurs sur un banc dynamométrique - précision donnée par Alain, vous vous en doutez, car j’ai découvert aujourd’hui l’existence du banc dynamométrique appelé aussi banc de puissance. Les divers ateliers sont ouverts les uns sur les autres et aussi sur l’espace où les motos entièrement montées, rutilantes attendent d’être expédiées.Ce qui fait que lorsque nous passons d’un atelier à l’autre, le groupe des visiteurs qui le long des chaînes suit avec attention les commentaires du guide, s’éparpille quelques instants : chacun va observer les modèles, les couleurs, les accessoires. Et c’est réjouissant de voir ces messieurs venant d’horizons visiblement très différents se retrouver complices pendant une heure autour de ces grands jouets.Enfin, n’oublions pas que nous sommes en Inde : au bout de l’usine dans un coin …un petit temple !
7 commentaires:
Vraiment sympa cette usine. Et iPapy aurait-il roulé royalement trop vite pour qu'une photo de lui soit prise au guidon d'une Enfield?... :-)
Et les magnifiques roues à rayons !
Il y a un côté artisanal à les monter et équilibrer !
C'est autre chose que les banales jantes en alliage d'aluminium !
gjm
Merci de prendre le temps du partage ! C'est vraiment super de vous suivre un peu ;-) De gros bisoudoux
Ils font encore les filets dorés à la main, incroyable ! J'aimerais voir ça !
Karl
Merci pour cette belle visite , on s'y croirai...
Merci pour cette belle visite...
C'est chouette...
J'apprécie le temple à la fin...
Oui c'est l'Inde, comme de voir une librairie spirituelle avec les livres de grand maîtres sur le bout des quais de la gare de Chennnaï!
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